Définition de ABOLIR

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-bo-lir

DÉFINITIONS

1
Mettre à néant. Abolir une loi. Les actes de ce gouvernement furent abolis. Des sectes ont voulu abolir le mariage. Les parlements furent abolis par l'Assemblée constituante. Dans les républiques anciennes, on abolissait quelquefois en partie les dettes pour soulager la plèbe obérée.
En vain l'hérésie lui a-t-elle refusé ce culte suprême, et, par une audace insoutenable, a-t-elle entrepris de l'abolir
de Louis BOURDALOUE dans Pens. t. III, p. 262
Pour en abolir la mémoire
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 10
L'idolâtrie allait abolir la loi de Dieu
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans ib. II, 109
On verra de David l'héritier détestable Abolir tes honneurs, profaner tes autels
de Jean RACINE dans Ath. v, 6
Et veulent aujourd'hui qu'un même coup mortel Abolisse ton nom, ton peuple et ton autel
de Jean RACINE dans Esth. I, 4
Une mode a à peine détruit une autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit et qui ne sera pas la dernière
de Jean de LA BRUYÈRE dans 13
Il abolit la dignité de patriarche, quoique assez dépendante de lui, et par là se trouva plus maître de son église
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Czar Pierre.
J'abolis les faux dieux
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mah. II, 5
Tu juras toi-même D'abolir pour jamais l'autorité suprême
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans M. de Cés. I, 3
2
Sémantique : Terme d'ancien droit criminel. Abolir une créance, en interdire les poursuites.
Mes services.... Pour le faire abolir [mon crime] sont plus que suffisants
de Pierre CORNEILLE dans Cid, II, 1
3
S'abolir, être aboli. Cet usage s'est aboli peu à peu.
Une maison de confusion où les plus anciennes pratiques s'abolissent
de Louis BOURDALOUE dans Pens. t. II, p. 386
[Liberté] Tes purs adorateurs, étrangers sur la terre, Voyant dans ces excès ton saint nom s'abolir, Ne le prononcent plus
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. II, 20
Tout crime s'abolit au bout d'un certain nombre d'années
dans Acad.

SYNONYME

1
ABOLIR, ABROGER. Idée commune, mettre hors d'usage. Abolir est plus général que abroger ; tout ce qui met hors d'usage abolit, mais tout ce qui abolit n'abroge pas. La désuétude, l'oubli, l'indifférence abolissent une loi, mais ne l'abrogent pas ; pour qu'elle soit abrogée, il faut un acte solennel et régulier de la puissance publique. C'est pour cela qu'une loi seule, un édit, un règlement sont abrogés ; tandis qu'une coutume, une tradition, en usage sont abolis.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Jésus dit qu'il n'est point venu pour abolir la loy, mais pour l'accomplir
de Jean CALVIN dans Inst. 267
L'Église est establie gardienne de la verité de Dieu, afin qu'elle ne s'abolisse point en ce monde
de Jean CALVIN dans ib. 820
Les pierres moyennant lesquelles Deucalion et Pyrrha restituoient le genre humain aboly par le deluge
de François RABELAIS dans Pant. III, 8
Le temps me peut abolir avant eage, Et mon malheur me garder de vous voir Beaucoup de jours
de ST-GELAIS dans 174
Voilà comment Timoleon alloit coupant et arrachant les tyrannies de la Sicile et y abolissant toutes guerres
de Jacques AMYOT dans Tim. 46
Onques puis le peuple n'en voulut user [de l'ostracisme] et en abolit l'usage entierement
de Jacques AMYOT dans Arist. 18
Ils conspirerent ensemble de ruiner et abolir à Athenes l'autorité du peuple
de Jacques AMYOT dans ib. 32

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn, abolir ; ital. abolere ; de ab, indiquant diminution, et de olescere, croître, par conséquent faire décroître. La comparaison d'abolere avec adolescere, inolescere, exolescere, montre un radical commun ol, qui signifie croître. Les langues néo-latines ont changé abolere en aboliscere, d'où la conjugaison de ce mot en italien, abolisco, etc.

Synonymes de ABOLIR

Termes proches de ABOLIR

Phonétiquement proche de ABOLIR