L'oeuvre Éth. de Nicolas ORESME
Ecrit par Nicolas ORESME
Date : ????
Citations de "Éth."
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Et à ceux qui sont en eage moyen, amis leur sont necessaires à leurs bonnes actions acomplir |
ABANDONNER | Jà n'en seroit meilleur tant comme il fust habandonné à telles passions |
ABC | Pour ceste science plus clerement entendre, je veul exposer aucuns mos selon l'ordre l'a b c |
ABOMINATION | De tout mensonge ou tout comme mensonge, il a horreur et abomination |
ABOMINER | Il est inutile à telles collocutions et esbattements ; car il n'i confere et n'i fait rien, mes est triste en toutes choses et abhomine gieu qui est necessaire |
ABONDANT, ANTE | Pour ceste science plus clerement entendre, je veul [veux] de habondant exposer aucuns mos selon l'a b c |
ABOYER | Comme les chiens, quand il oent [entendent] heurter, il abaient tantost sans atendre que il aient conoissance se celui qui heurte est ami ou non |
ABSENCE | Un homme est dit attrempé [modéré], en ce qu'il n'a pas de tristesse de l'absence des choses delettables |
ABSOLUMENT | Selon les vertuz ou les vices nous sommes dits bons ou malvès, et selon les passions absolument considerées nous ne somme diz ne bons ne malvès |
ABSOLUTION | L'absolucion [solution] de ceste question appert par la descripcion de felicité qui a esté devant mise |
ABSORBER | Cette delettation est aussi comme evanouie et absorbée |
ABSTENIR (S') | Aucuns illiberaux se abstiennent de prendre aucune chose de autrui |
ABSTINENCE | Comme seroit concupiscence et mauvais desirs surmontés et vaincus par abstinence |
ABSTRACTION | À ce peut l'en respondre : la cause est pour ce que les choses de mathematiques sont cogneues par abstration, imagination et phantasie |
ABUS | Et aucuns se delettent en abus de deliz [plaisirs] charnels |
ABUSER | Comme Phalaris qui tenoit une enfant et avoit concupiscence de abuser en par delettation de luxure inconveniente |
ACCEPTATION | Combien que l'acceptation soit naturel |
ACCIDENT | Se aucun veut rendre à celui à qui il est deu son depost ou son gage, et il est contraint à non rendre, l'en doit dire que il fait injuste par accident |
ACCOMPLIR | Il ne font faute de despendre [dépenser] pour acomplir leur concupiscence |
ACCOMPLISSEMENT | La fin et l'accomplissement d'une operacion est ou temps que l'en la fait |
ACCORD | Et est verité que presque tous sont d'un accord et confessent que ce est quant au nom |
ACCORDER | Quand les paroles s'acordent as oeuvres, il [elles] sont creues |
ACCOUTUMANCE | Les autres par malvese acoustumance, les autres pour la très grant malice et perversité de leur nature |
ACCOUTUMER | Il prouva son entencion par le commun parler acoustumé |
ACCROISSEMENT | La congnoissance de ceste fin donne grant aide et grant acroissement de bien à vie humaine |
ACCROISSEMENT | Une de celles puissances ou vertus est cause de nourissement et de acroissement |
ACCROISSEMENT | Par convivre et converser avecques les bons est faitte une exercitation et accroissement de vertu, si comme disoit le poete Theognis |
ACCROÎTRE | Donques est delettacion bonne chose, car tout bien en est acreu |
ACHAT | Les volontaires sont teles comme vendicion, achat, prest, plegerie, usage |
ACHOPPER | Si comme se l'en disoit que pleuresie est plus grant mal que achoper ou hurter son pié |
ACQUÉRIR | Le riche pecunieux souvent aquert ou pert ses richesses par violence ou par force |
ACQUISITION | Et l'aquisicion et perfettion d'elles est en nous acomplie par bonne acoustumance |
ACTIF, IVE | L'autre est vie civile et attive |
ADDITION | L'accroissement ou addicion qui est faite par chascune singuliere operacion n'est pas congneue |
ADJOINDRE | La vie de ceulx qui oeuvrent selon vertu n'a mestier d'autre delettacion, qui à elle soit adjoncte, car tele vie a sa delettacion et son propre delit en soy et de soy meisme |
ADJUGER | Le marié peut cognoistre sa cousine non pas comme son cousin, mais comme son mari adjugié par l'Église |
ADMINISTRER | Il ouvrera [opérera] tous jours et fera très bien selon les circonstances et la qualité des choses que fortune lui administrera |
