L'oeuvre Harmonies poétiques et religieuses de Alphonse de LAMARTINE
Ecrit par Alphonse de LAMARTINE
Date : 1830
Citations de "Harmonies poétiques et religieuses"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
ACCUEILLIR | Et toi, Marseille, assise aux portes de la France, Comme pour accueillir ses hôtes dans tes eaux.... |
ACCUMULER | D'autres, accumulant pour enfouir encor, Recueillent dans la fange une poussière d'or |
ADORATION | Peut-être, brillantes parcelles De l'immense création, Devant son trône imitent-elles L'éternelle adoration |
ADORER | Détestais-tu la tyrannie ? Adorais-tu la liberté ? De l'oppression impunie Ton oeil était-il révolté ?.... |
AÉRIEN, ENNE | Et mon oeil aime à se suspendre à ce foyer aérien ; Et je leur dis sans les comprendre : Flambeaux pieux, vous faites bien |
AIMER | Et toute notre vie était un seul aimer |
ANGELUS | On entend l'angelus tinter, et d'un saint bruit Convoquer les esprits qui bénissent la nuit |
ANNALES | Et ces catastrophes fatales Dont l'histoire enfle ses annales |
APPARITION | Tu n'y vécus pas seul ; sous des formes divines, Tes apparitions peuplèrent ce beau lieu ; Tu voyais tour à tour passer sur ces collines L'esprit de la tempête et le souffle de Dieu |
ASPECT | Sur cette froide pierre en vain le regard tombe ; ô vertu, ton aspect est plus fort que la tombe |
ASPIRATION | Tant d'aspirations vers son Dieu répétées, Tant de foi dans la mort, tant de vertus jetées En gage à l'immortalité |
ASPIRER | Et chaque souffle enfin que j'exhale ou j'aspire |
ASSEOIR | Mais tu venais asseoir sur leur trône abattu [des faux dieux] Le Dieu de vérité, de grâce et de vertu |
ASSIÉGER | Ceux-ci de la faveur assiégent les sentiers |
ASSOUPI, IE | L'haleine de la nuit, qui se brise parfois, Répand de loin en loin d'harmonieuses voix, Comme pour attester.... Que le monde assoupi palpite et vit encore |
ASSOUVI, IE | Quand l'homme, ranimant une rage assouvie, Cherche encor la douleur où ne bat plus la vie.... |
ASTRE | Le soir est près de l'aurore ; L'astre à peine vient d'éclore Qu'il va terminer son tour |
ATOME | Oh ! que tes cieux sont grands ! et que l'esprit de l'homme Plie et tombe de haut, mon Dieu, quand il te nomme ! Quand, descendant du dôme où s'égaraient ses yeux, Atome, il se mesure à l'infini des cieux ! |
ATTACHER | Plus la nuit est obscure, et plus mes faibles yeux S'attachent au flambeau qui pâlit dans les cieux |
ATTENDRE | Sur cette terre déserte Qu'attends-tu ? je n'y suis pas ! |
ATTENDRE | Espérer, attendre, c'est vivre ? Que sert de compter et de suivre Des jours qui n'apportent plus rien ? |
ATTENDRI, IE | Heureux l'homme pour qui la prière attendrie S'élève des lèvres d'autrui ! Il obtient par la voix de l'orphelin qui prie Plus qu'il n'a fait pour lui |
ATTIÉDI, IE | Ainsi qu'un astre éteint sur un horizon vide, La foi, de nos aïeux la lumière et le guide, De ce monde attiédi retire ses rayons |
ATTIÉDI, IE | Quand.... les heures de midi, En vous enveloppant comme un manteau de soie, Feront épanouir votre sang attiédi |
ATTIRER | Sur ce site enchanté, mon âme qu'il attire S'abat comme le cygne, et s'apaise et soupire à cette image du repos |
AUCUN, UNE | Jamais sans doute aucunes larmes N'obscurciront pour eux [mes frères les hommes] le ciel |
AURORE | Qu'un vent vienne à souffler du soir ou de l'aurore |
BALANCIER | Je n'entends au dehors que le lugubre bruit Du balancier qui dit : Le temps marche et te fuit ! |
BALBUTIER | Dieu ! ma bouche balbutie Ce nom des anges redouté ; Un enfant même est écouté Dans le choeur qui te glorifie |
BALSAMIQUE | Quand la terre, exhalant sa vertu balsamique |
BATTRE | L'homme, ranimant une rage assouvie, Cherche encor la douleur où ne bat plus la vie |
BERCER | L'eau berce.... La tente des matelots |
BLASPHÉMATEUR, TRICE | Mais du Dieu trois fois saint notre injure est l'injure ; Faut-il l'abandonner au mépris du parjure, Aux langues du sceptique ou du blasphémateur ? |
BONDIR | Pourquoi bondissez-vous sur la plage écumante, Vagues dont aucun vent n'a creusé le sillon ? |
BRISÉ, ÉE | Le coeur brisé par la souffrance S'obstine et poursuit l'espérance Jusqu'aux pieds des sacrés autels |
BROUTER | L'agneau broute le serpolet, La chèvre s'attache au cytise |
BRUIT | Que le séjour de l'homme est divin, quand la nuit De la vie orageuse étouffe ainsi le bruit ! |
CADENCÉ, ÉE | Qu'il est doux de voir sa pensée En mètres divins cadencée ! |
CADENCER | ... Sur les flots dormants se répand une voix, Une voix qui cadence une langue divine |
CADRAN | L'ombre seule marque en silence Sur le cadran rempli les pas muets du temps |
CALICE | Pourquoi relevez-vous, ô fleurs, vos pleins calices, Comme un front incliné que relève l'amour ? |
CAVERNEUX, EUSE | Anim.... Contre la fureur de l'aquilon rapide, Le saule caverneux nous prêtait son tronc vide |
CHANCE | J'abandonne à leur chance et mes sens et mon âme ; Qu'ils aillent où Dieu sait, chacun de leur côté |
CHAUMIÈRE | Un silence pieux s'étend sur la nature ; Les chemins sont déserts, les chaumières sans voix, Nulle feuille ne tremble à la voûte des bois |
CIEL | La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voile |
CIEL | Pourquoi vous troublez-vous, enfants de l'Évangile ? à quoi sert dans les cieux ton tonnerre inutile, Disent-ils au Seigneur ?... |
CIEL | Ô nuits, déroulez en silence Les pages du livre des cieux |
CIEL | Venez, enfants du ciel, orphelins sur la terre ; Il est encor pour vous un asile ici-bas |
CITÉ | Il fonde les cités, familles immortelles, Et pour les soutenir il élève les lois, Qui, de ces monuments colonnes éternelles, Du temple social se divisent le poids |
CLEF ou CLÉ | Et qu'est-ce que la vie ? Un réveil d'un moment ! Labyrinthe sans clef ! question sans réponse ! |
CLEF ou CLÉ | [Il voyait] .... les feux dispersés dans des nuits embaumées, Calculant sans compas leurs courbes enflammées, Sous la voûte sans clef flottant de toutes parts |
COEUR | Nous parlâmes du coeur, comme deux vieux amis, Au foyer l'un de l'autre à la campagne admis |
COIFFÉ, ÉE | J'habitai plus que toi ces fortunés rivages [Savoie], J'adorai, j'aime encor ces monts coiffés d'orages |
COLONNADE | Là leurs gigantesques fantômes [des nuages] Imitent les murs des cités.... Là s'élèvent des colonnades.... |
