L'oeuvre Élégies de André CHÉNIER
Ecrit par André CHÉNIER
Date : 1819
Citations de "Élégies"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
À | ... Les riches grossiers N'ont pas une âme ouverte à sentir les talents |
ABOI | Trois pasteurs, enfants de cette terre, Le suivaient, accourus aux abois turbulents Des molosses... |
ABONDER | Les trois enfants.... Admiraient.... De sa bouche [d'Homère] abonder les paroles divines |
ACHETÉ, ÉE | Au prix du déshonneur quelques heures de plus Lui sembleraient trop achetées |
ACIDE | Le fruit encore verd, la vigne encore acide Tentent de ton palais l'inquiétude avide |
ÂGE | Mais je suis né robuste et n'ai point passé l'âge |
AIGUIÈRE | .... sur ses mains, dans l'aiguière d'argent, Par une jeune esclave une eau pure est versée |
AILE | L'aimant, de nos vaisseaux seul dirigeant les ailes |
AIR | J'ai fait pour toi des airs, je te les veux chanter |
AIRAIN | Les pontifes saints autour de mon cercueil, Appelés aux accents de l'airain lent et sombre |
ALARMER | Nulle raison de crainte ; et, loin de s'alarmer, Confiant, il se livre aux délices d'aimer |
ALCYON | Oiseaux chers à Thétys, doux alcyons, pleurez |
ALLUMER | J'eusse aux rayons d'Homère allumé mon génie |
AMBROISIE et quelquefois AMBROSIE | Que vos heureux destins, les délices du ciel, Coulent toujours trempés d'ambroisie et de miel |
AMONCELER | Les figures, l'onyx, le cristal, les métaux Partout sur les buffets, sur la table étincellent.... et partout s'amoncellent |
AMOUR | Que vos destins.... Coulent toujours trempés d'ambroisie et de miel, Et non sans quelque amour paisible et mutuelle |
ANIMER | L'aiguille sous tes doigts n'anime plus des fleurs |
ARGILE | Aux regards des héros le rivage est tranquille ; Ils descendent : Hylas prend un vase d'argile |
ARIDE | Mais quoi ! toute beauté Se flétrit sous les doigts de l'aride vieillesse |
ASSEOIR | Chaque soir, une table aux suaves apprêts Assoira près de nous nos belles adorées |
AVIRON | Le voyageur.... Arrêtant l'aviron dans la main de son guide |
AXE | L'or reluisait partout aux axes de tes chars |
AZUR | Là de plus beaux soleils dorent l'azur des cieux |
BAÏONNETTE | Contre eux [tiers-état], prête à des attentats, Luit la baïonnette insolente |
BALSAMIQUE | Nul ombrage fertile N'y donne au rossignol un balsamique asile |
BALSAMIQUE | Et des jeunes rosiers le balsamique ombrage |
BANANE | Leur soleil ne sait pas.... Mûrir le doux coco, les mielleuses bananes |
BARBOUILLEUR | Mourir sans vider mon carquois ! Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange Ces bourreaux barbouilleurs de lois |
BARQUE | Un jour le voyageur par le Rhône emporté, En silence et debout sur sa barque rapide |
BASTILLE | Ô sainte égalité ! dissipe nos ténèbres, Renverse les verrous, les bastilles funèbres |
BAUME | Un mot, à travers ces barreaux, A versé quelque baume en mon âme flétrie |
BEAU ou BEL, BELLE | .... le fécond pinceau qui, sûr dans ses regards, Retrouve un seul visage en cent belles épars |
BONDISSANT, ANTE | Ô ! que n'ai-je entendu ces bondissantes eaux, Ces fleuves, ces torrents.... |
BOUCHERIE | Quand au mouton bêlant la sombre boucherie Ouvre ses cavernes de mort |
BOUDER | Plus que jamais il t'aime ; C'est ton tour maintenant de le bouder lui-même |
BOURDONNER | Abandonnant les fleurs, de sonores abeilles Viennent en bourdonnant, sur ses lèvres vermeilles, S'asseoir et déposer ce miel doux et flatteur.... |
BRONZE | La tyrannie.... Monstre aux bouches de bronze, arme pour cette guerre Ses cent yeux, ses vingt mille bras |
BRUYANT, ANTE | Ainsi, bruyante abeille, au retour du matin, Je vais changer en miel les délices du thym |
BRUYANT, ANTE | .... J'ai fui la ville aux muses si contraire ; Sur les pavés poudreux d'un bruyant carrefour Les poétiques fleurs n'ont jamais vu le jour |
