L'oeuvre Alzire, ou Les américains de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE
Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE
Date : 1736
Citations de "Alzire, ou Les américains"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Zamore vit encore au coeur de son amante |
À | Guzman, du sang des miens ta main déjà rougie Frémira moins qu'une autre à m'arracher la vie |
ABAISSER | Je rougis que mon père, Pour l'intérêt d'un fils, s'abaisse à la prière |
ABANDONNÉ, ÉE | Aux bourreaux se vit abandonné |
ABÎME | Ses yeux s'étaient fermés sur les bords de l'abîme |
ABOMINABLE | L'abominable arrêt de ce conseil farouche |
ABORD | Ces rapides coursiers, qui sous eux font la guerre, Pouvaient à leur abord épouvanter la terre |
ABUS | Mais qui peut arrêter l'abus de la victoire ? |
ABUSER | Ils ont tous abusé de leur nouveau pouvoir |
ACCOMPLIR | J'ai reçu ta parole ; il faut qu'on l'accomplisse |
ACHEVER | Il vit pour achever le malheur de Zamore |
ACQUITTER | La mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi |
ADOPTER | L'Amérique à genoux adoptera nos moeurs |
ADOUCIR | Ne pourrai-je adoucir vos inflexibles moeurs ? |
ADOUCIR | Votre coeur malgré vous s'émeut et s'adoucit |
ADRESSER | Quelle est donc cette pompe où s'adressent tes pas ? |
AFFAIBLI, IE | Mes yeux, mes tristes yeux, affaiblis par les ans, Hélas ! avez-vous pu le chercher si longtemps ? |
AILÉ, ÉE | Je montrai le premier aux peuples du Mexique L'appareil, inouï pour ces mortels nouveaux, De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux |
AIRAIN | J'entends l'airain tonnant de ce peuple barbare |
AJOUTER | Mon fils, que la clémence ajoute à votre gloire |
ÂME | Toi, pour qui j'ai tout fait ; toi, l'âme de ma vie |
AMENER | Jouis de mes travaux, mais crains d'empoisonner Ce bonheur difficile où j'ai su t'amener |
AMERTUME | Ma plus grande amertume, en ce funeste sort, C'est d'entendre Alvarez prononcer notre mort |
AMI, IE | Et j'aurais les mortels et les dieux pour amis, En révérant le père et punissant le fils |
ANCÊTRES | Quitte un vain préjugé, l'ouvrage de nos prêtres, Qu'à nos peuples grossiers ont transmis nos ancêtres |
ANÉANTIR | Ô ciel ! anéantis ma fatale existence |
ANGLE | Ces angles, ces fossés, ces hardis boulevards |
APPAREIL | Je montrai le premier au peuple du Mexique L'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux |
APPESANTI, IE | Consumé de travaux, appesanti par l'âge |
ARRACHER | Vous m'avez arraché cet affreux sacrifice |
ASSOUVI, IE | Vos yeux ne sont-ils pas assouvis des ravages Qui de ce continent dépeuplent les rivages ? |
ASSUJÉTIR et aussi ASSUJETTIR | Serment qui pour jamais m'avez assujettie |
ASTRE | L'astre du jour a vu ma course vagabonde Jusqu'aux lieux où, cessant d'éclairer nos climats.... |
ASTRE | Hymen !... sous quel astre odieux Mon père a-t-il formé tes redoutables noeuds ! |
AU-DESSUS | Mais tant de grandeur d'âme est au-dessus de moi |
AUTANT | Mais autant que son âme est bienfaisante et pure, Autant leur cruauté fait frémir la nature |
AUTORITÉ | Non, non, l'autorité ne veut pas de partage |
AVARICE | À quels maux me livra sa barbare avarice |
