Définition de PROUVER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : prou-vé

DÉFINITIONS

1
Établir la vérité d'une chose par des raisonnements convaincants, par des témoignages incontestables ou par des pièces justificatives.
Voyons donc comment vous prouvez ce que vous dites, et vous verrez ensuite comment je prouve ce que je dis
Les exemples qu'on prend pour prouver d'autres choses, si on voulait prouver les exemples, on prendrait les autres choses pour en être les exemples ; car, comme on croit toujours que la difficulté est à ce qu'on veut prouver, on trouve les exemples plus clairs et aidant à le montrer
Je n'entreprendrai pas ici de prouver par des raisons naturelles ou l'existence de Dieu, ou la Trinité, ou l'immortalité de l'âme....
de Blaise PASCAL dans ib. x, 5
Qu'ils viennent donc sur moi prouver leur zèle impie
La colonne rostrale, érigée dans Rome par les contemporains de Duillius, est sans doute une preuve de la victoire navale de Duilius ; mais la statue de l'augure Naevius, qui coupait un caillou avec un rasoir, prouvait-elle que Naevius avait opéré ce prodige ?
Sauttern n'a pas besoin que je lui prouve ma confiance ; mais le public a besoin que je lui prouve que je la sais bien placer
Être prouvé ceci ou cela, se dit d'une personne que l'on prouve être ceci ou cela.
Le cardinal de Bouillon fut prouvé l'inventeur et celui qui avait mis de Bar en besogne de cette fabrication [d'un cartulaire]
Nature : Absolument.
Nous avons une impuissance de prouver invincible à tout le dogmatisme ; nous avons une idée de la vérité invincible à tout le pyrrhonisme
2
Sémantique : Par extension, montrer, marquer, donner lieu de connaître, avec un nom de chose pour sujet. Cette action prouve beaucoup de bonté.
3
Se prouver, Nature : v. réfl. Être prouvé.
Tout ce qu'ont dit les anciens, soit bon, soit mauvais, est sujet à être bien répété ; et ce qu'ils n'ont pu eux-mêmes prouver sur des raisons suffisantes, se prouve à présent par leur autorité seule
Ce deux personnages n'ont pas réussi : qui prouve trop ne prouve rien, dit je ne sais qui
N'y ayant rien de plus assuré que cette règle de dialectique : qui prouve trop ne prouve rien
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 5e avert. 27

HISTORIQUE

1
XIe s.
Se il ne pot prover sor saintz que melz [mieux] ne sot [il ne sut] juger....
dans Lois de Guill. 15
2
XIIe s.
Sur les chevaus provez [éprouvés] et asaiez
dans Ronc. p. 57
Sire compeing, c'est veritez provée
dans ib. p. 90
E li sainz comença mot à mot à prover, U li reis par ces leis voleit tendre e aler
dans Th. le mart. 57
3
XIIIe s.
Se bien ne vous prouvez [si vous ne vous comportez bien], de la dolor [je] mourrai
dans Berte, VII
Et je suis prest que je le te preuve de mon cors contre le tien
dans Ass. de Jér. 119
Il sanlleroit qu'il en fust subornés, et il meisme se proveroit à parjures
de Philippe de BEAUMANOIR dans XL, 38
Por ces raisons proverent li sage, que la lune emprunte dou soleil la lumiere resplendissant qui vient jusqu'à nos
4
XVIe s.
Ils nient la vraye pieté pouvoir consister, si toutes ces choses ne sont crues, combien qu'ils n'en preuvent rien par la parole de Dieu
Qui mieux abreuve [ses témoins], mieux preuve
de Antoine LOYSEL dans 770

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, preuver ; bourg. prôvai ; picard, prover ; prov. proar ; espagn. probar ; port. provar ; ital. probare ; du lat. probare, qui a même radical que probus (voy. PROBE). Au XVIIe siècle, prouver et preuver étaient tous deux en usage (MARG. BUFFET, Observ. p. 77).

Synonymes de PROUVER

Termes proches de PROUVER

Phonétiquement proche de PROUVER