ADMIRATIF, IVE, | Le magnanime n'est pas admiratif |
ADMIRATION | Il ne fait pas grans admiracions ; car il ne repute chose grande.... |
ADMONÉTER ou ADMONESTER | Il n'appartient pas au magnanime fuir ou refuser celui qui le admoneste en raison |
ADRESSER | C'est la conclusion de cest chapitre que Dieu nous adresce à bien faire en delectations et en tristesces |
ADROIT, OITE | Semblablement celui qui juge adroit des operacions humaines, qui est sain selon l'ame |
ADULATEUR, TRICE | Celui qui est adulateur ou flateur est ami ou aimé superexcedanment |
ADULATION | Et pour ce plusieurs aiment que l'on leur face adulacion |
ADULTÈRE | Et en operacions, adultere, larrecin, homicide, ces choses jà et toutes telles sont malvaises selon elles meismes |
ADVERSAIRE | Se un grant segneur estoit prins et se il se humilioit devant son adversaire par paour de mort.... |
AFFABILITÉ | Il determine d'une vertu qui peut estre appellée affabilité ou amiableté |
AFFABLE | Celui qui le fait selon ce qu'il convient et appartient, il peut estre appellé amiable ou affable ou agreable |
AFFECTION | Il ne reçoit ou accepte les paroles des autres ou ne les contre dit pas par amisté ne par affettion d'amour ou de haine |
AFFICHER | C'est à dire gens de forte sentence affichiés et ahurtés, qui sont fors à persuader |
AFFINITÉ | Et vertu moral semble avoir grant affinité et estre appropriée as passions |
AFFIRMATION | Et aussi comme affirmacion et negacion sont en la pensée ou entendement, semblablement et proporcionellement sont en l'appetit prosecution et fuite |
AFFLICTION | Si comme aucune afflicion ou peine corporel |
AFIN | Si comme l'armeuriers tent affin que le cheval soit bien armé ; et le chevalier le veult affin que il se combate |
ÂGE | Et en aucun eage a l'en entendement aussi comme la nature de l'eage en fust cause |
ÂGÉ, ÉE | Une chose est terrible à un enfant qui n'est pas terrible à un homme aagey |
AGENT | Et celui qui feroit injuste à se meisme, il seroit agent ou faisant et pacient tout ensemble ou [au] regart de se meisme |
AGGRAVER | L'estat de la personne agrave le fait |
AGILITÉ | Celui qui vouldroit avoir domination et vittoire as luttes ou es courses ou autres gieux as quiex agilité de corps est requise |
AGRÉABLE | Celui qui le fait selon ce qu'il convient et appartient, il peut estre appellé amiable ou affable ou aggreable |
AGRESTE | Et le vicieux qui deffaut en ceste matiere est appellé aigre, agreste et dur |
AGUETS | Et pour celui qui fait mal par aguet cuide bien que celui à qui il le fait souffre injuste |
AIDER | Et avecques ce elle aide à faire et establir et composer loys humaines justes et proffitables |
AIGRE | Et le vicieux qui deffaut en ceste matiere est appelé aigre, agreste et dur |
AIGU, UË | Les fors es operacions et faiz perilleux sont acus et aspres, constans et perseverans |
AIGUISER | Afin que fureur soit adrescie, menée et conduite par vertu, et que vertu soit enasprie et acuisée et enforcie par fureur |
AIMABLE | Les choses aimables ou que l'en fait à ses amis et par lesquelles il semble que les amistés soient determinées vienent des choses aimables que l'en se fait à soy meismes |
AIR | Ele vit de l'aer non pas pur et sans mangier |
AJOUTER | Se un autre bien, ja soit ce qu'il soit très petit, est adjousté.... |
ALIÉNER | Et se leur tristece est alegée ou alienée pour l'une cause ou pour l'autre, nous n'en diron plus à present |
ALLÉGATION | Doncques par les raisons dessus dites et par autres raisons et allegacions, il sembleroit à aucuns que.... |
ALLÉGER | Quant les infortunés sont tristes, leur tristece est alegée par ce que leurs amis se contristent et douloient avecques eulz |
ALLER | En tele maniere que tu devies et vaises hors de verité |
ALLIANCE | En la maniere d'aucunes cités qui ont aliances ensemble pour aider l'une à l'autre à soy deffendre en batalles |
ALTÉRER | Et ainsi sa felicité n'est en riens alterée ne muée |
AMABILITÉ | Puis que il n'ont en soy chose qui soit aimable ou digne d'estre amée, il ne pevent avoir amiableté à soy meisme |
