L'oeuvre Le Cid de Pierre CORNEILLE

Ecrit par Pierre CORNEILLE

Date : 1636

Citations de "Le Cid"

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ÀViens, suis-moi, va combattre et montrer à ton roi Que ce qu'il perd au comte, il le retrouve en toi
ÀCe grand coeur qui paraît au discours que tu tiens
ÀÀ vaincre sans péril on triomphe sans gloire
ÀSoyez prêt à demain
ÀÀ moi, comte, deux mots
ÀElle.... Attend l'ordre d'un père à choisir un époux
ÀÀ de plus hauts partis Rodrigue doit prétendre
ABATTREIl a de votre sceptre abattu le soutien
ABATTRESi dessous sa valeur ce grand guerrier s'abat
ABATTU, UEOn te croirait toujours abattu sans effort
ABATTU, UEJe demeure immobile et mon âme abattue Cède au coup qui la tue
ABÎMÉ, ÉELa douleur où elle se voit abîmée
ABOLIRMes services.... Pour le faire abolir [mon crime] sont plus que suffisants
ABSOLU, UEMais songez que les rois veulent être absolus
ABUSERNotre profond silence abusant leurs esprits, Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris
ACCABLÉ, ÉEAccablé des malheurs où le destin me range
ACCABLERJ'irai sous mes cyprès accabler ses lauriers
ACCOMMODEMENTLes accommodements ne font rien en ce point
ACCOMMODERIl se résout d'accommoder l'affaire sans bruit
ACCOMMODERElle a fait trop de bruit pour ne pas s'accorder, Puisque déjà le roi veut les accommoder
ACCOMPLIRQue peut-on m'ordonner que mon bras n'accomplisse ?
ACCORDToute votre justice en est-elle d'accord ?
ACCORDLe roi même est d'accord de cette vérité
ACCORDERPuisque vous le voulez, j'accorde qu'il le fasse
ACCORDERTu n'as dans leur querelle aucun sujet de craindre ; Elle a trop fait de bruit pour ne pas s'accorder
ACCOUTUMÉ, ÉEUne âme accoutumée aux grandes actions Ne se peut abaisser à des soumissions
ACCUSERCe n'est pas qu'après tout tu doives épouser Celui qu'un père mort t'obligeait d'accuser
ACCUSERJe me suis accusé de trop de violence
ACHEVERCet hymen m'est fatal, je le crains et souhaite ; Et je meurs s'il s'achève ou ne s'achève pas
ACQUITTER.... ne sont pas des exploits qui laissent à ton roi Le moyen ni l'espoir de s'acquitter vers toi
ADMETTRECe haut rang n'admet point un homme sans honneur
ADVERSAIREQui se hasarderait contre un tel adversaire ?
AFFAIBLIRSa perte m'affaiblit, et son trépas m'afflige
AFFAIRETantôt son père Au sortir du conseil doit proposer l'affaire
AFFECTIONCar enfin n'attends pas de mon affection Un lâche repentir d'une bonne action
AFFLIGÉ, ÉESa mort m'a changée D'implacable ennemie en amante affligée
AFFRANCHIRCombats pour m'affranchir d'une condition Qui me livre à l'objet de mon aversion
AFFRONTLes affronts à l'honneur ne se réparent point
ÂGEQu'un long âge apprête aux hommes généreux Au bout de leur carrière un destin malheureux !
ÂGEQuand l'âge dans mes nerfs a fait couler sa glace
AGIRFais agir ta constance en ce coup de malheur
AGRÉABLE.... agréable colère ! Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
AGRESSEUROn a tué ton père, il était l'agresseur
AIDERPar mon commandement, la garde en fait de même, Et, se tenant cachée, aide à mon stratagème
AIMABLENoble et dure contrainte ! aimable tyrannie !
AIMABLEJusques à cet hymen Rodrigue m'est aimable
AIRJe sais trop que je dois au bien de votre empire Et le sang qui m'anime et l'air que je respire
ALFANGEContre nous de pied ferme ils tirent leurs alfanges, De notre sang au leur font d'horribles mélanges
ALLÉGEANCEEnfin mon père est mort ; j'en demande vengeance Plus pour votre intérêt que pour mon allégeance
ALLÉGEMENTMon âme avait trouvé, dans le bien de te voir, L'unique allégement qu'elle eût pu recevoir
ALLÉGRESSEJamais nous ne goûtons de parfaite allégresse ; Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse
ALLERLorsque la valeur ne va point dans l'excès
ALLERIl n'en va pas ainsi du combat de D. Sanche
ALLERVa, je ne te hais point....