COMBATTRE | Mon père.... plein du grand combat qu'il avait combattu, En racontant sa vie enseignait la vertu |
COMPATIR | Il [Dieu] compatit d'en haut à l'erreur qui le prie ; à défaut des clartés, il nous compte un désir |
COMPTER | Les pleurs comptent pour le sourire, Les nuits d'exil pour de beaux jours |
CONCENTRÉ, ÉE | Il semble que la voix dans les airs égarée, Par cet espace étroit dans ces murs concentrée à notre âme retentit mieux |
CONCENTRER | Nul ne désira plus dans l'autre âme qu'il aime De concentrer sa vie en se perdant soi-même |
CONFONDRE | Témoignons pour le Christ, mais surtout par nos vies ; Notre moindre vertu confondra plus d'impies Que le sang d'un martyr |
CONFUSÉMENT | Fables et vérités, ténèbres et lumière Flottent confusément devant notre paupière, Et l'un dit : c'est le jour ! et l'autre : c'est la nuit ! |
CONNAÎTRE | Adieu, monde fuyant, nature, humanité, Vaine forme de l'être, ombre d'un météore, Nous nous connaissons trop pour nous tromper encore |
CONSOLER | Et je sens ce rayon m'échauffer de sa flamme, Et mon coeur se console.... |
CONSUMER | Pâle lampe du sanctuaire, Pourquoi, dans l'ombre du saint lieu, Inaperçue et solitaire, Te consumes-tu devant Dieu ? |
CONTAGION | Quand l'homme faible qui redoute La contagion du malheur Nous laisse seul sur notre route Face à face avec la douleur |
CONTEMPLATIF, IVE | Sous ce jour sans rayon [une nuit étoilée], plus serein qu'une aurore, à l'oeil contemplatif la terre semble éclore |
CONVIER | Aux dons que ta bonté mesure Tout l'univers est convié |
COUCHER | La brise qui soulève ou couche les épis |
COUDOYER | On s'arrête, on s'assied, on voit passer la foule Qui sur l'étroit degré se coudoie et se foule |
COULER | Il [le christianisme] coule la pensée En bronze palpable et vivant |
COURT, COURTE | Mais toi seul, ô mon Dieu, par siècles tu mesures Ce temps qui sous tes mains coule éternellement ; L'homme compte par jours ; tes courtes créatures Pour naître et pour mourir ont assez d'un moment |
COUVER | Quel que soit le destin que couve l'avenir, Terre [Italie], enveloppe-toi de ton grand souvenir |
CRÉATION | Femmes, anges mortels, création divine, Seul rayon dont la vie un moment s'illumine |
CRÉÉ, CRÉÉE | Et moi je passe aussi parmi l'immense foule D'êtres créés, détruits, qui devant toi s'écoule |
CRÉÉ, CRÉÉE | Si la vie et la mort ne sont pas même, hélas ! Deux mots créés par l'homme et que Dieu n'entend pas ! |
CRÉER | Une dérision d'un être habile à nuire, Qui s'amuse sans but à créer pour détruire |
CRÊPE | À l'heure où l'âme solitaire S'enveloppe d'un crêpe noir Et n'attend plus rien de la terre |
CRÉPUSCULE | On dirait [pendant une nuit claire], en voyant ce monde sans échos, Où l'oreille jouit d'un magique repos, Où tout est majesté, crépuscule, silence.... |
CRIER | Rendons grâce à lui seul [Dieu] du rayon qui nous luit, Sans nous enfler d'orgueil et sans crier ténèbres Aux enfants de la nuit |
CRINIÈRE | L'air siffle, le ciel se joue Dans la crinière des flots |
CROULER | Ces gigantesques monts crouleront à leur tour |
DATE | Quelquefois seulement le passant arrêté, Lisant l'âge et la date en écartant les herbes, Et sentant dans ses yeux quelque larme courir, Dit : Elle avait seize ans, c'est bien tôt pour mourir |
DATE | [Esprit de l'homme] Quel charme ou quelle horreur à la fin t'arrêta ? Ce furent ces forêts, ces ténèbres, cette onde, Et ces arbres sans date, et ces rocs immortels |
DÉ | Voyons si la vertu n'est qu'une sainte erreur, L'espérance un dé faux qui trompe la douleur |
DÉCIMER | L'infortune et l'exil, et la mort et le temps, Ont en vain décimé tes amis de vingt ans |
DÉFAILLIR | Et la moitié du ciel pâlissait, et la brise Défaillait dans la voile, immobile et sans voix |
DÉICIDE | Serions-nous donc pareils au peuple déicide, Qui, dans l'aveuglement de son orgueil stupide, Du sang de son Sauveur teignit Jérusalem ? |
DÉMAGOGUE | Ton pouvoir [ô Christ] n'est plus le caprice Des démagogues et des rois |
DÉPLOYER | Comme un cygne argenté qui s'élève et déploie Ses blanches ailes sur les eaux |
DÉRISION | Et qu'est-ce que la gloire ? un vain son répété, Une dérision de notre vanité ! |
DÉSESPOIR | Et, dans ses désespoirs dont Dieu seul est témoin, S'appuyer sur l'obstacle et s'élancer plus loin |
DÉVIDER | C'est l'aveugle que guide Le mur accoutumé, Le mendiant timide Et dont la main dévide Son rosaire enfumé |
DÉVORER | Sous notre heureuse demeure, Avec celui qui les pleure, Hélas ! ils dormaient hier ! Et notre coeur doute encore, Que le ver déjà dévore Cette chair de notre chair ! |
DICTAME | Et moi sur qui la nuit verse un divin dictame,.... Quel instinct de bonheur me réveille ? ô mon âme ! Pourquoi me réjouis-tu ? |
DIEU | Et moi, pour te louer, Dieu des soleils, qui suis-je ? |
DIEU | Tu voyais tour à tour passer sur ces collines L'esprit de la tempête et le souffle de Dieu |
DIEU | Quel fruit porte en son sein le siècle qui va naître ? Que m'apporte, ô mon Dieu, dans ses douteuses mains Ce temps qui fait l'espoir ou l'effroi des humains ? |
DISPERSÉ, ÉE | C'est une mère ravie à ses enfants dispersés Qui leur tend de l'autre vie Ces bras qui les ont bercés |
DISSOUDRE | Il voyait chaque jour sur la terre arrosée, L'aurore se dissoudre en perles de rosée, Les bois se revêtir de leurs manteaux flottants |
DISTILLER | La lune, qui se penche au bord de la vallée, Distille un jour égal, une aurore voilée, Sur ce golfe silencieux |
DIVERGER | L'obscurité, le doute, ont brisé sa boussole [de la foi], Et laissent diverger au vent de la parole L'encens des nations |
DIVIN, INE | Leur tombe est sur la colline ; Mon pied le sait, la voilà ; Mais leur essence divine, Mais eux, Seigneur, sont-ils là ? |
DIVIN, INE | Et des pleurs de la nuit le sillon boit la pluie, Et les lèvres des fleurs distillent leur encens, Et d'un sein plus léger l'homme aspire la vie, Et l'esprit plus divin se dégage des sens |
DIVISER | Il fonde les cités, familles immortelles, Et, pour les soutenir, il élève les lois, Qui, de ces monuments colonnes immortelles, Du temple social se divisent le poids |
DÔME | Les dômes des forêts que les brises agitent, Bercent le frais et l'ombre et les choeurs des oiseaux |
