L'oeuvre La mort de Pompée de Pierre CORNEILLE
Ecrit par Pierre CORNEILLE
Date : 1643
Citations de "La mort de Pompée"
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Qui n'est point au vaincu ne craint pas le vainqueur |
ABAISSER | Car enfin n'attends pas que j'abaisse ma haine |
ABATTRE | .... tu ne prétends pas qu'il [le destin] m'abatte le coeur Jusqu'à te rendre hommage et te nommer seigneur |
ABJECT, ECTE | De quoi peut satisfaire un coeur si généreux Le sang abject et vil de ces deux malheureux ? |
ABORDER | Enfin l'esquif aborde, on l'invite à descendre |
ABUSER | Et que de mon bonheur vous avez abusé Jusqu'à plus attenter que je n'aurais osé |
ACCORD | César est généreux, j'en veux être d'accord |
ACCORD | Le ciel n'a point encor, par de si doux accords, Uni tant de vertus aux grâces d'un beau corps |
ACCORT, ORTE | Il poursuivait Pompée et chérit sa mémoire ; Il veut tirer à soi, par un courroux accort, L'honneur de sa vengeance et le fruit de sa mort |
ACCUEIL | Et vos yeux la verront, par un superbe accueil, Immoler à vos pieds sa haine et son orgueil |
ACHEVER | .... dis-lui que je cours achever sa vengeance |
ACQUÉRIR | Vous ai-je acquis sur eux en ce dernier effort La puissance absolue et de vie et de mort ? |
ADMIRER | Tandis qu'Achillas même, épouvanté d'horreur, De ces quatre enragés admire la fureur |
ADORER | Puisqu'ils font des heureux, adorez leur ouvrage |
ADRESSE | Certes, ma soeur, le conte est fait avec adresse |
ADVERSAIRE | .... mes plus dangereux et plus grands adversaires, Si tôt qu'ils sont vaincus, ne sont plus que mes frères |
AFFRANCHIR | Allons donc l'affranchir de ces frivoles craintes |
ÂGE | Il était en âge de se marier |
AGIR | Il fit agir Pompée et son autorité |
AIDE | Pompée a besoin d'aide, il vient chercher la votre |
AIGREUR | Chacune a son sujet d'aigreur ou de tendresse |
AIGREUR | Mais comme il est, seigneur, de la fatalité, Que l'aigreur soit mêlée à la félicité.... |
AIGRIR | Je crains.... Que son courroux ému ne s'aigrisse à me voir |
AISE | L'aise de voir la terre à son pouvoir soumise |
ALLÉGEANCE | Porte à ses déplaisirs cette faible allégeance |
ALLÉGRESSE | Sa frayeur a paru sous sa fausse allégresse |
ALLER | Tout beau ! que votre haine en son sang assouvie N'aille point à sa gloire, il suffit de sa vie |
ALLER | Je ne veux pas aller contre le jugement du public |
ALLER | Contre sa fortune allez à force ouverte |
ALLUMER | Ils allument contre eux une implacable haine |
AMBITION | J'ai de l'ambition ; et, soit vice ou vertu.... |
ÂME | De mon trône en son âme elle prend la moitié |
AMORCE | Permettez cependant qu'à ces douces amorces Je prenne un nouveau coeur et de nouvelles forces |
AMUSER | Les faibles déplaisirs s'amusent à parler |
APAISER | Je m'apaiserais Rome avec votre supplice |
APPARENCE | C'est elle dont je tiens cette haute espérance Qui flatte mes désirs d'une illustre apparence |
APPLIQUER | N'attendez pas de moi de regrets ni de larmes, Un grand coeur à ses maux applique d'autres charmes |
ÂPRE | L'âpre déplaisir |
ARDEUR | L'amour à ses pareils ne donne point d'ardeur Qui ne cède aisément aux soins de leur grandeur |
ARMER | Si vous étiez crue, L'Égypte pour Pompée armerait à sa vue |
ARMER | S'armant à regret de générosité |
ARROGAMMENT | Il a vu ses faisceaux Marcher arrogamment et braver nos drapeaux |
ARROGANCE | Assez et trop longtemps l'arrogance de Rome A cru qu'être Romain c'était être plus qu'homme |
ARROGANT, ANTE | L'arrogante ! à l'ouïr, elle est déjà ma reine |
ART | Son faux art de clémence, ou plutôt sa folie, Qui pense gagner Rome en flattant Cornélie |
ASSAUT | Tous les assauts que sa rigueur me livre |
ASSORTI, IE | Noeuds mal assortis |
ASSURÉ, ÉE | Mais voici de retour le fidèle Achorée, Par qui j'en apprendrai la nouvelle assurée |
ATTACHER | Achillas et Septime S'attacheront peut-être à quelque autre maxime |
ATTEINTE | Allons donc l'affranchir de ses frivoles craintes, Lui montrer de mon coeur les sensibles atteintes |
ATTENDRE | Elle qui de vous seul attend son diadème |
ATTENTER | Jusqu'à plus attenter que je n'aurais osé |
AUCUN, UNE | Aucuns ordres ni soins n'ont pu le secourir |
AU-DESSOUS | Il tient la trahison trop au-dessous de lui |
AU-DESSUS | Dont le bonheur semblait au-dessus du revers |
AU-DEVANT | Je me jette au-devant du coup qui t'assassine |
AUGMENTER | Sa vertu dans leur crime augmente ainsi son lustre |
AUPARAVANT | Et si Rome est encor telle qu'auparavant |
AUPARAVANT | Et l'eût mise en état, malgré tout son appui, De s'en plaindre à Pompée auparavant qu'à lui |
AUTANT | Une flamme pieuse autant comme chétive |
AUTEL | Cependant à Pompée élevez des autels ; Rendez-lui les honneurs qu'on rend aux immortels |
AUTRE | Comme autre qu'un Romain n'a pu l'assujettir |
AUTRUI | N'ayez aucune peur, je ne veux rien d'autrui |
AVANCER | Ses vaisseaux en bon ordre ont éloigné la ville, Et, pour joindre César, n'ont avancé qu'un mille |
AVANCER | Il reçoit les adieux des siens et de sa femme, Leur défend de le suivre et s'avance au trépas |
AVANT | L'Égypte troublée, Avant qu'être en défense, en serait accablée |
AVANTAGE | Il emportait déjà sur lui quelque avantage |
AVEC | Vous cherchez, Ptolémée, avecque trop de ruses, De mauvaises couleurs et de froides excuses |
