Définition de PEINER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pè-né

DÉFINITIONS

1
Causer de la fatigue. Ce travail vous peinera beaucoup.
Comment, en faisant le monde par sa parole, il [Dieu] montre que rien ne le peine
2
Causer du chagrin, de l'inquiétude.
Le soulagement de quelque chose qui vous peine
Cet objection ne peine pas plus l'auteur que la première
dans Mém. de Trév. 1725
3
Faire avec difficulté (peu usité en ce sens). Ce peintre peine beaucoup ses ouvrages.
4
Nature : V. n. Se fatiguer à.
Nous suons, nous peinons comme bêtes de somme
Le cerveau peine en ceux qui n'ont pas acquis cette heureuse immobilité [l'immobilité de l'âme dans l'attention]
M. de Leibnitz peinait quelquefois à parler
Le régent avait la vue fort basse, elle peinait surtout en écrivant
Il se dit de poutres chargées d'un fardeau trop pesant. Cette solive peine trop pour résister longtemps.
5
Éprouver du déplaisir. On peine à l'entendre.
Répugner à. Il peine à punir.
Nature : Impersonnellement. Il me peine de vous faire faire cette besogne.
6
Se peiner, Nature : v. réfl. Se tourmenter.
Pourquoi d'âme et de corps faut-il que je me peine ?
Il faut se trop peiner pour avoir de l'esprit
L'honnête homme est celui qui s'est peiné à n'avoir que de la vertu
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
Pour des bienséances [à la mort de Monsieur] Mme de Maintenon ne s'en peina pas

HISTORIQUE

1
Xe s.
Jonas propheta habebat mult laboret et mult penet à cel populum
dans Fragm. de Valenc. p. 468
2
XIe s.
Dis e set ans, n'en fut nient à dire, Penat sun cors el damne Deu service [au service du Seigneur Dieu]
dans St-Alexis, XXXIII
3
XIIe s.
De ceste amour qui tant me fait pener
dans Couci, x
.... Moult nous doit enuyer Que tant nous veut cist rois pener et travaillier
dans Sax. XVI
Les eises de sun cors fuï e esluigna, E el servise Deu jor et nuit se pena
dans Th. mart. 93
4
XIIIe s.
Por ce se devroit chascun pener de savoir la [la rhétorique], se sa nature li sueffre et li aide
Il [l'avocat] doit estre paiés selonc ce qu'il avoit pené, ains qu'il connust le [la] querele à malvese
de Philippe de BEAUMANOIR dans V, 12
5
XVe s.
Et prioit moult gracieusement que chacun se penast de bien faire la besogne [Édouard III à son armée]
6
XVIe s.
D'abandonner du tout mes affaires il m'est très facile ; de m'y prendre sans m'en peiner, très difficile
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 72
Il y a plus de quarante ans que je travaille et me peine à l'esclaircissement et perfection de la chirurgie
de Ambroise PARÉ dans Dédic.

ÉTYMOLOGIE

1
Peine ; provenç. et espagn. penar ; ital. penare.

Synonymes de PEINER

Termes proches de PEINER