Définition de ABONDER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-bon-dé

DÉFINITIONS

1
Affluer, venir en grande quantité. Les eaux abondent en ce canal. Tout abonde pour toi. Les grands écrivains abondèrent en Grèce. Londres où l'argent abonde. Les vivres abondaient dans le camp. Le poisson abonde en cette rivière.
Les trois enfants.... Admiraient.... De sa bouche [d'Homère] abonder les paroles divines
de André CHÉNIER dans 32
Il se plaît de faire abonder la profusion de ses grâces par-dessus l'excès de notre malice
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Nativ. 1
Les miracles y abondaient avec les vertus
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 11
Mais quoi ! c'est un chef-d'oeuvre où tout mérite abonde
de François de MALHERBE dans VI, 25
Depuis que la richesse entre ses murs abonde
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, II, 1
Répandre abondamment sa grâce [de J. C.] où le péché avait abondé, voilà notre ministère
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Confess.
2
Avoir en quantité. La vigne abonde en raisin. Abonder de tout. Cette famille a abondé en hommes éminents.
Je le vois bien, madame ; et vous et ce cher frère Abondez en raisons pour cacher le mystère
de Pierre CORNEILLE dans Suréna, II, 3
Eh ! qui peut prévenir tous les maux dont abonde La guerre en cruautés, en ruines féconde ?
de SAURIN dans Spart. III, 4
Si les hommes abondent de biens
de Jean de LA BRUYÈRE dans 16
3
Présenter un grand volume, tenir de la place. Cette source abonde.
Cent hommes de cette espèce [des bavards qu'on rencontre partout] abondent plus que deux mille citoyens
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lettr. pers. LXXXVII
4
Abonder, se livrer sans mesure.
Je suis loin d'abonder dans mon sens
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 614
Un chacun en son sens, selon son choix abonde
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. XI
Au lieu de se modérer en parvenant au souverain pouvoir, Jacques II abonda dans les mesures propres à le perdre
de François René CHATEAUBRIAND dans Stuarts, 309
5
En jurisprudence, ce qui abonde ne vicie pas ou ne nuit pas, c'est-à-dire ce qui est de trop, formalité non prescrite, raison surabondante, etc., n'empêche pas la validité d'un acte, d'une procédure, etc.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Molt estoit petite li lumiere de Deu, et li felonie estoit si habondoie [abondée], ke li charitez estoit assi cum tote refroidieie
de S. BERN. dans p. 527
En terre habondevet [abondait] ceste especo [la pauvreté]
de S. BERN. dans ib. p. 533
2
XIIIe s.
Dit li ors [ours] : Par le cors saint Gil, Cel miel, Renart, dont d'où vous abonde ?
dans Ren. 10248
Sis manieres de fous dont la folie abonde
dans Les six manières de fols
3
XVIe s.
Dites qu'en nous tout bien abonde ; Dames sont les tresors du monde
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans v, 304
Il ne leur chaut d'avoir abondance ; mais toute leur sollicitude est de ne rien reserver de ce qui leur abonde
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 535
Chacun abunde en son sens, mesmement en choses foraines, externes et indifferentes
de François RABELAIS dans Pant. III, 7
Ce lieu abonde en sorciers
de François RABELAIS dans Pant. III, 16

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. abondar, abundar, habundar, aundar, aondar ; espagn. abundar ; ital. abbondare ; de abundare, de ab, marquant écoulement, et unda, onde. Abundare exprime donc étymologiquement l'affluence de l'eau et, par extension, l'affluence de toutes choses.

Synonymes de ABONDER

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Phonétiquement proche de ABONDER