BUIS | ....Sur ce buis [flûte] fertile en agréables sons Tu pourras des oiseaux imiter les chansons |
CACHER | ...à ses propres yeux L'homme sait se cacher d'un voile spécieux |
CAILLOU | Et quand d'âpres cailloux la pénible rudesse De tes pieds délicats offensent la faiblesse |
CALCINÉ, ÉE | Tous ces rocs calcinés sous un soleil rongeur, Brûlent et font hâter les pas du voyageur |
CALICE | Souvent, las d'être esclave et de boire la lie De ce calice amer que l'on nomme la vie |
CANDEUR | Une muse naïve et de haines exempte, Dont l'honnête candeur ne garde aucun secret |
CAPRICIEUX, EUSE | Je viens lui pardonner, et c'est moi qu'elle accuse ; C'est moi qui suis injuste, ingrat, capricieux ; Je prends sur sa faiblesse un empire odieux |
CARESSANT, ANTE | Sans dédain, sans courroux puissé-je être écouté ! Puisse un vers caressant séduire la beauté ! |
CARESSE | .... N'offrir qu'aux talents de vertus ennoblis Et qu'à l'amitié douce et qu'aux douces faiblesses, D'un encens libre et pur les honnêtes caresses |
CARMIN | Vos traits.... le soir embellis de tout l'art du matin, N'avaient de rose, hélas ! qu'un peu trop de carmin |
CARQUOIS | Les flèches dont le Scythe a rempli son carquois |
CARREFOUR | ... J'ai fui la ville aux muses si contraire, Et l'écho fatigué des clameurs du vulgaire ; Sur les pavés poudreux d'un bruyant carrefour Les poétiques fleurs n'ont jamais vu le jour |
CE | C'est devant ses amants.... Que la fière beauté me caressait le plus |
CELUI | Mes craintes t'offensaient : tu n'étais pas de celles Qui font jeu de courir à des flammes nouvelles |
CERCLE | Voilà le cercle entier qui, le soir quelquefois, à des vers non sans peine obtenus de ma voix, Prête une oreille amie et cependant sévère |
CHAMPÊTRE | Ô muses, vous savez.... Si mon coeur dévorait vos champêtres histoires, Cet âge d'or si cher à vos doctes mémoires |
CHARME | Une Thessalienne a composé des charmes |
CHARNIER | Mille autres moutons comme moi, Pendus aux crocs sanglants du charnier populaire, Seront servis au peuple-roi |
CHÉRI, IE | Mânes aux yeux charmants, vos images chéries Accourent occuper ses belles rêveries |
CHEVELU, UE | Ô lac, fils des torrents, ô Thoun, onde sacrée ! Salut, monts chevelus, verts et sombres remparts |
CIEL | D'un vaste champ de fleurs je tire un peu de miel ; Tout m'enrichit, et tout m'appelle ; et, chaque ciel M'offrant quelque dépouille utile et précieuse, Je remplis lentement ma ruche industrieuse |
CIGALE | Et comme la cigale, amante des buissons |
CINTRE | Les monts et les plaines Vont dirigeant mes pas aux campagnes prochaines, Sous de triples cintres d'ormeaux |
CIRE | Des Toscans, je le sais, la langue est séduisante, Cire molle, à tout feindre habile et complaisante |
CISEAU | S'égarant à mon gré, mon ciseau vagabond Achève à ce poëme ou les pieds ou le front |
CITADIN, INE | Nous.... Aux plaisirs citadins tout l'hiver assidus |
CITER | Au rang de ces grands noms nous pouvons être admis ; Soyons cités comme eux au rang des vrais amis |
CLIENT | Moi, je me plus toujours, client de la nature, à voir son opulence et bienfaisante et pure |
CLINQUANT | Voyez-les.... Vous habiller l'amour d'un clinquant précieux |
CLOISON | La rose et Damalis [une jeune fille] de leur jeune prison Ont ensemble percé la jalouse cloison |
COCO | Le soleil ne sait pas sur leurs arbres profanes Mûrir le doux coco, les meilleures bananes |
CODE | Ainsi que mes écrits, enfants de ma jeunesse. Soient un code d'amour, de plaisir, de tendresse |
COEUR | Riant et m'asseyant sur lui, près de son coeur |
COEUR | Pourquoi de mes loisirs accuser la langueur ? Pourquoi vers des lauriers aiguillonner mon coeur ? |
COEUR | L'art des transports de l'âme est un faible interprète ; L'art ne fait que des vers, le coeur seul est poëte |
