L'oeuvre Odes et poésies diverses de Jean-Baptiste ROUSSEAU
Ecrit par Jean-Baptiste ROUSSEAU
Date : 1712-1723
Citations de "Odes et poésies diverses"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
ABEILLE | Et semblable à l'abeille en nos jardins éclose, De différentes fleurs j'assemble et je compose Le miel que je produis |
ACCOSTER | Accostez-vous de fidèles critiques ; Fouillez, puisez dans les sources antiques ; Lisez les Grecs, savourez les latins ; Je ne dis tous, car Rome a ses Cotins |
ADURENT, ENTE | Fièvre adurente et soif plus que cynique |
AFFADI, IE | Et n'estimant dignes d'être applaudis Que les héros par l'amour affadis |
AMOUREUX, EUSE | Pour les âmes généreuses, Du vrai bonheur amoureuses, La mort même a ses douceurs |
ANCIEN, IENNE | Il est, dit-il, d'un maître tel que moi, De s'éloigner des routes anciennes |
ANGARIER | L'angariant, le vexant, l'excédant En cent façons.... |
ANTIDOTÉ, ÉE | Nous instruisant par gracieux préceptes Et par sermons de joie antidotés |
APOSTROPHER | Un magister s'empressant d'étouffer Quelque rumeur parmi la populace, D'un coup dans l'oeil se fit apostropher |
AUCUN, UNE | Tel que le vieux pasteur des troupeaux de Neptune, Protée à qui le ciel père de la fortune Ne cache aucuns secrets |
AUSSI | Car aussi bien quel est le grand salaire D'un écrivain au-dessus du vulgaire ? |
AUTOMNE | Une santé, dès lors florissante, éternelle, Vous ferait recueillir d'une automne nouvelle Les nombreuses moissons |
AVENU, UE | Il n'est rien que le temps n'absorbe et ne dévore, Et les faits qu'on ignore Sont bien peu différents des faits non avenus |
AVERTIN | Ô le plaisant avertin D'un fou du pays latin |
BASANÉ, ÉE | Ses mains basanées, Aux palmes de Mars destinées |
BILLETTE | Ami, dit le billette, à tout pécheur Dieu fait rémission |
BOUCANIÈRE | Dont le mari lui dit : ha ! boucanière ! |
CADUC, CADUQUE | Achève donc ton ouvrage, Viens, ô favorable mort, De ce caduc assemblage Rompre le fragile accord |
CALME | Mais ce calme si doux que le ciel vous renvoie N'est point le calme oisif d'une indolente joie |
CALMER | Reviens de ta patrie en proie à la tristesse Calmer les déplaisirs |
CARESSANT, ANTE | Je n'ai point l'heureux don de ces esprits faciles Pour qui les doctes soeurs, caressantes, dociles, Ouvrent tous leurs trésors |
CARESSE | Sans songer que mêmes tendresses, Mêmes serments, mêmes caresses Trompèrent un autre avant lui |
CASANIER, IÈRE | Crois-moi, suis plutôt l'exemple De tes amis casaniers, Et reviens goûter au Temple L'ombre de tes marronniers |
CHAÎNE | Il est comptable à sa patrie Des dons qu'il tient de leur bonté [des cieux] ; Cette influence souveraine N'est pour lui qu'une illustre chaîne Qui l'attache au bonheur d'autrui |
CHARGE | Ô vous que la bonne fortune Maintient à l'abri des revers, De la terre charge importune, Peuple inutile à l'univers |
CHÉRISSABLE | Et me rendre peut-être, à moi seul, chérissable La gloire périssable Des stériles travaux qui font tout mon emploi |
CHIEN, CHIENNE | Quel chien de train ! quelle chienne de vie ! |
CICATRICE | Ne craignez rien, calomniez toujours ; Quand l'accusé confondrait vos discours, La place est faite ; et, quoiqu'il en guérisse, On en verra du moins la cicatrice |
COLONNE | Bientôt l'État, privé d'une de ses colonnes, Se plaindrait d'un repos qui trahirait le sien |
COLPORTEUR | Mais dans les vers tous s'estiment docteurs, Bourgeois, pédants, écoliers, colporteurs |
COMPAGNON | L'inexpérience indocile Du compagnon de Paul-Émile Fit tout le succès d'Annibal |
CONQUÉRANT | Quels traits me présentent vos fastes, Impitoyables conquérants ? |
