Définition de REPENTIR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : re-pan-tir

DÉFINITIONS

1
Tristesse particulière que nous causent nos fautes.
Il n'est crime envers moi qu'un repentir n'efface
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, IV, 2
Notre repentir n'est pas tant un regret du mal que nous avons fait, qu'une crainte de celui qui nous en peut arriver
de François, duc de LA ROCHEFOUCAULD dans Max. 180
Cette tristesse que nos fautes nous causent a un nom particulier et s'appelle repentir
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Conn. I, 19
Le chemin est encore ouvert au repentir
de Jean RACINE dans Baj. II, 1
Dieu fit du repentir la vertu des mortels
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Olymp. II, 2
Le repentir, le plus grand, le plus insupportable de tous les maux
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc. la Bonne mère, II, 5
Le repentir qui se répète fatigue l'âme ; ce sentiment ne régénère qu'une fois
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Corinne, X, 5
Ô mon Dieu ! s'il est vrai que, dans ta grâce immense, Le repentir ait place auprès de l'innocence
de P. LEBRUN dans Marie St. V, 5
Nature : Au plur.
N'attendez point de moi d'infâmes repentirs, D'inutiles regrets ni de honteux soupirs
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, V, 1
Il [le roi] lui parla [au prince de Conti] d'un air de maître qui a dû causer de graves repentirs
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 28 juill. 1682
La volupté, des repentirs suivie
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Épîtres, II, 5
Les repentirs, les doux souvenirs, les regrets, l'attendrissement se partagent le soin de me faire oublier quelques moments mes souffrances
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans 3e lett. à M. de Malesherbes.
Quand il aura béni toutes les innocences, Puis tous les repentirs
de Victor HUGO dans Chants du crépuscule, 30
Sémantique : Fig.
Le mauvais temps continue.... on se hasarde sous l'espérance de la Saint-Jean, on prend le moment d'entre deux nuages pour être le repentir du temps, qui veut enfin changer de conduite, et l'on se trouve noyés
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 21 juin 1680
Sémantique : Familièrement. En être au repentir, regretter d'avoir fait quelque chose.
Sur un ton si chagrin vous parlez des époux, Que vous avez l'air, entre nous, D'en être.... au repentir vous-même
de IMBERT dans Jaloux sans amour, II, 7
2
Changement de résolution.
Mais, puisque désormais son lâche repentir Dément le sang des dieux dont on le fait sortir, Ma fille, c'est à nous de montrer qui nous sommes
de Jean RACINE dans Iph. II, 4
Les fléaux, comme les dons de Dieu, sont sans repentir
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Or. fun. Villars.
3
Sémantique : Terme de peinture. Trace d'un premier trait qu'on a corrigé. Il y a des repentirs dans ce tableau.
4
Nature : Au plur. Sémantique : Terme de coiffure. Cheveux roulés en hélice ou en tire-bouchons que quelques femmes laissent pendre des deux côtés du visage.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Onques Tristans, cil qui but le brevage, Plus loiaument n'ama sanz repentir
dans Couci, XI
2
XVIe s.
Regarde en quel danger follement tu te jettes, Et au pris de ta vie un repentir n'achetes
de Pierre de RONSARD dans 757
De court plaisir long repentir
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Repentir 1. L'ancienne langue avait aussi repentie, repentise et même repentison.

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