ALLERAinsi que de ta vie il y va de ta gloire
ALLERPour laisser aller ses sentiments en liberté
ALTIER, IÈREDon Diègue est trop altier, et je connais mon père
AMOURL'amour est un tyran qui n'épargne personne
AMOUREUX, EUSEUn respect amoureux me jette à ses genoux
ANCRERIls abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent
ANIMERIl faut venger un père et perdre une maîtresse ; L'un m'anime le coeur, l'autre retient mon bras
APAISERApaise, ma Chimène, apaise ta douleur
APPARENCEIl y avait quelque apparence qu'il n'en était pas échappé
APPARENCESi l'on guérit le mal, ce n'est qu'en apparence
APPORTERChimène à vos genoux apporte sa douleur
APPRÉHENSIONCette appréhension fait naître mon souhait
APRÈSQuatre mots seulement, Après ne me réponds qu'avecque cette épée
ARBOREROn a vu dix vaisseaux De nos vieux ennemis arborer les drapeaux
ARDEURVa, ne t'expose point aux premiers sentiments Que poussera l'ardeur de ses ressentiments
ARRACHERJe te voudrais moi-même en arracher l'envie
ARRÊTERDeux mots de ta bouche arrêtent sa colère
ARRIVÉ, ÉENous nous vîmes trois mille en arrivant au port.... J'en cache les deux tiers aussitôt qu'arrivés Dans le fond des vaisseaux qui lors furent trouvés
ARROGANT, ANTEVa contre un arrogant éprouver ton courage
ARROSER[Je vois] Du sang des Africains arroser ses lauriers
ASSAILLANT.... Un guerrier si vaillant N'eût jamais succombé sous un tel assaillant
ASSASSINPour moi, mon ennemi, l'objet de ma colère, L'auteur de mes malheurs, l'assassin de mon père
ASSASSINEREt cet affreux devoir dont l'ordre m'assassine
ASSEZAssez et trop longtemps votre discours la flatte
ASSURERAllez dès aujourd'hui, Soit qu'il résiste ou non, vous assurer de lui
ATTAQUERS'attaquer à mon choix, c'est s'en prendre à moi-même
ATTEINDRED'une belle ardeur ta jeunesse animée Par cette grande épreuve atteint ma renommée
ATTEINTEEnfin je me vois libre, et je puis sans contrainte De mes vives douleurs te faire voir l'atteinte
ATTEINTEPercé jusques au fond du coeur D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle
ATTENDRE[Elle] Attend l'ordre d'un père à choisir un époux
ATTENDRELa valeur n'attend pas le nombre des années
ATTENDREIl satisfera, sire, et vienne qui voudra, Attendant qu'il l'ait su, voici qui répondra
ATTENTATS'attaquer à mon choix c'est s'en prendre à moi-même, Et faire un attentat sur le pouvoir suprême
AUCUN, UNECe que pour lui mon bras chaque jour exécute, Me défend de penser qu'aucun me le dispute
AU DEDANSLa haine que les coeurs conservent au dedans
AU-DESSUSJ'ai le coeur au-dessus des plus fières disgrâces
AUDIENCEJe n'ai pu gagner un moment d'audience
AUJOURD'HUIVous êtes aujourd'hui ce qu'autrefois je fus
AUSSITÔTJ'en cache les deux tiers aussitôt qu'arrivés
AUTANTEt d'autant que l'honneur m'est plus cher que le jour, D'autant plus maintenant je te dois de retour
AUTEURL'amour, ce doux auteur de mes cruels supplices
AUTORITÉSous votre autorité souffrez qu'on le publie
AUTREMadame, autre que moi n'a droit de soupirer
AUTRUIDans le bonheur d'autrui je cherche mon bonheur
AVANTMais je vais trop avant et deviens indiscrète
AVANTAvant que de combattre ils s'estiment perdus
AVANTMais avant que sortir, viens que ton roi t'embrasse
AVANTJe dois tout à mon père avant qu'à ma maîtresse
AVECQuatre mots seulement ; Après, ne me réponds qu'avecque cette épée
AVENTUREMalgré la rigueur de ma triste aventure
AVERSIONCombats pour m'affranchir d'une condition Qui me livre à l'objet de mon aversion
AVERSIONPour qui elle a de l'aversion
AVERTI, IESoyez averti Qu'on se rend criminel à prendre son parti
BAIGNÉ, ÉEChimène est au palais, de pleurs toute baignée
BAIGNERQu'un jeune audacieux se baigne dans leur sang
BAISERViens baiser cette joue et reconnais la place Où fut jadis l'affront que ton courage efface
BALANCEQuand on rend la justice on met tout en balance
BALANCEEt ta beauté sans doute emportait la balance
BALANCÉ, ÉESa pensée, Entre vos deux amants, n'est pas fort balancée
BANDEC'est toi que veut pour chef leur généreuse bande
BAS, BASSEElle ne peut souffrir une basse pensée
BAS, BASSEParlons bas, écoute
BÂTIRIl verra comme il faut dompter des nations Et sur de grands exploits bâtir sa renommée
BATTREEh bien ! ils se battront, puisque vous le voulez
BEAU ou BEL, BELLEDon Rodrigue et don Sanche à l'envi font paraître Le beau feu qu'en leurs coeurs ses beautés ont fait naître
BEAU ou BEL, BELLELà, si tu veux mourir, trouve une belle mort
BEAU ou BEL, BELLECrois que dorénavant Chimène a beau parler, Je ne l'écoute plus
BEAUTÉLe beau feu qu'en leurs coeurs ses beautés ont fait naître
BESOINAinsi donc au besoin ton courage s'abat
BIENMon âme aurait trouvé dans le bien de te voir L'unique allégement qu'elle eût pu recevoir
BIENL'affaire est d'importance, et, bien considérée, Mérite en plein conseil d'être délibérée
BIENBien qu'à ses déplaisirs mon âme compatisse
BIENTÔTSans moi vous passeriez bientôt sous d'autres lois, Et vous auriez bientôt vos ennemis pour rois
BLÂMEAprès m'avoir chéri quand je vivais sans blâme, Qui m'aima généreux me haïrait infâme
BLÂMERJe ne puis te blâmer d'avoir fui l'infamie
BLANCHI, IE.... Ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
BLANCHI, IEAinsi ces cheveux blanchis sous le harnois
BON, BONNEPuisqu'on fait bonne garde aux murs et sur le port
BON, BONNEMadame, toutefois parmi leurs bons succès, Vous montrez un chagrin qui va jusqu'à l'excès
BONMontrez-lui comme il faut régir une province, Remplir les bons d'amour et les méchants d'effroi
BONACEUn orage si prompt qui trouble une bonace
BORNEMets enfin quelque borne au mal qui me possède
BORNERNe borne pas ta gloire à venger un affront
BOUCHEVers la bouche du fleuve ils ont osé paraître
BOUILLANT, ANTEOn l'a pris tout bouillant encor de sa querelle
BOUILLONMes yeux ont vu son sang Couler à gros bouillons de son généreux flanc
BOURREAUVa ! je suis ta partie et non pas ton bourreau
BOUTAux deux bouts de la terre étendre mes travaux
BOUTIls lui conseillent de ne le point pousser à bout
BRAS.... Je n'ai point de bras Quand il faut conserver ce qui ne vous plaît pas
BRAVEL'éclatante vertu de leurs braves aïeux
BRAVEIl l'a fait en brave homme et le doit soutenir
BRIGADELe péril approchait, leur brigade était prête
BRIGUELa secrète brigue Que font auprès de toi Don Sanche et Don Rodrigue
BRISER.... Que si près du port, contre toute apparence, Un orage si prompt brisât notre espérance
BRUITCrains-tu si peu le blâme et si peu les faux bruits ?