AMANT, ANTE | Et en amisté aucune fois l'aman accuse l'amey pour ce que il aime plus que il n'est amez |
AMER, ÈRE | Et les choses qui sont douces selon verité leur semblent aucune foiz ameres |
AMIABLE | Et ceulx qui tantost font l'un à l'autre ouvres amiables, il monstrent par ce que il veulent estre amis |
AMIABLEMENT | Et, à dire verité, nous cuidons que tout homme bon et sage soustient et porte amiablement et convenablement toutes fortunes |
AMITIÉ | Premierement c'est raison, pour ce que amisté est une vertu |
AMOUR | Et à ceste maniere d'amisté attraient aucuns la fole amour de deux persones, des queles une est bele et l'autre est laide |
ANATOMIE | Et en ont un livre que il appellent anatomie |
ANCIEN, IENNE | À tout viel home ou ancien, l'en ly doit faire reverence selon ce que il appartient à son eage |
ÂNE | Et se touz ceulx qui soustiennent perilz et peines par fureur ou autre passion estoient fors de vraye fortitude, les asnes le seroient |
ANGLE | L'en peut entendre par ces quatre faces ou par ces quatre angles les quatre vertus cardinaulx |
ANIMER | Le juge est comme droit animé et vivant |
ANNEXE | Puisque verecunde et paour de mort sont corporeles en ce que il ont annexes transmutacions corporeles.... |
ANNIHILER | La delettation que il a en sa vertu asorbe et anichille toute tristece |
ANNULER | Puisque les vices sont consommés et confermez ou endurcis, c'est fort de les destruire ou adnuller et oster |
ANTÉCÉDENT | Et il a reduit soy meisme à l'antecedent |
APERCEVANCE | Et tele apercevance est selon soy delettable |
APOSTUME | Si comme le medecin conseille se il guerira l'empostume par evacuacion et par prendre medecine |
APPARENCE | Et souffist parler de ceulx qui de prime face ont aucune apparence |
APPAROIR | Si comme entre innombrables exemples peult apparoir de ceste très commune proposition |
APPARTENANCE | La qualité et la quantité de la fortune, et l'appartenance ou procheneté et valour de la personne |
APPARTENANT, ANTE | Et sera mort bien et selon raison appartenante à felicité |
APPARTENIR | Et ce appartient meismement as philosophes |
APPELLATION | Et pour ce que l'appellacion et notacion est faite selon le plus.... |
APPÉTER | Et sont aucuns telx qui ne appetent pas les choses des autres |
APPÉTIT | Il convient à entendre et regarder à quelles choses nous sommes par notre appetit enclins et de legier mouvables |
APPLICATION | Or prenons donques nostre applicacion de la descripcion de vertu |
APPLIQUER | Il applique la diffinicion de vertu as autres particulieres vertuz et passions |
APPRENDRE | Encor est-il verité que toute science, quant est de soy, il semble qu'elle peut estre aprise |
APPROCHER | La chose qui est la partie d'un tout approce plus de son tout que le tout ne approce de la partie |
APPROPRIER | Nom approprié |
ÂPREMENT | Les uns et les autres se combatent asprement et avecques fureur |
ARBITRAGE | Nulle chose ne doit estre lessie en l'ordenance et arbitrage ou volenté du juge |
ARCHITECTONIQUE | Entre ces vertuz intellectuelles il y en a une qui est architettonique et principal et qui ordene de tout |
ARDEMMENT | Les joenes sont fais amis legierement et prestement, et aiment ardaument ou forment |
ARGENT | Il superhabundent en despendant l'argent en choses où il n'appartient |
ARGUER | Et par ceste difference povons nous arguer à cest propos |
ARGUMENT | Après je respons as arguemens contraires |
ARGUMENTATION | Par une argumentacion appellée de proporcion transmuée, il convient que il ait tel proporcion de douze à quatre, comme il a de six à deux |
ARISTOCRATIQUE | Et ceulx qui se gouvernent selonc police aristocratique dient que c'est vertu |
ARMURE | Querir peccune ou faire armeures |
ARMURIER | Si comme l'armeurier tent affin que le cheval soit bien armé, et le chevalier le veult affin que il se combate |
AROMATIQUE | Ceulx qui se esjoissent trop en oudeurs de pommes ou de roses ou de choses aromatiques |
ARONDE | Aussy comme une aronde seule ne signifie pas le temps de ver ne un seul biau jour ne le fait pas.... |
ARRACHER | Il se efforça de les esracier |
