Définition de AVILIR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-vi-lir

DÉFINITIONS

1
Rendre vil.
Il avilit son rang.... Tous auraient brigué l'honneur de l'avilir ; Dans une longue enfance ils l'auraient fait vieillir
2
Sémantique : Terme de commerce. Déprécier. L'encombrement sur le marché avilit les marchandises.
3
S'avilir, Nature : v. réfl. Se rendre méprisable.
La vertu s'avilit à se justifier
On peut, sans s'avilir, S'abaisser sous les dieux, les craindre et les servir
Moi, jaloux ! qu'à ce point ma fierté s'avilisse !
4
Perdre sa valeur.
Et qu'on ne dise pas que je répands ici de fausses terreurs, que les billets de la caisse d'escompte ne s'avilissent point
Sémantique : Fig.
Saint Augustin dit que ces merveilles [de l'univers] se sont avilies par leur répétition

HISTORIQUE

1
XIIe s.
N'avile mie par lui ses parentez
dans Ronc. p. 143
Quant les vit tuz ensemble entur lui arengiez, Mult fort les esguarda ; si lur dist tut iriez : Ne fu mais par les suens nulz hum si avilliez
dans Th. le mart. 34
2
XIIIe s.
Et que Fortune ainsinc le face, Que les bons avile et efface, Et les mauvès en honor tiengne...
dans la Rose, 6200
Sachiés, vous vous en avilés, Car ge n'ai mie encor apris Qu'il ait vers vous de riens mespris
dans ib. 3272
Par quoi trop malement s'avile La maleürée, la lasse
dans ib. 9086
Et aussi se les denrées sunt avillies
de Philippe de BEAUMANOIR dans XLIV, 21
Si le devroit cascuns en son cuer despire et avillier
de Philippe de BEAUMANOIR dans XI, 26
Sa vie, qui pas ne l'aville, Dist que dame fu de Teringe
de RUTEBEUF dans II, 157
3
XVe s.
Le fait d'amour est avilé ; Car Pitié y est endormie
de Charles D'ORLÉANS dans Rond. de Vaillant.
Me adville je bien, quant je te doigne [daigne] tenir ne apeler à mon escot
4
XVIe s.
Que si aucuns pensent que la reprise de leurs mestiers delaissez les avilisse, qu'ils aillent servir les gentils-hommes
Voyant la chose ainsi avilée, moquée et deshonorée
de Jacques AMYOT dans Arist. 18
Maudissant ceulx qui les premiers s'estoient ainsi abbaissez et avilez que d'aller faire la cour aux barbares
de Jacques AMYOT dans Lys. 10
Dont la debite est d'autant plus avilée, que moins l'on tire d'argent des choses legeres que des pesantes se vendans au poids
de Olivier DE SERRES dans 681

ÉTYMOLOGIE

1
À et vil ; provenç. avilir, avilsir, aveuzir, avilar ; espagn. avilar ; ital. avvilire, avvilare. L'ancien français n'avait que aviller ; c'est au XVIe siècle que avilir entre en usage.

Synonymes de AVILIR

Termes proches de AVILIR