L'oeuvre Phèdre de Jean RACINE
Ecrit par Jean RACINE
Date : 1677
Citations de "Phèdre"
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Enfin je viens à vous |
À | On dit même qu'au trône une brigue insolente Veut placer Aricie et le sang de Pallante |
À | Et je me vois réduit à chercher dans vos yeux une mort qui me fuit |
À | Aux bords que j'habitais, je n'ai pu vous souffrir |
À | Trempa-t-elle au complot de ses frères perfides ? |
ABANDONNER | J'abandonne ce traître à toute ta colère |
ABANDONNER | Il fallait en fuyant ne pas abandonner Le fer qui dans ses mains sert à te condamner |
ABHORRER | C'est ce qui me le fait justement abhorrer |
ABORDER | Ce tigre que jamais je n'abordai sans crainte |
ABORDER | Je verrai le témoin de ma flamme adultère, Observer de quel front j'ose aborder son père |
ABREUVÉ, ÉE | Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvée |
ABSENCE | Ce héros intrépide Consolait les mortels de l'absence d'Alcide |
ABSENT, ENTE | Présente, je vous fuis ; absente, je vous trouve |
ABUSER | La perfide abusant de ma faiblesse extrême.... |
ABUSER | Je crains, je crains qu'un songe ne m'abuse |
ACCEPTER | J'accepte tous les dons que vous me voulez faire |
ACCÈS | Tes discours trouveront plus d'accès que les miens |
ACCROÎTRE | Peut-être [ils] ne feroient qu'accroître mon malheur |
ACCRU, UE | Athènes par mon père accrue et protégée |
ACCUEIL | Quel est l'étrange accueil qu'on fait à votre père ? |
ACCUSATEUR, TRICE | A votre accusateur que pourrai-je répondre ? |
ACCUSATEUR, TRICE | Pourquoi, par quel caprice Laissez-vous le champ libre à votre accusatrice ? |
ACCUSER | D'un amour criminel Phèdre accuse Hippolyte |
ACCUSER | Vientelle s'accuser et se perdre elle-même ? |
ACQUITTER | Et moi, je suis venu, détestant la lumière.... m'acquitter, seigneur, du malheureux emploi.... |
ADOPTION | .... Un sceptre que jadis vos aïeux ont reçu De ce fameux mortel que la terre a conçu ; L'adoption le mit entre les mains d'Égée |
ADORATEUR, TRICE | .... je brûle pour Thésée ; Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers, Volage adorateur de mille objets divers |
ADOUCIR | Quand même ma fierté pourrait s'être adoucie.... |
ADRESSE | Et puisse ton supplice à jamais effrayer Tous ceux qui, comme toi, par de lâches adresses, Des princes malheureux nourrissent les faiblesses |
ADULTÈRE | Flamme adultère |
AFFECTER | Mais que sert d'affecter un superbe discours ? |
AFFLIGER | Je l'affligerais trop si j'osais achever |
AFFRANCHIR | .... vos invincibles mains Ont de monstres sans nombre affranchi les humains |
AGITÉ, ÉE | Dans le doute mortel dont je suis agité.... |
AIDER | Il fallait, en fuyant, ne pas abandonner Le fer qui dans ses mains aide à te condamner |
AÏEUL | J'ai pour aïeul le père et le maître des dieux |
AÏEUL | Le ciel, tout l'univers est plein de mes aïeux |
AIGRI, IE | Thésée, aigri par mes avis, Bornera sa vengeance à l'exil de son fils |
AIGUILLON | Un dieu qui d'aiguillons pressait leurs flancs poudreux |
AIMABLE | Je quitte le séjour de l'aimable Trézène |
AIMER | Quoique Scythe et barbare, elle a pourtant aimé |
AISÉ, ÉE | Gloire aisée |
ALLÉGRESSE | Je me suis étonné de son peu d'allégresse |
ALLUMER | Et que.... Jamais les feux d'hymen ne s'allument pour elle |
AMAS | Un long amas d'honneurs rend Thésée excusable |
AMOUREUX, EUSE | J'aime, je l'avouerai, cet orgueil généreux Qui n'a jamais fléchi sous le joug amoureux |
APAISER | Pour apaiser mon sang et mon ombre plaintive |
APERCEVOIR | Mais j'aperçois venir sa mortelle ennemie |
APLANIR | Et leur osent du crime aplanir le chemin |
APPELER | Argos nous tend les bras, et Sparte nous appelle |
APPESANTIR | Chargés d'un feu secret, vos yeux s'appesantissent |
APPLAUDIR | Va chercher des amis dont l'estime funeste Honore l'adultère, applaudisse à l'inceste |
APPORTER | Le flot qui l'apporta recule épouvanté |
APPRÊT | Faire de votre mort les funestes apprêts |
APPRIVOISÉ, ÉE | Ce tigre que jamais je n'abordai sans crainte, Soumis, apprivoisé, reconnaît un vainqueur |
APPROCHE | Pourvu que, de ma mort respectant les approches.... |
APPROCHER | Indigne de vous plaire et de vous approcher, Je ne dois désormais songer qu'à me cacher |
APPROUVER | Ne pense pas Qu'innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même |
APPUYER | Vous-même en expirant appuyiez ses discours |
APPUYER | Sur qui dans son malheur voulez-vous qu'il s'appuie ? |
ARC | Mon arc, mes javelots, mon char, tout m'importune |
ARDEUR | Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée, C'est Vénus tout entière à sa proie attachée |
ARMER | Tout fuit, et sans s'armer d'un courage inutile |
ARRACHER | Le ciel, dit-il, m'arrache une innocente vie |