DÔME | Oh ! que tes cieux sont grands et que l'esprit de l'homme Plie et tombe de haut, mon Dieu ! quand il te nomme, Quand, descendant du dôme où s'égaraient ses yeux, Atome, il se mesure à l'infini des cieux ! |
DORÉ, ÉE | Les vertus les plus sublimes N'étaient que des vices dorés |
DORER | [ô vie !] Que tu sais bien dorer ton magique lointain ! Qu'il est beau l'horizon de ton riant matin ! |
DOULEUR | Tu fais l'homme, ô douleur, oui, l'homme tout entier, Comme le creuset l'or.... |
DUPERIE | À ce risque fatal, je vis, je me confie ; Et dût ce noble instinct, sublime duperie, Sacrifier en vain l'existence à la mort, J'aime à jouer ainsi mon âme avec le sort |
ÉBOULER | On n'approuvera donc pas ces vers : Ne vous troublez donc pas d'un mot nouveau qui tonne, D'un empire éboulé, d'un siècle qui s'en va |
ÉCHO | L'hymne éternel de la prière Trouvera partout des échos |
ÉCOUTER | Tu parles, mon coeur écoute ; Je soupire, tu m'entends ; Ton oeil compte goutte à goutte Les larmes que je répands |
ÉCRIVAIN | Les cieux pour les mortels sont un livre entr'ouvert ; Chaque siècle avec peine en déchiffre une page, Et dit : ici finit ce magnifique ouvrage ; Mais sans cesse le doigt du céleste écrivain Tourne un feuillet de plus de ce livre divin |
EFFACER | Et la moitié du ciel pâlissait, et la brise Défaillait dans la voile, immobile et sans voix, Et les ombres couraient, et sous leur teinte grise Tout sur le ciel et l'eau s'effaçait à la fois |
EFFILER | Sa chevelure qui s'épanche, Au gré du vent prend son essor, Glisse en ondes jusqu'à sa hanche, Et là s'effile en franges d'or |
EFFLEURER | Si quelque souffle harmonieux, Effleurant au hasard la harpe détendue, En tire seulement une note perdue |
ÉLASTIQUE | La terre, épanouie aux rayons qui la dorent, Nage plus mollement dans l'élastique éther |
ÉLEVER | Voilà les feuilles sans séve Qui tombent sur le gazon, Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans le vallon |
EMBAUMÉ, ÉE | Cependant il est doux de respirer encore Cet air du ciel natal où l'on croit rajeunir, Cet air qu'on respira dès sa première aurore, Cet air tout embaumé d'antique souvenir |
EMBRASER | Quand, sous le ciel d'amour, où mon âme est ravie, Je presse sur mon coeur un fantôme adoré, Et que je cherche en vain des paroles de vie Pour l'embraser du feu dont je suis dévoré |
ÉMONDEUR, EUSE | Montagnes que voilait le brouillard de l'automne, Vallons que tapissait le givre du matin, Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne, Vieilles tours que le soir dorait dans le lointain |
EMPIRE | Quel que soit le destin que couve l'avenir, Terre [l'Italie], enveloppe-toi de ton grand souvenir ; Que t'importe où s'en vont l'empire et la victoire ? Il n'est point d'avenir égal à ta mémoire |
EMPLOYER | Ce poids léger du temps que le travail emploie |
EMPORTER | Il écrit, et les vents emportent sa pensée, Qui va dans tous les lieux vivre et s'entretenir |
EMPOURPRÉ, ÉE | Et, vers l'occident seul, une porte éclatante Laissait voir la lumière à flots d'or ondoyer ; Et la nue empourprée imitait une tente Qui voile sans l'éteindre un immense foyer |
EMPREINTE | Voyageur fatigué qui reviens sur nos plages Demander à tes champs leurs antiques ombrages, à ton coeur ses premiers amours ; Que de jours ont passé sur ces chères empreintes ! |
EMPYRÉE | L'oeil aime à parcourir la voûte Où son disque [de la lune] trace la route Des astres noyés dans les airs, à compter la foule azurée Des étoiles dans l'empyrée Et des vagues au bord des mers |
ENCADRER | Des systèmes humains il [l'homme] élargit la base, Il encadre au hasard dans cette immensité Système, opinion, mensonge, vérité |
ENCENS | Qu'il est doux de voir sa pensée, Avant de chercher ses accents, En mètres divins cadencée, Monter soudain comme l'encens ! |
ENCENSOIR | Élevez-vous [prières] dans le silence à l'heure où dans l'ombre du soir La lampe des nuits se balance, Quand le prêtre éteint l'encensoir |
ENCHANTÉ, ÉE | Ô terre, ô mer, ô nuit, que vous avez de charmes ! Miroir éblouissant d'éternelle beauté, Pourquoi mes yeux se voilent-ils de larmes Devant ce spectacle enchanté ? |
ENFANT | L'enfant dont la mort cruelle Vient de vider le berceau, Qui tombe de la mamelle Au lit glacé du tombeau |
ENFANT | Venez, enfants du ciel, orphelins sur la terre, Il est encor pour vous un asile ici-bas ; Mes trésors sont cachés, ma joie est un mystère ; Le vulgaire l'admire et ne la comprend pas |
ENGOURDI, IE | [Un aiglon] Dont l'oeil aspire à sa sphère, Et qui rampe sur la terre Comme un reptile engourdi |
ENTASSER | Et la feuille aux feuilles s'entasse |
ENTRETIEN | Tombeau, cher entretien d'une douleur amère |
ÉPANDRE | Océan, qui sur tes rives Épands tes vagues plaintives |
ÉPHÉMÈRE | Bourdonnez sous votre herbe, insectes éphémères |
ÉPI | La vie a dispersé, comme l'épi sur l'aire, Loin du champ paternel les enfants et la mère |
ÉPUISÉ, ÉE | Il sent tarir ses jours comme une onde épuisée, Et son dernier soleil a lui |
ESPRIT | L'esprit de la prière et de la solitude Qui plane sur les monts, les torrents et les bois.... |
ÉTAGE | De colline en colline et d'étage en étage Les monts, dont le miroir fait onduler l'image, Descendent jusqu'au lit des mers |
ÉTENDRE | Un silence pieux s'étend sur la nature [pendant la nuit] |
ÉTERNEL, ELLE | Qu'importe ce vain flux d'opinions mortelles Se brisant l'une l'autre en vagues éternelles ? |
ÉTERNITÉ | Roulez dans vos sentiers de flamme, Astres, rois de l'immensité ; Insultez, écrasez mon âme Par votre presque éternité |
ÉTHER | L'harmonieux éther, dans ses vagues d'azur, Enveloppe les monts d'un fluide plus pur |
ÉTOILE | La lune est dans le ciel et le ciel est sans voiles ; Elle éclaire de loin la route des étoiles, Et leur sillage blanc dans l'océan d'azur |
ÉTOILE | Quand.... Je demande à mon coeur tous ceux qui ne sont plus, Et que, les yeux flottants sur de chères empreintes, Je pleure dans mon ciel tant d'étoiles éteintes |
ÉTOUFFER | Et ce bruit insensé que l'homme croit sublime Se sera pour jamais étouffé dans l'abîme, L'abîme qui n'a plus d'échos |
ÊTRE | Une existence évanouie Ne fait pas baisser d'une vie Le flot de l'être toujours plein |