AVEUGLER | Le bonheur m'aveugla ; la mort m'a détrompé |
AVILI, IE | Ils dressent d'une main dans les fers avilie Ce siége de l'orgueil et de la tyrannie |
BAIGNER | Dans le sang innocent ta main va se baigner |
BARBARE | Fléaux du nouveau monde, injustes, vains, avares, Nous seuls de ces climats nous sommes les barbares |
BELLIQUEUX, EUSE | Ce nom sacré pour eux se mêle dans les airs à ce bruit belliqueux des barbares concerts |
BÉNIR | De mon nom, s'il se peut, bénissez la mémoire |
BESOIN | Mais le reste du monde, esclave de la crainte, A besoin qu'on l'opprime, et sert avec contrainte |
BLÂMER | Je ne puis exciter ni blâmer son courage |
BLESSURE | Il va percer mon coeur et rouvrir ma blessure |
BOULEVARD ou, orthographe qu'admet aussi l'Académie, BOULEVART | Boulevard hardi |
BOUT | Je ne me suis connu qu'au bout de ma carrière |
BRAVER | Vous bravez ma bonté qui vous était offerte |
CADUCITÉ | Je consacre à mon Dieu, négligé trop longtemps, De ma caducité les restes languissants |
CALICE | Quoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ? |
CAPABLE | Capable d'une erreur, il ne l'est point d'un crime |
CARESSER | Par des soumissions caresser son orgueil |
CARRIÈRE | Je touche au dernier pas de ma longue carrière |
CÉDER | L'univers a cédé ; cédons, mon cher Zamore |
CENDRE | J'ai donné comme toi des larmes à sa cendre |
CHANCELANT, ANTE | Et d'un pas chancelant marche vers on vainqueur |
CHÂTEAU | L'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De ces châteaux ailés qui volent sur les eaux |
CHÉRIR | Alzire, jusque-là chérissions-nous la vie ? |
CLARTÉ | Aux clartés des chrétiens si son âme est ouverte.... |
CLÉMENCE | Songez que ma clémence a surpassé mes crimes |
CONFORMER | Ces moeurs sont vos devoirs, il faut s'y conformer |
CONNAÎTRE | Je ne me suis connu qu'au bout de ma carrière |
CONQUÉRIR | Et n'apprendrez-vous point à conquérir des coeurs ? |
CONSEIL | L'abominable arrêt de ce conseil farouche |
CONSOLANT, ANTE | Sa loi, sa morale est consolante et pure |
CONSOMMER | Tu veux donc jusqu'au bout consommer ta fureur |
CONSUMÉ, ÉE | Consumé de travaux, appesanti par l'âge |
CONSUMER | Je vais seule en ces lieux, où l'horreur me consume.... |
CONSUMER | J'ai consumé mon âge au sein de l'Amérique |
CONTINENT | Vos yeux ne sont-ils pas assouvis des ravages Qui de ces continents dépeuplent les rivages ? |
CONTRAINTE | Mais le reste du monde, esclave de la crainte, A besoin qu'on l'opprime et sert avec contrainte |
CONTRAIRE | Ah ! Dieu nous envoyait, par un contraire choix, Pour annoncer son nom, pour faire aimer ses lois |
CORPS | Ce corps vil et mortel est-il donc si sacré Que l'esprit qui le meut ne le quitte à son gré ? |
COULER | Apprends que ton ami plein de gloire et d'années Coule ici près de moi ses douces destinées |
COUPABLE | Vous sentez-vous coupable, et pouvez-vous répondre ? |
COUVERT, ERTE | Tu gémis et tes yeux de larmes sont couverts |
CRAINT, CRAINTE | Les Espagnols sont craints, mais ils sont en horreur |
CRÉDIT | Alvarez aurait-il assez peu de crédit ? |
CROIRE | Je connais mal peut-être une loi si nouvelle, Mais j'en crois ma vertu qui parle aussi haut qu'elle |
CRUAUTÉ | Je plain Gusman, son sort a trop de cruauté |