ARRACHER | Un désordre éternel règne dans son esprit, Un chagrin inquiet l'arrache de son lit |
ARRACHER | Arrachez-vous d'un lieu funeste et profané, Où la vertu respire un air empoisonné |
ARRÊTER | Cher Théramène, arrête, et respecte Thésée |
ART | Il instruira ses fils dans l'art de commander |
ARTIFICE | .... L'artifice est grossier ; Tu te fais criminel pour te justifier |
ASILE ou ASYLE | Dans le temple voisin chacun cherche un asile |
ASSEMBLER | Quelle importune main.... A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ? |
ASSERVI, IE | Aricie à ses lois tient mes voeux asservis |
ASSIDU, UE | Par des voeux assidus je crus les détourner |
ASSIS, ISE | Dieu ! que ne suis-je assise à l'ombre des forêts ? |
ASSURER | Vous avez des deux mers assuré les rivages |
ASSURER | Mais du moins en partant assurez votre vie |
ASSURER | Ne vous assurez point sur ce coeur inconstant |
ASTRE | Prends garde que jamais l'astre qui nous éclaire Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire |
ATTACHÉ, ÉE | C'est Vénus tout entière à sa proie attachée |
ATTACHÉ, ÉE | Attaché près de moi par un zèle sincère |
ATTACHÉ, ÉE | Vous m'avez vue attachée à vous nuire |
ATTACHER | En vain à l'observer jour et nuit je m'attache |
ATTEINDRE | Vous n'avez pas encore atteint l'âge où je cours |
ATTEINT, EINTE | Phèdre atteinte d'un mal qu'elle s'obstine à taire |
ATTENTER | De quel droit sur vous-même osez-vous attenter ? |
ATTENTIF, IVE | Des coursiers attentifs le crin s'est hérissé |
AUCUN, UNE | Aucuns monstres par moi domptés jusqu'aujourd'hui Ne m'ont acquis le droit de faillir comme lui |
AUDACE | Une autre cependant a fléchi son audace [insensibilité] |
AUGMENTER | L'éclat de mon nom même augmente mon supplice |
AUSTÈRE | Austère tutelle |
AUTOUR | Ses gardes affligés Imitaient son silence autour de lui rangés |
AVANCE | Mes entrailles pour toi se troublent par avance |
AVANT | N'allons point plus avant ; demeurons, chère Oenone |
AVANT | Je me suis engagé trop avant |
AVANTAGE | Je ne veux point me peindre avec trop d'avantage |
AVARE | En vain vous espérez qu'un dieu vous le renvoie ; Et l'avare Achéron ne lâche pas sa proie |
AVARE | Avare du secours que j'attends de tes soins |
AVENIR | Qu'à tout l'avenir Un silence éternel cache ce souvenir |
AVENTURE | Dit-on quelle aventure a terminé ses jours ? |
AVERSION | Peut-être convaincu de votre aversion, Il va donner un chef à la sédition |
AVEU | Je meurs pour ne point faire un aveu si funeste |
AVEUGLER | Mais le sort irrité nous aveuglait tous deux. - Votre amour vous aveugle en faveur de l'ingrate |
AVIDEMENT | Que mon coeur, chère Ismène, écoute avidement Un discours qui peut-être a peu de fondement |
AVIS | Phèdre, dans ce palais tremblante pour son fils, De ses amis troublés demande les avis |
AVIS | Quel coup de foudre, ô ciel ! et quel funeste avis ! |
AVOIR | J'ai pour aïeul le père et le maître des Dieux |
AVOUER | Je t'avouerai de tout |
BAIGNER | Elle prend ses enfants et les baigne de pleurs |
BAISSÉ, ÉE | L'oeil morne maintenant et la tête baissée |
BANNIR | De l'univers entier je voudrais me bannir |
BARBARE | Songez qu'une barbare en son sein l'a formé [Hippolyte] |
BAS, BASSE | Madame, je n'ai point des sentiments si bas |
BÂTIR | Les superbes remparts que Minerve a bâtis |
BEAU ou BEL, BELLE | Vous ne souffrirez pas que le fils d'une Scythe Commande au plus beau sang de la Grèce et des Dieux |
BESOIN | Mon zèle n'a besoin que de votre silence |
BIEN | L'Attique est votre bien.... |
BLESSÉ, ÉE | Ariane, ma soeur, de quel amour blessée Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! |
BLESSER | Phèdre ici vous chagrine et blesse votre vue |
BLESSER | Oenone, il peut quitter cet orgueil qui te blesse |
BLESSER | Je sais que, sans blesser l'honneur le plus sévère, Je ne puis m'affranchir des mains de votre père |
BLESSURE | Il lui fait dans le flanc une large blessure |
BOIRE | La terre humectée But à regret le sang des neveux d'Érecthée |
BOIS | Nos seuls gémissements font retentir les bois |
BONDISSANT, ANTE | Le monstre bondissant Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant |
BONTÉ | Thésée à tes fureurs [les fureurs de Neptune] connaîtra tes bontés |
BORD | Je demande Thésée aux peuples de ces bords.... |
BORD | Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée |
BORD | On ne voit point deux fois le rivage des morts, Seigneur ; puisque Thésée a vu les sombres bords, En vain vous espérez qu'un Dieu vous le renvoie |
BORD | Moi qui.... Pensais toujours du bord contempler les orages |
BORNE | De l'austère pudeur les bornes sont passées |
BORNER | Voulez-vous sans pitié laisser finir vos jours ? Quelle fureur les borne au milieu de leur cours ? |
BORNER | Qu'il ne se borne pas à des peines légères |