CONSOLATEUR, TRICE | J'y trouve un consolateur Plus affligé que moi-même |
CONSUMÉ, ÉE | Accablé de mépris, consumé de douleurs |
CONVULSIF, IVE | Toujours troublé de fureurs convulsives, De mon plancher ébranler les solives |
COQUE | Et ressemblez à l'oeuf cuit dans sa coque ; Plus on l'échauffe, et plus se rendurcit |
COURBÉ, ÉE | Tantôt vous tracerez la course de votre onde ; Tantôt d'un fer courbé dirigeant vos ormeaux, Vous ferez remonter leur séve vagabonde Dans de plus utiles rameaux |
COURSE | Ne murmurons donc plus contre les destinées Qui livrent sa jeunesse au ciseau d'Atropos, Et ne mesurons point au nombre des années La course des héros |
CREUSET | Hélas ! j'aimais en vous un or faux et perfide, Par le creuset du temps en vapeur converti |
CREVER | Un gros garçon qui crève de santé, Mais qui de sens a bien moins qu'une buse |
CROSSE | Afin qu'un jour l'épée ou bien la crosse Trouvent un sot dans un Caton précoce |
CRUAUTÉ | Les remparts abattus, les palais mis en cendre Sont de ta cruauté les plus doux monuments |
CRÛMENT | Non d'un vrai sec et crûment historique, Mais de ce vrai moral et théorique, Qui, nous montrant les hommes tels qu'ils sont, De notre coeur nous découvre le fond |
CUIRE | Un aiguillon qui, prompt à la venger, Cuit plus d'un jour à qui l'ose outrager |
DÉCOCHER | Aux moindres traits que sur toi l'on décoche.... |
DÉLICE | Craignez que de sa voix les trompeuses délices.... |
DÉSOLÉ, ÉE | Car il n'est point d'auteur si désolé Qui dans Paris n'ait un parti zélé ; Rien n'est moins rare : un sot, dit la satire, Trouve toujours un plus sot qui l'admire |
DISCOURIR | [On] Préférait l'art de bien vivre à l'art de bien discourir |
DISSÉQUEUR | Certain frater grand disséqueur de corps |
DISSIPÉ, ÉE | Vous m'offririez le laurier d'Euripide, Si, comme lui, dans quelque roche aride, Pour recueillir mon esprit dissipé, J'allais chercher un sépulcre escarpé |
DOIGT | Oyez- le bien, vous toucherez au doigt Que l'Iliade est un conte plus froid Que Cendrillon, Peau-d'Âne ou Barbe-Bleue |
DONNER | Or prions Dieu qu'il leur doint paradis |
DONT | .... Il est un Dieu dans les cieux Dont le bras soutient l'innocence, Et confond des méchants l'orgueil ambitieux |
DOUZAINE | Hé ! finissez, rimeur à la douzaine ; Vos abrégés sont longs au dernier point |
EAU | Sous ce tombeau gît un pauvre écuyer, Qui tout en eau sortit du jeu de paume |
ÉBLOUIR | Fortune dont la main couronne Les forfaits les plus inouïs, Du faux éclat qui t'environne, Serons-nous toujours éblouis ? |
ÉCHAPPER | Tel que le vieux pasteur des troupeaux de Neptune, Protée, à qui le Ciel, père de la Fortune, Ne cache aucuns secrets, Sous diverse figure, arbre, flamme, fontaine, S'efforce d'échapper à la vue incertaine Des mortels indiscrets |
ÉCHEVELÉ, ÉE | Ou tel que d'Apollon le ministre terrible, Impatient du dieu dont le souffle invincible Agite tous ses sens, Les yeux étincelants, la tête échevelée, Du temple fait mugir la demeure ébranlée Par ses cris impuissants |
ÉCLAT | Du faux éclat qui t'environne, Serons-nous toujours éblouis ? |
EFFLANQUÉ, ÉE | Mais dans ce style efflanqué, sans vigueur, J'aime encor mieux l'insipide langueur |
ÉGAYER | Muses, gardez vos faveurs pour quelqu'autre, Ne perdons plus ni mon temps ni le vôtre Dans ces débats où nous nous égayons |
ENGORGÉ, ÉE | Léger d'étude et d'orgueil engorgé, Maître Houdart se croit un petit aigle |
ENGUENILLÉ, ÉE | Tout le phébus qu'on reproche à Brébeuf, Enguenillé des rimes du Pont-Neuf |
ENNEMI, IE | Un ennemi, dit un célèbre auteur, Est un soigneux et docte précepteur, Fâcheux parfois, mais toujours salutaire Et qui nous sert sans gage ni salaire |