BRUITTout autre que moi Au seul bruit de ton nom pourrait trembler d'effroi
CABINETViens dans mon cabinet consoler mes ennuis
CÂBLEIls gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles
CACHERDu moins, pour son honneur, Rodrigue, cache-toi
CALMETu reverras le calme après ce faible orage
CAPITAINEJoignez à vos vertus celles d'un capitaine
CAPRICIEUX, EUSEIl m'est trop précieux Pour l'exposer aux coups d'un sort capricieux
CARESSERQuoiqu'un peuple l'adore, et qu'un roi le caresse
CARRIÈREQu'un long âge apprête aux hommes généreux Au bout de leur carrière un destin malheureux !
CASSÉ, ÉETout cassé que je suis, je cours toute la ville
CAVALIER, IÈREChoisir pour votre amant un simple cavalier
CÉDERComme j'ai fait céder mon amour au devoir
CÉDERJe sais ta passion et suis ravi de voir Que tous ses mouvements cèdent à ton devoir
CENTNous partîmes cinq cents ; mais, par un prompt renfort, Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port
CEPENDANTRodrigue, cependant, il faut prendre les armes
CHALEURSire, dans la chaleur d'un premier mouvement Un coeur si généreux se rend malaisément
CHAMPFaites ouvrir le champ, vous voyez l'assaillant
CHANGEMon honneur offensé sur moi-même se venge, Et vous m'osez pousser à la honte du change [inconstance]
CHAQUEChaque jour, chaque instant, pour rehausser ma gloire, Met lauriers sur lauriers, victoire sur victoire
CHARGÉ, ÉE[Ils] descendaient au tombeau tout chargés d'infamie
CHARGERTu serais trop vain Si ce honteux trophée avait chargé ma main
CHARMANT, ANTEAh ! qu'avec peu d'effet on entend la raison Quand le coeur est atteint d'un si charmant poison !
CHARMEEt contre ma douleur j'aurais senti des charmes, Quand une main si chère eût essuyé mes larmes
CHAUD, CHAUDEJ'eus le sang un peu chaud et le bras un peu prompt
CHEFJe veille sur les miens, mes soucis les conservent, Comme le chef a soin des membres qui le servent
CHER, CHÈREContre ma douleur j'aurais senti des charmes, Quand une main si chère eût essuyé mes larmes
CHERCHERPage, cherchez Rodrigue et l'amenez ici
CHÈREMENTNe sois point rebelle à mon commandement Qui te donne un époux aimé si chèrement
CHEVALMontrez-lui comme il faut.... Passer les jours entiers et les nuits à cheval
CHEVEUTouche ces cheveux blancs à qui tu rends l'honneur
CHOIRVous laissez choir ainsi ce glorieux courage
CHOIREt ma tête en tombant ferait choir sa couronne
CHOQUERElles ont quelque chose qui choque la bienséance
CIDIls t'ont nommé tous deux leur cid en ma présence ; Puisque cid en leur langue est autant que seigneur, Je ne t'envierai pas ce beau titre d'honneur ; Sois désormais le cid ; qu'à ce grand nom tout cède
CIMETERRELe cimeterre au poing ils ne m'écoutent pas
CLARTÉCette obscure clarté qui tombe des étoiles
CLOÎTREQu'en un cloître sacré je pleure incessamment....
COEURRodrigue, as-tu du coeur?
COEUR... Tant de fois vaincus ils ont perdu le coeur De se plus hasarder contre un si grand vainqueur
COEURSans qu'on l'ose accuser d'avoir manqué de coeur
COEURS'il avait moins de coeur
COMBAT.... Sans rendre combat, tu veux qu'on te surmonte
COMBATMais en ce dur combat de colère et de flamme Il déchire mon coeur sans partager mon âme
COMBATQue je sens de rudes combats
COMBATTANTSous couleur de punir un injuste attentat, Des meilleurs combattants il affaiblit l'État
COMBATTANTEt le combat finit faute de combattants
COMBATTRERodrigue dans mon coeur combat encor mon père
COMBLES'il ne m'obéit point, quel comble à mon ennui !