COEUR | Il ira, le coeur plein d'une image divine, Chercher si quelques lieux ont une Clémentine |
COLÈRE | Elle me frappe ; et moi je feins, dans mon courroux, De la frapper aussi, mais d'une main légère, Et je baise sa main impuissante et colère |
COLLINE | Ô muses, accourez ; solitaires divines, Amantes des ruisseaux, des grottes, des collines |
COLONNE | .... Du temple des arts que la gloire environne, Vos mains ont élevé la première colonne |
CONFIER | Ô de se confier noble et douce habitude ! Non, mon coeur n'est point né pour vivre en solitude |
CONQUE | Ma conque, rappelant mes troupeaux vagabonds, Leur chanterait cet air si doux à ces campagnes |
COQUE | [Des poëmes] Ensemble lentement tous couvés sous mes ailes, Tous ensemble quittant leurs coques maternelles, Sauront d'un beau plumage ensemble se couvrir |
CORNE | D'augustes déités Qui viennent sur les pas de la belle espérance Verser la corne d'or où fleurit l'abondance |
COURBER | Puis l'infirme vieillesse, arrivant tristement, Presse d'un malheureux la tête chancelante, Courbe sur un bâton sa démarche tremblante.... |
COURIR | La Parque sur nos pas fait courir devant elle Midi, le soir, la nuit et la nuit éternelle, Et par grâce, à nos yeux qu'attend le long sommeil, Laisse voir au matin un regard du soleil |
COUTURE | Mon doigt sur mon manteau lui dévoile à l'instant La couture invisible et qui va serpentant |
CRAYON | La nature aujourd'hui de ses propres crayons Vient d'armer une main qu'éclairent ses rayons |
CRÊPE | Ces tristes vers en deuil, d'un long crêpe voilés, Ne voyant que des maux sur la terre où nous sommes |
CRIN | Je poursuis la comète aux crins étincelants |
CRISTAL | Reste, reste avec nous, ô père des bons vins, Dieu propice, ô Bacchus, toi dont les flots divins Versent le doux oubli de ces maux qu'on adore ; Toi devant qui l'amour s'enfuit et s'évapore, Comme de ce cristal aux mobiles éclairs Tes esprits odorants s'exhalent dans les airs |
CRISTAL | Quand Junon sur l'Ida plut au maître du monde, Noüs l'avait tenue au cristal de son onde |
CROC | Mille autres moutons comme moi, Pendus aux crocs sanglants du charnier populaire, Seront servis au peuple-roi |
CROIRE | Souffle sur ton amour, ami, si tu me crois |
DE | Ô muses, accourez, solitaires divines, Amantes des ruisseaux |
DE | Là, Vénus, me dictant de faciles chansons, M'a nommé son poëte entre ses nourrissons |
DE | Lorsque Vénus, du haut des célestes lambris, Sans armes, sans carquois vint m'amener son fils |
DE | Errer, un livre en main, de bocage en bocage |
DE | Ô jours de mon printemps, jours couronnés de rose, à votre fuite en vain un long regret s'oppose |
DÉBILE | Sois heureux, et surtout aime un ami qui t'aime ; Ris de son coeur débile aux désirs condamné, De l'étude aux amours sans cesse promené |
DÉCELER | Sa colère me plaît et décèle une amante |
DÉCENT, ENTE | Mais les douces vertus et les grâces décentes N'inspirent aux coeurs purs que des flammes constantes |
DÉCLIN | Mais les dieux tout-puissants gardaient à mon déclin Les ténèbres, l'exil, l'indigence et la faim |
DÉFENSE | Sa beauté pouvait tout ; mon âme sans défense N'a point contre ses yeux cherché de résistance |
DÉITÉ | Faut-il ainsi poursuivre.... Et l'argent et l'amour, aveugles déités ? |
DÉMON | Celui qu'un vrai démon [l'inspiration] presse, enflamme, domine, Ignore un tel supplice, il pense, il imagine |
DÉSAVOUER | Qui moi ? moi de Phébus te dicter les leçons ? Moi dans l'ombre ignoré, moi que ses nourrissons Pour émule aujourd'hui désavoueraient peut-être |
DÉSORDRE | Qu'il est doux.... De la voir devant vous accourir au passage, Ses cheveux en désordre épars sur son visage ! |
DÉTROIT | Pour mieux goûter le calme, il faut avoir passé Des pénibles détroits d'une vie orageuse Dans une vie enfin plus douce et plus heureuse |