ÉVAPORER | Et que les saints échos de la voûte sonore Te portent plus brûlant, avant qu'il s'évapore, Le soupir qui te cherche en montant vers les cieux |
EXIL | Et n'accuse point l'heure Qui te ramène à Dieu ! Soit qu'il naisse ou qu'il meure, Il faut que l'homme pleure Ou l'exil ou l'adieu |
EXPLORER | Et quand sur cette mer, las de chercher sa route, Du firmament splendide il explore la route, Des astres inconnus s'y lèvent à ses yeux |
FANAL | Astre inutile à l'homme [la lune], en toi tout est mystère ; Tu n'es pas son fanal, et tes molles lueurs Ne savent pas mûrir les fruits de ses sueurs |
FÊLÉ, ÉE | Comme une urne fêlée et dont les flancs arides Laissent fuir l'eau du ciel que l'homme y cherche en vain |
FÊLÉ, ÉE | [Dieu] Fait un écho vivant de nos lèvres muettes, Et dans nos coeurs fêlés verse ses eaux parfaites |
FERMÉ, ÉE | Ah ! qu'à ces vains regrets ton âme soit fermée ! |
FEU | Et l'astre [le soleil], qui tombait de nuage en nuage, Suspendait sur les flots son orbe sans rayon, Puis plongeait la moitié de sa sanglante image, Comme un navire en feu qui sombre à l'horizon |
FEU | Dieu du jour ! Dieu des nuits ! Dieu de toutes les heures ! Laisse-moi m'envoler sur les feux du soleil ! |
FEU | Mais quand ce feu céleste [l'amour de la gloire] éblouirait ton âme.... |
FEUILLE | Voilà les feuilles sans séve Qui tombent sur le gazon ; Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans le vallon |
FILON | Ton coeur était l'or pur caché dans le filon, Qui n'attend pour briller que l'heure et le rayon |
FLAMBEAU | Tandis que le flambeau, par les heures rongé, S'use pour éclairer l'entretien prolongé |
FLOTTANT, ANTE | Voici le gai matin qui sort humide et pâle Des flottantes vapeurs de l'aube orientale |
FLUIDE | L'harmonieux éther, dans ses vagues d'azur, Enveloppe les monts d'un fluide plus pur |
FLUX | Qu'importe ce vain flux d'opinions mortelles Se brisant l'une l'autre en vagues éternelles ? |
FOLÂTRER | Nul souci sur son front n'avait laissé son pli ; Tout folâtrait en elle, et ce jeune sourire.... |
FONDER | Je fondais sur le sable et je semais sur l'onde |
FORUM | Les forum, les palais s'écroulent, Le temps les ronge avec mépris, Le pied des passants qui les foulent Écarte au hasard leurs débris |
FOUDROYER | Tu jettes leur orgueil et leur nom [des méchants] dans la poudre, Et ton doigt les éteint comme il éteint la foudre Quand elle a foudroyé |
FRAIS, FRAÎCHE | Ces feuilles où tremblent des larmes, Ces fraîches haleines des bois, ô nature, avaient trop de charmes Pour n'avoir pas aussi leur voix |
FRAIS, FRAÎCHE | Quand le premier amour et la fraîche espérance Nous entr'ouvrent l'espace où notre âme s'élance.... |
FRANGE | Partout l'écume brillante D'une frange étincelante Ceint le bord des flots amers |
FRAPPER | [Nos amis et parents morts] Ils t'ont prié [mon Dieu !] pendant leur courte vie, Ils ont souri quand tu les as frappés |
FRIVOLE | Jamais cette troupe frivole, Qui passe en riant devant moi, N'aura besoin qu'une parole Lui dise : je pleure avec toi |
FROID, OIDE | Mon âme avec effroi regarde derrière elle, Et voit son peu de jours passés et déjà froids, Comme la feuille sèche autour du tronc des bois |
FRONT | Pourquoi balancez-vous vos fronts que l'aube essuie, Forêts, qui tressaillez avant l'heure du bruit ? |
FRUIT | C'est alors que ma paupière Vous vit pâlir et mourir, Tendres fruits qu'à la lumière Dieu n'a pas laissés mûrir ! |
FUGITIF, IVE | Mais les fugitives pensées Ne suivent plus tes flots errants, Comme ces feuilles dispersées Que ton onde emporte aux torrents |
FUMANT, ANTE | Vagues ... Pourquoi secouez-vous votre écume fumante En légers tourbillons ? |
FUMIER | Alors semblable à l'ange envoyé du Très Haut, Qui vint sur son fumier prendre Job en défaut |
FUYANT, ANTE | Adieu, monde fuyant, nature, humanité, Vaine forme de l'être, ombre d'un météore, Nous te connaissons trop pour nous tromper encore |
GAGE | Prions ; le jour au jour ne donne point de gage, Et le dernier rayon, en sortant du nuage, Ne nous a pas juré de remonter demain |
GIVRE | Montagnes que voilait le regard de l'automne, Vallons que tapissait le givre du matin ! |
GLACE | Les ans terniront cette glace, Où la nature te retrace Les merveilles du saint des saints |
GLACÉ, ÉE | Je ne suis plus qu'une pensée, L'univers est mort dans mon coeur, Et sous cette cendre glacée Je n'ai trouvé que le Seigneur |
GLAIVE | D'un autre Sinaï fais flamboyer la cime, Retrempe au feu du ciel la parole sublime, Ce glaive de l'esprit émoussé par le temps |
GLAND | Et cette force qui renferme Dans un gland le germe du germe D'êtres sans nombres et sans fin |
GLANER | Voilà l'enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le bois tombé des forêts |
GLAS | Quand la cloche des ténèbres Balance ses glas funèbres |
GLISSER | Couverte de sa voile blanche, La barque, sous son mât qui penche, Glisse et creuse un sillon mouvant |
GLISSER | Voici l'heure où je viens, à la chute des jours, Me glisser sous ta voûte obscure, Et chercher, au moment où s'endort la nature, Celui qui veille toujours |
GOLFE | Que ne peut-elle [l'âme], ô mer, sur tes bords qu'elle envie Trouver, comme ta vague, un golfe dans la vie ? |
GOSIER | Toi qui donnas son âme et son gosier sonore à l'oiseau que le soir entend gémir d'amour |
GOÛT | Quand l'avenir n'a plus de charmes, Qui fassent désirer demain, Et que l'amertume des larmes Est le seul goût de notre pain |
GRANDI, IE | Le voyageur.... Trouvant l'herbe grandie ou le sentier plus rude |
GRÈVE | Que j'aime à contempler dans cette anse écartée La mer qui vient dormir sur la grève argentée, Sans soupir et sans mouvement ! |
GROSSI, IE | Mon coeur, grossi par mes pensées, Comme tes flots dans ton bassin, Sent, sur mes lèvres oppressées, L'amour déborder de mon sein |
HALEINE | Où vont ces rapides nuages, Que roule à flocons d'or l'haleine des autans ? |
HALTE | Tu demandes de moi les haltes de ma vie ? Le compte de mes jours ?... mes jours, je les oublie |
HARMONIE | Ces harmonies, prises séparément, semblent n'avoir aucun rapport l'une avec l'autre ; considérées en masse, on pourrait retrouver un principe d'unité dans leur diversité même ; car elles étaient destinées, dans la pensée de l'auteur, à reproduire un grand nombre des impressions de la nature et de la vie sur l'âme humaine |
