Définition de CONTESTER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-tè-sté

DÉFINITIONS

1
Ne pas reconnaître le droit ou la prétention de quelqu'un à une chose. Il me conteste ma qualité. On lui conteste cette succession.
Elle est si étonnée de trouver quelqu'un qui ose lui contester quelque chose, que cela la réjouit
Procès pour le legs au présidial de Poitiers.... Le coeur de la dame fut contesté avec plus de chaleur encore
de Jean de LA FONTAINE dans Lett. VI
Ne lui conteste point [à Fulvie] un coup digne de toi
Sémantique : Terme de jurisprudence. Contester une créance, dans une faillite par exemple, en nier l'existence ou la validité.
2
Nier un fait, un principe.
Cela est si généralement soutenu que Lessius le décide comme une chose qui n'est contestée d'aucun casuiste
Il est heureux à prouver ce que personne ne lui conteste
3
Nature : V. n. Disputer, élever une contestation.
...allez, sans contester, Vous aurez tout loisir de vous faire écouter
J'aime à vous obéir, seigneur, sans contester
Tandis que leur amour en cet adieu conteste, Achillas à son bord joint son esquif funeste
La mouche et la fourmi contestaient de leur prix
Après qu'on eut bien contesté, Répliqué, crié, tempêté
Les parties contestèrent devant le roi, et s'engagèrent à justifier leurs prétentions par les termes de la loi de Moïse
Ta malice conteste contre les bontés de Dieu
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Pén. 3
Nous contestons contre les décisions de l'Église
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Panég. Étien.
4
Se contester, Nature : v. réfl. Être contesté. C'est un fait qui ne saurait se contester. Un droit si bien établi ne se conteste pas.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Bataille contestée
de Michel de MONTAIGNE dans I, 19
Nous ne perdismes que la ville de Fossan, encores aprez l'avoir longtemps contestée
de Michel de MONTAIGNE dans I, 44
Ce membre, contestant de l'auctorité avecques nostre volonté
de Michel de MONTAIGNE dans I, 97
Des erreurs contestées et debattables
de Michel de MONTAIGNE dans I, 122
Ce que j'auray dict sans soing, si on vient à me le contester, je l'espouse
de Michel de MONTAIGNE dans III, 291
S'estans deux esquadrons entr'afrontez, on n'a pas quasi deschargé la seconde pistolle, que l'un ou l'autre tourne ; car on ne se conteste plus, comme faisoient les Romains contre les autres nations
J'adjousteray encor une dexterité que la pratique a enseignée à contester un fossé sans eau, encor qu'on ait gaigné la contrescarpe
Les Romains seuls luy restoient dignes et assez puissans pour contester de l'empire à l'encontre de luy
de Jacques AMYOT dans Caton, 24
En sagesse et en doulceur il contestoit avecques les premiers
de Jacques AMYOT dans Brutus, 2

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. contestar ; ital. contestare ; du latin contestari, de cum, avec, et testis, témoin (voy. TESTER). L'ancien français ne connaît pas ce verbe et il a en place contrester (de contre et ester ; voy. CONTRASTE) :
Bien cuidoient contrester à nos fouriers
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans p. 178, édition de P. PARIS
Si ke n'i ait contreste
dans Hist. litt. t. XXIII, p. 601

Synonymes de CONTESTER

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