Définition de IMMOBILE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : i-mmo-bi-l'

DÉFINITIONS

1
Qui ne se meut pas. On a cru longtemps que la terre était immobile.
Le temps, cette image mobile De l'immobile éternité
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Odes, III, 2
Sémantique : Par exagération. Qui se meut très peu ou beaucoup moins qu'à l'ordinaire.
Au premier bruit de ce funeste accident [la mort de Judas Machabée], toutes les villes de Judée furent émues; des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants; ils furent quelque temps saisis, muets, immobiles
de Esprit FLÉCHIER dans Turenne.
Tout le camp immobile L'écoute avec frayeur et regarde Eriphile
de Jean RACINE dans Iphig. v, 6
Il fallut s'arrêter, et la rame inutile Fatigua vainement une mer immobile
de Jean RACINE dans ib. I, 1
Madame, je me rais et demeure immobile
de Jean RACINE dans ib. HI, 5
Lorsque d'un saint respect tous les Persans touchés N'osent lever leurs fronts à la terre attachés, Lui, fièrement assis et la tête immobile...
de Jean RACINE dans Esth. II, 1
On voit les chefs défier à un combat singulier les chefs ennemis; on les voit s'avancer hors des rangs, et combattre aux yeux des deux armées, spectatrices immobiles
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 6
Sémantique : Terme de botanique. Anthères immobiles, celles qui sont attachées solidement au filet.
2
Sémantique : Fig. Ferme, inébranlable. A cette nouvelle, loin de s'affliger, il est resté calme et immobile. Immobile à leurs coups, en lui-même.
Il [Pompée] rappelle Ce qu'eut de beau sa vie et ce qu'on dira d'elle
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. II, 2
3
Nature : Substantivement. Ce qui est immobile.
Il n'y a que l'immobile qui soit immuable; la nature est éternelle, mais nous autres nous sommes d'hier
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Coquilles.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
De usant fit realité, D'immobil, mutabilité
de JEAN DE MEUNG dans Test. v. 381
2
XIVe s.
Toute chose par nature est immoble et immuable, et a par tous lieux une meisme puissance
de Nicolas ORESME dans Eth. 156
En tel endroit ou tel point immobile
de Nicolas ORESME dans Thèse de MEUNIER.
3
XVIe s.
La raison nous ordonne... ne se planter comme un colosse immobile et impassible
de Michel de MONTAIGNE dans I, 339
Or' il reve immobile, et or' il se destourne
de Philippe DESPORTES dans Roland furieux.

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. immoble ; espagn. inmoble ; ital. immobile ; du lat. immobilis, de in, négatif, et mobilis, meuble, mobile. En ancien français, la forme régulière, celle qui reproduit l'accent latin, est immoble, d'où immeuble.

Synonymes de IMMOBILE

Termes proches de IMMOBILE

Phonétiquement proche de IMMOBILE