HARMONIE | Lorsque le rossignol enivré d'harmonie.... |
HARMONIE | Oui, je le crois, quand je t'écoute, L'harmonie est l'âme des cieux.... L'antiquité l'a dit, et souvent son génie Entendit dans la nuit leur lointaine harmonie |
HARMONIEUX, EUSE | Toi qui dis aux forêts : répondez au zéphyre ! Aux ruisseaux : murmurez d'harmonieux accords ! Aux torrents : mugissez ! à la brise : soupire ! à l'océan : gémis en mourant sur tes bords ! |
HARMONIEUX, EUSE | L'harmonieux éther, dans ses vagues d'azur, Enveloppe les monts d'un fluide plus pur |
HERBE | Toute herbe aux champs est glanée ; Ainsi finit une année, Ainsi finissent nos jours |
HEURE | Tu voudrais cependant que sur un cénotaphe La gloire t'inscrivît ta ligne d'épitaphe, Et promît à ton nom de temps en temps cité, Ses heures de mémoire et d'immortalité |
HIRONDELLE | Voilà l'errante hirondelle Qui rase du bout de l'aile L'eau dormante des marais |
HOMME | L'instinct de sa faiblesse [de l'homme] est sa toute-puissance ; Pour lui l'insecte même est un objet d'effroi ; Mais le sceptre du globe est à l'intelligence, L'homme s'unit à l'homme, et la terre a son roi |
HOSANNA | Chaque heure a son tribut, son encens, son hommage, Qu'elle apporte en mourant aux pieds de Jéhova ; Ce n'est qu'un même sens dans un divers langage ; Le matin et le soir lui disent : hosanna ! |
HUMECTER | Et mon regard long, triste, errant, involontaire, Les suivait et de pleurs sans chagrin s'humectait |
HYMNE | Dans l'hymne de la nature, Seigneur, chaque créature Forme à son heure en mesure Un son du concert divin |
IMMENSITÉ | Il me semblait, mon Dieu, que mon âme oppressée Devant l'immensité, s'agrandissait en moi, Et sur les vents, les flots ou les feux élancée, De pensée en pensée allait se perdre en toi |
IMMENSITÉ | Et moi, pour te louer, dieu des soleils, qui suis-je ? Atome dans l'immensité, Minute dans l'éternité.... |
IMMORTEL, ELLE | Il lui faut [à l'homme] l'espérance et l'empire et la gloire, L'avenir à son nom, à sa foi des autels, Des dieux à supplier, des vérités à croire, Des cieux et des enfers, et des jours immortels |
INAPERÇU, UE | Pâle lampe du sanctuaire, Pourquoi dans l'ombre du saint lieu, Inaperçue et solitaire, Te consumes-tu devant Dieu ? |
INEXTINGUIBLE | Cris du sang, voix des morts, plaintes inextinguibles, Montez, allez frapper les voûtes insensibles Du palais des destins |
INFINI, IE | Et devant l'infini, pour qui tout est pareil, Il est donc aussi grand d'être homme que soleil ! |
INFINI, IE | Si la prière enfin de ses pleurs vous inonde, Et devant l'infini fait fléchir vos genoux |
INIQUITÉ | Les enfants héritant l'iniquité des pères |
INONDER | D'où me vient, ô mon Dieu, cette paix qui m'inonde ? |
INSPIRATEUR, TRICE | Ce jour inspirateur [le clair de lune] et qui la fait rêver [la pensée], Vers les choses d'en haut l'invite à s'élever |
JÉHOVAH | Regardez en avant et non pas en arrière, Le courant roule à Jéhovah ! |
JEUNESSE | C'est une jeune fiancée Qui, le front ceint du bandeau, N'emporta qu'une pensée De sa jeunesse au tombeau |
JOUET | On dit que ce brillant soleil N'est qu'un jouet de ta puissance ; Que sous tes pieds il se balance Comme une lampe de vermeil |
JOUET | Ils furent ce que nous sommes, Poussière, jouet du vent ! Fragiles comme des hommes, Faibles comme le néant ! |
JOUR | C'est que d'un toit de chaume une faible fumée, Un peu d'herbe le soir par le pâtre allumée, Suffit pour obscurcir tout le ciel d'un vallon, Et dérober le jour au plus pur horizon |
JOUR | De labeur en labeur l'heure à l'heure enchaînée Vous porte sans secousse au bout de la journée ; Le jour plein et léger tombe, et voilà le soir |
JOUR | Le soir est près de l'aurore ; L'astre à peine vient d'éclore Qu'il va terminer son tour ; Il jette par intervalle Une lueur de clarté pâle Qu'on appelle encore un jour |
JOUR | Vivre, non de ce bruit dont l'orgueil nous enivre, Mais de ce pain du jour qui nourrit sobrement, De travail, de prière et de contentement |
JOUR | Crois-tu que ce reflet de la splendeur suprême Soit ce mot profané qui passe tour à tour Du grand homme d'hier au grand homme du jour ? |
JOUR | C'est un ami de l'enfance Qu'aux jours sombres du malheur Nous prêta la Providence Pour appuyer notre coeur |
JOUR | Toute herbe aux champs est glanée ; Ainsi finit une année, Ainsi finissent nos jours |
JOUR | Je pleure dans mon ciel tant d'étoiles éteintes ! Elle fut la première, et sa douce lueur D'un jour pieux et tendre éclaire encor mon coeur |
JUS | De quelque jus divin que Dieu nous la remplisse, Toute l'eau de la vie a le goût du calice |
LAME | Si vous aimez à voir les étoiles éclore, Ou la lune onduler dans la lame des mers |
LAMPE | Pâle lampe du sanctuaire, Pourquoi, dans l'ombre du saint lieu, Inaperçue et solitaire, Te consumes-tu devant Dieu ? |
LETTRE | Si leurs pieds souvent glissèrent, Si leurs lèvres transgressèrent Quelque lettre de ta loi, Ô père, ô juge suprême, Ne regarde en eux que toi |
LEVER | [Ô lune] Astre ami du repos, des songes, du silence, Tu ne te lèves pas seulement pour les yeux |
LIMPIDITÉ | Que son oeil était pur, et sa lèvre candide ! Le beau lac de Nemi qu'aucun souffle ne ride A moins de transparence et de limpidité |
LINCEUL | Elle a dormi quinze ans dans sa couche d'argile, Et rien ne pleure plus sur son dernier asile ; Et le rapide oubli, second linceul des morts, A couvert le sentier qui menait vers ces bords |
LIT | L'enfant dont la mort cruelle Vient de vider le berceau, Qui tomba de la mamelle Au lit glacé du tombeau |
LUNE | La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voiles ; Comme un phare avancé sur un rivage obscur, Elle éclaire de loin la route des étoiles |
LUTTE | Sentais-tu la lutte éternelle Du bonheur et de la vertu, Et la lutte encor plus cruelle Du coeur par le coeur combattu ? |
LUTTEUR | Comme un lutteur grandi, qui sent son bras plus fort |
LUXE | Table riche des dons que l'automne étalait, Où les fruits du jardin, où le miel et le lait, Assaisonnés des soins d'une mère attentive, De leur luxe champêtre enchantaient le convive |