ÉNORME | Étrange vertu qui se forme Souvent de l'assemblage énorme Des vices les plus détestés |
ENROUÉ, ÉE | À chaque instant redoublent les injures, Les aigres sons, les enroués murmures |
ENSERRER | Les cieux instruisent la terre à révérer leur auteur ; Tout ce que leur globe enserre Célèbre un Dieu créateur |
ENTERREUR | Certain curé, grand enterreur de morts, Au choeur assis, récitait le service ; Certain frater, grand disséqueur de corps, Tout vis-à-vis chantait aussi l'office |
ENTRE-PLAIDER (S') | Deux gens de bien, tels que Vire en produit, S'entre-plaidaient sur la fausse cédule |
ENTRE-PRÊTER (S') | Et le trio de louves surannées Qui, tour à tour à me mordre acharnées, Dans leur fureur semblent s'entre-prêter L'unique dent qui leur a pu rester |
ÉPANDRE | Où Polycrène épand ses libérales eaux |
ESCRIME | ....apprendre à ne leur plus répondre Que par des moeurs dignes de les confondre.... à fuir enfin toute escrime inégale Qui d'eux à nous remplirait l'intervalle |
ESPRIT | Son plus beau feu [de l'esprit] se convertit en glace Dès qu'une fois il luit hors de sa place, Et rien enfin n'est plus froid qu'un écrit Où l'esprit brille aux dépens de l'esprit |
ÉTINCELANT, ANTE | Ou tel que d'Apollon le ministre terrible, Impatient du Dieu dont le souffle invincible Agite tous ses sens, Les yeux étincelants, la tête échevelée.... |
ÉVANOUI, IE | Et dans cette nuit funeste Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis |
ÉVANOUIR (S') | Mais au moindre revers funeste, Le masque tombe, l'homme reste, Et le héros s'évanouit |
EXALTÉ, ÉE | Ils savent qu'un héros par son rang exalté Ne doit qu'à la vertu ce que doit le vulgaire à la nécessité |
EXHALER | C'était en ces discours que s'exhalait ma plainte |
EXTATIQUE | Je n'entends point l'extatique grimace D'un faux béat qui, le front vers les cieux, Aux chérubins fait partout les doux yeux |
FACILE | Je n'ai point l'heureux don de ces esprits faciles Pour qui les doctes soeurs, caressantes, dociles, Ouvrent tous leurs trésors |
FALERNE | La vertu du vieux Caton, Chez les Romains tant prônée, Était souvent, nous dit-on, De falerne enluminée |
FAQUIN | Et j'aime mieux endurer une injure Que d'illustrer un faquin ignoré |
FIL | Grands réviseurs, courage, escrimez-vous, Apprêtez-moi bien du fil à retordre |
FORMULAIRE | Elle est polie et de doux entretien, Connaît le monde, écrit et parle bien, Et de la cour sait tout le formulaire |
FORTUNE | Fortune dont la main couronne Les forfaits les plus inouïs, Du faux éclat qui t'environne Serons-nous toujours éblouis ? |
FRATER | Un magister, s'empressant d'étouffer Quelque rumeur parmi la populace, D'un coup dans l'oeil se fit apostropher, Dont il tomba faisant laide grimace ; Lors un frater s'écria : place ! place ! J'ai pour ce mal un baume souverain |
FRAUDE | L'hypocrite en fraudes fertile Dès l'enfance est pétri de fard |
FRISER | Ces odes-là frisent bien le Perrault |
FROIDURE | Oh ! qu'après la triste froidure, Nos yeux amis de la verdure Sont enchantés de son retour ! |
FUREUR | [Les esprits faciles qui] N'éprouvèrent jamais en maniant la lyre Ni fureurs ni transports |
FUREUR | Il n'eût point eu le nom d'Auguste Sans cet empire heureux et juste Qui fit oublier ses fureurs |
GALÉNIQUE | Certain ivrogne après maint long repas Tomba malade ; un docteur galénique Fut appelé |
GÉNIE | Tel, aux premiers accès d'une sainte manie, Mon esprit alarmé redoute du génie L'assaut victorieux |
GODENOT | ....Et de là vient que l'archi-godenot, Depuis trente ans que seul il se fait rire, N'a jamais su faire rire qu'un sot |