DÉBILE | Je vous remets, mon fils, ces honneurs souverains Que la vieillesse arrache à mes débiles mains |
DÉCHIRÉ, ÉE | Entre Zamore et vous mon âme déchirée Succombe au repentir dont elle est dévorée |
DÉCOUVRIR | Toi qui nous découvris ces immenses contrées |
DÉGUISER | Qui peut se déguiser pourrait trahir sa foi |
DEHORS | Par des dehors plus doux vous devez l'attendrir |
DÉMENTI, IE | Et ma bouche, abjurant les dieux de ma patrie, Par mon âme en secret ne fut pas démentie |
DÉMOLIR | On démolit ce temple et ces autels chéris |
DÉPEUPLER | Quoi ! ces tyrans cruels.... Qui dépeuplent la terre.... |
DÉPLOYER | On déploie aujourd'hui l'étendard de la guerre [on déclare la guerre] |
DÉPOUILLER | Zamore au même instant dépouillant sa colère |
DÉSALTÉRÉ, ÉE | Monstres désaltérés dans le sang des mortels |
DÉSESPÉRÉ, ÉE | .... Mon bras désespéré N'a porté dans son sein qu'un coup mal assuré |
DÉSOLATEUR | De ce monde usurpé désolateurs perfides |
DÉSOLÉ, ÉE | À mes sens désolés, ombre à jamais présente |
DESPOTIQUE | Tu vois de ces tyrans la fureur despotiqu |
DESTRUCTEUR, TRICE | Éteins entre leurs mains leurs foudres destructeurs |
DÉTOURNER | Ciel, détourne les coups que ce moment prépare |
DÉTROMPER | Le bonheur m'aveugla ; la mort m'a détrompé |
DÉTRUIT, ITE | Et de vos murs détruits rétablissant la gloire |
DEVOIR | L'un tient de moi la vie, à l'autre je la dois |
DEVOIR | La mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi |
DEVOIR | Laisse-moi les honneurs du devoir qui me lie |
DÉVORÉ, ÉE | Mon âme déchirée Succombe au repentir dont elle est dévorée |
DIEU | Des dieux que nous servons connais la différence |
DIFFÉRENCE | Des dieux que nous servons connais la différence |
DOCILE | Sous votre joug heureux baisser un front docile |
DOIGT | Je vois le doigt de Dieu marqué dans nos malheurs |
DOMPTER | Apprends à te dompter |
DONNER | Les Espagnols enfin t'ont donné leur fureur |
DONNER | Hélas ! peut-on deux fois se donner en sa vie ? |
DOUCEUR | Et la douceur peut tout sur notre volonté |
DOUX, DOUCE | Ô doux espoir à mon coeur éperdu |
DROIT | De l'hymen, de l'amour il faut venger les droits |
EFFACER | Mais tous les préjugés s'effacent à ta voix |
EFFRÉNÉ, ÉE | Vous voyez sans pitié ma douleur effrénée |
ÉGALEMENT | Les vainqueurs, les vaincus, tous ces faibles humains, Sont tous également l'ouvrage de tes mains |
ÉLANCER | Entrer, voler vers nous, s'élancer sur Gusman, L'attaquer, le frapper n'est pour lui qu'un moment |
ÉMOUVOIR | Votre coeur malgré vous s'émeut et s'adoucit |
EMPRESSER (S') | Du peuple qui l'aimait une troupe en furie S'empressant près de lui... |
ENCHAÎNÉ, ÉE | Enchaînée à Gusman par des noeuds éternels |
ENCHAÎNER | Qu'as-tu fait des saints noeuds qui nous ont enchaînés ? |
ENCHANTÉ, ÉE | Mais des lois des chrétiens mon esprit enchanté Vit chez eux ou du moins crut voir la vérité |
ENDORMI, IE | Parmi ces meurtriers dans le sang endormis |
ENFANT | Des enfants du soleil le redoutable empire |
ENFANT | N'atteste point ces dieux, enfants de l'imposture |
ENGAGER | Eh bien ! vois donc l'abîme où le sort nous engage |
ENGAGER | Nés sous la loi des saints, dans le crime ils s'engagent |
