Définition de PEINER
Prononciation : pè-né
DÉFINITIONS
1
Causer de la fatigue. Ce travail vous peinera beaucoup.Comment, en faisant le monde par sa parole, il [Dieu] montre que rien ne le peine
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 1
2
Causer du chagrin, de l'inquiétude.Le soulagement de quelque chose qui vous peine
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 202
Cet objection ne peine pas plus l'auteur que la première
dans Mém. de Trév. 1725
3
Faire avec difficulté (peu usité en ce sens). Ce peintre peine beaucoup ses ouvrages.4
Nature : V. n. Se fatiguer à.Nous suons, nous peinons comme bêtes de somme
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. III, 2
Le cerveau peine en ceux qui n'ont pas acquis cette heureuse immobilité [l'immobilité de l'âme dans l'attention]
M. de Leibnitz peinait quelquefois à parler
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Leibnitz.
Le régent avait la vue fort basse, elle peinait surtout en écrivant
Il se dit de poutres chargées d'un fardeau trop pesant. Cette solive peine trop pour résister longtemps.
5
Éprouver du déplaisir. On peine à l'entendre.Répugner à. Il peine à punir.
Nature : Impersonnellement. Il me peine de vous faire faire cette besogne.
6
Se peiner, Nature : v. réfl. Se tourmenter.Pourquoi d'âme et de corps faut-il que je me peine ?
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. XVI
Il faut se trop peiner pour avoir de l'esprit
L'honnête homme est celui qui s'est peiné à n'avoir que de la vertu
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
Pour des bienséances [à la mort de Monsieur] Mme de Maintenon ne s'en peina pas
HISTORIQUE
1
Xe s.Jonas propheta habebat mult laboret et mult penet à cel populum
dans Fragm. de Valenc. p. 468
2
XIe s.Dis e set ans, n'en fut nient à dire, Penat sun cors el damne Deu service [au service du Seigneur Dieu]
dans St-Alexis, XXXIII
3
XIIe s.De ceste amour qui tant me fait pener
dans Couci, x
.... Moult nous doit enuyer Que tant nous veut cist rois pener et travaillier
dans Sax. XVI
Les eises de sun cors fuï e esluigna, E el servise Deu jor et nuit se pena
dans Th. mart. 93
4
XIIIe s.Por ce se devroit chascun pener de savoir la [la rhétorique], se sa nature li sueffre et li aide
de Brunetto LATINI dans Trés. p. 9
Il [l'avocat] doit estre paiés selonc ce qu'il avoit pené, ains qu'il connust le [la] querele à malvese
de Philippe de BEAUMANOIR dans V, 12
5
XVe s.Et prioit moult gracieusement que chacun se penast de bien faire la besogne [Édouard III à son armée]
de Jean FROISSART dans I, I, 41
6
XVIe s.D'abandonner du tout mes affaires il m'est très facile ; de m'y prendre sans m'en peiner, très difficile
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 72
Il y a plus de quarante ans que je travaille et me peine à l'esclaircissement et perfection de la chirurgie
de Ambroise PARÉ dans Dédic.
ÉTYMOLOGIE
1
Peine ; provenç. et espagn. penar ; ital. penare.Synonymes de PEINER
- AFFLIGER
- AHANER
- ASSOMBRIR
- ATTRISTER
- CHAGRINER
- CONSTERNER
- CONTRARIER
- DÉCEVOIR
- DÉGOUTTER
- DÉSESPÉRER
- ENDURER
- ÉPROUVER
- ESSOUFFLER
- EXHALER
- EXSUDER
- FATIGUER
- MÉCONTENTER
- PÂTIR
- REMBRUNIR
- SOUFFLER
- SOUFFRIR
- STAGNER
- SUBIR
- SUER
- SUINTER
- TRANSPIRER
- TRAVAILLER