BOUILLON | Cependant sur le dos de la plaine liquide S'élève à gros bouillons une montagne humide |
BOURREAU | Toi-même de ton sang devenir le bourreau |
BRAVER | Fuis, traître, ne viens point braver ici ma haine |
BRIGAND | Reste impur des brigands dont j'ai purgé la terre |
BRIGUE | On dit même qu'au trône une brigue insolente Veut placer Aricie et le sang de Pallante |
BRILLER | Fais briller la couronne à ses yeux |
BRILLER | Faut-il qu'à vos yeux seuls un nuage odieux Dérobe sa vertu qui brille à tous les yeux ? |
BRISER | L'onde approche, se brise et vomit à nos yeux.... |
BRUIT | Les dieux mêmes, les dieux de l'Olympe habitants, Qui d'un bruit si terrible épouvantent les crimes |
BRUIT | ....Le bruit de sa fierté |
BRÛLANT, ANTE | J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes |
BRÛLER | En vain sur les autels ma main brûlait l'encens |
BRÛLER | Je sentis tout mon corps et transir et brûler |
BRÛLER | Mon époux est vivant, et moi je brûle encore.... |
BRÛLER | Il n'en faut point douter, vous aimez, vous brûlez, Vous périssez d'un mal que vous dissimulez |
BRUTAL, ALE | Qu'en un lâche silence Phèdre ensevelirait ta brutale insolence |
BUT | Pour parvenir au but de ses noires amours |
CACHER | Je n'ai pu vous cacher, jugez si je vous aime, Tout ce que je voulais me cacher à moi-même |
CACHER | Je voudrais vous cacher une triste nouvelle |
CACHER | Dans le fond des forêts allaient-ils se cacher ? |
CACHER | Je me cachais au jour, je fuyais la lumière |
CALMER | .... Son trépas n'a pas calmé la reine |
CAPRICE | Madame, j'ai sur lui de véritables droits Que je saurais sauver du caprice des lois |
CAPTIF, IVE | Moi qui contre l'amour fièrement révolté, Aux fers de ses captifs ai longtemps insulté |
CARACTÈRE | Faut-il que sur le front d'un profane adultère Brille de la vertu le sacré caractère ? |
CARRIÈRE | Quand pourrai-je, au travers d'une noble poussière, Suivre de l'oeil un char fuyant dans la carrière ? |
CAVERNE | Moi-même il m'enferma dans des cavernes sombres |
CÉDER | Je vois que la raison cède à la violence |
CÉLESTE | Détestables flatteurs, présent le plus funeste, Que puisse faire aux rois la colère céleste |
CENDRE | On craint que de la soeur les flammes téméraires Ne raniment un jour la cendre de ses frères |
CERTAIN, AINE | Et ne devrait-on pas à des signes certains Reconnaître le coeur des perfides humains ? |
CESSER | Cesse, cesse, et m'épargne un importun discours |
CHACUN, CHACUNE | Dans le temple voisin chacun cherche un asile |
CHAGRIN | J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre |
CHAGRINER | Phèdre vous chagrine, et blesse votre vue |
CHAÎNE | Hippolyte rendra ma chaîne plus légère |
CHALEUR | Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prêt à s'exhaler |
CHAMP | .... Par quel caprice Laissez-vous un champ libre à votre accusatrice ? |
CHAR | L'intrépide Hippolyte Voit voler en éclats tout son char fracassé |
CHARGÉ, ÉE | Chargés d'un feu secret vos yeux s'appesantissent |
CHARGÉ, ÉE | Chargé du crime affreux dont vous me soupçonnez, Quels amis me plaindront quand vous m'abandonnez ! |
CHARGER | Et je me chargerais du soin de le défendre |
CHARMANT, ANTE | La charmante Aricie a-t-elle su vous plaire ? |
CHARMANT, ANTE | Arrêtez, Thesée, Et ne profanez pas des transports si charmants |
CHARME | Quel charme l'attirait sur ces bords redoutés ? |
CHARME | Par un charme fatal vous fûtes entraînée |
CHASSER | C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chassé |
CHASSER | Quel péril ou plutôt quel chagrin vous en chasse ? |
CHASSER | Le jour a trois fois chassé la nuit obscure |
CHASTE | Élevé dans le sein d'une chaste héroïne |
CHÂTIMENT | .... et si tu ne veux qu'un châtiment soudain T'ajoute aux scélérats qu'a punis cette main.... |
CHEMIN | Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes |
CHEMIN | Aricie a trouvé le chemin de son coeur |
CHER, CHÈRE | Mais l'offrande à mes yeux en doit être plus chère |
CHER, CHÈRE | Les moments me sont chers ; écoutez-moi, Thésée |
CHERCHER | Quand son épée allait chercher mon sein |
CHERCHER | De leur furtive ardeur ne pouvais-tu m'instruire ? Les a-t-on vus souvent se parler, se chercher ? |
CHERCHER | Maintenant je me cherche et ne me trouve plus |
CHEVAL | De rage et de douleur le monstre bondissant Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant |
CHEVEU | Quelle importune main, en formant tous ces noeuds, A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ? |
CHEVEU | Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux |
CLAIR, CLAIRE | Tous les jours se levaient clairs et sereins pour eux |
CLARTÉ | Et la mort à mes yeux dérobant la clarté |
COEUR | Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon coeur |
