Définition de BOURREAU

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bou-rô

DÉFINITIONS

1
Celui qui inflige les peines corporelles qu'ordonnent les arrêts rendus en matière criminelle. Livré au bourreau. Livre brûlé par le bourreau.
Faisant passer Photin par les mains d'un bourreau
Va ! je suis ta partie et non pas ton bourreau
Je craignais beaucoup moins tes bourreaux que ses larmes
On les bat de verges par la main de bourreaux
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans III, Pent. 1
Fouetté par la main du bourreau
Valet de bourreau, homme qui aide le bourreau dans les exécutions.
Insolent comme un valet de bourreau, odieusement insolent.
2
Sémantique : Par extension, meurtrier.
Et toi-même des tiens devenu le bourreau
De deux princes ses fils elle fait ses bourreaux
Toi-même de ton sang devenir le bourreau
Il veut.... Qu'au lieu de votre époux je sois votre bourreau
Sémantique : Fig. Le remords sera son bourreau.
Le vice est lui-même son cruel bourreau
de D'ABLANCOURT dans Lucien, dans RICHELET
En quelque lieu que se trouve un parricide, il y rencontre un accusateur, un juge et un bourreau
de LEMAÎTRE dans Plaid. 28, dans RICHELET
Les envieux sont eux-mêmes leurs bourreaux
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. liv. VIII, ch. 12
Il est lui-même son impitoyable bourreau
de PATRU. dans Plaid. 5
3
Sémantique : Familièrement. Être le bourreau de quelqu'un, le tourmenter, lui rendre la vie dure.
Un amiral était sa bête [à Pontchartrain], et un amiral bâtard du roi, son bourreau
Être le bourreau de soi-même, faire plus qu'on ne peut, s'excéder, ne pas ménager sa santé.
4
Un homme cruel, inhumain. Voyez comme il maltraite son cheval ; c'est un vrai bourreau.
5
Un bourreau d'argent, un dissipateur, un homme qui n'hésite devant aucune dépense.
6
Sémantique : Terme de reproche, expression d'humeur, d'impatience.
Te tairas-tu, bourreau ! Donne-le donc, bourreau, lui dis-je
Oh ! le double bourreau, qui me va tout gâter
Mes bourreaux de symphonistes raclaient à percer le tympan d'un quinze-vingts
7
Bourreau des arbres, nom donné à plusieurs plantes à tige volubile qui nuisent aux arbres, entre autres le célastre grimpant.
8
Sémantique : Terme de salines. Sac garni de paille que met sur son épaule l'ouvrier qui porte un panier de sel.

SYNONYME

1
BOURREAU, EXÉCUTEUR DES HAUTES OEUVRES. Dans le langage légal d'aujourd'hui, on ne dit qu'exécuteur des hautes oeuvres. Bourreau est le terme général pour tous les temps et tous les pays.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Le licteur, c'est le bourrel, se tenoit desjà à le lier d'un laz
de Pierre BERCHEURE dans f° 14, verso.
2
XVe s.
Prenez un bourrel et lui faites trancher la teste
De la soif je nomme l'eau Le bourreau Qui la fait mourir martyre
de BASSELIN dans XXIX.

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. borea ; wallon, boie ; provenç. borel ; pays de Coire, bojer ; provenç. mod. boyou ; anc. espagn. borrero ; espagn. mod. boya, bourreau et boucher ; ital. boja. Ménage supposait que bourreau venait de boucher, par l'intermédiaire d'un diminutif bouchereau, contracté en bourreau ; mais la contraction de ch ne se suppose pas. Diez pense que, au moyen du double suffixe er-ell (qui se trouve en effet : mât-er-eau, de mât), bourreau peut venir de boie, qui est le nom du bourreau en wallon, en espagnol et en italien (boie-er-el, d'où bourrel) ; du latin boia ou boja, carcan ; d'où l'ancien français buie, chaîne. D'autre part, on a dit que bourreau venait de Borel, seigneur de Bellecombe, en 1261, à la charge de pendre les voleurs du canton.
Il est certain que plusieurs fiefs ont été possédés à charge de fournir au suzerain un pend-larron ; il est certain aussi que Borel est un nom propre ou plutôt un surnom très ancien (on le trouve dès la fin du XIe siècle : Ernegisus filius Borel
de ORDERIC VITAL dans édit. de la Société de l'Histoire de France, t. V, p. 188
Odo cognomento Borel
de BOUQ. dans XI, 204 A
2
Bourre ; bourreau a ici le sens de bourrelet.
3
Effacez le n° 8 de BOURREAU.

Synonymes de BOURREAU

Termes proches de BOURREAU

Phonétiquement proche de BOURREAU