ENSANGLANTER | Ah ! n'ensanglantez pas le prix de la victoire |
ENSEIGNER | Il est d'autres vertus que je veux t'enseigner |
ENTRE | Entre quels attentats faut-il que je choisisse ? |
ENTRER | Une injuste vengeance entre-t-elle en ton coeur ? |
ESCLAVE | Mais le reste du monde, esclave de la crainte |
ESCLAVE | Mais enfin je ne puis.... .... esclave d'un coup d'oeil Par des soumissions caresser son orgueil |
ÉTENDRE | Je vais, sur les vaincus étendant mes secours, Consoler leur misère et veiller sur leurs jours |
ÉTINCELER | Quel désespoir horrible en tes yeux étincelle ! |
ÉTONNANT, ANTE | Quel changement, grand Dieu ! quel étonnant langage ! |
ÊTRE | Et ce n'est pas à vous à me croire inflexible |
ÊTRE | J'aurais prié ce Dieu, seul être que j'adore |
ÊTRE | Notre esprit éclairé te doit un nouvel être |
ÉTUDIER | Étudiez nos moeurs avant de les blâmer |
ÉVITER | Ne cherche point la mort qui voulait t'éviter |
EXCÈS | Tout excès mène au crime |
EXEMPLE | Je dois un autre exemple et je viens le donner |
EXIGER | N'en exigez pas plus de mon coeur outragé |
EXTRÊME | Votre gloire est perdue, et cette honte extrême.... |
FACILE | Ces féroces humains.... Vont d'un esprit moins fier et d'un coeur plus facile Sous notre joug heureux baisser un front docile |
FACILE | Ah ! j'ai quitté des dieux dont la bonté facile Me permettait la mort, la mort mon seul asile |
FAIRE | Ils pensent que pour eux le ciel fit l'Amérique |
FAMILLE | Instruits par tes vertus, nous sommes ta famille |
FARDEAU | Et ce peuple, autrefois vil fardeau de la terre, Semble apprendre de nous le grand art de la guerre |
FAROUCHE | Alvarez doit ici prononcer de sa bouche L'abominable arrêt de ce conseil farouche |
FASCINER | Quel fantôme d'Europe a fasciné ta vue ? |
FATIGUÉ, ÉE | Fatigués de carnage et de sang enivrés |
FAUX, FAUSSE | Sous l'horrible appareil de sa fausse justice Un tribunal de sang te condamne au supplice |
FER | Il a dans sa colère Du fer de la vengeance armé la main d'un père |
FER | En des lieux différents comme toi mis aux fers |
FERMER | Tes yeux s'étaient fermés sur les bords de l'abîme |
FIDÉLITÉ | Hélas ! me gardes-tu Cette fidélité, la première vertu ? |
FIXER | Les peuples incertains fixent les yeux sur elle |
FLATTER | De la main qui le flatte, il se croit redouté |
FLATTER | Puis-je encor me flatter de régner dans ton coeur ? |
FLÉAU | Fléaux du nouveau monde, injustes, vains, avares, Nous seuls en ces climats nous sommes les barbares |
FLÉCHIR | Votre sagesse et votre autorité Ont d'Alzire en effet fléchi la volonté |
FLÉTRIR | Nos tyrans ont flétri ton âme magnanime |
FLEUR | Si, au lieu de faire une satire contre les femmes, l'exact, le solide, le laborieux, l'élégant Despréaux avait consulté les femmes de la cour les plus spirituelles, il eût ajouté à l'art et au mérite de ses ouvrages si bien travaillés, des grâces et des fleurs qui leur eussent encore donné un nouveau charme |
FOND | J'ai porté mon courroux, ma honte et mes regrets Dans les sables mouvants, dans le fond des forêts |
FONDEMENT | Renversa, détruisit jusqu'en leurs fondements Ces murs que du soleil ont bâtis les enfants |