AVEUGLE | À son mauvais destin en aveugle obéit |
AVEUGLER | J'ai de l'ambition, mais je sais la régler ; Elle peut m'éblouir et non pas m'aveugler |
AVIS | Chacun a son avis |
AVIS | De cet hymen tes amis indignés Vengeront sur ton sang leurs avis dédaignés |
AVISER | C'est à moi de choisir, c'est à vous d'aviser à quel choix vos conseils me doivent disposer |
BAISER | Il baise avec respect ce vase qu'il me rend |
BALANCER | [Il] Examine en secret sa joie et ses douleurs, Les balance, choisit, laisse couler des pleurs |
BANC | Les sables et les bancs cachés dessous les eaux |
BANNI, IE | Rappelez la vertu par leurs conseils bannie |
BARQUE | Passez, seigneur, dit-il, passez dans cette barque |
BAS, BASSE | Aux mânes de Pompée il faut une autre offrande, La victime est trop basse et l'injure est trop grande |
BAS, BASSE | La tyrannie est bas, et le sort a changé |
BAS, BASSE | Ses trois vaisseaux en rade avaient mis voiles bas |
BAS, BASSE | ....Mettant leur haine bas |
BAS, BASSE | Je n'aspirerais au bonheur de vous plaire Qu'après avoir mis bas un si grand adversaire |
BEAU ou BEL, BELLE | Tout beau : que votre haine en son sang assouvie N'aille point à sa gloire, il suffit de sa vie |
BIEN | Bien qu'aucun Romain Du sang que vous pleurez n'ait vu rougir sa main |
BIEN | Si bien qu'enfin, outré de tant d'indignités Je m'allais emporter dans les extrémités |
BIEN | Vous montrez cependant un peu bien du mépris |
BIENTÔT | Mais cet illustre amant vous a bientôt quittée |
BLESSÉ, ÉE | [Qu'ils] puissent ne laisser dedans votre pensée Que l'image des traits dont mon âme est blessée |
BON, BONNE | ....Je suis bonne soeur si vous n'êtes bon frère |
BON, BONNE | Trouvez bon qu'avec vous mon coeur s'ose expliquer |
BON, BONNE | .... Vous êtes si bonne Que vous me conservez la vie et la couronne |
BORD | Achillas à son bord [au bord du vaisseau de Pompée] joint son esquif funeste |
BOUE | Ces âmes que le ciel ne forma que de boue |
BOUILLONNER | Tel Sophocle à cent ans charmait encore Athènes ; Tel bouillonnait encor son vieux sang dans ses veines, Disaient-ils à l'envi, lorsqu'Oedipe aux abois De ses juges pour lui gagna toutes les voix |
BOURREAU | Faisant passer Photin par les mains d'un bourreau |
BOURSE | La bourse de César fit plus que sa harangue |
BOUT | Par là de nos mutins le feu roi vint à bout |
BRAVADE | Les bravades enfin sont des discours frivoles |
BRILLANT, ANTE | Et que l'heureux brillant de mes jeunes rivaux N'ôte point leur vieux lustre à mes premiers travaux |
BRILLER | L'âme du jeune Crasse et celle de Pompée, Le sang des Scipions protecteur de nos dieux Parlent par votre bouche et brillent dans vos yeux |
BRISER | Rome n'a point de lois que tu n'oses briser |
BROUILLERIE | Sur quelque brouillerie en la ville excitée |
BÛCHER | Cet époux si cher A-t-il reçu de toi les honneurs du bûcher ? |
BUTTE | Auteur des maux de tous, il est à tous en butte |
CAUSE | Le ciel règle souvent les effets sur les causes |
CE | Et Pompée est vengé ce qu'il peut l'être ici |
CENDRE | Leurs trônes mis en cendres |
CENDRE | De son vain orgueil les cendres rallumées Poussent déjà dans l'air de nouvelles fumées |
CHANGE | Ne parlons point ici du Tage ni du Gange, Je connais ma portée et ne prends point le change |
CHANGEMENT | Le bruit éclatant Qu'aux changements de rois pousse un peuple inconstant |
CHARME | N'attendez point de moi de regrets ni de larmes ; Un grand coeur à ses maux applique d'autres charmes |
CHASSER | Vous pouvez, comme maître absolu de son sort, Le servir, le chasser, le livrer vif ou mort |
CHATOUILLER | L'aise de voir la terre à son pouvoir soumise Chatouillait malgré lui son âme avec surprise |
CHÉTIF, IVE | Une flamme pieuse autant comme chétive |
CHÉTIF, IVE | Dans quelque urne chétive en ramasser la cendre |
CHOIX | Ma haine avait le choix |
CHOSE | Le ciel sur nos souhaits ne règle pas les choses |
CHOSE | Venir, voir et vaincre est même chose en moi |
CHUTE | Vous eussiez pu tomber, mais tout couvert de gloire, Votre chute eût valu la plus haute victoire |
CIEL | Le ciel sur nos souhaits ne règle pas les choses |
CIEL | Et dédaigne de voir le ciel qui le trahit |
CLORE | Je sais qu'il fit trancher et clore ce conduit Par où ce grand secours devait être introduit |
COEUR | Et nous ouvrant son coeur nous ouvrit ses trésors |
COEUR | Un coeur né pour servir sait mal comme on commande |
COEUR | Un orgueil noble et juste et digne d'une reine, Qui soutient avec coeur et magnanimité L'honneur de sa naissance et de sa dignité |
COEUR | N'attendez point de moi de regrets ni de larmes : Un grand coeur à ses maux applique d'autres charmes |
COLÈRE | Pressé de toutes parts des colères célestes, Il en vient dessus vous faire fondre les restes |
COMBATTANT | Et croire que nous seuls armons ce combattant |
COMBLE | Pour comble à sa noire aventure |
COMME | Afin d'être témoin, comme après nos débats Je chéris sa mémoire et venge son trépas |
COMME | Un coeur né pour servir sait mal comme on commande |
COMME | Comme a-t-elle reçu les offres de ma flamme ? |
COMME | Et si c'est un bienfait qu'il faut rendre aujourd'hui, Comme il parla pour vous, vous parlerez pour lui |
COMMERCE | Le sang de mon époux A rompu désormais tout commerce entre nous |
COMMUN, UNE | Par un mouvement commun à la nature Quelque maligne joie en son coeur s'élevait |
