Définition de BILE

DÉFINITIONS - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bi-l'

DÉFINITIONS

1
Matière animale particulière, liquide, amère, jaunâtre ou verdâtre, savonneuse, qui se fait dans le foie, et qui, se rendant dans le duodénum, sert à la digestion.
L'eau se jaunit en bile au corps du bilieux
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. v.
Des yeux remplis de bile font voir tout jaune
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Connaiss. I, 7
Dont le cerveau est offusqué par les noires vapeurs de la bile
de René DESCARTES dans Médit. 1
2
Sémantique : Fig. Mauvaise humeur, colère.
Une humeur chagrine décharge sa bile sur eux
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Pens. 22
Ils ont une bile intarissable sur les plus petits inconvénients
de Jean de LA BRUYÈRE dans 11
Et quel homme si froid ne serait plein de bile....
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. I
Ma bile s'échauffe
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. II, 2
Par la corbleu ! gardez d'échauffer trop ma bile
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Sgan. 1
Modérez votre bile, et vous rendez traitable
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Nobles de Province, I, 1
La bile de l'auteur était encore animée par quelques contestations particulières avec des aristotéliciens
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Leibnitz.
Les plus satiriques et les plus misanthropes sont assez maîtres de leur bile pour se ménager adroitement des protecteurs
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Dangeau.
Il n'y a que la méchanceté orgueilleuse et hypocrite qui m'a quelquefois ému la bile
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Berger, 25 févr. 1765
3
Bile noire ou mélancolie, sorte d'humeur que les anciens imaginèrent par suite d'une fausse observation, et dont ils plaçaient le siége dans la rate.
Sémantique : Fig. Tristesse, ennui.
Il ne faut pas que vous vous fassiez de la bile noire
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 88

ÉTYMOLOGIE

1
Bilis. L'ancien français disait cole ou chole, du grec, bile.

Synonymes de BILE

Phonétiquement proche de BILE