GUERRIER, IÈRE | Montrez-nous, guerriers magnanimes, Votre vertu dans tout son jour ; Voyons comment vos coeurs sublimes Du sort soutiendront le retour |
HABILE | Habile seulement à noircir les vertus |
HÉBÉTÉ, ÉE | Écrire en sage et vivre en hébété.... Muses, gardez vos faveurs pour quelque autre |
HÉROS | Montrez-nous, héros magnanimes, Votre vertu dans tout son jour ; Voyons comment vos coeurs sublimes Du sort soutiendront le retour |
HOMICIDE | Regard homicide |
HONORER | Quoi ! Rome et l'Italie en cendre Me feront honorer Sylla ! |
IDOLE | Jusque à quand, trompeuse idole [Fortune], D'un culte honteux et frivole Honorerons-nous tes autels ? |
IGNORER | Monsieur l'abbé, vous n'ignorez de rien, Et ne vis onc mémoire si féconde |
IMMATRICULER | Il est sauvé s'il peut prouver Qu'au rang des sots Phébus l'immatricule |
IMMOBILE | Le temps, cette image mobile De l'immobile éternité |
IMPATIENT, ENTE | Impatient du dieu dont le souffle invincible Agite tous ses sens, Le regard furieux, la tête échevelée |
INCONCEVABLE | Ô doux amusement ! ô charme inconcevable à ceux que du grand monde éblouit le chaos ! |
INDISPUTABLE | L'origine et la source antique De ces dieux, fantômes charmants, De votre verve prophétique Indisputables éléments |
INDOCILE | L'inexpérience indocile Du compagnon de Paul Émile Fit tout le succès d'Annibal |
INDULGENT, ENTE | Ovide, en vers doux et mélodieux, Sut débrouiller l'histoire de ses dieux : Trop indulgent au feu de son génie, Mais varié, tendre, plein d'harmonie |
INEXPÉRIENCE | L'inexpérience indocile Du compagnon de Paul Émile Fit tout le succès d'Annibal |
INJURIEUX, EUSE | Et que leurs noms, vainqueurs de la nuit la plus sombre, Ont su dissiper l'ombre Dont les obscurcissait le sort injurieux |
INOUÏ, ïE | Fortune dont la main couronne Les forfaits les plus inouïs |
IVRESSE | Le réveil suit de près vos trompeuses ivresses, Et toutes vos richesses S'écoulent de vos mains |
LANGUE | Mais de ces langues diffamantes Dieu saura venger l'innocent |
LARMOYER | Par passe-temps un cardinal oyoit Lire les vers de Psyché, comédie ; Et, les oyant, pleuroit et larmoyoit |
LENT, ENTE | Le bras de la justice, Quoique lent à frapper, se tient toujours levé |
LIEN | .... Ô jour épouvantable, Où la mort saisira ce fortuné coupable, Tout chargé des liens de son iniquité |
LOS | Ô Catinat, quelle voix enrhumée De te chanter ose usurper l'emploi ? Mieux te vaudrait perdre ta renommée, Que los cueillir de si chétif aloi |
LOUP-GAROU | Je ne prends pas pour vertu Les noirs accès de tristesse D'un loup-garou revêtu Des habits de la sagesse |
MAGISTER | Un magister s'empressant d'étouffer Quelque rumeur parmi la populace, D'un coup dans l'oeil se fit apostropher |
MAGNANIME | Montrez-nous, héros magnanimes, Votre vertu dans tout son jour, Voyons comment vos coeurs sublimes Du sort soutiendront le retour |
MAL, ALE | Mais qui sait mal, n'apprendra jamais bien |
MANIE | Tel aux premiers accès d'une sainte manie Mon esprit alarme redoute du génie L'assaut victorieux |
MANOEUVRE | Ce n'est pas tout de briller par vos oeuvres : Il faut encor des ressorts, des manoeuvres |
MAQUIGNON | Un maquignon de la ville du Mans Chez son évêque était venu conclure Certain marché de chevaux bas-normands |
MASQUE | Mais au moindre revers funeste Le masque tombe, l'homme reste, Et le héros s'évanouit |
MAUDISSON | Pour un procès tous deux étant émus, De maudissons lardaient leurs oremus |
MESSAGER, ÈRE | Et messagère indifférente Des vérités et de l'erreur, Sa voix en merveilles féconde Va chez tous les peuples du monde, Semer le bruit et la terreur |
