Définition de SUBIR

DÉFINITIONS - REMARQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : su-bir

DÉFINITIONS

1
Passer, de gré ou de force, sous ce qui est prescrit, infligé.
S'il faut subir le coup d'un destin rigoureux
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, I, 4
Ainsi, prêt à subir un joug qui vous opprime, Vous n'allez à l'autel que comme une victime
de Jean RACINE dans Mithr. II, 4
Je n'ai point de leur joug [des Romains] subi l'ignominie
de Jean RACINE dans ib. v, 5
Le riche et l'indigent, l'imprudent et le sage, Sujets à même loi, subissent même sort
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Odes, I, 3
On assure qu'en travestissant ce grand poëte, il [Scarron] le priait quelquefois de pardonner à sa goutte l'espèce de mascarade qu'il faisait subir à l'Énéide
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Élog. Mariv. note 3
Les enfants [à Lacédémone] subissent un jugement solennel dès leur naissance, et sont condamnés à périr lorsqu'ils sont mal conformés
de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. 43
Subir la question, être mis à la question.
Subir un interrogatoire, répondre aux interrogations d'un juge devant lequel on comparaît.
Subir son jugement, subir la peine à laquelle on a été condamné par un jugement.
Subir examen, un examen, passer à l'examen suivant les formalités ordinaires.
On dit de même : subir une épreuve.
Sémantique : Fig. Cette constitution politique a subi l'épreuve du temps.
2
Il se dit des objets qui éprouvent changement, modification. Les moeurs subirent une réforme.
La tourterelle, comme le pigeon et le ramier, a subi des variétés dans les différents climats
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. IV, p. 393
Lorsque ces particules d'argent pur rencontrent dans le sein de la terre les principes des sels et les vapeurs du soufre, elles s'altèrent et subissent des changements divers et très apparents
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Min. t. VIII, p. 52

REMARQUE

1
1.
Vous serez révolté de voir subir des refus, parce qu'on essuye un refus, et qu'on subit une peine ; subir un refus est un barbarisme
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Vers et poésie.
2
2. Subir paraît s'être introduit dans la langue au commencement du XVIIe siècle.

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. subire, de sub, sous, et ire, aller (voy. IRA).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Nature : V. réfl. Se subir, être subi.
Les peines disciplinaires, salle de police ou prison, se subissent dans les fractions de troupes de l'armée active en résidence
dans Journ. des Débats, 28 sept. 1876, 2e page, 6e col.

Synonymes de SUBIR

Termes proches de SUBIR