DEUIL | Toutes [les nymphes] frappant leur sein, et traînant un long deuil, Répétèrent hélas ! autour de son cercueil |
DISQUE | Une table.... vient offrir à son avide main Et les fumantes chairs sur les disques d'airain, Et.... |
DISSIPÉ, ÉE | C'est son bien dissipé [du vieillard], c'est son fils, c'est sa femme, Ou les douleurs du corps si pesantes à l'âme |
DISTRAIT, AITE | Je me fuis, je m'oublie, et mes esprits distraits Se plaisent à les suivre [les Muses], et retrouvent la paix |
DOLÉANCE | Essaye avec des pleurs, de tendres doléances, De faire à ses desseins de douces violences |
DOLENT, ENTE | [ Cette muse] Qui, le glaive à la main, du diadème ornée, Vient au peuple assemblé, d'une dolente voix, Pleurer les grands malheurs, les empires, les rois |
DOUCEUR | [La santé] Bien sans qui tous les biens n'offrent point de douceurs |
DOULEUR | La santé que j'appelle et qui fuit mes douleurs |
DOULEUR | Le ciel rit à la terre, et la terre fleurit ; Aréthuse serpente et plus pure et plus belle ; Une douleur plus tendre anime Philomèle |
DOULOUREUX, EUSE | " nuit, nuit douloureuse ! et toi tardive aurore, Viens-tu ? vas-tu venir ? es-tu bien loin encore ? |
ÉBAT | Les enfants qui suivaient ses ébats [du mouton] dans la plaine |
ÉCHAFAUD | Au pied de l'échafaud j'essaie encor ma lyre |
ÉCHARPE | Une jeune beauté, Dont le vent fait voler l'écharpe obéissante |
ÉCLAIR | Dieu propice, ô Bacchus, toi dont les flots divins Versent le doux oubli de ces maux qu'on adore ; Toi devant qui l'amour s'enfuit et s'évapore, Comme de ce cristal aux mobiles éclairs Tes esprits odorants s'exhalent dans les airs |
ÉCLAT | Mais quels éclats, amis ? c'est la voix de Julie : Entrons ; Ô quelle nuit ! joie, ivresse, folie |
ÉCOUTER | Je me prie, en pleurant, d'oser rompre ma chaîne ; Le fer libérateur qui percerait mon sein, Déjà frappe mes yeux et frémit sous ma main ; Et puis mon coeur s'écoute et s'ouvre à la faiblesse : Mes parents, mes amis, l'avenir, ma jeunesse.... |
ÉDEN | Ces fleuves, ces vergers, éden aimé des cieux, Et des premiers humains berceau délicieux |
ÉLÉGIE | Mais la tendre élégie et sa grâce touchante M'ont séduit ; l'élégie à la voix gémissante, Au ris mêlé de pleurs, aux longs cheveux épars, Belle, levant au ciel ses humides regards |
ÉMAIL | Peut-être avant que l'heure en cercle promenée Ait posé sur l'émail brillant, Dans les soixante pas où sa course est bornée, Son pied sonore et vigilant |
EMPRISONNÉ, ÉE | Quel dégoût vient saisir mon âme consternée, Seule dans elle-même, hélas ! emprisonnée ? |
EN | Rois, colosses d'orgueil en délices noyés |
ENCENS | Je viens à vos genoux en soupirs caressants D'un vers adulateur vous prodiguer l'encens |
ENGRAISSER | Ma peine et mon deuil Engraissent des tyrans l'insolence et l'orgueil |
ENNUI | La vie est-elle toute aux ennuis condamnée ? L'hiver ne glace point tous les mois de l'année |
ENVELOPPER | Mais, seule, sur la proue invoquant les étoiles, Le vent impétueux qui soufflait dans ses voiles, L'enveloppe ; étonnée et loin des matelots, Elle tombe, elle crie, elle est au sein des flots |
ÉTAMINE | Leurs mains [des nymphes] vont caressant sur sa joue enfantine De la jeunesse en fleur la première étamine |
ÉTHER | D'un feu religieux le saint poëte épris Cherche leur pur éther et plane sur leur cime [des montagnes] |
ÊTRE | Il n'est que d'être roi pour être heureux au monde ; Bénits soient tes décrets, ô sagesse profonde, Qui me voulus heureux, et, prodigue envers moi, M'as fait dans mon asile et mon maître et mon roi |
ÉTREINTE | D'une étreinte invincible il [l'homme] embrasse la vie |
ÉTUDE | J'ai su, pauvre et content, savourer à longs traits Les muses, les plaisirs, et l'étude et la paix |
