Définition de FRAUDE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : frô-d'

DÉFINITIONS

1
Acte de mauvaise foi et de tromperie.
Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude
La fraude adroite et subtile Sème de fleurs son chemin
Croyez-vous qu'il soit permis de repousser la fraude par la fraude ?
L'hypocrite en fraudes fertile Dès l'enfance est pétri de fard
Cet heureux artisan de fraudes et de crimes
Il est mort en fraude, se dit d'un homme qui meurt insolvable.
Fraude pieuse, moyen illégitime employé pour assurer l'empire de la religion.
Les fraudes qu'on appelait jadis pieuses, ne sont plus aujourd'hui que des fraudes
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mél. litt. Lett. à l'évêque d'Annecy.
Que direz-vous quand on vous soutiendra que toute fraude est impie, et que c'est un crime de soutenir la vérité par le mensonge ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Cons. rais. à Bergier, chap. 14
Fraude pieuse, se dit quelquefois d'une ruse employée pour décider quelqu'un à une bonne action.
2
Action de soustraire des marchandises aux droits de douane ou d'octroi. Faire la fraude.
Les marchandises elles-mêmes.
J'ai de la fraude en pacotille Qu'à la barrière on saisirait
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Portrait.
En fraude, sans payer les droits. Du vin introduit en fraude dans Paris.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Puisqu'il l'aceta sans fraude et en marcié, il ne doit pas recevoir la perte de son argent por autrui meffet
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXV, 22
Toutes fraudes, là où eles sont connues ou provées, doivent estre destruites
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXIV, 49
2
XIVe s.
Et si userent de fraude avecques conseil ; car Tatius li roys des Sabins corrompit la fille d'un qui gardoit la forteresse
de Pierre BERCHEURE dans f° 10, verso.
Mauvais engin, que les clercs appellent de dolo malo, est quand en contract ou marché se fait fraude recelée, que on appelle dol entre les pratiquans en court
de BOUT. dans Som. rur. p. 359, dans LACURNE
Faire fraude contre une ordonnance [la transgresser]
dans Ord. des rois, t. I, p. 299
3
XVIe s.
Ta langue brasse et fraudes et nuisances
de Clément MAROT dans IV, 293

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, frawe ; provenç. frau ; espagn. et ital. fraude ; du latin fraudem, que les étymologistes rapprochent du verbe grec traduit par briser, et du sanscrit dhru, tuer, qui veut dire aussi tromper, dhruti, séduction ; les sons concordent et la dérivation du sens paraît aisée.

Synonymes de FRAUDE

Termes proches de FRAUDE

Phonétiquement proche de FRAUDE