MÂNES | Ah ! vous pleurer est le bonheur suprême, Mânes chéris de quiconque a des pleurs ; Vous oublier, c'est s'oublier soi-même ; N'êtes-vous pas un débris de nos coeurs ? |
MANTE | Depuis l'heure charmante Où le servant d'amour, Sa harpe sous sa mante, Venait pour une amante Soupirer sous la tour |
MARCHANT, ANTE | Comme ce feu marchant que suivait Israël |
MATIN | Ce soleil du matin qui réjouit ton coeur, Comme un arbre au rocher fixé par sa racine, Te retrouve toujours sur la même colline |
MATIN | L'horizon trompeur de cet âge Brillait, comme on voit, le matin, L'aurore dorer le nuage |
MÉLODIEUX, EUSE | Ce soupir de la nuit pieuse, Oiseau mélodieux, c'est toi ! |
MÊME | Et l'âme se fond en prière, Et s'entretient avec les cieux, Et les larmes de la paupière Sèchent d'elles-même à nos yeux |
MER | Que j'aime à contempler dans cette anse écartée La mer qui vient dormir sur la grève argentée, Sans soupir et sans mouvement ! |
MÈRE | C'est une mère ravie à ses enfants dispersés, Qui leur tend de l'autre vie Ces bras qui les ont bercés |
MERVEILLE | Là, près des ruches des abeilles, Arachné tisse ses merveilles |
MÈTRE | Qu'il est doux de voir sa pensée, En mètres divins cadencée, Monter soudain comme l'encens ! |
MILLE | Tu dis au temps d'enfanter, Et l'éternité docile, Jetant les siècles par mille, Les répand sans les compter |
MINUTE | Et moi, pour te louer, Dieu des soleils, qui suis-je ! Atome dans l'immensité, Minute dans l'éternité |
MIRER | Le soir retient ici son haleine expirante, De crainte de ternir la glace transparente Où se mire le firmament |
MORS | Les uns [peuples] indomptés et farouches, Les autres rongeant dans leurs bouches Les mors des tyrans et des dieux |
MOUTONNÉ, ÉE | ...le champ des tombeaux, Où l'herbe moutonnée Couvre, après la journée [après la vie], Le sommeil des hameaux |
MÛRIR | Qu'avec crainte et docilité Ta parole en mon coeur mûrisse |
MURMURANT, ANTE | Source limpide et murmurante, Qui de la fente du rocher Jaillis en nappe transparente Sur l'herbe que tu vas coucher |
MURMURE | Voilà donc le séjour d'un peuple et le murmure De ces innombrables essaims Que la terre produit et dévore à mesure |
MURMURER | Mon coeur à ce réveil du jour que Dieu renvoie.... Murmure en s'éveillant son hymne intérieur, Demande un jour de paix, de bonheur, d'innocence |
MURMURER | Savez-vous son nom [du Seigneur] ? la nature Réunit en vain ses cent voix ; L'étoile à l'étoile murmure : Quel Dieu nous imposa nos lois ? |
NARGHILEH ou NARGUILÉ | Quand, ta main approchant de tes lèvres mi-closes Le tuyau de jasmin vêtu d'or effilé, Ta bouche, en aspirant le doux parfum des roses, Fait murmurer l'eau tiède au fond du narguilé |
NÉANT | Triste comme la mort ? et la mort souffre-t-elle ? Le néant se plaint-il à la nuit éternelle ? |
NID | La vie a dispersé, comme l'épi sur l'aire, Loin du champ paternel les enfants et la mère ; Et ce foyer chéri ressemble aux nids déserts D'où l'hirondelle a fui pendant de longs hivers |
NOCTURNE | .... un autre poëte.... Dans son âme envie et répète Ton hymne nocturne aux forêts |
NOIR, OIRE | La nuit roule en silence autour de nos demeures Sur les vagues du ciel la plus noire des heures |
NOM | Tu voudrais cependant que sur un cénotaphe La gloire t'inscrivît ta ligne d'épitaphe, Et promît à ton nom, de temps en temps cité, Ses heures de mémoire et d'immortalité |
NOM | Ce doux repos du coeur qui suit un saint soupir, Ces troubles que d'un mot ton nom vient assoupir, Mon Dieu, donnent à l'âme ignorante et docile Plus de foi dans un jour qu'il n'est besoin pour mille |
NOM | Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ? Dans son brillant exil mon coeur en a frémi |
NOM | Notre vie est semblable au fleuve de cristal Qui sort humble et sans nom de son rocher natal |
NOMBRE | Nous répétons les vers de ces hommes divins Qui dérobent des sons aux luths des séraphins, Ornent la vérité de nombre et de mesure, Et parlent par image ainsi que la nature |
NOTE | La nature a deux chants, de bonheur, de tristesse, Qu'elle rend tour à tour ainsi que notre coeur ; De l'une à l'autre note elle passe sans cesse ; Homme, l'une est ta joie, et l'autre ta douleur |
NUIT | Pourquoi balancez-vous vos fronts que l'aube essuie, Forêts qui tressaillez avant l'heure du bruit ? Pourquoi de vos rameaux répandez-vous en pluie Ces pleurs silencieux dont vous baigna la nuit ? |
OCÉAN | Comme sur l'Océan la vague au doux roulis, Berçant du jour au soir une algue dans ses plis |
OCÉAN | La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voiles ; Elle éclaire de loin la route des étoiles, Et leur sillage blanc dans l'océan d'azur |
ONDULANT, ANTE | Et ce firmament que retrace Le cristal ondulant des flots |
OPAQUE | À travers l'ombre opaque et noire Des hauts cyprès du promontoire |
ORNIÈRE | Et son axe de flamme [du jour], aux bords de sa carrière, Tourne, et creuse déjà son éclatante ornière Sur l'horizon roulant des mers |
OUBLIER | Ah ! vous pleurer est le bonheur suprême, Mânes chéris de quiconque a des pleurs ; Vous oublier c'est s'oublier soi-même : N'êtes-vous pas un débris de nos coeurs ? |
PAGE | Les cieux pour les mortels sont un livre entr'ouvert.... Chaque siècle avec peine en déchiffre une page |
PAIX | D'où me vient, ô mon Dieu, cette paix qui m'inonde ? |
PAIX | Ah ! c'est que j'ai quitté pour la paix du désert La foule où toute paix se corrompt et se perd |
PÂLIR | Et la moitié du ciel pâlissait, et la brise Défaillait dans la voile.... |
PARFUMER | J'ai passé l'âge heureux où la fleur de la vie, L'amour, s'épanouit et parfume le coeur |
PARLANT, ANTE | Italie ! Italie ! ah pleure tes collines [de Rome].... Voilà le plus parlant de tes sacrés débris |
PAROLE | L'obscurité, le doute ont brisé sa boussole [du monde], Et laissent diverger, au vent de la parole, L'encens des nations |
PAVOT | [à la nuit] L'illusion se glisse en notre âme amollie, Et l'air, plein de silence et de mélancolie, Des pavots du sommeil enivre la raison |
PÉNÉTRANT, ANTE | Mon Dieu !... Je n'ai point entendu monter jamais vers toi D'accords plus pénétrants, de plus divin langage Que ces concerts muets qui s'élèvent en moi |
PILIER | J'ai retrouvé... Et ces monts, bleus piliers d'un cintre éblouissant, Et mon ciel étoilé d'où l'extase descend |
