Définition de FAROUCHE

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fa-rou-ch'

DÉFINITIONS

1
Qui n'est point apprivoisé. Les bêtes farouches.
Sémantique : Fig.
Ils ne songent point à donner des bornes à leurs passions ; au contraire, ils les traitent délicatement.... ils nourrissent ces bêtes farouches
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Sermons, Vêture, Mlle de Bouillon, 2
Sémantique : Terme de manége. Cheval farouche, cheval qui craint la présence de l'homme.
Sémantique : Familièrement. Cet homme n'est pas farouche, se dit d'un homme qui se laisse corrompre facilement par l'intérêt. Cette femme n'est pas farouche, se dit d'une femme qui écoute facilement les propos de galanterie.
En même temps que sa bouche Me disait : je ne veux pas, Ses yeux me disaient tout bas : Je ne suis pas si farouche
de Mme DE LA SABLIÈRE dans dans RICHELET
Sémantique : Fig.
Il s'y rencontre même des mots si farouches pour nos vers [ne se prêtant pas à la versification], que j'ai été contraint d'avoir souvent recours à d'autres qui n'y répondent qu'imparfaitement et ne disant pas tout ce que mon auteur veut dire
de Pierre CORNEILLE dans Imit. préf. édit. 1670
2
Qui fuit la société. Il était farouche dans sa jeunesse.
3
Qui a une rudesse sauvage.
Nos farouches vertueux ne veulent point de tempérament et de milieu
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans De la cour, 6e disc.
Eh ! a-t-on jamais vu de plus farouche esprit ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Princ. d'Él. I, 4
Souvent de tous nos maux la raison est le pire ; C'est elle qui, farouche au milieu des plaisirs, D'un remords importun vient brider nos désirs
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. IV
Sans parents, sans amis et sans concitoyens, Oublié sur la terre et loin de tous les miens, Par les vagues jeté sur cette île farouche [l'Angleterre], Le doux nom de la France est souvent sur ma bouche
de André CHÉNIER dans Fragments.
Nature : Substantivement.
Ces moeurs austères dont vous parlez sont proprement le caractère d'un sauvage et d'un farouche
de Blaise PASCAL dans Prov. 9
Il se dit de même de l'air, du regard, des manières, des sentiments, etc.
La vertu n'a garde d'être austère et farouche ; elle ne détruit pas la nature, elle en corrige seulement l'imperfection
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans De la cour, 2e disc.
Les yeux égarés et le regard farouche
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, IV, 2
Il rentre ; chacun fuit son silence farouche
de Jean RACINE dans Brit. v, 8
Je le vis, son aspect n'avait rien de farouche
de Jean RACINE dans Iphig. II, 1
Chalcas s'est avancé, L'oeil farouche, l'air sombre, et le poil hérissé
de Jean RACINE dans ib. v, 6
Que son farouche orgueil le rendait odieux !
de Jean RACINE dans Phèd. III, 1
Ses yeux creux sont pleins d'un feu âpre et farouche ; ils sont sans cesse errants de tous côtés
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. III
Son nom était Jacques Clément ; il était né dans un village de Bourgogne appelé Sorbonne, et alors âgé de vingt-quatre ans ; sa farouche piété et son esprit noir et mélancolique se laissèrent bientôt entraîner au fanatisme par les importunes clameurs des prêtres
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ess. guerr. civ. France.
4
Redoutable dans le combat.
Mon armée, en silence, à leurs yeux étendue, N'offrait de tous côtés que farouches soldats
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Henr. III
5
Dur, barbare, cruel. Peuples farouches.
Et cette âme farouche Qui semble me flatter après tant de mépris
de Jean RACINE dans Théb. III, 6
Les menaces, les cris le rendront plus farouche
de Jean RACINE dans Brit. III, 3
Alvarez doit ici prononcer de sa bouche L'abominable arrêt de ce conseil farouche
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Alz. v, 4
Il se dit aussi des choses.
Ayons une valeur qui n'ait rien de farouche
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans le Fest. III, 6
La nature frémit d'un devoir si farouche
de LAMOTTE dans Inès de Castro, IV, 1

SYNONYME

1
FAROUCHE, SAUVAGE. Étymologiquement, le farouche est celui qui tient de la bête non apprivoisée ; le sauvage est celui qui appartient aux solitudes des forêts. Par conséquent, on est farouche par disposition de caractère et sauvage par absence de culture.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
La dame ne fu pas farouche
dans Ren. 22176
2
XIVe s.
Le chien tousjours se tient au plus près de son maistre, et laisse et est estrange et farouche de tous les autres
dans Ménagier, I, 5
Vos peres et meres, vos seurs vous estrangeront, se vous leur estes farouche et ne leur soiez debonnaire
dans ib. I, 6
3
XVe s.
Si bien qu'enfin la belle s'esveillant, Me regardant avec un oeil farouche
de BASSELIN dans XVI
4
XVIe s.
Le païs estoit encore fort farouche et sauvage pour les barbares et brutales meurs et façons de faire des habitans d'iceluy
de Jacques AMYOT dans Mar. 7

ÉTYMOLOGIE

1
Farouche représente le latin ferocem (voy. FÉROCE), représenté aussi par farasche (cuer farasche, la Rose, v. 1468), par le Berry fourâche ; par le provençal ferotgue, ferogge, et par le catalan ferotje.

Synonymes de FAROUCHE

Termes proches de FAROUCHE

Phonétiquement proche de FAROUCHE