Définition de ENCENS

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : an-san ; l's se lie : un an-san-z agréable

DÉFINITIONS

1
Nom vulgaire de la résine appelée, en matière médicale, oliban. L'encens croit dans l'Arabie et dans l'Inde.
Les lieux où croît l'encens, où murmure l'abeille
2
Composition que l'on brûle comme parfum, particulièrement dans les cérémonies religieuses, mélange d'oliban et de gommes-résines communes.
Que je vous dois d'encens, grands dieux qui m'exaucez !
.... Mais depuis qu'en ces lieux Sa voix rend aux mortels les réponses des dieux, Et qu'il envoie au ciel les encens de nos temples
Grands dieux.... Je vous promets pourvu qu'il [un sanglier] ne m'attrape pas, Quatre livres d'encens....
Il n'a pas daigné brûler de l'encens sur mes autels
Puissent jusques au ciel vos soupirs innocents Monter comme l'odeur d'un agréable encens !
Qu'il est doux de voir sa pensée, Avant de chercher ses accents, En mètres divins cadencée, Monter soudain comme l'encens !
Donner de l'encens, brûler de l'encens devant quelqu'un ou devant quelque chose, pour accomplir une cérémonie religieuse.
Choisis de leur donner ton sang ou de l'encens [aux dieux du paganisme]
3
Sémantique : Fig. Hommage, louange, flatterie.
Mais vous avez cent fois notre encens refusé
Les flatteurs, par exemple, cherchent à profiter de l'amour que les hommes ont pour les louanges, en leur donnant tout le vain encens qu'ils souhaitent
Et dont, à tout propos, les molles complaisances Donneraient de l'encens à mes extravagances
Il allait porter son encens avec peine sur les autels de la fortune
L'on jette sans y penser quelques grains de l'encens qu'on doit à Dieu sur le monde
Vendre au plus offrant son encens et ses vers
Qui d'un indigne encens profanent tes autels
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Disc. au roi.
Je ne puis, en esclave à la suite des grands, à des dieux sans vertus prodiguer mon encens
Les femmes adorées Reçoivent cet encens que l'on doit à vos yeux
Alamon, c'est le nom de ce prince imbécile, Avalait cet encens
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Éd. d'un prince.
Je viens à vos genoux en soupirs caressants D'un vers adulateur vous prodiguer l'encens
Brûlons-nous pour une coquette Un encens d'abord accueilli ?
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Vieillesse.
Un grain d'encens, un peu de flatterie.
Nature : Au plur.
Ce que tu vaux est en toi-même ; Tu fais ton prix par tes vertus ; Tous les encens d'autrui sont encens superflus
Et ces hautes vertus que de vous il hérite Vous donnent votre part aux encens qu'il mérite
de Pierre CORNEILLE dans Vict. du roi.
Aux encens qu'elle donne à son héros d'esprit
Pour moi je ne vois rien de plus sot à mon sens Qu'un auteur qui partout va gueuser des encens
Cet empire que tient la raison sur les sens Ne fait pas renoncer aux douceurs des encens
Ce soin que vous vouliez bien prendre de faire valoir nos bonnes intentions et nos services, de porter nos voeux et nos encens aux pieds du trône....
de Esprit FLÉCHIER dans Compl. à M. de Châteauneuf
4
Sémantique : Terme de botanique. Nom vulgaire du romarin officinal (famille des labiées), dit encore encensier.

REMARQUE

1
Sur ces vers de Corneille : Mais quoique vos encens le traitent d'immortel, Cette grande victime est trop pour ton autel, Mort de P. I, 1, Voltaire a prétendu qu'on ne pouvait pas dire encens au pluriel. La raison est qu'on ne compte pas l'encens, qu'on ne dit ni un ni deux encens, à moins qu'on ne veuille désigner des espèces différentes. Dans le sens général, ce mot n'a donc point de pluriel. Cependant il est certain aussi qu'au XVIIe siècle on ne faisait pas cette distinction, et qu'encens se disait très bien au pluriel pour louanges, flatteries. Aujourd'hui la distinction est établie, et on ne dit plus : brûler, offrir des encens, mais de l'encens.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Encontre lei [contre la loi] encens [il] volt offrir al altel
dans Rois, p. 391
Plus soef olent [sentent] que encens ne piment
dans Ronc. p. 102
Del saint encens porter el temple s'enhardi ; Deus s'en ert [était] cureciez, de liepre le feri [frappa]
dans Th. le mart. 74
2
XVIe s.
L'encens est un arbre qui croist en Arabie. - On sophistique l'encens avec resine de pin
de Ambroise PARÉ dans XXVI, 15
Herbe d'absinthe ou encens puant
de FOUILLOUX dans Fauconn. f° 28, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. encens, ensens, ences, eces, esses ; catal. encens ; espagn. incienso ; portug. et ital. incenso ; du latin incensum, brûlé, de incendere, brûler (voy. INCENDIE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Arbre d'encens, plusieurs arbres produisant des résines, tels que les amyris, les bursera, les icica, etc.
de BAILLON dans Dict. de bot. p. 247

Synonymes de ENCENS

Termes proches de ENCENS