COMMUNIQUER | Il détruit son pouvoir quand il le communique |
COMPASSION | Le grand César blâme votre action Avec moins de courroux que de compassion |
COMPLAISANT, ANTE | S'il m'eût vaincu, votre esprit complaisant Lui faisait de ma tête un semblable présent |
COMPLIMENT | Cléopatre s'enferme en son appartement, Et, sans s'en émouvoir, attend son compliment [de César] |
CONCEVOIR | Sans que tes pareils en conçussent d'effroi |
CONDUIRE | Qu'un juste respect conduisant ses regards.... |
CONDUIT | Je sais qu'il fit trancher et clore ce conduit Par où ce grand secours devait être introduit |
CONFONDRE | Dans vos intérêts n'en confondez point d'autres |
CONFORMER | Je sais mieux conformer les remèdes au mal |
CONFUSÉMENT | Cet horrible débris d'aigles, d'armes, de chars, Sur ces champs empestés confusément épars |
CONFUSION | Et, sans attendre d'ordre en cette occasion, Mon zèle ardent l'a prise à ma confusion |
CONJECTURE | Et je dirai, si j'ose en faire conjecture |
CONJURER | Je l'eusse conjuré de se donner la vie |
CONNAÎTRE | J'ai mal connu César.... |
CONSEILLER, ÈRE | Ah ! tu me rends la vie et le sceptre à la fois ; Un sage conseiller est le bonheur des rois |
CONSÉQUENCE | D'où l'on peut tirer une conséquence infaillible |
CONSIDÉRER | Mon bras, dont ses mépris forçaient la retenue, N'eût plus considéré César ni sa venue |
CONSIDÉRER | S'il est juste d'ailleurs que tout se considère, Que hasardait Pompée en suivant votre père ? |
CONSOLER | Quiconque se plaint cherche a se consoler |
CONSPIRER | C'est contre mon pouvoir que les traîtres conspirent |
CONSUMÉ, ÉE | Ces restes d'un héros par le feu consumé |
CONSUMER | La longueur du temps que les choses ont consumé |
CONTE | Certes, ma soeur, le conte est fait avec adresse |
CONTENIR | Cette urne que je tiens contient-elle sa cendre ? |
CONTESTER | Tandis que leur amour en cet adieu conteste, Achillas à son bord joint son esquif funeste |
CONTINUER | Vous lui continuez ce service fidèle |
CORPS | Le ciel n'a point encor, par de si doux accords, Uni tant de vertus aux grâces d'un beau corps |
COULEUR | Vous cherchez, Ptolémée, avecque trop de ruses, De mauvaises couleurs et de froides excuses |
COUP | Votre bras dans Pharsale a fait de plus grands coups |
COUP | Jamais un coup d'État ne fut mieux entrepris |
COUP | Certes Rome à ce coup pourrait bien se vanter, D'avoir eu juste lieu de me persécuter |
COUPÉ, ÉE | Et n'y voyant qu'un tronc dont la tête est coupée |
COURAGE | César qui lisait sa peur sur son visage, Le flattait par pitié, pour lui donner courage |
COURIR | Qu'avec plaisir, Philippe, on court à le venger [un ennemi], Lorsqu'on s'y voit forcé par son propre danger |
COURIR | Je n'ai plus qu'à courir les côtes de l'Afrique |
COURONNE | La justice n'est point une vertu d'État ; Le choix des actions ou mauvaises ou bonnes Ne fait qu'anéantir la force des couronnes |
COURONNÉ, ÉE | Dès le premier abord notre prince étonné Ne s'est plus souvenu de son front couronné |
COURONNEMENT | Elle ne doute point de son couronnement [de recevoir la couronne] |
COURRIER | Et depuis jusqu'ici chaque jour ses courriers M'apportent en tribut ses voeux et ses lauriers |
COURROUX | Où la vague en courroux semblait prendre plaisir à feindre de le rendre [le corps de Pompée] et puis le ressaisir |
COUTELAS | Derrière ce héros tirant son coutelas.... |
COÛTER | Sa perte aux Romains a coûté bien du sang |
CRAINDRE | Il nous fallait, pour vous, craindre votre clémence, Et que le sentiment d'un coeur trop généreux, Usant mal de vos droits, vous rendît malheureux |
CRI | Un grand peuple, seigneur, dont cette cour est pleine, Par des cris redoublés demande à voir la reine |
CRIME | Non qu'en un coup d'État je n'approuve le crime ; Mais, s'il n'est nécessaire, il n'est point légitime |
CROIRE | Il croit cette âme basse et se montre sans foi ; Mais, s'il croyait la sienne, il agirait en roi |
CROIRE | Tout est illustre en eux quand ils daignent se croire |
CROÎTRE | Ma mort était ma gloire, et le destin m'en prive Pour croître mes malheurs et me voir ta captive |
CUEILLIR | C'est le fruit que j'attends des lauriers qui m'attendent ; Heureux si mon destin, encore un peu plus doux, Me les faisait cueillir sans m'éloigner de vous |
CURÉE | [le Sénat] Dont plus de la moitié piteusement étale Une indigne curée aux vautours de Pharsale |
CURIEUX, EUSE | [Il] Examine d'un oeil et d'un soin curieux Où les vagues rendront ce dépôt précieux |
DAME | .... Qu'on l'honore ici, mais en dame romaine, C'est-à-dire un peu plus qu'on n'honore la reine |
DANGER | Et tandis que moi seul j'en courrai le danger |
DANS | Je serais dans le trône où le ciel m'a fait naître |
DE | Et même à ses Romains ne daigne repartir Que d'un regard farouche et d'un profond soupir |
DÉBAT | Afin d'être témoin comme, après nos débats, Je chéris sa mémoire et venge son trépas |
DÉBORDEMENT | Les fleuves teints de sang.... Par le débordement de tant de parricides |
DÉCLARER | Le destin se déclare, et nous venons d'entendre Ce qu'il a résolu du beau-père et du gendre |
DÉDAIGNER | D'un des pans de sa robe il couvre son visage, à son mauvais destin en aveugle obéit, Et dédaigne de voir le ciel qui le trahit, De peur que d'un coup d'oeil, contre une telle offense Il ne semble implorer son aide ou sa vengeance |
