Définition de MODESTE
Prononciation : mo-dè-st'
DÉFINITIONS
1
Qui a de la modération, qui ne donne pas dans l'excès.Avec ses amis aussi modestes que lui
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans le Tellier.
Pour rendre votre peuple modeste dans sa dépense
En parlant des choses, qui ne dépasse par le taux voulu. Ceci est une évaluation modeste.
Ma vengeance est bien modeste
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Ivrogne.
2
En parlant des choses, médiocre, simple, sans éclat.Renfermé, à l'exemple de ses pères, dans les modestes emplois de la robe
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans le Tellier.
Son habillement était beaucoup plus que modeste
C'est ici où on voyait autrefois la demeure modeste de Numa
dans Hist. des Vestales, dans DESFONTAINES
Respectez, croyez-moi, les modestes foyers D'agrestes habitants, mais de vaillants guerriers
Couleur modeste, couleur qui n'est pas éclatante. Le gris est une couleur modeste.
3
Qui a de la modestie, en parlant des personnes.Jamais on ne m'a vu triompher de ces bruits, J'y suis assez modeste
Comme l'univers n'a rien de plus grand que les grands hommes modestes
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Cornet.
Seule dans son palais la modeste Junie...
de Jean RACINE dans Brit. II, 2
Un homme modeste ne parle point de soi
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
Je me connais trop bien pour n'être pas modeste
Nature : Substantivement. Faire le modeste.
Il se dit des choses, dans le même sens.
Par un refus modeste et fait pour inviter, Elle s'en dit indigne et croit le mériter
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. III, 3
Votre humeur modeste aime l'abaissement
de Pierre CORNEILLE dans Théod. I, 2
Qu'il ait de ses aïeux un souvenir modeste
de Jean RACINE dans Andr. IV, 1
Qu'.... à ce courroux funeste On verrait succéder un silence modeste
de Jean RACINE dans Brit. IV, 4
Il [Trajan] cherchait le mérite modeste, pour l'employer et le récompenser, parce qu'il était modeste lui-même
Le ton modeste doit être le mien, et celui de tout homme qui se livre au public
4
Qui a de la pudeur, de la décence, en parlant des personnes. Il faut qu'une femme soit modeste.En parlant des choses, qui est conforme à la pudeur, à la bienséance. Il faut que le langage soit toujours modeste.
À quoi bon, disaient-ils, cette mine modeste Et ce sage dehors que dément tout le reste ?
5
Nature : S. m. Ancien terme de toilette. Un modeste, sorte de mouchoir dont les dames se couvraient le cou, et qui s'est appelé aussi modestie.ÉTYMOLOGIE
1
lat. modestus. Comme moderari est pour modesari, modestus en est le participe à côté de moderatus, comme sectus à côté de secatus (voy. MODÉRER).