COLONNE | Fusses-tu par delà les colonnes d'Alcide, Je me croirais encor trop voisin d'un perfide |
COLORER | Cette noble pudeur colorait son visage |
COMBAT | Je n'ai pu soutenir tes larmes, tes combats |
COMBLER | Mes crimes désormais ont comblé la mesure |
COMBLER | Ou plutôt il fallait, comblant ta perfidie, Lui ravir tout d'un coup la parole et la vie |
COMMENCÉ, ÉE | Quelle est donc sa pensée et que cache un discours Commencé tant de fois, interrompu toujours ? |
COMMENCER | Ciel, que lui vais-je dire et par où commencer ? |
COMMENCER | Puisque j'ai commencé de rompre le silence.... |
COMMENT | Comment se sont-ils vus ? depuis quand ? dans quels lieux ? |
COMMUN, UNE | Asservi maintenant sous la commune loi |
COMPAGNE | Compagne du péril qu'il vous fallait chercher |
CONCEVOIR | Un sceptre que jadis vos pères ont reçu De ce fameux mortel que la terre a conçu |
CONCEVOIR | J'ai conçu pour mon crime une juste terreur |
CONCURRENT, ENTE | Mais si pour concurrent je n'avais que mon frère |
CONDAMNER | Vous-même condamnant vos injustes desseins, Tantôt à vous parer vous excitiez mes mains |
CONDUIRE | C'est vous qui sur ces bords conduisîtes ses pas |
CONDUITE | Régner et de l'État embrasser la conduite |
CONFIRMER | La, si vous m'en croyez, d'un amour éternel Nous irons confirmer le serment solennel |
CONFONDRE | Dès vos premiers regards je l'ai vu se confondre |
CONFORMER | Ses superbes coursiers.... Semblaient se conformer à sa triste pensée |
CONFUS, USE | De tout ce que j'entends étonnée et confuse, Je crains presque, je crains qu'un songe ne m'abuse |
CONFUSION | Profitez, pour cacher votre prompte retraite, De la confusion que ma disgrâce y jette |
CONNAISSANCE | Avez-vous de son coeur si peu de connaissance ? |
CONSENTIR | Peut-être à m'accuser j'aurais pu consentir |
CONSENTIR | Je consens que mes yeux soient toujours abusés |
CONSOLER | Quand tu me dépeignais ce héros intrépide Consolant les mortels de l'absence d'Alcide.... |
CONSPIRER | Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire |
CONSUMER | De vos jours prêts à se consumer |
CONTEMPLER | [Moi] Qui, des faibles mortels déplorant les naufrages, Pensais toujours du bord contempler les orages |
CONTENIR | Pourra-t-il contenir l'horreur qu'il a pour moi ? |
CONTER | Tu me contais alors l'histoire de mon père |
CONTER | Ariane aux rochers contant ses injustices |
CONTRAINT, AINTE | Contrainte d'avouer tant de forfaits |
CONVAINCU, UE | Peut-être convaincu de votre aversion, Il va donner un chef à la sédition |
CONVAINCU, UE | Seigneur, vous ne pouvez refuser de l'entendre ; Quoique trop convaincu de son inimitié, Vous devez à ses pleurs quelque ombre de pitié |
CORNE | Son front large est orné de cornes menaçantes |
CORPS | À ces mots ce héros expiré N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré |
COUCHE | Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du dieu des morts déshonorer la couche |
COULER | J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes |
COULER | Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence |
COULEUR | Je vous vois sans épée, interdit, sans couleur |
COUP | Hercule respirant sur le bruit de vos coups |
COUP | Ou plutôt il fallait, comblant ta perfidie, Lui ravir tout d'un coup la parole et la vie |
COUPABLE | Hélas ! de vos malheurs innocente ou coupable |
COUPABLE | J'en ai trop prolongé la coupable durée |
COUPER | Peut-être, si la voix ne m'eût été coupée, L'affreuse vérité me serait échappée |
COURAGE | Détrompez son erreur, fléchissez son courage |
COURAGE | Le nom d'amant peut-être offense son courage |
COURAGE | Quels courages Vénus n'a-t-elle point domptés ? |
COURIR | Misérable, tu cours à ta perte infaillible |
COURIR | J'ai couru les deux mers que sépare Corinthe |
COURIR | Et d'ailleurs quels périls peut vous faire courir Une femme mourante et qui cherche à mourir ? |
COURSE | Voulez-vous sans pitié laisser finir vos jours ? Quelle fureur les borne au milieu de leur course ? |
COURSIER | On vous voit moins souvent, orgueilleux et sauvage, Rendre docile au frein un coursier indompté |
COÛTER | Partons, et quelque prix qu'il en puisse coûter.... |
COÛTER | Que de soins m'eût coûtés cette tête si chère ! |
COUVRIR | La rougeur me couvre le visage |
COUVRIR | Non, vous voulez en vain couvrir son attentat |
CRAINDRE | Sur les pas d'un banni craignez-vous de marcher ? |
CRAINDRE | Je crains presque, je crains qu'un songe ne m'abuse |
CRAINTE | Jamais crainte ne fut plus juste que la vôtre |
CRÉDIT | ... à peine elle vous vit Que votre exil d'abord signala son crédit |
CRI | Et mes cris éternels L'arrachèrent du sein et des bras paternels |
CRI | Un effroyable cri [d'un monstre] sorti du sein des flots Des airs en ce moment a troublé le repos |
