Définition de COURSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kour-s'

DÉFINITIONS

1
Action de courir ; genre de locomotion qui consiste à aller très rapidement en penchant le corps en avant. La course diffère de la marche en ce que, tandis que dans la marche il y a toujours un des pieds qui touche le sol, dans la course il y a un moment où aucun des pieds ne touche le sol. Prendre un lièvre à la course.
La course n'est pas la seule chose qu'elles [les femmes] fassent maladroitement, mais c'est la seule qu'elles fassent de mauvaise grâce
Nous faisions régulièrement la lieue de poste de 4000 mètres en 15 et 16 minutes.... La pratique avait fini par nous faire trouver toutes simples ces longues et rapides courses.... Après bien des expériences, j'ai remarqué que la vitesse la plus convenable pour toutes les classes d'hommes était celle de 100 pas par minute, et la longueur la plus rapprochée de la moyenne, de un mètre d'un talon à l'autre
de LAISNÉ dans Gymnastique pratique, p. 51
Pas de course gymnastique sur place : au premier commandement, les élèves fixeront leur attention et porteront tout le poids du corps sur la jambe droite ; à celui de en position, ils lèveront la jambe gauche en avant en baissant la pointe du pied et de manière à ce que la cuisse forme un angle droit avec elle ; au commandement de marche, ils s'enlèveront un peu sur le pied droit, puis ils retomberont immédiatement sur le gauche ; ils en feront ensuite autant sur celui-ci pour retomber sur le droit, et ils continueront en comptant, à haute voix, un, pour tomber sur le pied gauche, et deux, pour retomber sur le droit
de LAISNÉ dans ib. 55 et 56
Prendre sa course, se mettre à courir.
Ayant pris sa course avec tant d'ardeur
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Impén. 1
Pas de course, pas militaire plus vite que le pas accéléré et où le corps est en effet penché en avant comme dans la course.
Marche très rapide, sans que pour cela on coure précisément.
La reine dont ma course a devancé les pas
Elle-même tantôt, d'une course subite, Était venue aux Grecs annoncer votre fuite
de Jean RACINE dans ib. V, 6
Sémantique : Fig.
Jason de tant de maux borna soudain la course
Quoi ! je verrai, seigneur, qu'on borne vos États, Qu'au milieu de ma course on m'arrête le bras
Les apôtres n'avaient pas encore achevé leur course
Ensanglanter la fin d'une course si belle
Si les bonnes gens vivent encore, ils ne sauraient être fort éloignés du dernier moment de leur course
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, I, p. 63
Voulez-vous sans pitié laisser finir vos jours ? Quelle fureur les borne au milieu de leur course ?
Ou si quelque chagrin en [de vos plaisirs] interrompt la course
Ne murmurons donc plus contre les destinées Qui livrent sa jeunesse au ciseau d'Atropos, Et ne mesurons point au nombre des années La course des héros
Quoique enlevé au commencement de sa course, il n'est point d'âme sensible et vertueuse qui ne doive envier une mort telle que la sienne
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, la Trem.
2
Joute où l'on s'efforce de l'emporter par la vitesse. Course à pied, en char.
Le chevalier avait fait une course de chevaux
Entre les différents exercices que cultivaient avec tant de soin les athlètes pour se donner en spectacle dans les jeux publics, la course était celui qui tenait le premier rang ; c'était par là que commençaient les jeux olympiques
Épreuves que l'on fait subir aux chevaux pour juger de la vitesse de leurs allures et de leur vigueur à franchir des obstacles. Courses de vitesse ou de race, celles qui se font au galop. Courses d'épreuve, courses de production, celles qui se font au trot. Courses plates, celles qui se font sur un terrain non accidenté. Courses des barrières, courses au galop dans les hippodromes, où l'on place de distance en distance des obstacles consistant en barrières, en haies mobiles. Course au clocher, celle qui se fait à vue de but et par la voie la plus courte à travers champs, haies et fossés.
3
Attaque dans un tournoi. En trois courses il rompit trois lances.
Au jeu de bague, course de tête, exercice par lequel on apprend à atteindre un certain but qui est figuré par une tête.