ÉTUDE | Ma main donne au papier, sans travail, sans étude, Des vers fils de l'amour et de la solitude |
FAIBLESSE | De n'offrir qu'aux talents, de vertus ennoblis, Et qu'à l'amitié douce et qu'aux douces faiblesses D'un encens libre et pur les honnêtes caresses |
FALLOIR | Il me faut qui m'estime, il me faut des amis à qui dans mes secrets tout accès soit permis |
FANTÔME | Il revoit près de lui, tout à coup animés, Ces fantômes si beaux, à nos pleurs tant aimés, Dont la troupe immortelle habite sa mémoire : Julie, amante faible et tombée avec gloire ; Clarisse, beauté sainte où respire le ciel.... |
FERMÉ, ÉE | Ah ! si pour moi jamais tout coeur était fermé |
FESTON | Quand la feuille en festons a couronné les bois, L'amoureux rossignol n'étouffe point sa voix |
FILS | Ma main donne au papier, sans travail, sans étude, Des vers, fils de l'amour et de la solitude |
FLÉTRIR | Mais l'hiver accourant d'un vol sombre et rapide Nous sèche, nous flétrit.... |
FLÉTRISSANT, ANTE | Quand l'âge aura sur nous mis sa main flétrissante, Que pourra la beauté, quoique toute-puissante ? Nos coeurs en la voyant ne palpiteront plus |
FLEUR | Quand la douleur N'avait point de ta joue éteint la jeune fleur |
FLOT | Le vent impétueux qui soufflait dans ses voiles L'enveloppe ; étonnée et loin des matelots, Elle tombe, elle crie, elle est au sein des flots |
FUIR | ....J'ai fui la ville aux muses si contraire Et l'écho fatigué des clameurs du vulgaire |
FUIR | La santé que j'appelle et qui fuit mes douleurs, Bien sans qui tous les biens n'ont aucunes douceurs |
FUITE | Ô jours de mon printemps, jours couronnés de rose, à votre fuite en vain un long regret s'oppose |
FUSEAU | Ah ! n'éprouvez jamais les douleurs de l'amour ; Elles hâtent encor nos fuseaux si rapides |
GÉNÉREUX, EUSE | Cette princesse est si bonne, si généreuse, Si, pauvre et généreux, son coeur vient de souffrir Aux cris d'un indigent qu'il n'a pu secourir |
GLACER | La vie est-elle toute aux ennuis condamnée ? L'hiver ne glace point tous les mois de l'année |
GLAÇON | Ma muse aux durs glaçons ne livre point ses pas ; Délicate, elle tremble à l'aspect des frimas ; Et près d'un pur foyer, cachée en sa retraite, Entend les vents mugir, et sa voix est muette |
GUIDER | Si parfois, un penchant impérieux et tendre Vous guidant vers la tombe où je suis endormi, Vos yeux en approchant pensent voir leur ami |
HABITER | Smyrne qu'habite encor le souvenir d'Homère |
HABITUER | Souvent ce souffle pur dont l'homme est animé.... Redoute un autre ciel, et ne veut plus nous suivre Loin des lieux où le temps l'habitua de vivre |
HALETER | Haletant vers le gain, les honneurs, la richesse |
HUMAIN, AINE | Vivre comme jadis, aux champs de Babylone, Ont vécu, nous dit-on, ces pères des humains Dont le nom aux autels remplit nos fastes saints |
HUMAIN, AINE | Ces fleuves, ces bergers, Éden aimé des cieux, Et du premier humain berceau délicieux |
IGNORANT, ANTE | La paix, la conscience ignorante du crime, La simplicité chaste aux regards caressants |
ILIADE | Elle me fait chanter, amoureuse ménade, Des combats de Paphos une longue Iliade |
INATTENDU, UE | La fortune, arrivant à pas inattendus, Frappe et jette en vos mains mille dons imprévus |
INDIGENT, ENTE | Si pauvre et généreux son coeur vient de souffrir Aux cris d'un indigent qu'il n'a pu secourir |
INDULGENT, ENTE | De ses refus d'apprêt oubliant l'artifice, Indulgente à l'amour, sans fierté, sans caprice, De son sexe cruel n'ayant que les appas |
INGÉNU, UE | Qu'un jeune homme, agité d'une flamme inconnue, S'écrie aux doux tableaux de ma muse ingénue : Ce poëte amoureux, qui me connaît si bien, Quand il a peint son coeur, avait lu dans le mien |
INHABILE | Quel mortel, inhabile à la félicité, Regrettera jamais sa triste liberté, Si jamais des amants il a connu les chaînes ? |
