Définition de RUELLE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ru-è-l'

DÉFINITIONS

1
Petite rue.
Je t'attendais du côté de la ruelle ; outre que c'est le plus court et le plus commode....
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Fête du village, III, 5
Coureur de ruelles, celui qui fréquente les lieux de débauche (à cause que les mauvais lieux sont souvent dans les ruelles).
Puis les Gascons et les trois péronnelles Y concertaient sur des tons de ruelles
2
Sémantique : Fig. Ruelle du lit, ou, simplement, la ruelle, espace laissé entre le lit et la muraille.
La coutume d'Espagne est de recevoir les envoyés à la ruelle du lit ; et don Francisque avait témoigné désirer qu'on le traitât ainsi ; ce que l'on a déjà fait en France pour d'autres
La fantaisie présente de son mari [le prince de Guéméné] est de sonner du cor à la ruelle de son lit
3
Se disait particulièrement des chambres à coucher sous Louis XIV, des alcôves de certaines dames de qualité, servant de salon de conversation et où régnait souvent le ton précieux.
Vous verrez courir, de ma façon, dans les belles ruelles de Paris, deux cents chansons, autant de sonnets
Moi, j'irais me charger d'une spirituelle Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle !
Le style du P. Maimbourg me déplaît fort, il a ramassé le délicat des mauvaises ruelles
Tes bons mots autrefois délices des ruelles
Qui saura comme lui chanter à table tout un dialogue de l'opéra, et les fureurs de Roland dans une ruelle ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans VII
Elle m'enviait bien quand on m'emmenait dans une ruelle pour me faire quelque confidence
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mme de Maintenon, t. I, p. 167, dans POUGENS
Aujourd'hui, il ne se dit plus que figurément et pour caractériser ce qui est précieux et efféminé.
Il leur enseigne de traiter galamment Les grands sujets en style de ruelle
Sans le secours d'un amour impertinent et d'une galanterie de ruelle, aussi déplacés dans l'Électre qu'ils le seraient dans Cornélie
Un homme qui n'apprit à parler que dans les ruelles
Sémantique : Fig. et familièrement, par dénigrement. Passer sa vie dans les ruelles, aller de ruelle en ruelle, ne s'occuper que de la société des femmes.
Plus content de sa journée que tous vos chasseurs de ruelle
Briller dans les ruelles, briller dans la conversation des dames.
4
Sémantique : Terme de marine. Bordage à double cambrure, qui relie l'étambot au flanc d'un bâtiment.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Abstinence, la suer Reson, Est presque seule en sa meson, Qui tant est delitable et bele ; Si n'est pas en orde ruele, Ainz la porrez veoir à plain
de RUTEBEUF dans II, 52
2
XVe s.
André passa la ruelle ou venelle de la maison
3
XVIe s.
Quand Antigonus fut alendroit d'une ruelle, par où il faut destourner pour monter contre-mont au chasteau
de Jacques AMYOT dans Arat. 20
Il avoit en la ruelle de son lict un dard, duquel....
Entre le four d'un boulenger et le mur moitoyen doit avoir deux pieds de ruelle d'espace, ou contre-mur qui le vaille, pour eschever la chaleur et le peril du feu d'iceluy four
dans Coust. gén. t. I, p. 370
[Chez les anciens] les femmes couchoient au lict du costé de la ruelle
de Michel de MONTAIGNE dans I, 374

ÉTYMOLOGIE

1
Dimin. de rue ; bourguig. roulôtte ; Berry, ruette ; picard, ruelette.

Synonymes de RUELLE

Termes proches de RUELLE