DEDANS | Il faut le recevoir ou hâter son supplice, Le suivre ou le pousser dedans le précipice |
DÉFAITE | Encore une défaite, et dans Alexandrie Je veux que cette ingrate en ma faveur vous prie |
DÉFENDRE | S'il n'en eût aimé l'offre, il eût su s'en défendre |
DÉFÉRER | Sire, voyez César, forcez-vous à lui plaire, Et, lui déférant tout, veuillez vous souvenir Que les événements règleront l'avenir |
DÉLIBÉRER | Et je puis dire enfin que jamais potentat N'eut à délibérer d'un si grand coup d'État |
DÉMÊLER | Cependant mon orgueil vous laisse à démêler Quel était l'intérêt qui me faisait parler |
DÉPENDANCE | Les événements y ont une dépendance l'un de l'autre |
DÉPLAISIR | Les faibles déplaisirs s'amusent à parler |
DÉPLORABLE | Ce déplorable chef du parti le meilleur |
DÉPLOYER | Pour les mettre en déroute eux et tous leurs complices, Je n'ai qu'à déployer l'appareil des supplices |
DEPUIS | Et depuis, jusqu'ici, chaque jour, ses courriers M'apportent en tribut ses voeux et ses lauriers |
DÉRÉGLEMENT | Et si le peuple y voit quelques déréglements [chez les princes], C'est quand l'avis d'autrui corrompt leurs sentiments |
DÉROBER | Et sa tête qu'à peine il a pu dérober |
DÉROUTE | Et contre son beau-père ayant besoin d'asiles, Sa déroute orgueilleuse en cherche aux mêmes lieux Où contre les titans en trouvèrent les dieux |
DÉROUTE | Pour les mettre en déroute eux et tous leurs complices, Je n'ai qu'à déployer l'appareil des supplices |
DERRIÈRE | Il se lève, et soudain pour signal, Achillas Derrière ce héros tirant son coutelas.... |
DÈS | Il me souvient pourtant que, s'il fut notre appui, Nous vous dûmes dès lors autant et plus qu'à lui |
DÉSAPPROUVER | Vous en pouvez jouir et le désapprouver |
DÉSARMER | .... Vous pouvez d'un mot désarmer sa colère |
DÉSASTRE | Les siens en ce désastre, à force de ramer, L'éloignent de la rive et regagnent la mer |
DESCENDRE | Mais quand tu le verrais descendre chez Pluton |
DÉSESPÉRER | Ne désespère point du vivant de Caton |
DÉSHONNEUR | .... Qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre, Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd |
DÉSIR | Compte mes bons désirs comme autant de services |
DESSOUS | Ou qu'enfin s'il tombait dessous votre puissance |
DETTE | [Il] .... cesse de devoir quand la dette est d'un rang à ne point l'acquitter qu'aux dépens de son sang |
DEVERS | Tout un grand peuple armé fuyait devers le port |
DEVOIR | Vous qui devez respect au moindre des Romains |
DEVOIR | Il peut aller, s'il veut, dessus son monument Recevoir ses devoirs et son remercîment |
DEVOIR | Dis-moi quel bon démon a mis en ton pouvoir De rendre à ce héros ce funèbre devoir ? |
DIFFÉRENCE | Toutefois je pense Que nos deux intérêts ont quelque différence |
DIFFÉRER | Comme nos intérêts, nos sentiments diffèrent |
DIGNE | Choisissez-lui, Lépide, un digne appartement |
DIGNITÉ | Le roi qui s'en souvint à son heure fatale, Me laisse comme à vous la dignité royale |
DIRE | Ce que je trouve à dire en la confidence que fait Cléopâtre |
DIRE | Et qu'on l'honore ici, mais en dame romaine, C'est-à-dire un peu plus qu'on n'honore la reine |
DIRE | Ah ! ce n'est pas ces soins que je veux qu'on me die |
DIVIN, INE | J'oserais bien juger que vos divins appas.... |
DIVORCE | Le divorce aujourd'hui si commun aux Romains |
DIVORCE | La ville calmée N'a plus à redouter le divorce intestin Du soldat insolent et du peuple mutin |
DOMPTER | Je voyais sa fureur à peine se dompter |
DONNER | Certes vos sentiments font assez reconnaître Qui vous donna la main et qui vous donna l'être |
DONNER | Ne vous donnez sur moi qu'un pouvoir légitime |
DONNER | Qui, tout vaincu qu'il est, bravant le nom de roi, Dans vos propres États vous donnerait la loi |
DOT | Elle [ta victoire] n'est qu'un effet du malheur qui me suit, Je l'ai porté pour dot chez Pompée et chez Crasse |
DOUX, DOUCE | ....Soit que l'issue en soit douce ou funeste |
DROIT | ....Quel droit aviez-vous sur cette illustre vie ? |
DROIT | Ces montagnes de morts.... Sont les titres affreux dont le droit de l'épée, Justifiant César, a condamné Pompée |
DURANT | Jugez durant ce temps ce que vous pourrez faire |
DURER | Tant qu'il verra durer ces restes du parti |
ÉCHAPPÉ, ÉE | Aucun gémissement à ton coeur échappé |
ÉCLAT | Je l'aime, mais l'éclat d'une si belle flamme, Quelque brillant qu'il soit, n'éblouit pas mon âme |
ÉCLATER | Et pour peu qu'on le pousse, il est près d'éclater |
ÉCLATER | Votre faveur pour nous éclata la première |
ÉCLATER | Quoi ! pour voir sur sa tête éclater ma couronne |
ÉCLATER | Mais il est mort, madame, avec toutes les marques, Dont éclatent les morts des plus dignes monarques |
ÉCRASÉ, ÉE | Auteur des maux de tous, il est à tous en butte, Et fuit le monde entier écrasé sous sa chute |
EFFECTIF, IVE | C'est ce glorieux titre, à présent effectif, Que je viens ennoblir par celui de captif |
EFFET | Les effets de César valent bien ses paroles [de Pompée] |
EFFET | La tête de Pompée a produit des effets Dont ils n'ont pas sujet d'être fort satisfaits |
ÉGAL, ALE | Que m'offrirait de pis la fortune ennemie, à moi qui tiens le trône égal à l'infamie |
ÉGAL, ALE | Heureux d'avoir vaincu pour vivre son égal |
ÉGAL, ALE | À l'égal de mes jours je la [ma haine] ferai durer |