MEURTRI, IE | Et ces enfants meurtris entre leurs bras sanglants |
MOISSON | Une santé dès lors florissante, éternelle, Vous ferait recueillir d'une automne nouvelle Les nombreuses moissons |
MONTRER | Montrez-nous, héros magnanimes, Votre vertu dans tout son jour ; Voyons comment vos coeurs sublimes Du sort soutiendront le retour |
MORT | Tu dis qu'il faut brûler mon livre ; Les tiens auront un meilleur sort, Ils mourront de leur belle mort |
NASARDE | Chacun pourra lui [à un auteur] donner sa nasarde, L'appeler buffle et stupide achevé |
NAUFRAGE | Garantissez du naufrage du temps Les noms fameux et les faits éclatants |
NICHÉ, ÉE | Lors je lui dis : te voilà mal niché, Petit larron ; cherche une autre retraite : Celle du coeur sera bien plus secrète |
NOMBREUX, EUSE | Et mes nombreux forfaits ont surpassé le nombre Des sables de la mer |
NOURRISSANT, ANTE | Muses, jadis mes premières nourrices, De qui le sein me fit, presque en naissant, Téter un lait plus doux que nourrissant |
OPÉRATEUR, TRICE | Hom ! disait l'un, jamais n'entonnerai-je Un requiem sur cet opérateur ? |
OR | Je veux mourir si pour tout l'or du monde Je voudrais être aussi savant que vous |
ORAISON | De ces grands mots, clinquant de l'oraison |
ORÉMUS | Certain curé, grand enterreur de morts, Au choeur assis récitait le service ; Certain frater, grand disséqueur de corps, Tout vis-à-vis chantait aussi l'office ; Par un procès tous deux étant émus, De maudissons lardaient leurs orémus |
ORIPEAU | Car vous savez qu'un air de mode impose à nos Français plus que toute autre chose, Et que par là le plus mince oripeau Se vend parfois mieux que l'or le plus beau |
ORMEAU | À la source d'Hippocrène, Homère ouvrant ses rameaux, S'élève comme un vieux chêne Entre de jeunes ormeaux |
OUVRIR | Vous couvrirez de fleurs les bords du précipice Qui s'ouvre sous vos pas |
PAIX | Certain huissier, étant à l'audience, Criait toujours : paix-là ! messieurs, paix-là |
PALLIATIF, IVE | Mais, par hasard, si ce palliatif N'opère rien sur leur esprit rétif |
PANDECTES | À commenter dans leurs scènes dolentes Du doux Quinault les pandectes galantes |
PAR | Et qui, père de sa patrie, Compte ses jours par ses bienfaits |
PAR | Par trop bien boire un curé de campagne De son pauvre oeil se trouvait déferré |
PARASITE | Fuis les longueurs, évite les redites, Bannis enfin tous ces mots parasites Qui, malgré vous, dans le style glissés, Rentrent toujours, quoique toujours chassés |
PARESSE | Subjuguant la paresse engourdie, Lâche tyran qui n'entraîne après lui Que l'ignorance et le stupide ennui |
PART | Je compris donc qu'aux oeuvres de génie Où la raison s'unit à l'harmonie, L'âme toujours a la première part |
PARTIR | Soucis cuisants au partir de Caliste Jà commençaient à me supplicier |
PASTEUR | Tel que le vieux pasteur des troupeaux de Neptune, Protée, à qui le ciel, père de la fortune, Ne cache aucuns secrets |
PATIENT, ENTE | Est-il permis de braver sur l'échelle Un patient jugé par la Tournelle ? |
PAUVRE | Il brûle d'un feu sans remède, Moins riche de ce qu'il possède, Que pauvre de ce qu'il n'a pas |
PERDRE | Perdrai-je l'oeil ? lui dit Messer Pancrace [qui avait reçu un coup dans l'oeil]. - Non, mon ami ; je le tiens dans ma main |
PERDU, UE | Ou perdu dans la foule obscure |
PESER | Il tient la balance éternelle Qui doit peser tous les humains |
PEUPLER | Pour échapper à tant d'essaims divers D'âpres censeurs qui peuplent l'univers |
PINDARIQUE | Le chant fini, le pindarique oison, Se rengorgeant, rentre dans la maison |