FONDER | Plus que vous je désire Qu'ici la vérité fonde un nouvel empire |
FOSSÉ | Ces angles, ces fossés, ces hardis boulevards |
FOUDRE | Protége les vaincus, commande à nos vainqueurs, Éteins entre leurs mains leurs foudres destructeurs |
FRAPPÉ, ÉE | Dans un sombre chagrin son âme enveloppée Semblait d'un grand dessein profondément frappée |
FRAPPER | Je pardonne à la main par qui Dieu m'a frappé |
FRAPPER | Mon coeur désespéré se soumet, s'abandonne Aux volontés d'un Dieu qui frappe et qui pardonne |
FREIN | Il mord en frémissant le frein de l'esclavage |
GAGNER | Mais les coeurs opprimés ne sont jamais soumis ; J'en ai gagné plus d'un, je n'ai forcé personne |
GÉMIR | J'ai fait, jusqu'au moment qui me plonge au cercueil, Gémir l'humanité du poids de mon orgueil |
GÉMISSANT, ANTE | J'ai respecté ton fils ; et ce coeur gémissant Lui conserva sa foi, même en le haïssant |
GENOU | L'Amérique à genoux adoptera vos moeurs |
GENRE | Dieux ! quel genre inouï de trouble et de supplice ! |
GRANDEUR | Mais tant de grandeur d'âme est au-dessus de moi |
GROSSIER, IÈRE | Je fus instruite en ce grossier climat à suivre la vertu sans en chercher l'éclat |
GUIDER | Il en est que le ciel guida dans cet empire Moins pour nous conquérir qu'afin de nous instruire |
HABITANT, ANTE | Que peuvent tes amis et leurs armes fragiles, Des habitants des eaux dépouilles inutiles ? |
HABITER | Mais vous qui m'assuriez, dans mes troubles cruels, Que la paix habitait au pied de ses autels |
HAÏR | Aurait rendu comme eux leur dieu même haïssable |
HARDI, IE | Ces angles, ces fossés, ces hardis boulevards |
HÉMISPHÈRE | J'ai conquis avec vous ce sauvage hémisphère [l'Amérique] |
HÉROÏQUE | Ils sont dans nos forêts, et leur foule héroïque Vient périr sous ces murs ou venger l'Amérique |
HOMICIDE | Trompons des meurtriers l'espérance homicide |
HOMME | Je suis père, mais homme ; et malgré ta fureur... |
HONNEUR | Cet honneur étranger, parmi nous inconnu, N'est qu'un fantôme vain qu'on prend pour la vertu : C'est l'amour de la gloire, et non de la justice, La crainte du reproche, et non celle du vice |
HORREUR | Peux-tu mêler l'amour à ces moments d'horreurs ? |
HUMANITÉ | Ne cache pas tes pleurs, cesse de t'en défendre, C'est de l'humanité la marque la plus tendre |
HUMANITÉ | J'ai fait.... Gémir l'humanité du poids de mon orgueil |
IDÉE | Sachez Que le premier devoir est d'étouffer l'idée Dont votre âme à mes yeux est encor possédée |
ILLUSION | Zamore aux pieds d'Alzire ! Est-ce une illusion ? |
IMITER | Et nous n'avons du ciel imité que la foudre |
IMPITOYABLE | Quoi ! tu ne me vois pas d'un oeil impitoyable ! |
INDIGNE | Quoi ! le ciel a permis Que ce vertueux père eût cet indigne fils |
INDOMPTÉ, ÉE | Mais enfin c'est à toi d'essayer désormais Sur ce coeur indompté la force des bienfaits |
INDULGENCE | Tout pouvoir en un mot périt par l'indulgence |
INFECTER | Il est bien cruel, bien honteux pour l'esprit humain que la littérature soit infectée de ces haines personnelles, de ces cabales, de ces intrigues.... |
INFERNAL, LE | De ces lieux infernaux [des cachots] on nous laisse sortir, Sans que de notre sort on nous daigne avertir |
INONDÉ, ÉE | D'armes et d'ennemis ces champs sont inondés |