COMBLEVeux-tu qu'un médisant, pour comble à sa misère, L'accuse d'y souffrir l'assassin de son père ?
COMBLERQu'il comble d'épouvante et Grenade et Tolède
COMMANDEMENTPar vos commandements Chimène vient vous voir
COMMEMontrez-lui comme il faut s'endurcir....
COMMEComme il est changé ! Vous voyez comme il travaille ! Comme il est bon ! Comme il est aimable ! Vous ne croirez jamais comme chacun l'admire
COMMUN, UNEDes devoirs et des soumissions Qui passent le commun des satisfactions
COMPATIRBien qu'à ses déplaisirs mon âme compatisse
COMPTED'un si faible service elle fait trop de compte
COMPTEQue lui dirai-je enfin ? je dois lui rendre compte
CONCURRENCEVous voyez toutefois qu'en cette concurrence Un monarque entre nous met quelque différence
CONDITIONCombats pour m'affranchir d'une condition Qui me livre à l'objet de mon aversion
CONFESSERIl voit bien qu'il a tort, mais une âme si haute N'est pas si tôt réduite à confesser sa faute
CONFIANCELe trop de confiance attire le danger
CONJUGAL, ALED'un lien conjugal joindre ces deux amants, C'est briser tous mes fers et finir mes tourments
CONNAÎTREMes pareils à deux fois ne se font point connaître Et pour leurs coups d'essai veulent des coups de maître
CONQUÉRANT[Je vois] L'Arragon recevoir ce nouveau conquérant
CONQUÉRIRMais quoique sa valeur t'ait conquise aujourd'hui....
CONQUÊTEOui, qu'un d'eux me l'apporte [la tête de Rodrigue], et je suis sa conquête [je me donne à lui]
CONSEILIl allait au conseil dont l'heure qui pressait A tranché ce discours qu'à peine il commençait
CONSIDÉRABLEQuoi qu'on fasse de grand et de considérable
CONSIDÉREREt pour dire en un mot ce que j'en considère [pense]
CONSOLERJe ne viens pas ici consoler tes douleurs
CONSULTERJe ne consulte point pour suivre mon devoir
CONSUMERCe peu, que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur, Se consume sans fruit à chercher ce vainqueur
CONTENT, ENTE.... Tous vos désirs seront bientôt contents
CONTENTEMENTQue tout se dispose à leurs contentements
CONTRAINDREMon père est satisfait, cesse de te contraindre
CONTRAINTEEnfin je me vois libre et je puis sans contrainte De mes vives douleurs te faire voir l'atteinte
CONTREDIRELe seul moyen de leur contredire
CONVIERÀ se rendre moi-même en vain je les convie
COUCHERLe reste.... se couche contre terre et sans faire aucun bruit Passe une bonne part d'une si belle nuit
COULERQuand l'âge dans mes nerfs a fait couler sa glace
COULEURJ'ai couru sur le lieu sans force et sans couleur
COULEURSous couleur de punir un injuste attentat
COUPOù chacun seul témoin des grands coups qu'il portait....
COUPÀ l'honneur de tous deux il porte un coup mortel
COUPFais agir ta constance en ce coup de malheur
COUPUn même coup a mis ma gloire en sûreté, Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté
COUPMes pareils à deux fois ne se font pas connaître, Et pour leur coup d'essai veulent des coups de maître
COUPNe cherche point à faire un coup d'essai fatal
COUPLes hommes valeureux le sont du premier coup
COUPVa-t'en, encore un coup je ne t'écoute plus
COURDe moi ni de ma cour il n'aura la présence
COURAGEPrends courage, ma fille, et sache qu'aujourd'hui Ton roi te veut servir et de père et d'appui
COURIREt nous faisons courir des ruisseaux de leur sang
COURIRTout cassé que je suis, je cours toute la ville
COURONNÉ, ÉEDon Diègue ravi lui présente enchaînés Au nom de ce vainqueur ces captifs couronnés
COURSEt de là prend son cours mon déplaisir secret
COUTUMECette vieille coutume en ces lieux établie
CRAINDREQui ne craint pas la mort ne craint pas les menaces
CRÊPEVoiles, crêpes, habits, lugubres ornements
CRINous nous levons alors, et tous en même temps Poussons jusques au ciel mille cris éclatants
CRIERSon sang criera vengeance et je ne l'orrai pas !
CROÎTREM'ordonner du repos, c'est croître mes malheurs
CROYANCEPuis-je à de tels discours donner quelque croyance ?
CUISANT, ANTEMais puisque dans un mal si doux et si cuisant Votre vertu combat et son charme et sa force
CYPRÈSJ'irai sous mes cyprès accabler ses lauriers
DEJe mérite la mort de mériter sa haine
DÉBATDu crime glorieux qui cause nos débats
DÉCEVOIRSire, un peu trop d'ardeur malgré moi l'a déçue
DÉCEVOIROui, mon esprit s'était déçu
DÉCRET... Loin de murmurer d'un injuste décret, Mourant sans déshonneur, je mourrai sans regret
DÉDAINEt par moi Don Rodrigue a vaincu son dédain
DEDANSVoulez-vous demeurer dedans la rêverie ?