CRIER | L'essieu crie et se rompt ; l'intrépide Hippolyte Voit voler en éclats son char tout fracassé |
CRIME | J'ai conçu pour mon crime une juste terreur ; J'ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur |
CRIME | Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés |
CRIMINEL, ELLE | Je le crois criminel puisque vous l'accusez |
CRIMINEL, ELLE | Grâces au ciel ! mes mains ne sont pas criminelles, Plût aux dieux que mon coeur fût innocent comme elles ! |
CRIMINEL, ELLE | Un amour criminel causa toute sa haine |
CRIN | Des coursiers attentifs le crin s'est hérissé |
CROIRE | Là, si vous m'en croyez, d'un amour éternel Nous irons confirmer le serment solennel |
CROIRE | En croirez-vous toujours un farouche scrupule ? |
CROÎTRE | Le trouble semble croître en son âme incertaine |
CROUPE | Sa croupe se recourbe en replis tortueux |
CROYABLE | Ô toi qui me connais, te sembloit-il croyable Que.... ? |
CRUEL, ELLE | Avec quels yeux cruels sa rigueur obstinée Vous laissait à ses pieds peu s'en faut prosternée ! |
CULTIVER | Soumise à mon époux et cachant mes ennuis, De son fatal hymen je cultivais les fruits |
CURIOSITÉ | Mais j'ai vu près de vous ce superbe Hippolyte ; Et même, en le voyant, le bruit de sa fierté A redoublé pour lui ma curiosité |
DANGEREUX, EUSE | Dangereuse marâtre, à peine elle vous vit Que votre exil d'abord signala son crédit |
DANS | Dans le doute mortel dont je suis agité |
DÉCEVANT, ANTE | Ai-je pu résister au charme décevant.... |
DÉCEVOIR | Cruelle, quand ma foi vous a-t-elle déçue ? |
DÉCHIRÉ, ÉE | Laissez-moi loin de vous et loin de ce rivage De mon fils déchiré fuir la sanglante image |
DÉCHIRER | Portant partout le trait dont je suis déchiré |
DÉCHIRER | Quoi ! de quelque remords êtes-vous déchirée ? |
DÉCLARÉ, ÉE | En public, en secret, contre vous déclarée, J'ai voulu par des mers en être séparée |
DÉCLARER | Il n'est plus temps ; il sait mes ardeurs insensées ; De l'austère pudeur les bornes sont passées ; J'ai déclaré ma honte aux yeux de mon vainqueur |
DÉCLARER | Je le vois, je lui parle ; et mon coeur.... je m'égare ; Seigneur, ma folle ardeur malgré moi se déclare |
DÉDAIGNER | Et pour tout autre objet ton âme indifférente Dédaignait de brûler d'une flamme innocente |
DÉDAIGNEUX, EUSE | Dédaigneuse princesse |
DÉFAILLANT, ANTE | Toi-même rappelant ma force défaillante |
DÉFAUT | Au défaut de ton bras, prête-moi ton épée |
DÉFENDRE | Qu'on rappelle mon fils, qu'il vienne se défendre |
DÉFENSEUR | De puissants défenseurs prendront notre querelle |
DÉFIGURÉ, ÉE | Ce héros expiré N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré |
DÉGOUTTANT, ANTE | Les ronces dégouttantes Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes |
DEGRÉ | Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés |
DÉGUISER | Et, sous un front serein déguisant mes alarmes, Il fallait bien souvent me priver de mes larmes |
DEHORS | Mes fureurs au dehors ont osé se répandre |
DÉMARCHE | Allez, et laissez-moi quelque fidèle guide Qui conduise vers vous ma démarche timide |
DÉMENTIR | Vous le craignez ; osez l'accuser la première Du crime dont il peut vous charger aujourd'hui ; Qui vous démentira ? tout parle contre lui |
DÉMENTIR | Je n'ai point de son sang démenti l'origine |
DEMEURER | Pour cacher mon départ je demeure un moment |
DÉPEINDRE | Quand tu me dépeignais ce héros intrépide |
DÉPENDANT, ANTE | Un moment a vaincu mon audace imprudente ; Cette âme si superbe est enfin dépendante |
DÉPLORABLE | De ce sang déplorable Je péris la dernière et la plus misérable |
DÉPLORABLE | Vous voyez devant vous un prince déplorable.... |
DÉPOSER | Pourquoi contre vous-même allez-vous déposer ? |
DÉPOUILLE | Les ronces dégouttantes Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes |
DÉROBÉ, ÉE | Mais quand tu récitais des faits moins glorieux, Sa foi partout offerte et reçue en tous lieux, Hélène à ses parents dans Sparte dérobée |
DÉROBER | Faut-il qu'à vos yeux seuls un nuage odieux Dérobe sa vertu qui brille à tous les yeux ? |
DÉROBER | Me puis-je avec honneur dérober [enfuir] avec vous |
DÉROBER | Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi |
DÉSABUSÉ, ÉE | Cher ami, si mon père, un jour désabusé, Plaint le malheur d'un fils faussement accusé |
DÉSABUSER | Il me semble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont prendre la parole, et, prêts à m'accuser, Attendent mon époux pour le désabuser |
DÉSARMER | Hercule à désarmer coûtait moins qu'Hippolyte, Et, vaincu plus souvent et plus tôt surmonté, Préparait moins de gloire aux yeux qui l'ont dompté |
DÉSAVEU | Des sentiments d'un coeur si fier, si dédaigneux, Peux-tu me demander le désaveu honteux ? |