ARRÊTER | Et est asavoir que aucuns sont demourans et trop arrestés en leur opinion |
ART | Il entent par art science pratique, et par doctrine science speculative |
ARTIFICIEL, ELLE | Et ainsi le voyon nous et en choses natureles et en artificieles |
ASSAILLANT | Les assaillans ou emprenans se reputent plus fors |
ASSEMBLÉE | Les sacrifices anciennement ordenés et teles assemblées estoient faites après ce que les fruis sont cuillis |
ASSEMBLER | Ainsi voyons nous que l'avaricieux se delette en garder et assembler richesses |
ASSENER | En toutes choses c'est fort de prendre le moien et de assener au moien |
ASSIGNATION | En teles choses n'a pas certaine diffinicion ou certain terme ou assignacion de distance |
ASSIGNER | Après il assigne la cause pour quoy tex chevaliers ne ont pas la vraye vertu de fortitude |
ASTROLOGIE | Et aussi est-il de plusieurs sciences comme de astrologie quant as mouvemens, as jugemens |
ASTUCE | Et doncques se l'entention est malvese, tele puissance est appellée astuce ou malicieuseté |
ASTUCIEUX, EUSE | On avait, dans le XIVe siècle, astus, dérivant directement de astutus : Ceulz qui sont prudens et ceulz qui sont astus |
ATTEINDRE | Et se telle fin peut estre atainte par plusieurs moiens, les sages regardent par lequel ce peut estre fait plus legierement et mieux |
ATTENDRE | Liberalité doit estre attendue et jugiée selon la substance et la faculté |
ATTRAYANT, ANTE | Delectacion nous est si douce et si aimable, si atrayant, blandissant et decevant |
ATTREMPER | Et sommes faiz justes en faisant operacions justes et attrempées |
ATTRIBUER | Felicité qui est si très grant bien et qui ne doit pas estre attribuée à fortune |
ATTRIBUTION | Ils ont aucune dependance d'une chose ou attribucion à aucune chose |
AUCUN, UNE | Il traitte oppinions aucunes sensibles de felicité |
AUCUNEMENT | Puisque ceste puissance ou partie d'ame participe avecques raison, il convient dire qu'elle est racionele aucunement |
AUDITEUR | Convient que l'ame de l'auditeur soit avant preparée par bonnes acoustumances |
AUDITION | Nous disons aucuns resguars ou visions corporeles estre delettables ; aussi sont aucunes audicions ou oïr aucunes choses |
AUGMENTATIF, IVE | Toute operacion de vie ou puissance nutritive et de puissance augmentative |
AUTRE | Et nous disons que ami est aussi comme autre soy meisme |
AVARICIEUSEMENT | Chascun en sa maniere, comme avarice par ouvrer avaricieusement |
AVARICIEUX, EUSE | Ainsi voyons nous que l'avaricieux se delette en garder et assembler richesces |
AVEC | Et semblablement different les delettacions de telz sens les unes d'ovecques les autres, et different d'ovecques la pensée intellective |
AVENAMMENT | Il appartient au magnifique preparer et ordener tout edifice et habitation noblement et avenantement selon la quantité de ses richesses |
AVENANT, ANTE | Donques à ce que les despens soient avenans et convenables, il convient considerer et resgarder et celi qui les fait et en quoy il les fait |
AVENIR | Et aussi au devant ilz ne consideroient pas ne ne voioient les perilz à avenir |
AVEUGLE | Nul ne doit improperer ou reprocier à un homme ce que il est aveugley, se il est tel de nature |
AVOIR | Et ceulx qui en telles choses se ont et se contiennent comme il convient et appartient |
BAS, BASSE | Ne le feu ne se peut acoustumer à descendre en bas |
BATAILLE | Choses appartenantes en batailles ou guerres |
BATAILLER | Et nous bataillon ou combatton, affin que après nous menon nostre vie à paes |
BATTERIE | Et les autres transmutacions sunt violentes et manifestes, si come batterie, emprisonnement, mort |
BATTRE | Cestui me ferira ou bastera, quant il sera homme |
BÉATIFIER | Et semblablement des hommes nous beatifions ceulx qui sont très parfects et comme divins et très bons excellemment |
BEAU ou BEL, BELLE | Et aussi nulle punicion ne deffence ne beau parler ou persuasion ne les pourroit retraire de mal faire |
BÉNÉFICE | Quel profit seroit-ce d'avoir tele bonne fortune qui ne feroit de benefice à autre ? |
BÉNÉFICIER | Beneficier autre, est superexcellence ; et estre beneficié d'autre, c'est estre excedé [surpassé] |