INQUIÉTUDE | Ah ! portons dans les bois ma triste inquiétude ; ô Camille, l'amour aime la solitude |
INSIDIEUX, EUSE | ....Quand autrefois auprès De cette ingrate aimée, en nos festins secrets, Je portais à la hâte à ma bouche ravie La coupe demi-pleine à ses lèvres saisie, Ce nectar, de l'amour ministre insidieux, Bien loin de les éteindre, aiguillonnait mes feux |
INSOMNIE | Je me tourne et m'agite, et ne peux nulle part Trouver que l'insomnie amère, impatiente, Qu'un malaise inquiet et qu'une fièvre ardente |
INTERPRÉTE | L'art des transports de l'âme est un faible interprète ; L'art ne fait que des vers, le coeur seul est poëte |
JALOUX, OUSE | Qu'il [le flatteur] serve donc les grands, les flatte, les ménage.... De ses honteux trésors je ne suis point jaloux, Une pauvreté libre est un trésor si doux ! |
JAVELLE | Elle [ma Muse] aime.... Suivre les moissonneurs et lier la javelle |
JEUNE | Abel, doux confident de mes jeunes mystères, Vois, mai nous a rendu nos courses solitaires |
JOUG | Partons, la voile est prête, et Byzance m'appelle ; Je suis vaincu, je suis au joug d'une cruelle ; Le temps, les longues mers peuvent seuls m'arracher Ses traits que malgré moi je vais toujours chercher |
JOUIR | Cependant jouissons ; l'âge nous y convie ; Avant de la quitter, il faut user la vie ; Le moment d'être sage est voisin du tombeau |
JOUR | Ô jours de mon printemps, jours couronnés de rose, à votre fuite en vain un long regret s'oppose ; Beaux jours, quoique souvent obscurcis de mes pleurs, Vous dont j'ai su jouir même au sein des douleurs |
LABORIEUX, EUSE | Je n'ai point pour la gloire inquiété Pégase ; L'obscurité tranquille est plus chère à mes yeux Que de ses favoris l'éclat laborieux |
LARME | Elle entendra mes pleurs, elle verra mes larmes |
LIBÉRATEUR, TRICE | Le fer libérateur, qui percerait mon sein, Déjà frappe mes yeux, et frémit sous ma main |
LIBERTÉ | S'ils n'ont point de bonheur, en est-il sur la terre ? Quel mortel, inhabile à la félicité, Regrettera jamais sa triste liberté, Si jamais des amants il a connu les chaînes ? |
LIBRE | Une pauvreté libre est un trésor si doux ! |
LIE | Souvent las d'être esclave et de boire la lie De ce calice amer que l'on nomme la vie |
LIGNE | Ô lignes que sa main, que son coeur a tracées ! ô nom baisé cent fois ! craintes bientôt chassées ! |
LINCEUL | Je ne veux point, couvert d'un funèbre linceul Que des pontifes saints autour de mon cercueil... |
LIT | Lit, siéges, table y sont [dans un réduit] portant de toutes parts Livres, dessins, crayons, confusément épars |
LOINTAIN, AINE | Quand, sorti vers le soir des grottes reculées, Il s'égare à pas lents au penchant des vallées, Et voit des derniers feux le ciel se colorer, Et sur les monts lointains un beau jour expirer |
LOISIR | Ainsi l'on dort tranquille ; et, dans son saint loisir, Devant son propre coeur on n'a point à rougir |
LOUVRE | Bénis soient tes décrets, ô sagesse profonde, Qui me voulus heureux, et, prodigue envers moi, M'as fait dans mon asile et mon maître et mon roi ; Mon Louvre est sous le toit, sur ma tête il s'abaisse, De ses premiers regards l'orient le caresse |
LYRE | .... Mille fois Ta louange a monté ma lyre avec ma voix |
MAI | Abel, doux confident de mes jeunes mystères, Viens, mai nous a rendu nos courses solitaires |
MALAISÉMENT | Ah ! qu'un front et qu'une âme à la tristesse en proie Feignent malaisément et le rire et la joie ! |
MALHEUREUX, EUSE | Mais, si nous ne vivons, ne mourons qu'une fois, Eh ! pourquoi, malheureux sous de bizarres lois, Tourmenter cette vie et la perdre sans cesse ? |
MATINEUX, EUSE | Quel charme... De venir visiter sa couche matineuse ! |
MÉLÈZE | Ou brûlant sur la cendre à la fuite du jour, Un mélèze odorant attendrait mon retour |