DESCENDRE | Mourez donc, et gardez un silence inhumain ; Mais, pour fermer vos yeux, cherchez une autre main ; Quoiqu'il vous reste à peine une faible lumière, Mon âme chez les morts descendra la première |
DESCENDU, UE | Ô toi qui vois la honte où je suis descendue |
DESCENDU, UE | Misérable ! et je vis, et je soutiens la vue De ce sacré soleil dont je suis descendue |
DÉSESPOIR | Un mortel désespoir sur son visage est peint |
DÉSHONORÉ, ÉE | J'ai suivi tes conseils, je meurs déshonorée |
DÉSHONORER | Il va du Dieu des morts déshonorer la couche |
DÉSOLÉ, ÉE | De quoi viens-tu flatter mon esprit désolé ? |
DÉSORMAIS | De ses jeunes erreurs désormais revenu, Par un indigne obstacle il n'est point retenu |
DESSEIN | Peut-elle contre vous former quelque dessein ? |
DESSEIN | Le dessein en est pris, je pars, cher Théramène |
DESSEIN | On ne sait point d'où part ce dessein furieux |
DESSUS | Votre frère l'emporte et Phèdre a le dessus |
DÉTESTABLE | La détestable Oenone a conduit tout le reste |
DÉTESTER | Objet infortuné des vengeances célestes, Je m'abhorre encor plus que tu ne me détestes |
DÉTOUR | C'est moi, prince, c'est moi dont l'utile secours Vous eût du labyrinthe enseigné les détours |
DÉTOUR | Ciel ! comme il m'écoutait ! par combien de détours L'insensible a longtemps éludé mes discours ! |
DÉTOURNER | Je reconnus Vénus et ses feux redoutables ; Par des voeux assidus je crus les détourner |
DÉTOURNER | Pourquoi détournais-tu mon funeste dessein ? |
DÉTROMPER | Détrompez son erreur, fléchissez son courage |
DÉTRUIRE | Comme on voit tous ses voeux l'un l'autre se détruire ! |
DEVANT | Un plus noble dessein m'amène devant vous |
DÉVELOPPER | .... pour en développer l'embarras incertain [du labyrinthe], Ma soeur du fil fatal eût armé votre main |
DEVENIR | Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau, Toimême de ton sang devenir le bourreau |
DEVOIR | Sa mort vous laisse un fils à qui vous vous devez |
DÉVORER | Ah ! plutôt que du ciel la flamme me dévore ! |
DÉVORER | Qu'un soin bien différent me trouble et me dévore ! |
DICTER | Quelque loi qu'il vous dicte, il faut vous y soumettre |
DIFFÉRER | Mais ne différez point, chaque moment vous tue |
DIGNE | Je mourais ce matin digne d'être pleurée |
DIGNEMENT | Puisse le juste ciel dignement te payer ! |
DIRE | Je pourrai de mon père émouvoir la tendresse, Et lui dire un amour qu'il peut vouloir troubler |
DIRE | Fuyons dans la nuit infernale.... Mais que dis-je ? ... mon père y tient l'urne fatale |
DISCERNER | Discernez-vous si mal le crime et l'innocence ? |
DISCOURS | On sème de sa mort d'incroyables discours |
DISPENSER | Seigneur, c'est me ranger plus que vous ne pensez Sous ces austères lois dont vous me dispensez |
DOCILE | Rendre docile au frein un coursier indompté |
DOMPTER | Vos yeux ont su dompter ce rebelle courage |
DON | J'accepte tous les dons que vous me voulez faire |
DOS | Cependant sur le dos de la plaine liquide.... |
DOUCEUR | S'il [l'amour] a quelque douceur, n'osez-vous l'essayer ? |
DOULEUR | Je te laisse trop voir mes honteuses douleurs |
DOUTE | Délivrez mon esprit de ce funeste doute |
DOUTE | Dans le doute mortel dont je suis agité |
DOUTER | Thésée est mort, madame, et vous seule en doutez |
DRAGON | Indomptable taureau, dragon impétueux, Sa croupe se recourbe en replis tortueux |
DRESSER | Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux |
DROIT | Qu'à bon droit votre gloire en tous lieux est semée ! |
DROIT | Madame, j'ai sur lui de véritables droits, Que je saurais sauver du caprice des lois |
DURABLE | Ou que d'un beau trépas la mémoire durable.... |
DURÉE | J'en ai trop prolongé la coupable durée [de ma vie] |
ÉBLOUIR | Mes yeux sont éblouis du jour que je revoi |
ÉBLOUIR | Veulent-ils m'éblouir par une feinte vaine ? |
ÉBRANLER | Un amour qu'il peut vouloir troubler, Mais que tout son pouvoir ne pourrait ébranler |
ÉCAILLE | Tout son corps est couvert d'écailles jaunissantes |
ÉCARTÉ, ÉE | Préparez-vous, madame, à voir de tous côtés Voler vers vous les coeurs par Thésée écartés |
ÉCARTER | Sa douleur profonde M'ordonne toutefois d'écarter tout le monde |
ÉCHAPPER | Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t'échapper |
ÉCHAPPER | Tant d'autres dont les noms lui sont même échappés |
ÉCHAPPER | Peut-être, si la voix ne m'eût été coupée, L'affreuse vérité me serait échappée |
ÉCHAUFFER | Échauffer mes transports trop lents, trop retenus |
ÉCHAUFFER | Tu me contais alors l'histoire de mon père ; Tu sais combien mon âme, attentive à ta voix, S'échauffait au récit de ses nobles exploits |
ÉCLAIRCIR | Je veux de tout le crime être mieux éclairci |
ÉCLAIRER | Prends garde que jamais l'astre qui nous éclaire.... |
ÉCLAT | L'essieu crie et se rompt, l'intrépide Hippolyte Voit voler en éclats tout son char fracassé |
