Définition de COULER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : kou-lé

DÉFINITIONS

1
Se mouvoir, en parlant des liquides. Ce ruisseau, cette fontaine coule lentement.
Malc aimait un ruisseau coulant entre des roches
de Jean de LA FONTAINE dans Captivité de St Malc.
Épargnez-moi des pleurs qui coulent à ma honte
de Pierre CORNEILLE dans Poly. II, 2
Voyez couler nos pleurs sans y mêler vos larmes
de Pierre CORNEILLE dans Hor. III, 6
L'Inde et l'Hydaspe entier vont couler sous vos lois
de Jean RACINE dans Alex. IV, 2
Moi qui.... Par d'austères conseils ai fait couler vos larmes
de Jean RACINE dans Iphig. V, 6
J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes
de Jean RACINE dans Phèd. V, 7
Tant qu'un reste de sang coulera dans mes veines
de Jean RACINE dans Iph. IV, 6
De vos yeux attendris je vois des pleurs couler
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Orph. I, 6
S'il faut mon sang pour la victoire, Agnès, tout mon sang coulera
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Charles VII
L'union de deux rivières en une les fait couler plus vite, parce que, au lieu du frottement des quatre rives, elles n'ont plus que celui de deux à surmonter
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Guglielmini.
L'acier, l'or et l'argent coulent en longs ruisseaux
de Jacques DELILLE dans Énéide, VIII
Sémantique : Par analogie.
On appelait faire couler l'Eucharistie, la donner détrempée dans une liqueur
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Comm.
Faire couler le sang, engager une lutte, une bataille.
Le sang à votre gré coule trop lentement
de Jean RACINE dans Athal. II, 5
2
Sémantique : Fig.
Quand l'âge dans mes nerfs a fait couler sa glace
de Pierre CORNEILLE dans Cid, I, 7
Aucun espoir n'y coule [dans mon coeur], où j'ose persister
de Pierre CORNEILLE dans Poly. III, 1
Elle sentit la flamme qui coulait déjà dans son sein
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. VII
Il était convenable qu'il coulât dans son sein quelque étincelle de cet amour
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans III, Nativ. 2
Henri voit ces beaux lieux, et soudain à leur vue Sent couler dans son âme une joie inconnue
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Henr. VII
Heureux, dit-on, le peuple florissant Sur qui ces biens coulent en abondance !
de Jean RACINE dans Esth. II, 9
Par quelle adresse il fit couler jusqu'à vous ses assistances imprévues
de Esprit FLÉCHIER dans M. de Mont.
La douce persuasion coulait de ses lèvres
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. X
Des provinces les plus éloignées par les soins des hommes apostoliques coulaient des fleuves de charité
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Aumône.
Sentant couler dans son âme un détachement secret de toutes les choses créées et une sensible confiance que ses voeux seraient exaucés
de Esprit FLÉCHIER dans Panég. Ste Thérèse.
3
Sémantique : Par extension, laisser échapper, en parlant d'un vase, d'un tonneau. Ce tonneau coule. Quand on est enrhumé du cerveau, le nez coule.
La chandelle coule, c'est-à-dire du suif qui ne brûle pas avec la mèche, coule et se répand le long de la chandelle.
4
Être plus ou moins fluide. Cette encre ne coule pas assez.
5
Passer, en parlant du temps.
Elle aurait vu couler sans crainte et sans envie, Chez un prince allié, les restes de sa vie
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. I, 5
Il coulera du temps avant qu'il s'établisse
de François L'Hermite, sieur du Soliers, dit TRISTAN L'HERMITE dans M. de Chrispe, IV, 11
Le temps coule trop vite à son gré
de Esprit FLÉCHIER dans Panég. I, 242
Seize années d'une prospérité accomplie qui coulèrent sans interruption
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet. 9
Je voyais près d'Iris couler mes heureux jours
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Poésies div. 6
Vos jours toujours sereins coulent dans les plaisirs
de Jean RACINE dans Brit. II, 3
Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence
de Jean RACINE dans Phèd. I, 3
Tous les siècles qui ont coulé jusqu'à nous, vous les regarderiez comme des instants fugitifs
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Mort.
Jusqu'à quand verrai-je couler les jours rapides de ma carrière ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Faus. confi.
Le torrent des siècles, qui entraîne tous les hommes, coule devant ses yeux
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Mort.
Le siècle d'or coula sous ses auspices, Le siècle d'or ne vit que des heureux
de MALFIL. dans Narcisse, ch. I
Laissons revenir en foule Mensonge, erreurs, passions ; Sur ce peu de temps qui coule Faut-il des réflexions ?