PIRE | Et nos aïeux, plus méchants que leurs pères, Mirent au jour des fils plus méchants qu'eux, Bientôt suivis par de pires neveux |
PLAIDER | Conseillez-vous au palais, en Sorbonne ; Puis, quand vos cas seront bien décidés, Accordez-vous, si votre affaire est bonne ; Si votre cause est mauvaise, plaidez |
PLATONIQUE | Mais direz-vous, ce triomphe héroïque N'est qu'une idée, un songe platonique |
POÉTISER | Maître Clément, ce grand forgeur de mètres, Si doucement n'eût su poétiser |
POINDRE | Et moi chétif, de vos suivants le moindre, Combien de fois, las ! me suis-je vu poindre De traits pareils ! |
POINT | Vos abrégés sont longs au dernier point |
POINTU, UE | Ces vains amas d'antithèses pointues, D'expressions flasques et rebattues, Dont nous voyons tant d'auteurs admirés Farcir leurs vers, du badaud révérés |
PRÉCONISEUR | Ne pense pas pourtant qu'en ce langage Je vienne ici, préconiseur peu sage, Tenter ton zèle, humble religieux, Par un encens à toi-même odieux |
PREMIER, IÈRE | Le premier moment de la vie Est le premier pas vers la mort |
PRÉSENT, ENTE | Et sur l'absent qui le mérite, Le présent qui les sollicite Est toujours sûr de l'emporter |
PROFANATEUR, TRICE | Ainsi le glaive fidèle De l'ange exterminateur Plongea dans l'ombre éternelle Un peuple profanateur |
PRÔNÉ, ÉE | La vertu du vieux Caton, Chez les Romains tant prônée, Étoit souvent, nous dit-on, De Falerne enluminée |
PROPRE | Préparez-vous à voir ces oppresseurs Dans les accès de leur rage ennemie Vous barbouiller de leur propre infamie |
PROSAÏSER | Maître Vincent [Voiture], ce grand faiseur de lettres, Si bien que vous n'eût su prosaïser |
PROTÉE | Tel que le vieux pasteur des troupeaux de Neptune, Protée, à qui le ciel, père de la fortune, Ne cache aucuns secrets, Sous diverse figure, arbre, flamme, fontaine, S'efforce d'échapper à la vue incertaine Des mortels indiscrets |
PROTOTYPE | [Gens] qui, sans savoir, sans règles, sans principes, Du bel esprit se font les prototypes |
PROVIGNER | C'est celui qui, sous Apollon, Prend soin des haras du Parnasse, Et qui fait provigner la race Des bidets du sacré vallon |
PUPITRE | Ami Marot, l'honneur de mon pupitre, Mon premier maître, acceptez cette épître |
QUAI | Qui, sur les quais, sans avoir été lu, Voit expirer son livre vermoulu |
QUELQUE... QUE | Justes, ne craignez point le vain pouvoir des hommes ; Quelque élevés qu'ils soient, ils sont ce que nous sommes |
QUOI | Souvenez-vous, quoi que le coeur vous dise, De ne former jamais nulle hantise Qu'avec des gens dans le monde approuvés |
RACLER | Phébus, voyant sa mine constipée [d'un abbé qui récite ses vers], Dit : quelle est donc cette muse éclopée Qui vient ici racler du violon En manteau court ? |
RANÇON | Et dans ce jour fatal [le jugement dernier] l'homme à l'homme inutile Ne paîra point à Dieu le prix de sa rançon |
RAPIDITÉ | Dans la rapidité d'une course bornée |
RÂTELÉE | Un compagnon disait sa râtelée à certain carme |
RAVIR | Et ces ailes de feu qui ravissent une âme Au céleste séjour |
RÉCHAUFFER | J'irai, Seigneur, dans vos temples Réchauffer par mes exemples Les mortels les plus glacés |
REDEVOIR | Si ces dieux dont un jour tout doit être la proie Se montrent trop jaloux de la fatale soie Que vous leur redevez |
REFORMER | Un nouveau monde vient d'éclore ; L'univers se reforme encore Dans les abîmes du chaos |
RÈGNE | [Le sultan] Qui, paisible oppresseur de la Grèce abattue, Partage à notre vue La plus belle moitié du règne des Césars |
REGORGER | De leurs grains les granges sont pleines, Leurs celliers regorgent de fruits |
REMETTRE | Dans la rapidité d'une course bornée, Sommes-nous assez sûrs de notre destinée Pour la remettre au lendemain ? |