ÉGORGER | Ces dieux qui dans Pharsale ont mal servi Pompée, Qui, la foudre à la main, l'ont pu voir égorger |
ÉLOIGNER | Ses vaisseaux en bon ordre ont éloigné la ville |
ÉMOUVOIR | Il émut le sénat pour des rois outragés |
ÉMOUVOIR | Cléopatre s'enferme en son appartement, Et, sans s'en émouvoir, attend son compliment |
EMPESTÉ, ÉE | Cet horrible débris d'aigles, d'armes, de chars, Sur ces champs empestés confusément épars |
EMPIRE | S'il traite avec douceur, il traite avec empire |
EMPLOYER | Après avoir pour nous employé ce grand homme |
EMPOISONNER | Photin et ses pareils Vous ont empoisonné de leurs lâches conseils |
EMPORTÉ, ÉE | Et son coeur emporté par l'erreur qui l'abuse Cherche partout la mort que chacun lui refuse |
EMPORTER | J'ai suivi tes conseils ; mais plus je l'ai flattée, Et plus dans l'insolence elle s'est emportée ; Si bien qu'enfin outré de tant d'indignités, Je m'allais emporter dans les extrémités |
EMPREINT, EINTE | La même majesté sur son visage empreinte |
EN | Pour faire dire encore aux peuples pleins d'effroi Que venir, voir et vaincre est même chose en moi |
ENFERMER | Quand ce peuple insolent qu'enferme Alexandrie Fit quitter au feu roi son trône et sa patrie |
ENFERMER | Cléopatre s'enferme en son appartement |
ENFLÉ, ÉE | Enflé de sa victoire et des ressentiments Qu'une perte pareille imprime aux vrais amants |
ENFLER | Cette haute vertu dont le ciel et le sang Enflent toujours les coeurs de ceux de notre rang |
ENFREINDRE | Quand on craint d'être injuste, on a toujours à craindre, Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre |
ENGLOUTIR | .... La mer l'engloutit avec tout son fardeau |
ENIVRÉ, ÉE | Enivré des douceurs de l'amour et du vin |
ENNEMI, IE | Ô soupirs ! ô respect ! ô qu'il est doux de plaindre Le sort d'un ennemi quand il n'est plus à craindre ! |
ENNOBLIR | C'est ce glorieux titre.... Que je viens ennoblir par celui de captif |
ENNOBLIR | Et le trône et le roi se seraient ennoblis à soutenir la main qui les a rétablis |
ENRAGÉ, ÉE | Tandis qu'Achillas même, épouvanté d'horreur, De ces quatre enragés admire la fureur |
ENSANGLANTER | Vous me rendez le sceptre.... je vous conjure.... De n'ensanglanter pas ce que vous me rendez ; Faites grâce, seigneur, ou souffrez que j'en fasse [aux assassins de Pompée] |
ENTRE | Les gens de Cornélie, entre qui les Romains Ont déjà reconnu des frères, des germains |
ENTRER | Et l'on juge aisément au coeur que vous portez Où vous êtes entrée, et de qui vous sortez |
ENTRETIEN | Ô vous à ma douleur objet terrible et tendre, Éternel entretien de haine et de pitié |
ENVENIMÉ, ÉE | .... Si j'eusse avec moi porté dans ta maison, D'un astre envenimé l'invincible poison |
ENVI (À L') | La flotte qu'à l'envi favorisait Neptune |
ENVIE | Vous n'avez pu former une si noble envie |
ENVIRONNER | Mais qui pourra de nous approcher sa personne, Si durant le festin sa garde l'environne ? |
ÉPANDRE | Une majesté douce épand sur son visage De quoi s'assujettir le plus noble courage |
ÉPARGNER | Vous qui livrez la terre aux discordes civiles, Si vous vengez sa mort, dieux ! épargnez nos villes |
ÉPARS, ARSE | Cet horrible débris d'aigles, d'armes, de chars, Sur ces champs empestés confusément épars |
ÉPAULE | Et dans son désespoir à la fin se mêlant, Pourra prêter l'épaule au monde chancelant |
ÉPREUVE | Mon coeur n'est point à l'épreuve des traits Ni de tant de vertus, ni de tant de bienfaits |
ÉPUISÉ, ÉE | Leurs États et d'argent et d'hommes épuisés |
ÉQUITÉ | La timide équité détruit l'art de régner |
ESPRIT | Ainsi que la naissance, ils ont les esprits bas |
ESQUIF | Mais voyant que ce prince.... N'envoyait qu'un esquif rempli de satellites |
ESTIME | Il faut le délivrer du péril et du crime, Assurer sa puissance et sauver son estime |
ESTIME | Et pense auprès de vous se mettre en haute estime |
ESTIME | J'ai mal connu César ; mais puisqu'en son estime Un si rare service est un énorme crime.... |
ÉTALER | ....Le sénat Dont plus de la moitié piteusement étale Une indigne curée aux vautours de Pharsale |
ÉTAT | Nous pouvons beaucoup, sire, en l'état où nous sommes |
ÉTAT | Et l'eût mise en état, malgré tout son appui, De s'en plaindre à Pompée auparavant qu'à lui |
ÉTAT | Et les raisons d'État.... |
ÉTAT | La justice n'est pas une vertu d'État |
ÉTENDRE | L'État dont mon coeur est content Sur quelques bords du Nil à grand'peine s'étend |
ÉTINCELER | Ses farouches regards étincelaient de rage |
ÉTONNÉ, ÉE | Le destin se déclare, et nous venons d'entendre Ce qu'il a résolu du beau-père et du gendre ; Quand les dieux étonnés semblaient se partager, Pharsale a décidé ce qu'ils n'osaient juger |
ÉTONNEMENT | Dans ces étonnements dont mon âme est frappée De rencontrer en vous le vengeur de Pompée |
ÉTOUFFER | Fasse le juste ciel propice à mes désirs Que ces longs cris de joie étouffent vos soupirs ! |
ÉTOURDI, IE | Et s'il donnait loisir à des coeurs si hardis De relever du coup dont ils sont étourdis |
ÊTRE | Et Pompée est vengé ce qu'il peut l'être ici |
ÉTUDE | .... L'indignation qu'on prend avec étude Augmente avec le temps et porte un coup plus rude |
ÉTUDIER | Il se juge en autrui, se tâte, s'étudie |
ÉVANOUIR (S') | C'est le dernier éclat d'un feu prêt à s'éteindre, Sur le point d'expirer il tâche d'éblouir, Et ne frappe les yeux que pour s'évanouir |