4
Allées et venues, démarches pour une affaire. Faire bien des courses par la ville.
Plus particulièrement. Ce petit clerc, ce commis n'est employé que pour faire les courses
5
Excursion. Les courses de nos savants dans ce pays en font connaître les antiquités.
Il renonce aux courses ingrates, Revient en son pays, voit de loin ses pénates, Pleure de joie et dit : heureux qui vit chez soi, De régler ses désirs faisant tout son emploi !
Il est ravi que vous ayez fait cette jolie course
6
Trajet, distance. Il y a une très longue course d'ici chez vous.
Trajet que fait une voiture de place d'un endroit à un autre. Prendre un fiacre à la course.
Ce que gagne un courrier, un cocher, un portefaix pour le chemin qu'il a parcouru.
7
Cours des astres, des fleuves.
Eh ! qui guide les cieux en leur course rapide ?
D'un ruisseau qui peut nuire, interrompre la course
de BOURSAULT dans Ésope à la cour, V, 6
Les fleuves étonnés remontent vers leur source, Les astres de la nuit interrompent leur course
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Cantate, Circé.
Le Tibre, dont le ciel favorise la course
8
Sémantique : Terme de guerre. Expédition qu'une troupe fait en pays ennemi, en vue du butin.
Les Scythes ont plutôt fait des courses que des conquêtes
Les barbares faisaient quelques courses et ravageaient
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Égl. I
Pourquoi tenter si loin des courses inutiles ?
Nous n'allions jamais en course qu'accompagnés de vieilles sorcières
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ph. ignor. 53
C'était beaucoup pour les chrétiens [espagnols] de pouvoir se réfugier dans ces montagnes et d'y vivre de leurs courses
Sémantique : Fig.
Sans cette crainte [de la justice], il [l'homme] ferait des courses continuelles sur les autres
de François, duc de LA ROCHEFOUCAULD dans Pensées, 22
9
Sémantique : Terme de marine. Expédition de corsaires. Armer un navire en course. Aller en course.
Une petite flotte et des vaisseaux détachés qui firent la course
de ANQUET. dans Ligue, I, 282
Les Danois et les Normands n'étaient point armés en course et ne savaient guère se battre que sur terre
10
Sémantique : Terme de danse. On appelle ainsi le parcours de l'aire de la danse. On distingue la course en rond et la course en carré. Pour la course en rond, le cavalier tenant sa dame par la main se trouve avec elle sur le rayon du cercle qu'il décrit tout entier ; c'est donc une sorte de moulinet double, sinon que les dames ne se tiennent pas par la main. Dans la course en carré, le cavalier menant sa dame fait des pas de côté de manière à occuper successivement les quatre côtés du carré, en faisant toujours face à ses vis-à-vis. La demi-course a lieu quand on ne fait pas le tour entier et que, loin de revenir à sa place, on s'arrête à celle du vis-à-vis après un demi-tour.
11
Quantité dont un pêne de serrure peut avancer ou reculer.
L'aller et le venir d'une navette, d'un piston.
Sémantique : Terme d'émailleur. Tirer à la course, tirer l'émail en longs filets, après qu'on l'a puisé liquide dans la cuiller.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Et vinrent de course, à pied, l'un contre l'autre [joute de deux chevaliers]
Pour moy n'avez rien fait encor ; Et s'espeluchiez si l'argent, Ilz sont de bon or et de gent, Du coing du roy, et ont leur course [leur cours]
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 373, dans LACURNE
2
XVIe s.
Sa galere fut arrestée au milieu de sa course par un remora
de Michel de MONTAIGNE dans II, 180
Ce chien print sa course, et se jecta dans le feu
de Michel de MONTAIGNE dans II, 183
Les courses et pilleries qu'ilz feirent par l'Italie
de Jacques AMYOT dans Crassus, 14
Ilz en prirent, à course de cheval, plusieurs qu'ils trouverent esgarez et errans çà et là parmy les champs
de Jacques AMYOT dans ib. 54
Il prit à la course le fan, qui estoit une petite biche de pelage estrange
de Jacques AMYOT dans Sertor. 15

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et ital. corsa (voy. COURS).

Synonymes de COURSE

Termes proches de COURSE

Phonétiquement proche de COURSE