de CHAULIEU dans à la duchesse de Bouillon.
6
Découler, résulter.
C'est de lui que coulent ses autres vices
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Petit carême, Tent. d. gr.
Si je puis une fois établir ce principe, on en verra couler les lois comme de leur source
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Esp. I, 3
C'étaient des effets différents, puisqu'ils coulaient de principes divers
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Esp. XXVII, ch. unique.
7
Avoir une facile et heureuse abondance, en parlant du style. Un style qui coule de source.
Cette harmonie ravissante fait que, dans la plupart de ses ouvrages [de Sapho], ses vers coulent avec plus de grâce et de mollesse que ceux d'Anacréon et de Simonide
de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. 3
8
Sémantique : Terme de fondeur. Cette cloche a coulé, le métal s'est échappé par quelque fente du moule.
9
Sémantique : Terme d'agriculture. Ne pas venir à bien, en parlant des fleurs qui ne nouent pas et tombent sans se former en fruit.
Ou quelque longue pluie, inondant vos vallons, A-t-elle fait couler vos vins et vos melons ?
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. III
Les pluies ou les brouillards qui surviennent dans le temps de la floraison et qui font couler les fruits en empêchant l'action des poussières sur les embryons
de Charles BONNET dans Lett. div. Oeuvres, t. XII, p. 274, dans POUGENS
Nous voilà saufs de la Saint-Anicet, temps critique pour nos bourgeons ; si la vigne peut passer fleur et ne point couler, on ne saura où mettre tout le vin cette année
de Paul Louis COURIER dans Gaz. du village, IV
Couler, se dit aussi d'une chienne qui paraît pleine et ne fait pas de petits.
10
Glisser, s'échapper. L'échelle avait trop de pied, elle coula.
Cette divinité ne touche point du pied à terre ; elle coule légèrement dans l'air comme un oiseau le fend de ses ailes
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XXIV
Ce rasoir coule bien, il coupe sans gratter.
Sémantique : Terme de billard. Jouer de telle façon que la bille du joueur, au lieu de faire un angle après le choc, suive la bille atteinte, en ligne droite ou légèrement oblique, pour toucher l'autre bille un peu masquée. Couler après, faire entrer sa bille dans une blouse après la bille de son adversaire.
Sémantique : Terme de manége. Rendre la bride au cheval, afin qu'il aille un peu plus vite, quand il galope autour du manége.
Couler au galop, se dit lorsque le cheval va un galop uni et qui avance.
11
Glisser le long d'une chose. Il saisit la corde et se laisse couler jusqu'à terre.
Je voudrais couler sur une rivière tranquille, je suis entraîné par un torrent
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Esp. XX, 1
Passer sans bruit et à la dérobée. Coulez vite le long de cette muraille. L'ennemi commençait à couler sur la droite le long du camp.
Sémantique : Fig. Couler sur quelque chose, en parler à peine, ne pas s'y arrêter. Cet endroit était délicat ; il a coulé dessus adroitement.
Il me reproche que je coule doucement sur la transsubstantiation
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Euch. 2
Coulant légèrement sur ces sujets
de Blaise PASCAL dans 2e conv.
Plutarque, qui le regarde [Philopémen] avec raison comme un des plus grands capitaines de la Grèce, coule légèrement sur cette action et n'en dit qu'un mot
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuvres, t. VIII, p. 455, dans POUGENS
12
Aller au fond de l'eau, en parlant des barques et navires qui s'emplissent d'eau.
Il a vu couler à fond l'amiral
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 478
Maintenant que.... ma nacelle coule bas, irai-je me remettre en mer ?
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Socrate
13
Nature : V. a. Passer au filtre. Couler un bouillon.
Après que cette substance a été délayée dans l'eau, on la coule à travers une espèce de tamis qui retient les parties les plus grossières
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. I, 17
Couler la lessive, mettre dans un cuvier le linge qu'on veut blanchir, le couvrir d'un morceau de toile dit charrier, sur lequel on met de la cendre ; puis jeter de l'eau à peine tiède, et reprendre cette eau ; la faire chauffer, la jeter de nouveau, et ainsi de suite jusqu'à ce que le linge, très échauffé, laisse l'eau, qui est alors lessive, couler presque bouillante.
Sémantique : Terme de maçon. Couler de la chaux, la délayer après l'avoir éteinte et la verser dans un bassin. Couler une pierre, la sceller en plâtre. Couler les joints, les dalles, y verser du plomb fondu.