ÉVÉNEMENT | Six mille hommes Que.... Je faisais tenir prêts à tous événements |
ÉVITABLE | Oui, par là seulement ma perte est évitable |
EXAMINER | Il se juge en autrui, se tâte, s'étudie, Examine en secret sa joie et ses douleurs |
EXCITER | Jusque-là, réprimez les transports violents Qu'excitent d'une soeur les mépris insolents |
EXCUSE | Votre amour fait ma faute, il fera mon excuse |
EXEMPLE | Ce déplorable chef du parti le meilleur.... Devient un grand exemple, et laisse à la mémoire Des changements du sort une éclatante histoire |
EXEMPT, EMPTE | Je lui garde une flamme exempte d'infamie |
EXHALER | Ces montagnes de morts.... Dont les troncs pourris exhalent dans les vents De quoi faire la guerre au reste des vivants |
EXHALER | À ce nouvel affront un reste de chaleur En sanglots mal formés exhale sa douleur |
EXHORTER | En secret dans mon coeur je l'exhorte à la fuite |
EXPOSER | N'exposons, lui dit-il, que cette seule tête à la réception que l'Égypte m'apprête |
EXPRÈS, ESSE | César viendra bientôt, et j'en ai lettre expresse |
FÂCHER | Par adresse il se fâche, après s'être assuré |
FAÇON | Votre façon d'agir le fait assez connaître |
FAIBLESSE | C'est faiblesse d'attendre Le mal qu'on voit venir, sans vouloir s'en défendre |
FAIRE | Votre amour fait ma faute, il fera mon excuse |
FAIRE | Allons donc les voir faire et montons à la tour |
FAIRE | Fasse le juste ciel.... Que ces longs cris de joie étouffent vos soupirs |
FAÎTE | Vous qui pouvez la mettre au faîte des grandeurs |
FAIX | Soutiendrez-vous un faix sous qui Rome succombe ? |
FASTE | J'ai remarqué l'horreur que ce peuple a montrée Lorsque avec tant de faste il a vu ses faisceaux [de César] Marcher arrogamment et braver nos drapeaux |
FATAL, ALE | Le roi qui s'en souvint à son heure fatale |
FATALITÉ | Mais comme il est, seigneur, de la fatalité Que l'aigreur soit mêlée à la félicité |
FEINTE | Agissez avec feinte, Sire, et ne lui montrez que respect et que crainte |
FER | [Le monde] à qui par sa défaite il [Pompée] met les fers aux mains |
FEU, FEUE | Suivant le testament du feu roi notre père |
FIDÉLITÉ | Quand on veut soutenir ceux que le sort accable, à force d'être juste on est souvent coupable, Et la fidélité qu'on garde imprudemment Après un peu d'éclat traîne un long châtiment |
FINANCE | Mais de ce grand sénat les saintes ordonnances Eussent peu fait pour nous, seigneur, sans vos finances |
FLOTTANT, ANTE | Il devait mieux remplir nos voeux et notre attente, Faire voir sur ses nefs la victoire flottante |
FOIS | Vous m'avez par deux fois rendu le diadème |
FONDRE | Pressé de toutes parts des colères célestes, Il en vient dessus vous faire fondre les restes |
FORCE | Faites un peu de force à votre impatience |
FORCE | Je sais quelle est ta flamme et quelles sont ses forces |
FORCER | Forcez en ma faveur une trop juste haine |
FORCER | Seigneur, voyez César, forcez-vous à lui plaire |
FOUDRE | César à cet aspect comme frappé du foudre.... |
FOULER | Alors foulant aux pieds la discorde et l'envie |
FOURBE | Ce héros voit la fourbe et s'en moque dans l'âme |
FRATERNEL, ELLE | Rompre les sacrés noeuds d'une amour fraternelle |
FROID, OIDE | La bourse de César fit plus que sa harangue ; Sans ses mille talents, Pompée et ses discours Pour rentrer en Égypte étaient un froid secours |
FROID, OIDE | Vous cherchez, Ptolémée, avecque trop de ruses De mauvaises couleurs, et de froides excuses |
FRONT | Il s'avance au trépas Avec le même front qu'il donnait les États |
FUIR | Il fuit, lui qui, toujours triomphant et vainqueur, Vit ses prospérités égaler son grand coeur, Il fuit.... |
FUNÈBRE | Dis-moi quel bon démon a mis en ton pouvoir De rendre à ce héros ce funèbre devoir |
FUYARD, ARDE | Il voit quelques fuyards sauter dans une barque |
GAGNER | Après avoir pour nous employé ce grand homme, Qui nous gagna soudain toutes les voix de Rome |
GAGNER | Pourvu que votre amour gagne sur vos douleurs |
GALÈRE | En voyant dans nos ports préparer nos galères |
GARDE | César, prends garde à toi |
GARDE | Ils n'avaient garde de loger dans le même palais |
GARDER | Je ne garde pour vous ni haine ni colère |
GARDER | Ma soeur, je dois garder l'honneur du diadème |
GAUCHIR | J'en ai déjà parlé, mais il a su gauchir |
GÉMISSEMENT | Aucun gémissement à son coeur échappé Ne le montre en mourant digne d'être frappé |
GÉNÉRAL, ALE | Un effroi général |
GENS | Quelles méchantes gens ! Achillas et Photin sont gens à dédaigner |
GENS | Adieu ; ne craignez rien, Achillas et Photin Ne sont pas gens à vaincre un si puissant destin |
GENS | ....Qu'Antoine a mis à terre Ce qui dans ses vaisseaux restait de gens de guerre |
GENS | Peignez-lui bien nos gens pâles et désolés |
GERMAIN, AINE | Les gens de Cornélie, entre qui vos Romains Ont déjà reconnu des frères, des germains |
GLISSER | Ou si quelque lumière en leur âme se glisse |
GLOIRE | J'ai vu dans son malheur la gloire de sa mort |
GRÂCE | Pour gagner les bonnes grâces du victorieux |
GRÂCE | Reine, voyez pour qui vous me demandiez grâce |
GRÉ | Et le tronc [le corps de Pompée] sous les flots coule dorénavant Au gré de la fortune et de l'onde et du vent |
GRÉ | Celle du troisième acte [la narration], qui est, à mon gré, la plus magnifique |