BÉNÉVOLE | Et ceulz qui veulent bien à autre en ceste maniere, l'en dit que il sont benivoles |
BÉNIGNEMENT | Il les receut benignement, et le prent à gré comme celui qui scet bien.... |
BESOGNER | Aucuns excellens et bien besoignans selon vie attive tiennent que felicité est honnour |
BESTIAL, ALE | Et donques sont telles delettacions et semblent estre serviles et bestiaux, et sont les delettacions qui sont en touchier et en gouster |
BESTIALITÉ | Il sont trois especes, c'est à savoir malice, incontinence et bestialité |
BÊTE | En la maniere que l'en duit et chastie un asne ou un autre beste de labeur |
BIAIS | Une figure quarrée et le dyametre qui la traverse de biais [diagonale] sont de celle condicion que par nulle mesure tant soit petite par quoy l'en peut une de ces deux choses mesurer, l'en ne pourroit l'autre mesurer precisement |
BIEN | Instruments desquex l'on se peut aidier et en user en bien |
BIEN | Et celui est bien né qui a telle disposicion en soy bien née et bien entée de sa nativité et de nature |
BIEN-FAIRE | Ceulz qui ont bienfait veulent que ceulz vivent à qui il ont bienfait, pour gaigner et recevoir d'eulz graces et retributions |
BIENFAIT | Albert respont et dit bien que adultere ne peut estre bienfait ; mais pour le bien que la femme fist en ce qu'elle delivra le pays d'un tyrant, pour ce le mal adultere lui doit estre pardoné |
BIENFAITEUR, TRICE | À savoir mon se l'en doit plus rendre grace et retribucion à son bienfaiteur ou donner à son ami |
BIENSÉANT, ANTE | Il est bien soiant et appartient teles choses à faire à ceulx qui ont grans possessions |
BIENVEILLANCE | Benivolence a similitude à chose amable et semble estre amisté, mes ce n'est pas amisté |
BLAFARD, ARDE | Et celui qui en ce excede et veult plaire à chescun, se il le fait de son inclinacion et volonté, sans que il tende à autre fin, il n'a pas nom approprié et par aventure peut estre appellé blafart |
BLÂMER | Ou se il se cource [courrouce] sans raison ou autrement que par raison, il est à blasmer |
BLANC | Ce que est blanc, il est blanc as tous et par tout |
BLANCHEUR | Aussi comme la blancheur de la nege et la blancheur de la farine sont d'une espece |
BLÉ | Et quant nulle des parties n'en reporte plus ne moins, mais tant vaillant pour tant vaillant, ou pour ce meisme si comme blé pour blé, tant pour tant, tel pour tel |
BOEUF | Donques disons nous bien que ne beuf ne cheval ne autre beste n'est beneuré |
BOIRE | Et semblablement ne desirent pas touz unes meismes viandes ou boires |
BOITEUX, EUSE | Et semblablement font ceulx qui veulent drecier les fusts ou les bastons qui sont tors, tornés et boisteux |
BON | Par aventure n'est-ce pas une meisme chose estre bon home et estre bon citoien |
BONNEMENT | Ignorance d'aucunes circonstances que l'en ne peut pas bonnement savoir, excuse et est appellée ignorance invincible |
BOUCHE | Il est escript que celui qui sera occis perira par la bouche de deux tesmoings ou de trois |
BOUTER | Ceulx qui se boutent es perilz des guerres impetueusement |
BREF, BRÈVE | Doncques affin que en brief concluons, se nous faisons les choses dessus dittes, nous pourrons bien le moien de vertu acquerir |
BRÉHAIGNE | Et pour ce les mariés steriles ou brahaignes se departent plus tost d'ensemble que les autres |
BRIÈVETÉ | ....Des queles alleguer je me passe à present pour cause de briefeté |
BROUILLARD | Pour les fumosités et brouillas, l'en ne peut voir les rochers |
CALAMITÉ | Et après en sa vieillesse il cheït en très grant miseres et en très grant calamités |
CAMÉLÉON | Et seroit ainsi un homme beneuré semblable, quant à ce, à une beste appellée cameleon |
CAPITAINE | Se il devroit plus obeir à l'ordenance du capitaine de l'ost que à son pere |
CAPITULER | Et de ces choses jà nous en parlons maintenant en figure et en capitulant [récapitulant] grossement |
CAR | À plusieurs gens sont aucunes choses delettables qui sont contraires l'une à l'autre, et la cause est car [que] telles choses ne sont pas naturellement delettables |
