Définition de AMERTUME

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-mèr-tu-m'

DÉFINITIONS

1
Saveur amère. L'amertume de l'absinthe.
2
Sémantique : Fig. Peine, déplaisir, tristesse.
L'absence jette une certaine amertume qui serre le coeur
Elles me font sentir plus tristement l'amertume de votre absence
Il [l'amour] a de l'amertume à son commencement
de François de MALHERBE dans V, 26
Pour repasser dans l'amertume de son âme toutes les années de sa vie
L'amertume de leur pénitence
Sa douleur sera grande à ce que je présume ; Mais j'en saurai sur l'heure adoucir l'amertume
Il trouve l'amertume Au milieu des plaisirs
Ma plus grande amertume, en ce funeste sort, C'est d'entendre Alvarez prononcer notre mort
Il meurt dans l'amertume, et son âme incertaine Demande en soupirant si vous êtes chrétienne
Que cet état nouveau où vous allez entrer console toutes les amertumes de votre pénitence passée
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Confér. Jubilé.
Vous écrivez contre moi, dans le livre de votre colère, toutes les amertumes de mes passions
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent. Mort du péch.
Repandez des amertumes sur des passions insensées
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Prof. 2
L'amour du monde répand sur le coeur une amertume universelle
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Prière.
Vous êtes venu répandre l'amertume de votre coeur au pied des tribunaux sacrés
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Rech.
Il faut boire toute l'amertume de ce calice
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Dégoûts.
Répandre mille amertumes sur leurs plaisirs
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Souff. 1
Ils ont goûté en esprit les amertumes de la croix
Cet inconnu m'a répondu comme un homme qui écoute à peine ce qu'on lui dit et qui est plein d'amertume
âmes mercenaires, qui ne peuvent veiller une heure en amertume avec Jésus agonisant
Le Christ a bu jusqu'à la lie le calice d'amertume
M. de La Trappe excusait tout ce qu'il ne pouvait nier, et avalait à longs traits l'amertume de ce calice [les duretés de Gervaise]
Bien que tout reconfort lui soit une amertume, Avec quelque douceur qu'il lui soit présenté
de François de MALHERBE dans VI, 11
3
Ce qu'il y a d'amer, d'offensant, de mordant dans des paroles, des écrits, etc.
Seigneur, trop d'amertume aigrirait vos reproches
L'amertume et le zèle d'Élie sur les scandales et l'idolâtrie d'Israël
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Passion.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Mais de ço est en mun quer grant amerté asise Que ne vus ai el chief la corune d'or mise Sulunc la dignité de nostre mere iglise
dans Th. le Mart. 129
Et tuz ces ki furent en anguisse, e ces ki furent traveillez pur dette qu'il durent, e ki furent en amertume de lur curage, s'asemblerent od David
dans Rois, 85
Envelopeiz soit d'amertume
dans Job, 459
2
XIIIe s.
Que lupin soient tempré en l'ewe, tant que leur amertune soit ostée
de ALEBRANT dans f° 51
Mès qui bien les esproveroit, Tant d'amertume i troveroit, Qu'il s'i craindroit moult à bouter ; Tant fait lor grace à redouter
dans la Rose, 18784
Vierge qui du haut fil de Dieu t'enceinturas, Qui le dous fruit de vie en tes flans meüras, Dont toute l'amertume du monde assavoras, Ne nos oblie mie....
3
XVIe s.
Voy mes compaings lesquels ont de coustume Faire grands plaints de pareille amertume
de Clément MAROT dans I, 316
Sçais-tu pas bien qu'amour a de coustume D'entremesler ses plaisirs d'amertume ?
de Clément MAROT dans I, 340
Elle engendre en l'ame une mauvaise habitude, que l'on appelle cholere, laquelle finablement devient un feu d'ire soudain, une amertume vindicative

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. amaruns ; de amaritudinem, de amarus (voy. AMER). On a dit aussi amerté dans l'ancien français.

Synonymes de AMERTUME

Termes proches de AMERTUME