HAINE | Je n'ai reçu de vous que mépris et que haine |
HALEINE | Enfin, perdant haleine après ces grands efforts |
HALEINE | Au sortir de Pharsale un si grand capitaine Saurait mal son métier s'il laissait prendre haleine |
HASARD | Je n'abandonne plus ma vie et ma puissance Au hasard de sa haine, ou de ton inconstance |
HASARD | Ce prince d'un sénat maître de l'univers.... Et qui voyait encore en ces derniers hasards L'un et l'autre consul suivre ses étendards |
HASARDER | Je veux bien toutefois encore m'y hasarder [à faire une demande] |
HASARDEUX, EUSE | Mais, suivant d'Achillas le conseil hasardeux, Vous n'en gagnez aucun et les perdez tous deux |
HÂTE | Je lui dresse un bûcher à la hâte et sans art |
HAUTEMENT | Pour les mettre en déroute, eux et tous leurs complices, Je n'ai qu'à déployer l'appareil des supplices, Et pour soldats choisis envoyer des bourreaux Qui portent hautement mes haches pour drapeaux |
HEUR | Ne vous offensez pas si cet heur de vos armes, Qui me rend tant de biens, me coûte un peu de larmes |
HOMMAGE | Grâces à ma victoire, on me rend des hommages |
HOMMAGE | Je viens pour rendre hommage aux cendres d'un héros |
HOMME | Admirons cependant le destin des grands hommes ; Plaignons-les et par eux jugeons ce que nous sommes |
HONNEUR | Au vainqueur, non à moi, vous faites tout l'honneur |
HONNEUR | Ces montagnes de morts privés d'honneurs suprêmes |
HONTE | La gloire d'une mort qui nous couvre de honte |
HONTE | Pour réserver sa tête aux hontes du supplice |
HORREUR | L'injuste horreur qu'elle [Rome] eut toujours des rois |
HOSPITALITÉ | ....La reconnaissance et l'hospitalité Sur les âmes des rois n'ont qu'un droit limité |
ILLÉGITIME | Mais pour servir César rien n'est illégitime |
IMAGINER | Et peut-être aujourd'hui vos yeux seront témoins De ce que votre esprit s'imagine le moins |
IMMOBILE | Il [Pompée] rappelle Ce qu'eut de beau sa vie et ce qu'on dira d'elle |
IMMORTALISER | Allez donc, Achillas, allez avec Septime Nous immortaliser par cet illustre crime |
IMPATIENCE | Faites un peu de force à votre impatience |
IMPORTANCE | L'importance d'ailleurs de ce dernier service [le meurtre de Pompée] Ne permet pas d'en craindre [de César] une entière injustice |
IMPRIMER | Enflé de la victoire et des ressentiments Qu'une pareille perte imprime aux vrais amants |
IMPUTER | Vous m'en désavouez, vous l'imputez à crime |
INCERTITUDE | Et mon coeur étonné.... Inconstant et confus dans son incertitude |
INCONTINENT | Incontinent après que César fut parti d'Alexandrie |
INDICE | Mes esclaves en sont, apprends de leurs indices L'auteur de l'attentat, et l'ordre, et les complices |
INDIGNATION | L'indignation qu'on prend avec étude, Augmente avec le temps et porte un coup plus rude |
INDIGNITÉ | Et je le traiterais avec indignité, Si j'aspirais à lui par une lâcheté |
INÉPUISABLE | La source de ma haine est trop inépuisable |
INJUSTE | Quand on craint d'être injuste, on a toujours à craindre |
INTÉRESSÉ, ÉE | Mais ma gloire en leur perte est trop intéressée |
INTESTIN, INE | Reine, tout est paisible, et la ville calmée.... N'a plus à redouter le divorce intestin Du soldat insolent et du peuple mutin |
INTRODUIRE | Je sais qu'il fit trancher et clore ce conduit Par où ce grand secours devait être introduit |
INVINCIBLE | Qui pourra mieux que moi vous montrer la douleur Que lui donne du roi l'invincible malheur ? |
IRRITER | Mais ce n'est pas assez, amis, de s'irriter, Il faut voir quels moyens on a d'exécuter |
ISSUE | Cette ville a sous terre une secrète issue |
ISSUE | De l'abord de Pompée elle espère autre issue |
JETER | Je me jette au-devant du coup qui t'assassine |
JEUNE | Vous daignâtes m'aimer dès mes plus jeunes ans |
JOIE | Fasse le juste ciel, propice à mes désirs, Que ces longs cris de joie étouffent vos soupirs ! |
JUGEMENT | Tant l'excès du forfait, troublant leurs jugements, Présente à leur terreur l'excès des châtiments ! |
JUGER | Il se juge en autrui, se tâte, s'étudie |
JURER | Moi, je jure des dieux la puissance suprême, Et, pour dire encor plus, je jure par vous-même |
JURER | Et jure à tous les deux des respects immortels |
JUSQUE et JUSQUES | César, car le destin, que dans les fers je brave, Me fait ta prisonnière et non pas ton esclave, Et tu ne prétends pas qu'il m'abatte le coeur Jusqu'à te rendre hommage et te nommer seigneur |
JUSTICE | La justice n'est pas une vertu d'État |
JUSTICE | Quoique vous ne rendiez que justice à vous-même.... |
JUSTIFIER | Ces montagnes de morts.... Sont les titres affreux dont le droit de l'épée, Justifiant César, a condamné Pompée |
LÂCHER | Ensuite il fait ôter ce présent de ses yeux.... Lâche deux ou trois mots contre cette insolence |
LAISSER | Il soupçonne aussitôt son manquement de foi, Et se laisse surprendre à quelque peu d'effroi |
LANGAGE | Septime se présente, et, lui tendant la main, Le salue empereur en langage romain |
LANGUE | Il le servit enfin, mais ce fut de la langue |
LAS, LASSE | Ce déplorable chef du parti le meilleur, Que la fortune lasse abandonne au malheur |
LE, LA, LES | Vous êtes satisfaite et je ne la suis pas |
LIBERTÉ | Prenez donc en ces lieux liberté tout entière |
LIBERTÉ | Et souffre que ma haine agisse en liberté |
LIER | Juge ainsi de la haine où mon devoir me lie |