REMPLACER | Andromaque, en moins d'un lustre, Remplaça deux fois Hector |
RENDRE | Et quand la mort vient nous rendre visite, Achille est-il plus heureux que Thersite ? |
RENOUER | Ne délibérez plus, tranchez mes destinées, Et renouez leur fil à celui des années Que vous lui réservez |
RÉPANDRE | [Un roi qui] N'ouvre les mains que pour répandre, Et ne reçoit que pour donner |
REPENTIR | La volupté, des repentirs suivie |
RÉPÉTER | Les récompenses les plus dues Sont souvent des dettes perdues, Pour qui tarde à les répéter |
REPRÉSENTER | Par nous d'en bas la pièce [les affaires, le gouvernement] est écoutée ; Mais nous payons, utiles spectateurs ; Et, quand la farce est mal représentée, Pour notre argent nous sifflons les acteurs |
RESSASSER | Et ce faux bruit, tant soit-il insensé, Ne manquera d'être encor ressassé |
RESTREINDRE | D'où nous pouvons conclure sans rien craindre, Qu'au présent seul l'homme doit se restreindre |
RÉSULTER | Quel plus sublime cantique Que ce concert magnifique De tous les célestes corps !... Quelle divine harmonie Résulte de leurs accords ! |
RÉVEIL | Dans un sommeil profond ils ont passé leur vie, Et la mort a fait leur réveil |
RÉVÉRER | Les cieux instruisent la terre à révérer leur auteur |
RÉVOLTE | Les révoltes du coeur |
ROGATON | Lorsqu'à Pluton le messager Mercure Eut apporté le Banquet de Platon, Il fit venir le maître d'Épicure, Et lui dit : tiens, lis-moi ce rogaton |
RUELLE | Il leur enseigne de traiter galamment Les grands sujets en style de ruelle |
SAILLIE | On admira bien plus que ses concerts D'un tel amour la bizarre saillie [Orphée descendant aux enfers pour sa femme] |
SAINT, AINTE | Un des saints du paganisme |
SATISFAIT, AITE | Calme ton âme inquiète ; Némésis est satisfaite, Et ton tribut est payé |
SECONDER | Tant que sa faveur [du sort] vous seconde, Vous êtes les maîtres du monde, Votre gloire nous éblouit |
SEIN | Pour eux la fertile rosée, Tombant sur la terre embrasée, Rafraîchit son sein altéré |
SEL | La vérité demande un peu de sel, Et l'enjouement est son air naturel |
SERVIETTE | S'il conte un fait, la dame du logis De ses bons mots pâme sur son assiette, Et le laquais en rit sous sa serviette |
SIFFLER | L'air siffle ; une horrible tempête Aujourd'hui gronde sur ta tête ; Demain tu seras dans le port |
SINISTRE | Infidèles politiques, Qui nous cachez vos pratiques Sous tant de voiles épais, Cessez de troubler la terre, Moins terribles dans la guerre Que sinistres dans la paix |
SOIF | Guérissez-moi ma fièvre seulement, Et pour ma soif ce sera mon affaire |
SOLACIER | Quand Cupidon, qui me vit pâle et triste, Me dit : ami, pourquoi te soucier ? Lors m'envoya, pour me solacier, Tout son cortége et celui de sa mère |
SOLEIL | Mon dernier soleil se lève, Et votre souffle m'enlève De la terre des vivants |
SOLEIL | Plongée, à ton départ, dans une nuit profonde, Ses yeux n'ont vu lever que de tristes soleils |
SOMNIFÈRE | Orateurs somnifères |
SORT | Montrez-nous, héros magnanimes, Votre vertu dans tout son jour ; Voyons comment vos coeurs sublimes Du sort soutiendront le retour |
SOUCIER | Quand Cupidon, qui me vit pâle et triste, Me dit : pourquoi te soucier ? |
SOUFFERT, ERTE | Souffert des grands, quelquefois recherché |
SOUFFLE | Impatient du dieu dont le souffle invincible Agite tous ses sens [de la pythie] |
SOUFFLER | Ce n'est pas tout d'agencer des paroles, Et de souffler de froides hyperboles |
SOULEVER | Mais la déesse de mémoire, Favorable aux noms éclatants, Soulève l'équitable histoire Contre l'iniquité du temps |
