Définition de NOBLEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : no-ble-man

DÉFINITIONS

1
À la manière des nobles.
Le parlement jugea que les enfants de Jean le Maître devaient partager noblement
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 58
Vivre noblement, vivre en noble sans avoir d'autre profession que celle des armes.
Un tel vit noblement, il mange son bien avec honneur
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Mauvais riche.
Sémantique : Terme de jurisprudence féodale. Tenir noblement une terre, la tenir en fief.
2
Sémantique : Fig.
D'une manière noble, élevée, généreuse.... Qu'une digne main par moi-même animée, Dans ton champ de bataille, aux yeux de ton armée, T'immole noblement
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. IV, 4
La constance par laquelle, n'ayant pu vaincre sa destinée, elle en a si noblement soutenu l'effort
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
Voyez si jamais un particulier traita si noblement ses intérêts
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Louis de Bourbon.
Elle n'a été grande que pour servir Dieu noblement, riche que pour assister libéralement les pauvres de Jésus-Christ
de Esprit FLÉCHIER dans Mme d'Aiguillon.
Dans un noble projet on tombe noblement
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Longin, Sublime, ch. 11
....Nous l'avons rencontré De morts et de mourants noblement entouré
de Jean RACINE dans Bajaz. V, 11
Un caractère vif, ferme, noblement audacieux, et qui rendait l'éloquence plus impérieuse, un extérieur agréable et animé qui s'accordait au discours et le soutenait, ce furent les talents qu'il apporta à la prédication
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Saurin.
Il y a une fameuse lettre de Pétrarque qui reproche à l'empereur sa faiblesse ; Pétrarque était digne d'apprendre à Charles IV à penser noblement
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ann. Emp. Charles IV, 1355
Arts trop pernicieux dont l'éclat les captive, à nos vrais chevaliers noblement inconnus
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Tancr. I, 1
Il est trop difficile de penser noblement, quand on ne pense que pour vivre
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. IX
3
Sémantique : Fig. Qui a, dans le style et dans les beaux-arts, un caractère élevé.
Il faut dire noblement les plus petites [choses] ; elles ne se soutiennent que par l'expression, le ton et la manière
de Jean de LA BRUYÈRE dans V
Ces lions du capitole sont noblement paisibles
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Cor. IV, 4

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Couronnés fu si noblement et si richement come l'en couronnoit, à celui tans, les empereors grieus
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans LXXXVIII
Un très riche chastel qui siet très noblement [entre deux rivières]
dans Berte, IX
Mout a li rois Pepins noblement receü Le bon roi de Hongrie
dans ib. CXXIII
Faites vous bien à blasmer, quant vous estes plus noblement vestu que le roy
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 195
2
XIVe s.
Justin en raconte l'istoire moult noblement
de Nicolas ORESME dans Eth. v, 9
3
XVIe s.
On dit que sa mere estoit née noblement, et qu'elle a toujours vescu honorablement
de Jacques AMYOT dans Cicér. 1
Si le pere est noble, vivant noblement, et la mere roturiere, les enfants procreez d'eux seront nobles, et suivront la condition du pere
dans Coust. gén. t. II, p. 1035

ÉTYMOLOGIE

1
Noble, et le suffixe ment ; provenç. noblament ; catal. noblement ; espag. noblemente ; portug. nobremente ; ital. nobilmente.

Synonymes de NOBLEMENT

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