ÉCLATER | Eh bien ! votre colère éclate avec raison |
ÉCRIT, ITE | Dans ses yeux insolents je vois ma perte écrite |
ÉCUME | Ils [les coursiers] rougissent le mors d'une sanglante écume |
EFFET | Je crains qu'un prompt effet n'ait suivi la menace |
EFFRAYER | Il veut les rappeler [ses chevaux], et sa voix les effraie |
EFFRAYER | Enfin d'un chaste amour pourquoi vous effrayer ? |
EFFROI | Seigneur, je viens à vous pleine d'un juste effroi |
EFFRONTÉ, ÉE, | J'abandonne ce traître à toute ta colère ; Étouffe dans son sang ses désirs effrontés |
EFFROYABLE | Je le vois comme un monstre effroyable à mes yeux |
ÉGAL, ALE | Hélas ! seigneur ! quel trouble au mien peut être égal ? |
ÉGARÉ, ÉE | Son oeil tout égaré ne nous reconnaît plus |
ÉGAREMENT | Dans quels égarements l'amour jeta ma mère ! |
ÉGARER | Craint-on de s'égarer sur les traces d'Hercule ? |
ÉGARER | Où suis-je ? et qu'ai-je dit ? Où laissé-je égarer mes voeux et mon esprit ? |
ÉLANCÉ, ÉE | Jusques au ciel mille cris élancés |
ÉLEVER | Tout semble s'élever contre mon injustice |
ÉLEVER | Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue |
ÉLITE | Pourquoi sans Hippolyte Des héros de la Grèce assembla-t-il l'élite ? |
ÉLOIGNÉ, ÉE | Depuis plus de six mois éloigné de mon père, J'ignore le destin d'une tête si chère |
ÉLUDER | Par combien de détours L'insensible a longtemps éludé mes discours ! |
EMBARQUÉ, ÉE | Et dans un fol amour ma jeunesse embarquée |
EMBARRASSÉ, ÉE | Dans les rênes lui-même il tombe embarrassé |
EMBARRASSER | Modérez des bontés dont l'excès m'embarrasse |
EMBRASÉ, ÉE | Toujours de son amour votre âme est embrasée |
EMBRASSER | Régner et de l'État embrasser la conduite |
EMBRASSER | L'occasion est belle, il la faut embrasser |
ÉMOUVOIR | Mais, si mes voeux ardents vous peuvent émouvoir |
ÉMOUVOIR | Je pourrai de mon père émouvoir la tendresse |
ÉMOUVOIR | La terre s'en émeut, l'air en est infecté |
EMPIRE | Accablant vos enfants d'un empire odieux |
EMPIRE | Lorsque j'ai de mes sens abandonné l'empire |
EMPIRE | Moi même il m'enferma dans des cavernes sombres, Lieux profonds et voisins de l'empire des ombres |
EMPOISONNÉ, ÉE | Arrachez-vous d'un lieu funeste et profané Où la vertu respire un air empoisonné |
EMPOISONNER | Qu'entends-je ? quel conseil ose-t-on me donner ? Ainsi donc jusqu'au bout tu veux m'empoisonner, Malheureuse ! voilà comment tu m'as perdue |
EMPORTÉ, ÉE | Par quel trouble me vois-je emporté loin de moi ? |
EMPORTER | La frayeur les emporte [les chevaux] |
EMPORTER | Votre frère l'emporte et Phèdre a le dessus |
EMPRUNTER | L'insolent de la force empruntait le secours |
EN | Traître, tu prétendais qu'en un lâche silence Phèdre ensevelirait ta brutale insolence |
ENCENSER | Vénus.... vous a-t-elle forcé d'encenser ses autels ? |
ENCHANTÉ, ÉE | Non que, par les yeux seuls lâchement enchantée |
ENCLIN, INE | [Ils] Les poussent au penchant où leur coeur est enclin |
ENCORE | Ah ! douleur non encore éprouvée |
ENCORE | Encor, dans mon malheur de trop près observée, Je n'osais dans mes pleurs me noyer à loisir |
ENDROIT | Cherchons pour l'attaquer quelque endroit, plus sensible |
ENDURCI, IE | Quelle haine endurcie Pourrait en vous voyant n'être pas adoucie ? |
ENDURER | ....D'un refus cruel l'insupportable injure N'était qu'un faible essai des tourments que j'endure |
ENFANTER | Et quel affreux projet avez-vous enfanté, Dont votre coeur encor doive être épouvanté ? |
ENFLAMMÉ, ÉE | [Il] Se roule, et leur présente une gueule enflammée Qui les couvre de feu, de sang et de fumée |
ENGAGER | Mais à le condamner tu m'as trop engagé |
ENGAGER | À peine au fils d'Égée Sous les lois de l'hymen je m'étais engagée |
ENGAGER | Je me suis engagé trop avant, Je vois que la raison cède à la violence [de la passion] |
ENGLOUTI, IE | Assez dans ces sillons votre sang englouti A fait fumer le champ dont il était sorti |
ENGLOUTIR | Les flots ont englouti cet époux infidèle |
ENNEMI, IE | Hippolyte, en partant, fuit une autre ennemie ; Je fuis, je l'avouerai, cette jeune Aricie |
ENSEVELI, IE | .... Qu'en un profond oubli Cet horrible secret demeure enseveli |
ENSEVELIR | Il veut avec leur soeur ensevelir leur nom |
ENSEVELIR | Traître ! tu prétendais qu'en un lâche silence Phèdre ensevelirait ta brutale insolence ? |
ENTIER, IÈRE | Je volais tout entière au secours de son fils |
ENTRAILLES | .... Je sens que, malgré ton offense, Mes entrailles pour toi se troublent par avance |
ENTRAÎNER | Et l'on craint, s'il paraît dans ce nouvel orage, Qu'il n'entraîne après lui tout un peuple volage |
ENTRER | Je fuis la gloire aisée.... d'entrer dans un coeur de toutes parts ouvert |
ENVI (À L') | Tout vous livre à l'envi le rebelle Hippolyte |