DÉDIREMon amour a paru ; je ne m'en puis dédire
DÉFAITEPour moi, bien que vaincu, je me répute heureux ; Et malgré l'intérêt de mon coeur amoureux, Perdant infiniment, j'aime encor ma défaite Qui fait le beau succès d'une amour si parfaite
DÉFENDU, UE,Et d'un si fol espoir mon coeur mal défendu Vole après un amant que Chimène a perdu
DÉFENSEEt l'État défendu me parle en ta défense
DÉFIANCEL'excès de ce bonheur me met en défiance
DÉGÉNÉRER.... Le fils dégénère Qui survit un moment à l'honneur de son père
DELÀPorter delà les mers ses hautes destinées
DÉLASSERDu moins une heure ou deux je veux qu'il se délasse
DÉLIBÉRERL'affaire est d'importance, et, bien considérée, Mérite en plein conseil d'être délibérée
DÉLIERIl serait plus à propos qu'il se plaignît dans sa maison où le met l'Espagnol ; mais, en ce cas, il faudrait délier les scènes comme il a fait
DEMANDERVa marcher à leur tête où l'honneur te demande [t'appelle]
DEMANDERIls demandent le chef, je me nomme, ils se rendent
DEMI, IEL'épouvante les prend à demi descendus
DÉPARTDans l'ombre de la nuit cache bien ton départ
DÉPITAdieu ; fais lire au prince, en dépit de l'envie, Pour son instruction, l'histoire de ta vie
DÉPLAISIR.... Je veux seulement malgré mon déplaisir Remettre mon visage un peu plus à loisir
DÉROBERÀ ses premiers transports dérobe ta présence
DÉSAVEUMa fille, il ne faut point rougir d'un si beau feu, Ni chercher les moyens d'en faire un désaveu
DÉSAVOUERMa valeur n'a point lieu de te désavouer
DESCENDRESire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois.... Descendaient au tombeau tout chargés d'infamie
DÉSESPÉRERHélas ! ton intérêt ici me désespère
DÉSHONNEURMourant sans déshonneur, je mourrai sans regret
DÉSHONORERDe la main de ton père un coup irréparable Déshonorait du mien la vieillesse honorable
DÉSOBÉIRLe roi vous aime encor ; apaisez son courroux ; Il a dit : je le veux ; désobéirez-vous ? - Monsieur, pour conserver tout ce que j'ai d'estime, Désobéir un peu n'est pas un si grand crime
DÉSORDRELa cour est en désordre et le peuple en alarmes
DESSOUSSi dessous sa valeur ce grand guerrier s'abat
DESSUSSi de nos ennemis Rodrigue a le dessus....
DEUILOù prends-tu cette audace et ce nouvel orgueil De paraître en des lieux que tu remplis de deuil ?
DEUXÀ moi, comte, deux mots
DEVOIREt d'autant que l'honneur m'est plus cher que la vie, D'autant plus maintenant je te dois de retour
DEVOIRFais devoir à ton roi son salut à ta perte [fais que ton roi doive son salut à ta mort]
DEVOIRNe me dites plus rien ; pour vous j'ai tout perdu ; Ce que je vous devais, je vous l'ai bien rendu
DEVOIRJe dois à ma maîtresse aussi bien qu'à mon père
DEVOIRElle [Chimène] est dans le devoir ; tous deux [prétendants] sont dignes d'elle ; Tous deux formés d'un sang noble, vaillant, fidèle
DEVOIRL'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir
DEVOIRQui sert bien son roi ne fait que son devoir
DEVOIRLe rang de l'offensé, la grandeur de l'offense Demandent des devoirs et des soumissions Qui passent le commun des satisfactions
DIEUDieu ! Mon Dieu ! Grand Dieu ! Juste Dieu ! Bon Dieu ! Pour Dieu ! Bon Dieu ! je tremble
DIFFAMERÉcouter ton amour, obéir à sa voix, C'était m'en rendre indigne et diffamer ton choix
DIFFÉRÉ, ÉECet hymen différé ne rompt point une loi Qui, sans marquer de temps, lui destine ta foi
DIFFÉRENCEUn monarque entre nous met quelque différence
DIGNERodrigue aime Chimène, et ce digne sujet De ses affections est le plus cher objet
DIGNESi je n'eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays et digne de son roi
DISCERNERChacun, seul témoin des grands coups qu'il donnait, Ne pouvait discerner où le sort inclinait
DISCORDPourrez - vous quelque chose, après qu'un père mort N'a pu dans leurs esprits allumer de discord ?
DISCOURIR.... Marchons sans discourir
DISCOURSQu'a de fâcheux pour toi ce discours populaire ?
DISGRÂCEJ'ai le coeur au-dessus des plus fières disgrâces
DISPENSERDispense ma valeur d'un combat inégal
DISPOSERTu vois comme le ciel autrement en dispose
DISPOSEREt que tout se dispose à leurs contentements
DIVISIONEt leur division que je vois à regret, Dans mon esprit charmé jette un plaisir secret
DOMPTERIl verra comme il faut dompter les nations
DONNERMais c'en est une [générosité] encor d'un plus illustre rang, Quand on donne au public les intérêts du sang
DORÉNAVANTCrois que dorénavant Chimène a beau parler ; Je ne l'écoute plus que pour la consoler
DOUTEEst-ce qu'il peut y avoir du doute à cela ? ....Ote-moi d'un doute ; Connais-tu bien don Diègue ?