LIEU | Son bras ne dompte point de peuples ni de lieux Dont il ne rende hommage au pouvoir de mes yeux |
LIEU | Certes Rome à ce coup pourrait bien se vanter D'avoir eu juste lieu de me persécuter |
LIMITÉ, ÉE | Mais la reconnaissance et l'hospitalité Sur les âmes des rois n'ont qu'un droit limité |
LIVRER | Vous qui livrez la terre aux discordes civiles |
LOI | Le recevoir chez vous, c'est recevoir un maître, Qui, tout vaincu qu'il est, bravant le nom de roi, Dans vos propres États vous donnerait la loi |
LOISIR | Au sortir de Pharsale, un si grand capitaine Saurait mal son métier s'il laissait prendre haleine, Et s'il donnait loisir à des coeurs si hardis De relever du coup dont ils sont étourdis |
LOUANGE | Ô que sa piété mérite de louanges ! |
MAIN | Secondons le destin qui les [les Romains] veut mettre aux fers, Et prêtons-lui la main pour venger l'univers |
MAIN | Et vous donnez les mains à tout ce qu'il résout |
MAIN | Puis, n'espérant plus rien, lève ses mains aux cieux |
MAÎTRESSE | Et forçant sa vertu d'être encor la maîtresse |
MAJESTÉ | Un prince épouvanté De voir tant de colère et tant de majesté |
MAL, ALE | Aussi bien que Pompée, il vous voudra du mal |
MALGRÉ | Nous vous devions, seigneur, servir malgré vous-même |
MALHEUR | J'ai cru sa mort pour vous un malheur nécessaire |
MANQUEMENT | Il soupçonne aussitôt son manquement de foi |
MAUVAIS, AISE | [Il] à son mauvais destin en aveugle obéit |
MAUVAIS, AISE | Et que votre bonté, sensible à ma prière, Pour un fidèle amant oublie un mauvais frère |
MÉCHANT, ANTE | Allez, seigneur, allez Venger sur ces méchants tant de droits violés |
MÊLER | Il croit que ce climat [l'Égypte], en dépit de la guerre, Ayant sauvé le ciel, sauvera bien la terre, Et, dans son désespoir à la fin se mêlant, Pourra prêter l'épaule au monde chancelant |
MENSONGE | Mes yeux, puis-je vous croire et n'est-ce point un songe Qui sur mes tristes voeux a formé ce mensonge ? |
MÉPRIS | Elle craint toutefois L'ordinaire mépris que Rome fait des rois |
MÉPRISABLE | Ils me font méprisable alors qu'ils me font reine |
MÉRITE | Qu'il ne vante donc plus ses mérites frivoles |
MERVEILLEUX, EUSE | Seigneur, cette surprise est pour moi merveilleuse |
MÉTIER | Au sortir de Pharsale un si grand capitaine Saurait mal son métier s'il laissait prendre haleine |
METTRE | Il se saisit du port, il se saisit des portes, Met des gardes partout, et des ordres secrets |
METTRE | L'espoir de son salut en lui seul était mis |
MODE | Est-il vrai, grand monarque ? et puis-je me vanter Que tu prennes plaisir à me ressusciter ? Qu'au bout de quarante ans Cinna, Pompée, Horace Reviennent à la mode et retrouvent leur place ? |
MODÉRÉ, ÉE | .... N'espérez pas de le voir modéré [César] |
MODERNE | Je n'irai pas si loin ; et, si mes quinze lustres Font encor quelque peine aux modernes illustres, Je n'aurai pas longtemps à les importuner |
MODESTE | Par un refus modeste et fait pour inviter, Elle s'en dit indigne et croit le mériter |
MOINDRE | Vous qui devez respect au moindre des Romains |
MOITIÉ | Il fuit et le reproche et les yeux du sénat, Dont plus de la moitié piteusement étale Une indigne curée aux vautours de Pharsale |
MOITIÉ | Ô d'un illustre époux noble et digne moitié |
MOITIÉ | Ô vous, à ma douleur objet terrible et tendre, Reste du grand Pompée, écoutez sa moitié |
MONARQUE | Quoi que doive un monarque, et dût-il sa couronne, Il doit à ses sujets encor plus qu'à personne |
MONTAGNE | Cet horrible débris d'aigles, d'armes et de chars, Sur ses champs empestés confusément épars, Ces montagnes de morts, privés d'honneurs suprêmes, Que la nature force à se venger eux-mêmes |
MONTER | Allons donc les voir faire, et montons à la tour |
MONTER | Seigneur, montez au trône et commandez ici |
MOQUER (SE) | Ce héros voit la fourbe et s'en moque dans l'âme |
MORTEL, ELLE | Être l'ennemi mortel de quelqu'un, Comme il vous traitait en mortel adversaire |
MOURANT, ANTE | Et son courroux mourant [de Pompée assassiné] fait un dernier effort Pour reprocher aux dieux sa défaite et sa mort |
MOUVEMENT | .... Par un mouvement commun à la nature Quelque maligne joie en son coeur s'élevait |
MURMURE | J'en ressens dans mon âme un murmure secret |
MUTIN, INE | Et la ville calmée... N'a plus à redouter le divorce intestin Du soldat insolent et du peuple mutin |
NAUFRAGE | Vous qui l'estimez tant, allez lui rendre hommage ; Mais songez qu'au port même il peut faire naufrage |
NE | Confessez-le, ma soeur, vous sauriez vous en taire, N'était le testament du feu roi notre père |
NÉCESSAIRE | J'ai cru sa mort pour vous un malheur nécessaire |
NEF | Il devait mieux remplir nos voeux et notre attente, Faire voir sur ses nefs la victoire flottante |
NOBLEMENT | D'une manière noble, élevée, généreuse.... Qu'une digne main par moi-même animée, Dans ton champ de bataille, aux yeux de ton armée, T'immole noblement |
NOIR, OIRE | Après le châtiment d'une action si noire |
NÔTRE | Si.... Je n'aimais mieux juger sa vertu par la nôtre |
OBLIGER | Le chasser [Pompée] c'est vous faire un puissant ennemi, Sans obliger par là le vainqueur qu'à demi |
OBSTACLE | Je sais que vous pouvez forcer d'autres obstacles |
OBSTINER | Puis, tout triste et pensif, il s'obstine au silence |
OCCASION | L'occasion vous rit, et vous en userez |