ENVIE | Quoi ! vous ne perdrez point cette cruelle envie [de vous donner la mort] ? |
ENVIER | Si ta haine m'envie un supplice si doux |
ÉPANCHER | Mon coeur pour s'épancher n'a que vous et les dieux |
ÉPARGNER | Cesse, cesse et m'épargne un importun discours |
ÉPARGNER | Monstre qu'a trop longtemps épargné le tonnerre |
ÉPOUSER | Dois-je épouser ses droits contre un père irrité ? |
ÉPOUVANTÉ, ÉE | Le flot qui l'apporta recule épouvanté |
ÉPOUVANTER | De noirs pressentiments viennent m'épouvanter |
ÉPOUX, OUSE | Il me semble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont prendre la parole, et, prêts à m'accuser, Attendent mon époux pour le désabuser |
ÉPROUVER | Portant partout le trait dont je suis déchiré, Contre vous, contre moi, vainement je m'éprouve |
ÉQUITÉ | Sur l'équité des dieux osons nous confier |
ERRANT, ANTE | Et mon âme déjà sur mes lèvres errante |
ERREUR | Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur |
ERREUR | De ses jeunes erreurs maintenant revenu, Par un indigne obstacle il n'est pas retenu |
ESCLAVE | Ce n'est donc point, Ismène, un bruit mal affermi ? Je cesse d'être esclave et n'ai plus d'ennemi |
ESPÉRER | Souvenez-vous d'un fils qui n'espère qu'en vous |
ESPOIR | Et l'espoir malgré moi s'est glissé dans mon coeur |
ESPRIT | Où laissé-je égarer mes voeux et mon esprit ? |
ESSAI | Et d'un cruel refus l'insupportable injure N'était qu'un faible essai des tourments que j'endure |
ESSAYER | S'il a quelque douceur, n'osez-vous l'essayer [l'amour] ? |
ESSIEU | L'essieu crie et se rompt |
ESSUYER | Ses larmes n'auront plus de main qui les essuie |
ESTIMÉ, ÉE | Pithée, estimé sage entre tous les humains |
ÉTEINDRE | Phèdre mourait, seigneur, et sa main meurtrière Éteignait de ses yeux l'innocente lumière |
ÉTERNISER | Ou que d'un beau trépas la mémoire durable, Éternisant des jours si noblement finis.... |
ÉTONNER | Je me suis étonné de son peu d'allégresse |
ÉTOUFFÉ, ÉE | Quand tu me dépeignais.... Les monstres étouffés et les brigands punis |
ÉTOUFFÉ, ÉE | Quel feu mal étouffé dans mon coeur se réveille ! |
ÉTOUFFER | Tant de coups imprévus m'accablent à la fois Qu'ils m'ôtent la parole et m'étouffent la voix |
ÉTOUFFER | Étouffe dans son sang ses désirs effrontés |
ÉTRANGE | D'un coeur qui s'offre à vous quel farouche entretien ! Quel étrange captif pour un si beau lien ! |
ÉTRANGER, ÈRE | La Grèce me reproche une mère étrangère |
ÉTRANGER, ÈRE | Songez qu'un même jour leur ravira leur mère Et rendra l'espérance au fils de l'étrangère |
ÉVANOUIR (S') | Mais sa haine sur vous autrefois attachée Ou s'est évanouie ou s'est bien relâchée |
ÉVITER | Seigneur, depuis six mois je l'évite et je l'aime |
ÉVITER | Ses yeux qui vainement voulaient vous éviter |
EXAUCÉ, ÉE | Il en mourra peut-être ; et d'un père insensé Le sacrilége voeu peut-être est exaucé |
EXAUCER | Souviens-toi que, pour prix de mes efforts heureux, Tu promis d'exaucer le premier de mes voeux |
EXCEPTER | Ah ! Seigneur, que le ciel, qu'ici j'ose attester, De cette loi commune a voulu m'excepter ! |
EXCITER | Vivez donc : que l'amour, le devoir vous excite |
EXCUSABLE | Un long amas d'honneurs rend Thésée excusable |
EXCUSABLE | Regardez d'un autre oeil une excusable erreur |
EXCUSÉ, ÉE | Cruelle, pensez-vous être assez excusée ? |
EXÉCUTER | Neptune, par le fleuve aux dieux mêmes terrible, M'a donné sa parole et va l'exécuter |
EXHALER | Un reste de chaleur tout prêt à s'exhaler |
EXIL | Quel temps à mon exil, quel lieu prescrivez-vous ? |
EXPIER | Impatient déjà d'expier son offense |
EXPIRANT, ANTE | Le malheureux emploi Dont son coeur expirant s'est reposé sur moi |
EXPIRÉ, ÉE | .... à ce mot, ce héros expiré N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré |
EXPIRER | D'une action si noire Que ne peut avec elle expirer la mémoire ? |
EXPLIQUER | Que Phèdre explique enfin le trouble où je la vois |
EXPRIMÉ, ÉE | Et ne rejetez pas des voeux mal exprimés Qu'Hippolyte sans vous n'aurait jamais formés |
FAIBLE | La fureur de mes feux, l'horreur de mes remords, N'était qu'un faible essai des tourments que j'endure |
FAILLIR | Aucuns monstres par moi domptés jusqu'aujourd'hui Ne m'ont acquis le droit de faillir comme lui |
FAIRE | J'ai pâli du dessein qui vous a fait sortir |
FAIT, AITE | C'en est fait : on dira que Phèdre trop coupable De son époux trahi fuit l'aspect redoutable |
FALLOIR | Avec quels yeux cruels sa rigueur obstinée Vous laissait à ses pieds peu s'en faut prosternée ! |
FALLOIR | Fallait-il qu'il entreprît ce fatal voyage ? Faut-il m'être engagé dans cette affaire ? Faut-il voir tant de misère ? Faut-il que sur le front d'un profane adultère Brille de la vertu le sacré caractère ! |
FARDEAU | Le crime d'une mère est un pesant fardeau |