DOUTERIls n'osent plus douter de nous avoir surpris
DOUTEUX, EUSESon cours [de la justice] lent et douteux fait perdre trop de larmes
DOUX, DOUCEAgréable colère ! Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
DOUX, DOUCELe supplice est trop doux, Et sans les voir d'un oeil trop sévère ou trop doux
DUELElle aime en ce duel son peu d'expérience
DUR, DUREMais en ce dur combat de colère et de flamme Il déchire mon coeur sans partager mon âme
DURERQuand on saura mon crime et que ta flamme dure
DURERC'est le dernier remède ; et s'il y faut venir, Et que de mes malheurs cette pitié vous dure
EAUPleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau, La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau
ÉCHAFAUDJe demande sa mort.... Non pas au lit d'honneur, mais sur un échafaud
ÉCLATSur moi seul doit tomber l'éclat de la tempête
ÉCLATCe grand éclat qu'elle laisse faire à son amour
ÉCLATANT, ANTETous en même temps Poussons jusques au ciel mille cris éclatants
ÉCRIRESon sang sur la poussière écrivait mon devoir
EFFACERJe t'ai fait une offense et j'ai dû m'y porter, Pour effacer ma honte et pour te mériter
EFFETCes beautés étaient de mise en ce temps-là et ne le seraient plus en celui-ci ; toutes les deux ont fait effet en ma faveur
EFFETAvec tous vos lauriers craignez encor le foudre. - Je l'attendrai sans peur. - Mais non pas sans effet
EFFORTOn te croirait toujours abattu sans effort
EFFORTDepuis cinquante ans que le Cid tient sa place sur nos théâtres, l'histoire ni l'effort de l'imagination n'y ont rien fait voir qui en ait effacé l'éclat
EFFORTSi je souhaite quelque durée pour cet heureux effort de ma plume, ce n'est point pour apprendre mon nom à la postérité, mais seulement pour laisser des marques éternelles de ce que je vous dois
ÉGALEMENTL'infamie est pareille et suit également Le guerrier sans courage et le perfide amant
ÉGARERQue veux-tu ? Je suis folle et mon esprit s'égare
ÉLEVÉ, ÉEPrécipice élevé d'où tombe mon honneur
ÉLIRELe roi doit à son fils élire un gouverneur
EMBRASÉ, ÉESi mon courage est haut, mon coeur est embrasé
EMBUSCADECe que n'a pu jamais combat, siége, embuscade
EMPORTEMENTDe trop d'emportement votre faute est suivie
EMPORTERLes Maures en fuyant ont emporté son crime
EMPORTERCe que je méritais, vous l'avez emporté
EMPORTERTa beauté sans doute emportait la balance
EMPORTEREnfin vous l'emportez, et la faveur du roi Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi
ENVous parlez en soldat, je dois agir en roi
ENJe ne vous en croirai qu'après l'expérience
ENDURCIRMontrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine
ENDUREREndurer que l'Espagne impute à ma mémoire D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison
ENFINMais enfin que vous a-t-il dit ? Enfin vous l'emportez, et la faveur du roi Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi
ENFLERNon, j'ai peint votre coeur dans une indifférence Qui n'enfle d'aucun d'eux, ni n'abat l'espérance
ENFLERCe nouvel éclat de votre dignité Lui doit enfler le coeur d'une autre vanité
ENFLERL'onde s'enfle dessous [les vaisseaux], et d'un commun effort Les Maures et la mer montent jusques au port
ENGAGERJe t'engage ma foi, De ne respirer pas un moment après toi
ENGAGERSoit qu'il cède ou résiste au feu qui me l'engage
ENGAGERMais je n'en veux point suivre [d'exemple] où ma gloire s'engage
ENNEMI, IEÔ rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie !
ENORGUEILLIRImmolez, dis-je, sire, au bien de tout l'État Tout ce qu'enorgueillit un si grand attentat
ENSEIGNERInstruisez-le d'exemple, et vous ressouvenez Qu'il faut faire à ses yeux ce que vous enseignez
ENSEVELIRVoiles, crêpes, habits, lugubres ornements, Pompe où m'ensevelit sa première victoire
ENTRE-SUIVRE (S')La mort et l'arrivée s'y pouvaient entre-suivre d'aussi près
ENVI (À L')Toutefois mon coeur à l'envi de Chimène adore ce vainqueur
ENVIEEt ce pays si beau.... Avec un oeil d'envie est toujours regardé
ÉPANDREJ'épandrais mon sang Plutôt que de rien faire indigne de mon rang
ÉPÉEContre nous de pied ferme ils tirent leurs épées
ÉPÉETon premier coup d'épée égale tous les miens
ÉPROUVERVa contre un arrogant éprouver ton courage
ÉQUIPAGETant à nous voir marcher en si bon équipage, Les plus épouvantés reprenaient de courage
ÉQUITABLEEt nous verrons du ciel l'équitable courroux....
ESCADRONJ'ai vu par sa valeur cent escadrons rompus
ESPÉREREspère en ton courage, espère en ma promesse
ESPOIRApprends-moi de nouveau quel espoir j'en dois prendre
ESPRITTon esprit amoureux n'aura-t-il point d'ombrage ?