MÊME | Et mon frère et le Brun, les Muses elles-mêmes |
MÉNADE | En ses bruyantes nuits, Cythéron n'a jamais Vu ménade plus belle errer dans ses forêts |
MIDI | Oui, vous plaindrez sans doute, en mes longues douleurs, Et ce brillant midi qu'annonçait mon aurore, Et ces fruits dans leur germe éteints avant d'éclore |
MIEL | Le miel qu'ici l'abeille eut soin de déposer, Ne vaut pas à mon coeur le miel de son baiser |
MOI | Moi, l'espérance amie est bien loin de mon coeur |
MOLLEMENT | Mais, oh ! que mollement reposera ma cendre.... |
MOLLEMENT | Je n'aurais point, en vers de délices trempés. Et de l'art des plaisirs mollement occupés.... |
MOU, MOLLE | Et dont la danse molle aiguillonne aux plaisirs |
MUSE | Camille, où tu n'es point, moi, je n'ai pas de muse |
NÉCESSITÉ | Ô nécessité dure, ô pesant esclavage ! |
NÉRÉIDE | ... Les belles Néréides S'élèvent au-dessus des demeures humides, Le poussent au rivage [le corps d'une jeune fille], et dans ce monument L'ont au cap du Zéphir déposé mollement |
NOCTURNE | Et toi, lampe nocturne, astre cher à l'amour |
NOEUD | L'or autour de tes bras n'a point serré de noeuds |
NON | Que vos heureux destins, les délices du ciel, Coulent toujours trempés d'ambroisie et de miel, Et non sans quelque amour paisible et mutuelle |
NONCHALANT, ANTE | Là, j'irai respirer.... en silence Et nonchalant du terme où finiront mes jours, La santé, le repos, les arts et les amours |
NUIT | Tout se couvre à mes yeux d'un voile de langueur : Des jours amers, des nuits plus amères encore |
NYMPHE | Tantôt, quand d'un ruisseau, suivi dès sa naissance, La nymphe aux pieds d'argent a sous de longs berceaux Fait serpenter ensemble et mes pas et ses eaux |
Ô | Ô des fleuves français brillante souveraine, Salut ! ma longue course à tes bords me ramène |
Ô | Ô lignes que sa main, que son coeur a tracées, ô nom baisé cent fois, craintes bientôt chassées |
OCCUPÉ, ÉE | Taciturne, mon front appuyé sur ma main, D'elle seule occupé, mes jours coulent en vain ; Si j'écris, son nom seul est tombé de ma plume |
OLIVE | Il reconnaît le port couronné de rochers Où le vieillard des mers accueille les nochers, Et que l'olive épaisse entoure de son ombre |
ORGIES | Partout autour de moi mes jeunes élégies Promenaient les éclats de leurs folles orgies |
PARQUE | La Parque sur nos pas fait courir devant elle Midi, le soir, la nuit, et la nuit éternelle |
PAUVRETÉ | Une pauvreté libre est un plaisir si doux ! Il est si doux, si beau de s'être fait soi-même... |
PEINDRE | Il regarde à ses pieds dans le liquide azur Se peindre les coteaux, les toits et les feuillages |
PEINE | La vie eut bien pour moi de volages douceurs ; Je les goûtais à peine, et voilà que je meurs |
PÈRE | Reste, reste avec nous, ô père des bons vins ! Dieu propice, ô Bacchus, toi dont les flots divins Versent le doux oubli.... |
PESANT, ANTE | Ou les douleurs du corps si pesantes à l'âme |
PLAINTIF, IVE | Avoir.... une source d'eau vive Qui parle, et, dans sa fuite et féconde et plaintive, Nourrisse mon verger, abreuve mes troupeaux |
PLEURER | Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés, Oiseaux chers à Thétys, doux alcyons, pleurez |
PLIER | Qu'il plie, en approchant de ces superbes fronts, Sa tête à la prière et son âme aux affronts |
PLUTÔT | Ah ! plutôt que souffrir ces douleurs insensées, Combien j'aimerais mieux... |
POISON | Heureux.... Pour qui les yeux n'ont point de suave poison ! |
PRÊT, ÊTE | Aujourd'hui qu'au tombeau je suis prêt à descendre |
PRIER | Je me prie, en pleurant, d'oser rompre ma chaîne |
PRIÈRE | Qu'il serve donc les grands, les flatte, les ménage ; Qu'il plie, en approchant de ces superbes fronts, Sa tête à la prière et son âme aux affronts |