14
Sémantique : Terme de fondeur. Fondre et mouler. Couler une statue, un bronze, une pièce de canon.
Sémantique : Fig.
Il [le christianisme] coule la pensée En bronze palpable et vivant
de Alphonse de LAMARTINE dans Harm. IV, 13
Couler une glace, en faire couler la matière fondue sur une table préparée à cet effet.
15
Couler bas, ou, simplement, couler un vaisseau, le faire aller au fond de l'eau, en le perçant. Un boulet perça la barque et la coula.
Sémantique : Fig. Couler une question à fond, la traiter sans rien omettre. Couler une affaire à fond, la conclure définitivement.
Le prince de Conti coulait tout avec lui [M. le duc] et l'accablait de devoirs et de prévenances
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 220, 217
Couler quelqu'un à fond, le confondre dans une discussion, ruiner son crédit, son influence.
Qu'avant la fin du jour l'autre le coule à fond
de Alexis PIRON dans Métrom. IV, 1
16
Passer, en parlant du temps que l'on passe.
Que ne coule-t-il ses jours comme la bête ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Avenir.
Apprends que ton ami plein de gloire et d'années Coule ici près de moi ses douces destinées
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Alz. II, 2
La douce chose de couler ses jours dans le sein d'une tranquille amitié, à l'abri de l'orage des passions impétueuses !
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. IV, 10
Ces barbares coulent des jours inutiles dans une inaction entière
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. I, 17
17
Sémantique : Terme de musique. Exécuter des notes en les liant. Couler un trait, un passage.
Sémantique : Terme de danse. Exécuter en glissant. Couler un pas.
Sémantique : Terme de graveur. Conduire des coups de burin en lignes assez droites pour former des tailles. Couler une taille.
18
Faire glisser, faire arriver furtivement. Il a coulé quelques pièces de mauvais drap parmi celles qu'il m'a livrées.
Tu sais adroitement couler ta flatterie
de Pierre CORNEILLE dans Suite du Menteur, II, 6
Je ne sais quel malheur aujourd'hui me menace Et coule dans ma joie une secrète glace
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. I, 7
.... Me coulant en main quelques pistoles
de Paul SCARRON dans Jodelet, II, 1
Dans la main, en passant, coulons-lui ce papier
de Jean de ROTROU dans Bélis. IV, 2
Je coulai mes avis dans ce libre murmure
de Jean de ROTROU dans Vencesl. I, 1
Dans les lettres nouvelles d'érection de Piney [en duché-pairie] on fit adroitement couler : " En tant que besoin serait, "
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 16, 190
Ah ! les discours de Dieu fatiguent alors le pécheur au lit de la mort ; il faut ménager sa faiblesse en ne coulant que quelques mots à propos
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Mort du pécheur.
Et, faisant succéder les effets aux paroles, Il m'a voulu couler dans la main cent pistoles
de Jean de LA FONTAINE dans Florentin, 3
19
Sémantique : Terme de chasse. Couler la queue, se dit du cerf qui fuit.
20
Se couler, Nature : v. réfl. S'introduire à la dérobée ; s'avancer furtivement.
En son quartier souvent je me coulais sans bruit
de Pierre CORNEILLE dans le Ment. II, 5
Ils furent enveloppés d'une troupe qui s'était coulée entre deux eaux
de VAUG. dans Q. C. 488
Je vous ai vu dans ce lieu vous couler
de Jean de LA FONTAINE dans Mari conf.
Par malheur il se trouva là un enfant qui s'y était coulé
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Parménisque.
Viens alors, viens ; qu'au travers de la foule De son côté chacun de nous se coule Adroitement et trompe tous les yeux
de MALFIL. dans Narcisse, ch. IV
Sémantique : Par analogie.
Leurs gens se coulaient furtivement dans les ordinations de l'Église romaine
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. 11
Voilà un traître, un scélérat, qui a violé tous les droits les plus saints, qui s'est coulé chez moi sous le titre de domestique, pour me dérober mon argent et pour me suborner ma fille
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Avare, V, 5
Sémantique : Fig.
Un faux bruit s'y coula touchant la mort du roi
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. I, 1
Ces sentiments se coulaient insensiblement parmi le peuple
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 5
Toutes sortes d'erreurs se coulaient insensiblement dans l'Angleterre
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Variat. VII, § 71
Elle se coulait dans le sein de l'Église sous prétexte de piété
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Or. I
21
Sémantique : Fig. et familièrement. Se couler, se perdre de réputation ou de fortune.