SOURCILLEUX, EUSE | Dépouillez donc votre écorce, Philosophes sourcilleux |
STRUCTURE | Ce grand et superbe ouvrage [le monde] N'est point pour l'homme un langage Obscur et mystérieux ; Son admirable structure Est la voix de la nature Qui se fait entendre aux yeux |
STUDIEUX, EUSE | Le sage De son loisir studieux Doit faire un plus noble usage |
SUBIR | Le riche et l'indigent, l'imprudent et le sage, Sujets à même loi, subissent même sort |
SUBTERFUGE | La fraude heureuse en subterfuges |
SUBTIL, ILE | Et la morsure du serpent Est moins aiguë et moins subtile, Que le venin caché que sa langue répand |
SUCCÈS | L'inexpérience indocile Du compagnon de Paul Émile Fit tout le succès d'Annibal |
SUCCESSEUR | Les grandeurs ont leur cours ; vous succédez à d'autres ; Mais d'autres quelque jour seront vos successeurs |
SUFFRAGE | Il vous apprend qu'un ignorant suffrage N'est pas moins sot qu'un ignorant ouvrage |
SUIVRE | La force craint la loi ; la peine suit le crime |
SUPERBE | Hé ! mes amis, un peu moins de superbe |
SUPRÊME | Souvent la sagesse suprême Sait tirer notre bonheur même Du sein de nos calamités |
TALONNER | Tu me talonnes quand je sors, Tu m'attends quand je me retire, Tu me poursuis jusques aux bains |
TARDIF, IVE | [La justice divine] .... n'en est pas moins redoutable Pour être tardive à punir |
TEMPS | Le temps, cette image mobile De l'immobile éternité |
TEMPS | Les temps prédits par la sibylle à leur terme sont parvenus : Nous touchons au règne tranquille Du vieux Saturne et de Janus |
TENIR | Le seul remède à ses caprices [de la fortune], C'est de s'y tenir préparé |
TÊTE | Fais tête au malheur qui t'opprime |
TOUT, TOUTE | Quelquefois même aux bons mots s'abandonne, Mais doucement et sans blesser personne ; Toujours discret et toujours bien disant, Et sur le tout, aux belles complaisant |
TRAÎNER | Comme un torrent fougueux qui, du haut des montagnes Précipitant ses eaux, traîne dans les campagnes Arbres, rochers, troupeaux par son cours emportés |
TRAIT | [Apollon] Ne nous vend qu'à ce prix ces traits de vive flamme, Et ces ailes de feu qui ravissent une âme Au céleste séjour |
TRANSLATEUR | Longepierre, le translateur, De l'antiquité zélateur, Imite les premiers fidèles |
TRANSPORT | [Ces esprits faciles].... Qui, dans les douceurs d'un tranquille délire, N'éprouvèrent jamais, en maniant la lyre, Ni fureurs ni transports |
TRAVESTI, IE | Et j'admirais l'orgueil en vertu travesti |
TRIBUTAIRE | Et que, tout fiers que nous sommes, Nous naissons tous, faibles hommes, Tributaires des douleurs |
TROP | Les dieux t'ont laissé vivre assez pour ta mémoire, Trop peu pour l'univers |
VAILLANCE | J'appellerai vertu guerrière Une vaillance meurtrière Qui dans mon sang trempe ses mains ! |
VALUE | Si sais-je bien qu'Amour en son clapier Onc n'eut lapin de si mince value |
VAUTOUR | À ces vautours de la société, Qui, comme l'eau, boivent l'iniquité |
VEILLE | Des veilles, des travaux un faible coeur s'étonne |
VELOUTÉ, ÉE | Qu'il n'est poison souvent moins redouté, Que le venin d'un fourbe velouté |
VERS | Le premier moment de la vie Est le premier pas vers la mort |
VIE | Quel chien de train, quelle chienne de vie ! |
VOISIN, INE | Pardonnez : je songeais que de votre héritage Vous avez beau vouloir élargir les confins ; Quand vous l'agrandiriez trente fois davantage, Vous aurez toujours des voisins |
VOUÉ, ÉE | Et dont la main vouée au crime Ne connaît rien de légitime Que le meurtre et l'iniquité |
ZÉNONISME | Mais je vois déjà d'ici Frémir tout le zénonisme, D'entendre traiter ainsi Un des saints du paganisme |
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