PRINTEMPS | Ô jours de mon printemps, jours couronnés de rose, à votre fuite en vain un long regret s'oppose |
PRISON | Et toi, lampe nocturne, ....ô toi qui jusqu'au jour De ta prison de verre éclairais nos tendresses |
PROSTERNER | Entrez ; à ses genoux prosternez vos douleurs |
PURPURIN, INE | Elle cueille la grappe, ou blanche ou purpurine |
QUADRUPÈDE | Je rêve assis au bord de cette onde sonore Qu'au penchant d'Hélicon, pour arroser ses bois, Le quadrupède ailé fit jaillir autrefois |
QUE | Allons ; et pour Camille elle n'a qu'à dormir |
QUI | Ai-je connu jamais ces noms brillants de gloire Sur qui tu viens sans cesse arrêter ma mémoire ? |
QUI | Il me faut qui m'estime ; il me faut des amis.... |
RAMPER | Beaux-arts, dieux bienfaisants.... Sur le front des époux de l'aveugle Fortune Je n'ai point fait ramper vos lauriers trop jaloux |
RASSASIER | Elle a rassasié ma flamme et mes regards |
RASSEOIR | Le malheureux.... ne connaît pas.... Une âme où, dans ses maux, comme en un saint asile, Il puisse fuir la sienne et se rasseoir tranquille |
RECULÉ, ÉE | Quand, sorti vers le soir des grottes reculées, Il s'égare à pas lents au penchant des vallées |
REFEUILLETER | Il fixe le passé pour lui toujours présent, Et sait, de se connaître ayant la sage envie, Refeuilleter sans cesse et son âme et sa vie |
RESPIRER | Des lèvres demi-closes Respirent près de nous leur haleine de roses |
RIEN | Je retourne à mes riens que tu nommes frivoles |
ROSE | Je meurs : Avant le soir j'ai fini ma journée ; à peine ouverte au jour ma rose [vie] s'est fanée |
SABLE | C'est là qu'un plus beau ciel peut-être dans mes flancs Éteindra les douleurs et les sables brulants |
SERVILE | Pour qu'il puisse, enrichi de ces affronts utiles, Enrichir à son tour quelques têtes serviles |
SI | Si tu fusses tombée en ces gouffres liquides |
SOLEIL | Là de plus beaux soleils dorent l'azur des cieux |
SOUFFLER | Souffle sur ton amour, ami, si tu me crois, Ainsi que pour m'éteindre elle a soufflé sur moi [c'est une lampe qui parle] |
SOUFFRIR | Souffre un moment encor ; tout n'est que changement ; L'axe tourne, mon coeur ; souffre encore un moment |
SUPERBE | Loin du superbe ennui que l'éclat environne |
TANT | Suppliez, gémissez, implorez sa clémence, Tant qu'elle vous admette enfin en sa présence |
TEINDRE | Malgré lui, dans lui-même, un vers sûr et fidèle Se teint de sa pensée et s'échappe avec elle |
TEMPÉ | Aux plus arides bords Tempé rit à leurs yeux |
TIMIDE | Une amante moins belle aime mieux, et du moins, Humble et timide à plaire, elle est pleine de soins |
TOUFFE | Quelquefois, gravissant la mousse du rocher, Dans une touffe épaisse elle [la Muse] va se cacher |
TOURMENTÉ, ÉE | ....Mes vers de travail tourmentés |
TRACER | Ô lignes que sa main, que son coeur a tracées |
TREMPÉ, ÉE | Des vers pleins de ton nom attendent ton retour, Tout trempés de douceurs, de caresses, d'amour |
TRISTESSE | Et non moins que le temps la tristesse a des rides |
TROUBLE | Dans ces riches campagnes Où du Rhône indompté l'Arve trouble et fangeux Vient grossir et souiller le cristal orageux |
USER | Cependant jouissons ; l'âge nous y convie ; Avant de la quitter, il faut user la vie |
VILLE | J'ai fui la ville aux muses si contraire |
VINEUX, EUSE | Nous visitons les bois et les coteaux vineux |
VISITER | Est-ce toi dont les pas ont visité ce lieu ? |
VIVRE | Ceux qui.... N'ont connu qu'une oisive et morne indifférence.... Ils n'ont fait qu'exister, l'amant seul a vécu |
VOIX | Une lyre aux sept voix lui faisait écouter Les sons que Pausilippe est fier de répéter |
VOLAGE | La vie eut bien pour moi de volages douceurs ; Je les goûtais à peine, et voilà que je meurs |
ZÉLÉ, ÉE | Une rustique épouse et soigneuse et zélée.... M'offrirait un doux miel, les fruits de mon verger |
Pages 1