PLEURER | Mais pourquoi m'entraîner vers ces scènes passées ? Laissons le vent gémir et le flot murmurer ; Revenez, revenez, ô mes tristes pensées ; Je veux rêver et non pleurer |
PLEURER | Soit qu'il naisse ou qu'il meure, Il faut que l'homme pleure Ou l'exil ou l'adieu |
PLEUVOIR | Ce n'est qu'une eau qui pleut sur le rocher sonore |
PLI | Nul souci sur son front n'avait laissé son pli ; Tout folâtrait en elle |
PORTE | Et [dans un coucher de soleil] vers l'occident seul, une porte éclatante Laissait voir la lumière à flots d'or ondoyer |
POSER | [Au soir] Les brises du matin se posent pour dormir, Le rivage se tait, la voile tombe vide |
PRÉLUDER | Quand ta voix céleste prélude Aux silences des belles nuits, Barde ailé de ma solitude [le rossignol], Tu ne sais pas que je te suis ! |
PRESQUE | Roulez dans vos sentiers de flamme, Astres, rois de l'immensité ! Insultez, écrasez mon âme Par votre presque éternité |
PRIÈRE | Pourquoi vous fermez-vous, maison de la prière [l'église] ? Est-il une heure, ô Dieu, dans la nature entière Où le coeur soit las de prier ? |
PROCLAMER | Voulez-vous, ô mortels, que ce Dieu se proclame ? |
PYRAMIDER | [On] Le voit [le chêne] tout noyé dans l'aurore Pyramider dans le lointain |
QUEL, QUELLE | Quelle de mes tristes pensées Avec tes flots n'a pas coulé ? |
RÂTEAU | ....La blanche colombe et l'humble passereau Se disputent l'épi qu'oublia le râteau |
RECOMMENCER | Là jamais ne s'élève Bruit qui fasse penser ; Jusqu'à ce qu'il s'achève On peut mener son rêve Et le recommencer |
RECRÉPIR | [Vous dites à chaque génération] : Recrépis le vieux mur écroulé sur ta race |
REDESCENDRE | Redescendez, mes yeux, des célestes campagnes |
REGRETTER | Et tandis que le vice, amoureux des ténèbres, Ferme les yeux au jour et regrette la nuit |
REGRETTER | Venez, venez, dit-il à l'amour qui regrette, Au génie opprimé sous un ingrat oubli |
REMPLI, IE | De ces soins innocents l'âme heureuse et remplie Ne doute pas du Dieu qu'elle porte avec soi |
RENDORMIR | ....Dès qu'un moment le vent s'est rendormi |
RÉPANDRE | .... Ces coeurs généreux Qui, méconnus, s'ouvrent encore Pour se répandre aux malheureux |
RÉPÉTÉ, ÉE | Et qu'est-ce que la gloire ? un vain son répété, Une dérision de notre vanité |
RÉPÉTER | D'une chaste harmonie enivrant nos oreilles, Nous répétons les vers de ces hommes divins Qui parlent par image ainsi que la nature |
REPLOYER | Et plus loin, où la plage en croissant se reploie |
REPOLIR | C'est que l'âme de l'homme est une onde limpide Dont l'azur se ternit à tout vent qui la ride, Mais qui, dès qu'un moment le vent s'est rendormi, Repolit la surface.... |
REPOS | Astre ami du repos, des songes, du silence |
REPOS | Ce poids léger du temps que le travail emploie, Ce doux repos du coeur.... |
REPOS | Tandis que la nature et les astres sommeillent Dans un repos silencieux |
RÉPUGNER | Mon âme a, quelques jours, animé de sa vie Un peu de cette fange à ces sillons ravie, Qui répugnait à vivre et tendait à la mort |
RÉSONNER | Il n'est pas dans mon coeur Une fibre qui n'ait résonné sa douleur |
RETIRER | Le soleil, qui descend de nuage en nuage, à mesure qu'il baisse et retire le jour.... |
RETRANCHER | Il [un arbrisseau] rampe près de terre, où ses rameaux penchés Par la dent des chevreaux sont toujours retranchés |
RETREMPER | D'un autre Sinaï fais flamboyer la cime, Retrempe au feu du ciel la parole sublime |
RÊVE | Là jamais ne s'élève Bruit qui fasse penser ; Jusqu'à ce qu'il s'achève, On peut mener son rêve Et le recommencer |
RÉVEIL | Là [dans un cimetière] tout dit : espérance ; Tout parle de réveil |
RÊVER | Revenez, revenez, ô mes tristes pensées ; Je veux rêver et non pleurer |
REVIVRE | Et de ceux que j'aimais l'image évanouie Se lève dans mon âme, et je revis ma vie ! |
RÉVOLU, UE | En vain les vagues des années Roulent dans leur flux et reflux Les croyances abandonnées Et les empires révolus |
RIDE | En rides sur mon front mes jours se sont écrits |
RIDE | [Le soir] La mer roule à ses bords la nuit dans chaque ride, Et tout ce qui chantait semble à présent gémir |
RIVER | L'homme naît, vit, meurt avec toi : Chacun des anneaux de sa vie, ô Christ, est rivé par ta foi |
ROULER | Ces pas, ces voix, ces cris, cette rumeur immense Seront déjà rentrés dans l'éternel silence ; Les générations rouleront d'autres flots |
ROULER | Mais sous l'aquilon qui les roule [les nuages] En mille plis capricieux..... |
ROULER | Les bruits majestueux qui roulent Du sein orageux des cités |
ROULIS | Comme sur l'océan la vague au doux roulis.... |
ROUTE | La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voiles.... Elle éclaire de loin la route des étoiles, Et leur sillage blanc dans l'océan d'azur |
ROUTE | Ne porte point envie à ceux qu'un autre vent Sur les routes du monde a conduits plus avant |
RUISSELER | Il [l'Indien] s'incline, il chante, il adore L'astre d'où ruisselle le jour |
SABLIER | Et vous qui ne pouvez.... Dérober une feuille au souffle qui l'enlève.... Ni dans son sablier qui coule intarissable, Ralentir d'un moment, d'un jour, d'un grain de sable La chute éternelle du temps |
SAIGNANT, ANTE | Frappe encore, ô douleur, si tu trouves la place ! Frappe ! ce coeur saignant t'abhorre et te rend grâce |
SANCTUAIRE | Pâle lampe du sanctuaire, Pourquoi, dans l'ombre du saint lieu, Inaperçue et solitaire, Te consumes - tu devant Dieu ? |
SANG | Serions-nous donc pareils au peuple déicide, Qui, dans l'aveuglement de son orgueil stupide, Du sang de son Sauveur teignit Jérusalem ? |
SARCASME | Alors je suis tenté de prendre l'existence Pour un sarcasme amer d'une aveugle puissance |
SATISFAIT, AITE | [L'homme] Plus grand que son destin, plus grand que la nature, Ses besoins satisfaits ne lui suffisent pas ; Son âme a des destins qu'aucun oeil ne mesure, Et des regards portant plus loin que le trépas |
SCEAU | [Nos morts] Ils ont souffert ; c'est une autre innocence ! Ils ont aimé ; c'est le sceau du pardon ! |
SCEPTIQUE | Mais du Dieu trois fois saint notre injure est l'injure ; Faut-il l'abandonner au mépris du parjure, Aux langues du sceptique ou du blasphémateur ? |
SCULPTER | Elle [la terre] déroule au loin ses horizons divers Où se joua la main qui sculpta l'univers |