ESPRITAh ! cruels déplaisirs à l'esprit d'une amante
ESSAIMes pareils à deux fois ne se font pas connaître, Et pour leurs coups d'essai veulent des coups de maître
ESTIMERAvant que de combattre, ils s'estiment perdus
ESTOMACJe vais lui présenter mon estomac ouvert
ÉTALERCes beautés étaient de mise en ce temps-là et ne le seraient plus en celui-ci.... elles ont fait leur effet en ma faveur, mais je me ferais scrupule d'en étaler de pareilles à l'avenir sur notre théâtre
ÉTEINDRETu n'as dans leur querelle aucun sujet de craindre ; Un moment l'a fait naître, un moment peut l'éteindre
ÉTEINDREUn si vaillant guerrier, qu'on vient de nous ravir, Éteint, s'il n'est vengé, l'ardeur de vous servir
ÉTOILECette obscure clarté qui tombe des étoiles
ÉTONNÉ, ÉENe me regarde plus d'un visage étonné
ÉTRANGESi près de voir mon feu récompensé, ô Dieu ! l'étrange peine !
EXCÈSUn excès de plaisir nous rend tout languissants
EXCÈSVous montrez un chagrin qui va jusqu'à l'excès
EXCÈSEt lorsque la valeur ne va point dans l'excès, Elle ne produit point de si rares succès
EXCUSABLEMadame, croyez-moi, vous serez excusable D'avoir moins de chaleur contre un objet aimable
EXCUSEToute excuse est honteuse aux esprits généreux
EXÉCRABLEExécrable assassin d'un héros que j'adore
EXEMPLEMais de peur qu'en exemple un tel combat ne passe
EXEMPLELes exemples vivants sont d'un autre pouvoir, Un prince dans un livre apprend mal son devoir
EXPÉRIENCEJe ne vous en croirai qu'après l'expérience
EXPLIQUERQu'une âme accoutumée aux grandes actions Ne se peut abaisser à des soumissions ; Elle n'en conçoit point qui s'expliquent sans honte
FABULEUX, EUSEDes héros fabuleux passer la renommée
FACILITÉEt sa facilité vous doit bien faire voir Qu'elle cherche un combat qui force son devoir
FAÇONSans dessein de justifier la façon dont je l'ai fait parler [Chimène] en français
FAIBLETu reverras le calme après ce faible orage
FAILLIRQuand le bras a failli, l'on en punit la tête
FAIREIl a perdu d'honneur Celui que de mon fils j'ai fait le gouverneur
FAIRECar Chimène aisément montra par sa conduite Que la haine aujourd'hui ne fait pas sa poursuite
FAIREIl apprendrait à vaincre en me regardant faire
FAIREAyez soin que tous deux fassent en gens de coeur
FAIT, AITEMais puisque c'en est fait, le mal est sans remède
FAITL'éclat de mes hauts faits fut mon seul partisan
FALSIFICATIONJe l'ai placé [le lieu de la scène] dans Séville, bien que don Fernand n'en ait jamais été le maître, et j'ai été obligé à cette falsification pour former quelque vraisemblance à la descente des Maures
FAUTEEt le combat cessa faute de combattants
FAUX, FAUSSECrains-tu si peu le blâme et si peu les faux bruits ?
FAVEUREnfin, vous l'emportez, et la faveur du roi Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi
FÉCOND, ONDEEt sort d'une maison si féconde en guerriers Qu'ils y prennent naissance au milieu des lauriers
FEINDREEt je feins hardiment d'avoir reçu de vous L'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à tous
FERMEContre nous de pied ferme ils tirent leurs alfanges
FERVEUREntre tous ces amants dont la jeune ferveur Adore votre fille....
FÊTEDans l'auteur espagnol, Rodrigue va combattre les Maures sur la frontière ; il les va chercher au contraire de ce qui arrive ici, où ils semblent se venir faire de fête exprès pour en être battus
FILLEUn noble orgueil m'apprend qu'étant fille de roi, Tout autre qu'un monarque est indigne de moi
FLANCMes yeux ont vu son sang Couler à gros bouillons de son généreux flanc
FLATTEUR, EUSEEt mon amour flatteur déjà me persuade Que je le vois assis au trône de Grenade
FLÉTRI, IEQue son nom soit taché, sa mémoire flétrie
FLÉTRIREt ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
FLEURLe chef, au lieu de fleurs, couronné de lauriers
FLOTTANT, ANTEElle rendra le calme à vos esprits flottants
FLUXAvec fort peu de peine Un flux de pleine mer jusqu'ici les amène
FOISi j'en obtiens l'effet, je t'engage ma foi De ne respirer pas un moment après toi
FOIJe le veux de ma main présenter à Chimène, Et que pour récompense il reçoive sa foi
FOISMes pareils à deux fois ne se font pas connaître
FONDREPleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau ; La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau
FORCEPour te récompenser, ma force est trop petite
FORCELes Maures ont appris par force à vous connaître
FORCERMontrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine.... Reposer tout armé, forcer une muraille
FORCERForce par ta vaillance Ce monarque au pardon et Chimène au silence
FORCER.... Va, songe à ta défense, Pour forcer mon devoir, pour m'imposer silence
FORMER....Et mon amour, déçu par cet objet trompeur, Se forme des soupçons qui redoublent ma peur
FORT, ORTESi d'un triste devoir la juste violence.... Prescrit à ton amour une si forte loi Qu'il te rend sans défense à qui combat pour moi
FOU ou FOL, FOLLEÊtes-vous fou de me faire une pareille demande ? Que veux-tu ? je suis folle et mon esprit s'égare
FOU ou FOL, FOLLEEt d'un si fol espoir mon coeur mal défendu
FOUDRETout chargé de lauriers, craignez encor le foudre
FRANCHISEPour lui tout votre empire est un lieu de franchise
FUIRFuis plutôt de ses yeux, fuis de sa violence ; à ses premiers transports dérobe ta présence
FUIRJe ne te puis blâmer d'avoir fui l'infamie
FUMERCe sang qui, tout versé, fume encor de courroux De se voir répandu pour d'autres que pour vous
FUNÉRAILLESJe l'ai vu tout sanglant au milieu des batailles Se faire un beau rempart de mille funérailles
GAGNERRodrigue t'a gagnée et tu dois être à lui
GAGNERCe sang qui tant de fois vous gagna des batailles....