INONDER | Ah ! le voici ; les pleurs inondent son visage |
INOUÏ, ïE | L'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux |
INSTRUIRE | Ne pourra-t-on m'instruire Qui commande en ces lieux, quel est le sort d'Alzire, Si Montèze est esclave... |
INVULNÉRABLE | Souviens-toi du jour épouvantable Où ce fier Espagnol, terrible, invulnérable.... |
JALOUX, OUSE | Quoi ! vous joignez encore à cet ardent courroux La fureur des soupçons, ce tourment des jaloux ? |
JOINDRE | Votre hymen est le noeud qui joindra les deux mondes |
JOUR | Avez-vous oublié qu'ils m'ont sauvé le jour ? |
JUSQUE et JUSQUES | Alzire, jusque-là chérissons-nous la vie ? |
LAS, LASSE | Je suis las du pouvoir |
LETTRE | Les lettres forment la jeunesse et font les charmes de l'âge avancé ; la prospérité en est plus brillante ; l'adversité en reçoit des consolations |
LIE | Quoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ? |
LIVRER | Et fais livrer sans crainte aux supplices tout prêts L'assassin de ton fils, et l'ami d'Alvarez |
LIVRER | Fatigués de carnage et de sang enivrés, Les tyrans de la terre au sommeil sont livrés |
MAL, ALE | Mais tremblez en formant ces noeuds mal assortis |
MALHEUR | Malheur aux coeurs ingrats et nés pour les forfaits, Que les douleurs d'autrui n'ont attendri jamais ! |
MARCHE | Le soleil par deux fois a, d'un tropique à l'autre, Éclairé dans sa marche et ce monde et le nôtre |
MARQUÉ, ÉE | Songez que ce grand jour doit être un jour propice Marqué par la clémence et non par la justice |
MASQUE | C'est trahir à la fois sous un masque hypocrite Et le Dieu qu'on préfère et le Dieu que l'on quitte |
ME | Tu dois me prononcer l'arrêt qu'on vient de rendre |
MÉDIATEUR, TRICE | La reine d'Angleterre, l'épouse de Georges II, qui a servi de médiatrice entre les deux plus grands métaphysiciens de l'Europe, et qui pouvait les juger |
MEILLEUR, EURE | Et j'ai pleuré longtemps sur ces tristes vainqueurs, Que le ciel fit si grands sans les rendre meilleurs |
MÊME | Eux-même ils détruiront cet effroyable ouvrage, Instrument de leur honte et de leur esclavage |
MIEN | Les tiens [tes dieux] t'ont commandé le meurtre et la vengeance ; Et le mien, quand ton bras vient de m'assassiner, M'ordonne de te plaindre et de te pardonner |
MINISTÈRE | Je n'ai point refusé ce ministère affreux.... |
MODÈLE | De tout ce nouveau monde Alzire est le modèle |
MOEURS | Étudiez nos moeurs avant de les blâmer ; Ces moeurs sont vos devoirs : il faut s'y conformer |
MOITIÉ | Laisser à ces tyrans la moitié de soi-même |
MONSTRE | L'Américain farouche est un monstre sauvage Qui mord en frémissant le frein de l'esclavage |
MORALE | Que sa loi [du Christ], sa morale et consolante et pure De mes sens désolés guérirait la blessure |
MOT | Chaque mot dans mon coeur enfonce le poignard |
MOUVANT, ANTE | J'ai porté mon courroux, ma honte et mes regrets Dans les sables mouvants, dans le fond des forêts |
MOUVOIR | Ce corps vil et mortel est-il donc si sacré Que l'esprit qui le meut ne le quitte à son gré ? |
NAISSANT, ANTE | D'une ville naissante, encor mal assurée, Au peuple américain nous défendons l'entrée |