CARDINAL, ALE | L'en peut entendre par ces quatre faces ou par ces quatre angles les quatre vertuz cardinaulx : c'est assavoir justice, prudence, fortitude, attrempance |
CAS | Car en yver à cas d'aventure peut l'en veoir une aronde |
CAUSE | Felicité est de Dieu principalement causée qui est generalement cause de toutes choses |
CAUSER | ...en la maniere que aucuns le disoient et se causoient [se fondaient sur] de ce que la fin est melleur que n'est la generacion de la fin |
CAUTÈLE | Et ce font par faintise et cautele, et les a l'en de legier en despit |
CAUTÈRE | Et en medecine c'est legiere chose de savoir ce que il est dit du miel et du vin et de ellebore et de cauteres et de incisions |
CAVILLATION | Et se aucun par cavillacion disoit que la decretale parle de celui qui.... |
CE | Et ce non obstant, il est, entre tous autres vertueus, pour soi souffisant |
CELER | Celer teles choses, c'est fait de paoureux et de couart |
CERCLE | Les fortunes d'une mesme personne sont variables et sont bonnes et puis sont males et après bonnes, item males en retournant en maniere de cercle ou de roe |
CERF | Quand le lion voit ou treuve un serf ou une chievre salvage |
CERTAIN, AINE | Le juge pourroit dire quant il li plairoit que il scet de certain que il n'est pas culpable |
CERTIFIER | Et dès maintenant peut assez aparoir quele chose est science, mes toutevoies il en convient plus certifier |
CESSER | Mais quant l'amisté est dissolue et cessée vers aucun |
CHAIR | Mais estre batuz et feruz, ce leur est grant peine et grant douleur se il sont sensibles et se il ont char |
CHALEUR | Si comme la vertu du feu c'est chaleur par quoy il est bon en sa nature ou espece et par quoy il fait bien son operacion naturel |
CHALOIR | Et ceulz qui ont receu le bien, il ne leur chaut, se il ne rendent graces ou retribucion |
CHAMP | Aucun peut vouloir que en un champ de bataille celui ait vittoire, qui faint estre champion |
CHAMPION | Et aussi comme un champion bien aprins contre un ignorant ou ydiot |
CHARBON | Et aucuns se delettent en mangier charbons et terre |
CHARGE | Et à gouverner une naif [nef, vaisseau], il convient considerer la façon de la naif et la charge |
CHARGEANT, ANTE | Par aventure il auroit opinion que celui qui le visite est trop charchant et trop ennuyeux |
CHARGER | Querir et vouloir estre honoré des humbles et moiens ou petis, c'est une chose charchant et qui n'est pas à loer |
CHARNEL, ELLE | Et comme telles fortunes qui peuvent avenir as amis charnels ou autres soient de moult manieres.... |
CHARPENTERIE | Et la charpenterie est autre que n'est la fachon du temple |
CHARPENTIER | Semblablement le charpentier fait la maison pour habiter |
CHASSER | Un chien quant il chace bien |
CHÂTIER | Il convient punir, chastier et corriger celui qui appete choses laides |
CHATOUILLER | Et aucuns sont aussi comme sont ceulz qui se doubtent que les autres ne les catoillent, et pour ce il se catoullent et confriquent premierement |
CHAUD, CHAUDE | Et comme en esté par grant chaut l'en ne dit pas à un homme ou deffent que il ne sue |
CHEVALERIE | Si comme medecine quert un bien, et chevalerie un autre bien |
CHEVALIER | Et pour ce les chevaliers semblent estre fors et avoir la vertu requise en batailles |
CHEVAUCHER | Art de faire frains est dessoubz art de chevaucher |
CHEVAUCHEUR | Des mariniers, des chevaucheurs |
CHIRURGIEN | Et se un cyrurgien fendoit ou tranchoit aucun membre pour guarir un homme et il le occioit |
CHOIR | Et celles qui sont involuntaires, il y chiet pardon et aucunes fois misericorde |
CHOSE | Il confesse à rendre quid pro quo, chose pour chose |
CIRCONSCRIPTION | Les choses de quoy l'en veult bien avoir congnoissance et circonscription |
CIRCONSCRIRE | Quant à present felicité ou bien humain soit ainsi circonscript ou aucunement descript |
CIRCONSTANCE | Et ainsi convient il es operacions morales considerer les circonstances |
CITOYEN, ENNE | Et ancor quert il plus ou doit querir felicité pour soy et pour les citoiens de sa cité |
CIVIL, ILE | Et celle apert estre science civille |
CIVILEMENT | Home est ordené à vivre civilment et en communité |