GAGNEREt ce grand nom de Cid que tu viens de gagner
GAGNEREt soudain sa colère a trahi son amour Avec tant de transport et tant de violence, Que je n'ai pu gagner un moment d'audience
GAGNERIls gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles
GAINMontrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine.... Et ne devoir qu'à soi le gain d'une bataille
GALERIEAllez l'entretenir dans cette galerie
GARANTIRCe sang qui tant de fois garantit vos murailles....
GARDEPuisqu'on fait bonne garde aux murs et sur le port
GARDERAdieu, sors, et surtout garde bien qu'on te voie
GÊNÉ, ÉENe t'étonne donc plus si mon âme gênée Avec impatience attend son hyménée
GÉNÉREUX, EUSEMaudite ambition, détestable manie, Dont les plus généreux souffrent la tyrannie
GÉNÉROSITÉMa générosité doit répondre à la tienne
GENSAyez soin que tous deux fassent en gens de coeur
GLACEQuand l'âge dans mes nerfs a fait couler sa glace
GLACEEt toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, Fer jadis tant à craindre....
GLISSADERodrigue suit ici son devoir sans rien relâcher de sa passion ; Chimène fait la même chose à son tour, sans laisser ébranler son dessein par la douleur où elle se voit abîmée ; et, si la présence de son amant lui fait faire quelque faux pas, c'est une glissade dont elle se relève à l'heure même
GLOIREÉclate, mon amour, tu n'as plus rien à craindre ; Mon père est satisfait, cesse de te contraindre ; Un même coup a mis ma gloire en sûreté, Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté
GOÛTERN'épargnez point mon sang, goûtez sans résistance La douceur de ma perte et de votre vengeance
GRÂCEDe grâce, achevez
GRAND, ANDEPour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes
GRANDEURLe rang de l'offensé, la grandeur de l'offense
GRAVERSes rides sur son front ont gravé ses exploits
GUÉRI, IEMon espérance est morte et mon esprit guéri
GUERRIER, IÈREEt ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
HAINELa haine que les coeurs conservent au dedans Nourrit des feux cachés, mais d'autant plus ardents
HAÏRRodrigue : Ton malheureux amant aura bien moins de peine à mourir de ta main qu'à vivre avec ta haine. - Chimène : Va, je ne te hais point
HALEINERodrigue a pris haleine en vous la racontant
HALEINELaisse-moi prendre haleine, afin de te louer
HARDIMENTJe feins hardiment d'avoir reçu de vous L'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à tous
HARNAIS ou HARNOISSire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois....
HASARDSi l'on te voit sortir, mon honneur court hasard
HASARDCe sang.... Qu'au milieu des hasards n'osait verser la guerre
HASARDÉ, ÉEUn sang hasardé pour Chimène
HÂTEREn arrêter le cours [de la vie d'un vieillard] Ne serait que hâter la parque de trois jours
HAUT, AUTEÀ des partis plus hauts ce beau fils doit prétendre
HAUT, AUTEDon Rodrigue surtout n'a trait en son visage Qui d'un homme de coeur ne soit la haute image
HAUT, AUTECe combat pour votre âme est un nouveau supplice, S'il vous laisse obligée à demander justice, à témoigner toujours ce haut ressentiment
HAUT, AUTEJe l'avoue entre nous, mon sang un peu trop chaud S'est trop ému d'un mot, et l'a porté trop haut
HAUTAIN, AINEJe saurai bien rabattre une humeur si hautaine
HEURQui l'eût dit ? Que notre heur fût si proche et sitôt se perdît
HEURELe reste dont le nombre augmentait à toute heure...
HEURERodrigue, as-tu du coeur ? - Tout autre que mon père L'éprouverait sur l'heure
HEUREUSEMENTVous verrez votre crainte heureusement déçue
HISTOIREEt de cette victoire Apprends-moi plus au long la véritable histoire
HOMMEPour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes ; Ils peuvent se tromper comme les autres hommes
HOMMEDon Rodrigue surtout n'a trait en son visage Qui d'un homme de coeur ne soit la haute image
HOMMETu n'as fait le devoir que d'un homme de bien
HONNEURTrop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire
HONNEURJe demande sa mort, mais non pas glorieuse.... Non pas au lit d'honneur, mais sur un échafaud
HONNEURLes affronts à l'honneur ne se réparent point
HONNEURL'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir
HONNEURParlons-en mieux, le roi fait honneur à votre âge
HONORABLEDe la main de ton père un coup irréparable Déshonorait du mien la vieillesse honorable
HONTEUX, EUSETon épée est à moi, mais tu serais trop vain Si ce honteux trophée avait chargé ma main
HONTEUX, EUSEToute excuse est honteuse aux esprits généreux

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