NÉANT | J'ai connu son néant [de ma religion], j'ai quitté ses chimères |
NOEUD | Votre hymen est le noeud qui joindra les deux mondes |
NUIT | Déjà la nuit plus sombre Couvre ce grand dessein du secret de son ombre |
OBSCURCIR | Leurs cruautés [des conquérants de l'Amérique], mon fils, ont obscurci leur gloire |
OBTENIR | Les dieux même adorés dans ces climats affreux, S'ils ne sont teints de sang, n'obtiennent point de voeux |
OPPROBRE | Mais mourir dans l'opprobre et dans l'ignominie |
ORGUEIL | J'ai pensé qu'un guerrier, jaloux de sa puissance, Peut mettre l'orgueil même à pardonner l'offense |
ORGUEIL | Moi, que je flatte encor l'orgueil de sa beauté |
ORGUEILLEUX, EUSE | Empêchons, croyez-moi, que ce peuple orgueilleux Au fer qui l'a dompté n'accoutume ses yeux |
OUVRAGE | Les vainqueurs, les vaincus, tous ces faibles humains, Sont tous également l'ouvrage de tes mains |
OUVRIR | Son âme à la pitié se peut ouvrir encore |
PARLER | C'est assez si ma voix Parle encore au conseil et règle vos exploits |
PARLER | Vous voyez quel effroi me trouble et me confond ; Il parle dans mes yeux, il est peint sur mon front |
PARLER | L'humanité vous parle ainsi que votre père |
PARLER | L'indulgente vertu parle par votre bouche |
PAROLE | J'ai reçu ta parole, il faut qu'on l'accomplisse |
PARTAGER | Mon coeur, dès ce moment, partagea vos misères |
PAS | Je touche au dernier pas de ma longue carrière |
PASSER | Cher amant, si mes pleurs, mon trouble et mes remords Peuvent percer la tombe et passer chez les morts |
PAYER | Et ma vie Ne peut payer le sang dont ma main s'est rougie |
PÉRIR | Tout pouvoir, en un mot, périt par l'indulgence |
PERMETTRE | Ah ! j'ai quitté des dieux dont la bonté facile Me permettait la mort, la mort, mon seul asile |
PERSUADER | Ce don, cet heureux don de tout persuader |
PLIER | Tu dois à ton état plier ton caractère |
PLONGER | J'ai fait, jusqu'au moment qui me plonge au cercueil, Gémir l'humanité du poids de mon orgueil |
PLONGER | Une foule inhumaine Dans des gouffres profonds [les mines] nous plonge et nous enchaîne |
POËTE | Nous sommes au temps, j'ose le dire, où il faut qu'un poëte soit philosophe |
POIGNARD | Chaque mot dans mon coeur enfonce le poignard |
PORTER | J'ai porté mon courroux, ma honte et mes regrets Dans les sables mouvants, dans le fond des forêts |
POUDRE | Allons, à leurs regards il faut donc se montrer ; Dans la poudre à l'instant vous les verrez rentrer |
PRIX | Si j'avais mis ta vie à cet indigne prix, Parle, aurais-tu quitté le dieu de ton pays ? |
PRODUIRE | Gouvernez cette rive [l'Amérique] en malheurs si féconde, Qui produit les trésors et les crimes du monde |
PRODUIRE | Et la sévérité produit l'obéissance |
PRONONCER | Ces moeurs sont vos devoirs... Sachez que le premier est... de n'oser jamais Me prononcer le nom d'un rival que je hais |
PUISQUE | Tout vous est pardonné, puisque je vois vos pleurs |
QUE | Ai-je fait un seul pas que pour te rendre heureuse ? |
QUITTER | Quitter l'idolâtrie Est un titre en ces lieux pour mériter la vie |
RACHETER | Alzire, jusque-là chéririons-nous la vie ? La rachèterions-nous par mon ignominie ? |
RAPIDE | Ces rapides coursiers qui sous eux [les Espagnols] font la guerre |