CIVILITÉ | Distribucion de honeurs ou de pecunes ou de quelconques autres choses qui sont partables entre ceulx qui communiquent en une civilité ou policie |
CLAIR, CLAIRE | Il est tout clair que telles petites fortunes ne font pas.... |
CLAIREMENT | Et par ce appert-il clerement que, pour dire un homme beneuré, il ne convient pas ensuir les fortunes |
CLAIR-SEMÉ, ÉE | Et est vraisemblable que teles amistés soient cler semées et non pas communes |
CLORE | Son sanc est ou cuer et es euls [yeux] qui sont gros, et ne les clot onques |
COACTION | Et est contraire à volenté, c'est assavoir necessité de coaction |
COEUR | Se il est juste, il n'est autre chose quelconque que il ait principalement à cuer |
COGITATIF, IVE | Les vertus de dedens comme la cogitative et ymaginative |
COGITATION | Les malvaises operacions qui sont faites par cogitacion et deliberacion |
COGNITIF, IVE | La puissance cognoscitive |
COIN | Si come qui disposeroit quatre choses en une figure quarrée là où il aroit quatre cuignes ou angles |
COLÉRIQUE | Si comme un homme trop colerique est enclin à ire |
COLLATION | Par collacion et composicion de l'un à l'autre faite |
COLLOCUTION | Inutile à teles collocucions et esbattemens |
COLORER | Ce que il dit eust aucune couleur, mais comme pourroit il coulourer son dit ? |
COMBIEN | Combien que les stoyciens dient que.... |
COMBINAISON | Et une conjugacion ou combination qui est faite selon dyametre fait la retribucion estre selon proporcionalité |
COMÉDIE | Et ce peut assez apparoir par les comedies des anciens et par celles que l'en fait à present |
COMMANDER | Nulle chose il ne font de ce que il lour ensaignent ou commandent |
COMME | Et est semblable, comme qui feroit comparaison d'une chose qui a ame à celle qui n'a point d'ame |
COMMENCEMENT | Et semble que le commencement ou principe soit plus de la moitié de toute la besoigne |
COMMETTRE | Aucune fois un home commet et fait adultere |
COMMUN, UNE | L'en dit que chose d'amis sont communes entre eulz, et est dit pour ce que amisté est en communication |
COMMUNICATIF, IVE | Pour ce que le liberal est bien communicatif en exposant les pecunes |
COMMUNICATION | Par faire retribucion est maintenue et gardée communicacion et societé humaine |
COMMUNIQUER | Or convient-il plus avant enquerir de ceste chose quant as mors [moeurs], assavoir se il communiquent ou participent au bien ou as maulx qui adviennent à lour amis vivans |
COMMUNITÉ | Home est ordené à vivre civilement et en comunité |
COMMUTATIF, IVE | Et de ceste justice commutative sont deux parties ou deux manieres |
COMMUTATION | L'autre espece de justice particuliere est celle qui nous adresche en commutacions [échanges] |
COMPARAISON | Et est semblable comme qui feroit comparaison d'une chose qui a ame à celle qui n'a point de ame |
COMPARER | Et pour ce convient-il que toutes choses de quoy l'en fait commutation [échange] soient comparées aucunement et avaluées l'une à l'autre |
COMPASSION | Celui qui est vertueux a bien aucunes foiz compassion, doulour ou joie |
COMPÉTER | Et ceste passion, c'est assavoir vercunde [vergogne], ne compete pas et n'est pas convenable à tout eage |
COMPLAISANCE | Celui fet teles complaisances, affin que par ce li soit faite aucune utilité en pecunes |
COMPLÉTEMENT | Au premier livre il traicte de felicité non pas complectement |
COMPLEXION | Il les convient varier selon plusieurs choses qui sont à considerer comme la complexion de la personne |
COMPOSITION | Et fu instituée [monnaie] selon composicion ou convencion humaine |
COMPRENDRE | Se nous avions un non qui compresist toutes teles choses |
COMPTE | Et semblablement est il de ceulz qui ne tiennent compte de exposer leur pecunes largement |
CONCAVE | Le concave et le curve d'une ligne circulaire |
CONCAVITÉ | La concavité et curvité de telle ligne ne sont pas deux choses divisées, mes sont ceste ligne meisme |
CONCLURE | Et de celles choses faire ses moyens et aussi conclurre telles conclusions |
CONCLUSION | Celui qui aime discipline ou mathematiques vers conclusions speculatives |
CONCORDE | Contencion qui est ennemie et adversaire à concorde |