SYNONYME

1
COULER, GLISSER. Il lui coula dans la main, il lui glissa dans la main quelques pièces d'or ; il se coula, il se glissa derrière la muraille. Ces expressions sont absolument synonymes pour exprimer une action furtive, à la dérobée ; elles ne diffèrent que par la nature de la métaphore ; couler, c'est faire aller comme une eau qui s'écoule ; glisser, c'est faire aller comme sur la glace.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Aval la face [l'eau] lui est clere colée
dans Ronc. p. 48
Li brans cola sur la sele dorée
dans ib. p. 66
Li sans vermex [vermeils] jusqu'as piés lui cola
dans ib. p. 80
Sur l'espaule senestre l'espée li cula, Li mantel e les dras tresqu'al cuir encisa, E le braz maistre Edward près tut en dous colpa
dans Th. le mart. 150
2
XIIIe s.
L'espié jusqu'à la croix [il] lui fait au cors couler
dans Berte, III
Non por quant li cos [coup] li coula sour le bras diestre, si que poi s'en failli que il ne li eslossa [brisât]
de H. DE VALENC. dans XXVI
Et maintenant qu'il furent tout ens, les portes furent fermées et toutes les barres coulées
dans Chr. de Rains, 205
Vers le rendu [moine] s'en est alez, Entre ses jambes s'est coulez
dans Ren. 28712
Par deriere l'a assailli, Ferir le cuida, si failli, Le coup li cola en travers, Et dant Costant chaï envers
dans ib. 1235
3
XVe s.
Mes paroles se vont et viennent ; et quant à moy, j'en laisse beaucoup couler
de CHASTEL. dans Chr. des ducs de Bourg. p. II, ch. 15
Six grans bateaulx et plusieurs petis à couler l'artillerie pour les servir à ce passage
de Philippe de COMMINES dans I, 9
Atant il haussa son coustel, et en ferit le premier que il trouva, en telle maniere que il luy coulla la lumelle au travers du corps
dans Perceforest, t. IV, f° 28
4
XVIe s.
Pource que cest argument sera traité ci-après plus au long, je le coule pour ceste heure
de Jean CALVIN dans Instit. 21
Et qui de loing coules tes cleres eaux En l'Ocean d'une assez vive course
de Joachim DU BELLAY dans II, 8, verso.
De loing quelquefois reluit Une estoille espoinçonnée, Qui coule ou semble couler
de Joachim DU BELLAY dans II, 48, recto.
Le miel qui les oreilles touche, à Nestor couloit de la bouche
de Joachim DU BELLAY dans III, 18, recto.
Nostre leçon se coulera sans se faire sentir
de Michel de MONTAIGNE dans I, 182
L'orage debvra couler par dessus leur teste sans offense
de Michel de MONTAIGNE dans III, 240
Scevola s'estant coulé dans le camp ennemi
de Michel de MONTAIGNE dans I, 307
Il les laissa couler [fuir] en liberté
de Michel de MONTAIGNE dans I, 352
Coulant le long des files, il enhortoit les soldats
de Michel de MONTAIGNE dans III, 94
Une sueur mortelle luy couloit tout le long du corps
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 322
Ilz se couloient dedans les jardins le plus finement et le plus cautement qu'ilz pouvoient
de Jacques AMYOT dans Lyc. 36
D'entre les voeus et offrandes qui sont pendues aux voultes du santuaire, il coula un bandeau, qui tumba droittement sur la teste de Timoleon
de Jacques AMYOT dans Timol. 10
Il passa et coula par un tamis les cendres du feu
de Jacques AMYOT dans C. d'Utiq. 16
Ayant nouvelles que sa navire estoit perie, charge et tout coulés à bas en pleine mer
de Jacques AMYOT dans De la tranq. d'âme, 9
Trouverez-vous mauvais de vostre fidelle moitié si avec plus de franchise que de respect elle coule ses pleurs et ses pensées dans vostre sein ?
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 132
Le reste de son armée coulée à fonds avec perte de 30 vaisseaux et plus de 2000 hommes
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 209
La premiere decoction faite, coulée et passée
de Ambroise PARÉ dans XVI, 8

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. côlai ; provenç. et espagn. colar ; ital. colare ; du latin colare, filtrer, de colum, filtre.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Ajoutez :
Couler bas d'eau, se dit d'un navire qui coule bas par l'effet d'une voie d'eau.
On écrit du Tréport :... quelques minutes après, le navire en perdition coulait bas d'eau.... il se trouvait dans cette situation critique depuis la veille au soir, à neuf heures, par suite d'une voie d'eau résultant de...
dans Journ. offic. 21 nov. 1874, p. 7733, 3e col.
2
Sémantique : Fig. Couler une question à fond.... Ajoutez :
J'ai été interrompu dans la séance que j'ai eue avec lui, et je n'ai pas coulé à fond les accessoires et le principal, dont nous avons parlé
dans Corresp. du gén. Klinglin, Paris, pluviôse an VI, t. I, p. 223

Synonymes de COULER

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