SECONDE | ....Et ce que l'homme entend par immortalité, C'est-à-dire un écho qui dure une seconde |
SERRE | Quand l'imposture ou la bassesse Livraient l'innocente faiblesse Aux serres du crime puissant |
SERVANT | Depuis l'heure charmante Où le servant d'amour..., Venait pour une amante Soupirer sous la tour |
SIFFLET | Puis un souffle d'en haut se lève, et toute chose Change, tombe, périt, fuit, meurt, se décompose, Comme au coup de sifflet des décorations |
SILENCE | [Durant la nuit] Un silence pieux s'étend sur la nature |
SILLAGE | Elle [la lune] éclaire de loin la route des étoiles, Et leur sillage blanc dans l'océan d'azur |
SILLON | Et l'homme cependant, cet insecte invisible, Rampant dans les sillons d'un globe imperceptible, Mesure de ces feux [les astres] les grandeurs et les poids |
SOBREMENT | Vivre, non de ce bruit dont l'orgueil nous enivre, Mais de ce pain du jour qui nourrit sobrement, De travail, de prière et de contentement |
SOCIAL, ALE | Il [l'homme] fonde les cités, familles immortelles ; Et, pour les soutenir, il élève les lois, Qui, de ces monuments colonnes éternelles, Du temple social se divisent le poids |
SOIR | Qu'un vent vienne à souffler du soir ou de l'aurore.... |
SOLEIL | Ainsi coule la vie en paisibles soleils |
SOLITUDE | L'esprit de la prière et de la solitude Qui plane sur les monts, les torrents et les bois, Dans ce qu'aux yeux mortels la terre a de plus rude, Appela de tout temps les âmes de son choix |
SOLLICITER | La voix du laboureur ou de l'enfant joyeux Sollicitant le pas du boeuf laborieux |
SOMBRER | Comme un navire en feu qui sombre à l'horizon |
SONORE | Toi qui donnas son âme et son gosier sonore à l'oiseau que le soir entend gémir d'amour |
SOURCE | Source limpide et murmurante, Qui de la fente du rocher Jaillis en nappe transparente |
SURABONDER | D'où me vient cette foi dont mon coeur surabonde ? |
SURGI, IE | Comme le filet d'eau qui, surgi de la terre, Y rentre de nouveau par la terre englouti |
SURNAGER | Tu sais.... Qu'à cette épaisse nuit qui descend d'âge en âge à peine un nom par siècle obscurément surnage |
SYMBOLIQUE | Et la création, toujours, toujours nouvelle, Monte éternellement la symbolique échelle Que Jacob rêva devant lui [le Verbe] |
TABERNACLE | Salut ! ô sacrés tabernacles, Où tu descends, Seigneur, à la voix d'un mortel ! |
TANDIS | Mais tandis, ô mon Dieu, qu'aux yeux de ton aurore Un nouvel univers chaque jour semble éclore |
TENTE | Et qu'est-ce que la terre ? une prison flottante, Une demeure étroite, un navire, une tente |
TENTER | C'est Dieu, pensais-je, qui m'emporte.... Quels cieux ne tenterons-nous pas ? |
TERNIR | Le soir retient ici son haleine expirante, De crainte de ternir la glace transparente Où se mire le firmament |
TERNIR | L'ignorance a terni tes lumières sublimes [de l'Évangile] |
TERRE | Voilà donc le séjour d'un peuple, et le murmure De ces innombrables essaims Que la terre produit et dévore à mesure |
TERRE | Quel que soit le destin que couve l'avenir, Terre [Italie], enveloppe-toi de ton grand souvenir ! |
TERRE | Ah ! nous [chrétiens] n'avons que trop aux maîtres de la terre Emprunté pour régner leur puissance adultère |
TIÈDE | Mon coeur est tiède encor des feux de ma jeunesse |
TOIT | Ne souffre pas, mon Dieu, que notre humble héritage Passe do mains en mains troqué contre un vil prix, Comme le toit du vice ou le champ des proscrits ! |
TOIT | Et du toit paternel le seuil ou la fumée |
TRANSGRESSER | Si leurs pieds souvent glissèrent, Si leurs lèvres transgressèrent Quelque lettre de ta loi |
UNIVERS | Et pour lui [un campagnard] l'univers s'étendait de la pente Où sous ces peupliers son beau fleuve serpente, Jusqu'à ces monts voisins.... |
UNIVERSEL, ELLE | Jusqu'à ce qu'étendue enfin sur la terre et les mers, L'universelle nuit pèse sur l'univers |
URNE | Si de ton nom pourtant tu veux l'entretenir [le coeur qui t'aime], Grave ces simples mots sur ton urne à venir |
VAGUE | L'air, chargé de ces sons, qu'il emporte sur l'onde.... Semble, comme une mer où la tempête gronde, Rouler des flots de voix et des vagues de bruit |
VANNEUR | Le passereau suit le vanneur, Et l'enfant s'attache à sa mère |
VENIR | L'esprit de la prière et de la solitude.... Appela de tout temps les âmes de son choix : Venez, venez, dit-il à l'amour qui regrette, Au génie opprimé sous un ingrat oubli.... |
VERMOULU, UE | Sceptres, glaives, faisceaux, haches, houlette, armure, Symboles vermoulus, fondent sous votre main |
VERMOULU, UE | Silencieux réduit [une bibliothèque], où des rayons de bois, Par l'âge vermoulus.... |
VERT, ERTE | Il fuit [le temps], et mes vertes années Disparaissent de mon regard |
VEUF, VEUVE | Il n'est plus [un ami d'enfance], notre âme est veuve |
VIBRÉ, ÉE | Quand tes accords, vibrés en sons courts et rapides |
VIBRER | Ton âme [d'une chanteuse] dont l'écho vibre dans chaque oreille |
VIE | Dans ton sein [de la nature] qu'est-ce qu'une vie ? Ce qu'est une goutte de pluie Dans les bassins de l'océan |
VOILER | Des pleurs voilent son sourire [d'une mère], Et son regard semble dire.... |
VOIX | Il [Dieu] prête sa parole à la voix qui le nie ; Il compatit d'en haut à l'erreur qui le prie ; à défaut de clartés il nous compte un désir ; La voix qui crie Allah, la voix qui dit mon père, Lui portent l'encens pur et l'encens adultère ; à lui seul de choisir |
VOIX | Toi qui donnes sa voix à l'oiseau de l'aurore, Pour chanter dans le ciel l'hymne naissant du jour |
VOIX | Le bruit de la foudre qui gronde Et s'éloigne en baissant la voix, Le sifflement des vents sur l'onde, Les sourds gémissements des bois |
VOIX | Ou l'orageux forum d'un peuple de héros, Dont la voix des tribuns précipitait les flots |
VOLUTE | [Un lierre qui].... recourbant en arc sa volute rustique, Fait le seul ornement du champêtre portique |
VOÛTE | Un monde est assoupi sous la voûte des cieux |
VOYAGE | En avançant dans notre obscur voyage, Du doux passé l'horizon est plus beau ; En deux moitiés notre âme se partage, Et la meilleure appartient au tombeau |
VOYAGEUR, EUSE | Comme la vague orageuse S'apaise en touchant le bord, Comme la nef voyageuse S'abrite à l'ombre du port |
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