RECONNAÎTRE | Je reconnus son Dieu |
REDOUBLER | Ces flambeaux allumés ont redoublé le jour |
RÉFUTER | Répondre à ce rebelle, et daigner m'avilir Jusqu'à le réfuter quand je le dois punir ! |
RENAÎTRE | Prends un coeur tout nouveau ; viens, obéis, suis-moi, Et renais Espagnole, en renonçant à toi |
RENDRE | Ici la loi pardonne à qui se rend chrétien |
RENONCER | Mais renoncer aux dieux que l'on croit dans son coeur, C'est le crime d'un lâche et non pas une erreur |
REVENIR | L'astre du jour a vu ma course vagabonde Jusqu'aux lieux où, cessant d'éclairer nos climats, Il ramène l'année, et revient sur ses pas |
RICHE | Faites régner le prince et le Dieu que je sers Sur la riche moitié d'un nouvel univers |
RIGOUREUX, EUSE | Je ne puis qu'annoncer un ordre rigoureux |
SANG | Un tribunal de sang te condamne au supplice |
SATISFAIRE | Et j'ai cru satisfaire en cet affreux séjour Deux vertus de mon coeur, la vengeance et l'amour |
SCIENCE | Faut-il apprendre à feindre ? Quelle science, hélas ! |
SÉDUIRE | Une telle vertu séduirait plus nos coeurs Que tout l'or de ces lieux n'éblouit nos vainqueurs |
SENTIR | Illustres malheureux, que j'aime à voir vos coeurs Embrasser mes desseins, et sentir mes fureurs ! |
SENTIR | De ce discours, ô ciel ! que je me sens confondre ! |
SERVIR | Des dieux que nous servons connais la différence |
SÉVÈRE | Dans ton courroux sévère, Songe au moins, mon cher fils, qu'il a sauvé ton père |
SÉVÉRITÉ | Tout pouvoir, en un mot, périt par l'indulgence, Et la sévérité produit l'obéissance |
SIGNE | Voici ce jour horrible où tout périt pour moi.... Que ce jour est marqué par des signes affreux ! |
SINON | Vous qui, sinon pour moi, du moins pour votre gloire, Deviez de cet esclave étouffer la mémoire |
SOLITUDE | Quoi ! ces tyrans cruels.... Qui dépeuplent la terre et dont la barbarie En vaste solitude a changé ma patrie |
SORT | Tous les miens, à mes yeux, terminèrent leur sort |
SPHÈRE | Va, je crois voir des cieux les peuples éternels Descendre de leur sphère, et se joindre aux mortels |
SUFFIRE | Je sais qu'aux Castillans il suffit de l'honneur |
SUR | Je vais, sur les vaincus étendant mes secours.... |
TENDRESSE | Ma bouche a fait l'aveu qu'un autre a ma tendresse |
TIRER | Tire-moi, par pitié, de mon doute terrible |
TOMBER | Je vis tomber l'empire où régnaient mes ancêtres |
TRAIT | Quoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ? |
TRIBUNAL | Un tribunal de sang te condamne au supplice |
TROPIQUE | Le soleil par deux fois a, d'un tropique à l'autre, Éclairé dans sa marche et ce monde et le nôtre |
TYRANNIQUE | Ah ! mon fils, que je hais ces rigueurs tyranniques ! |
UNIVERS | Faites régner le prince et le Dieu que je sers Sur la riche moitié d'un nouvel univers |
VAGABOND, ONDE | L'astre du jour a vu ma course vagabonde Jusqu'aux lieux... |
VOILE | Je meurs ; le voile tombe ; un nouveau jour m'éclaire |
VOIX | Malgré la voix du sang qui parle à ma douleur... |
VOIX | La voix de tes bienfaits est encore entendue |
VOLER | L'appareil, inouï pour ces mortels nouveaux, De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux |
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