CONCORDE | Amisté appert estre une chose semblable à concorde |
CONCORDER | Semblablement convient-il que l'appetit concupiscible se concorde, conferme et obeisse à raison |
CONCUBINE | Il [Sardanapalus] restoit tousjours enclos avecques ses concubines |
CONCUPISCENCE | Concupiscence apetice [devient plus petite] par li resister |
CONCUPISCIBLE | L'autre puissance est concupiscible, et generalement tout appetit sensitif |
CONDAMNER | Aucuns dotteurs font ici ceste question assavoir mon se le juge doit condempner celui que il scet certainement estre innocent |
CONDESCENDRE | Pour acomplir du tout leur passions et leur desiriers en condescendant et obeissant à la partie de l'ame qui est irracionele |
CONFECTION | Et porroit l'en respondre, que aucuns ars sont de delettacion, si come art de faire pigmens, confettions et odeurs |
CONFÉRER | Et s'il est verité que les bonnes operacions de lours amis vivans conferent aucune chose as trespassés |
CONFESSER | Et est celui qui est veritable et en vie et en paroles, et confesse ses bons faiz, et ne les fait ne plus grans ne plus petis que il sont |
CONFESSION | Se un prestre scet par confession le crime d'un home, il ne peut tel home punir ne excommenier |
CONFIRE | Tel jugement font ceulx qui espreuvent les vins et qui assaveurent et confisent les salses et les potages |
CONFORT | Aucunes fois nous loons celui qui aime honeur comme homme de bon confort et fort courage |
CONFORTER | Nul ne doit son ami conforter ne soustenir en erreur |
CONFUSION | Et disoit que toutes choses sont faites par la controversie des elemens du monde, par quoy il departirent de ce que il estoient ensemble en une confusion |
CONGRÉGATION | Et touz ceulz qui font sacrifices et congregacions pour teles choses, il attribuent honeurs as diex |
CONGRÉGÉ, ÉE | Il cuident que, à mettre les lois, il ne convient autre chose fors congregier, amasser ou assembler les loys anciennement approuvées |
CONGRÛMENT | Et se mue [le caméléon] et varie en toutes telles coulours comme ont les choses que il regarde congruement, excepté deux couleurs |
CONJECTURER | Celui est bon conseiller qui scet conjetturer et trouver selon inquisition de raison le plus très grant bien des choses ouvrables |
CONJOINTEMENT | Ces trois choses toutes ensemble conjoinctement sont en operacions très bonnes |
CONNAISSANCE | Et encor est il plus convenable à celui qui veult savoir politiques que il ait connoissance de l'ame |
CONNAÎTRE | Et pour ce quierent ilz et desirent ilz estre honerez des saiges et entre ceulx de qui il sont congneuz et en bien et en vertu |
CONSACRER | Et les dons du magnifique ont aucunes condicions semblables as dons qui sont consecrés as diex |
CONSEIL | Nous conseillons ou faisons conseulx, non pas de la fin ou des fins, mais des choses ordenées à la fin |
CONSEILLABLE | L'on pourroit fere question assavoir moult se toute question est conseillable |
CONSEILLER | Elettion est de chose devant conseillie |
CONSENTEMENT | Et par ce vouloit Homerus amonnester et induire les roys de Grece que il ne ordenassent pas de la chose publique sans le consentement et elettion du peuple |
CONSENTIR | Si comme ceulz qui se consentent et tiennent une opinion des mouvemens du ciel ou d'autre speculacion |
CONSÉQUENT, ENTE | Qui ayme honeur, c'est consequent qu'il ayme bien honeste |
CONSÉQUENT | Et par consequent elettion n'est pas ire |
CONSERVATEUR, TRICE | Le prince est garde de juste, et conservateur de justice et de equalité |
CONSERVATION | Et le juge doit plus amer la conservacion du droit commun, qui est bien commun, que du droit ou du bien propre d'une persone privée |
CONSIDÉRATION | Il appert que la consideration et la cognoissance de telle fin appartient à ceste science civile |
CONSIDÉRER | Mesmement consideré que illecques sont baillées certaines regles, bons enseignemens, belles hystoires.... |
CONSOMMER | Puisque les vices sont consommés et confermez ou endurcis, c'est fort de les detruire ou adnuller et oster |
CONSTANT, ANTE | Et ne font force de tele mort souffrir, et sont constans sans perdre, pour ce, usage de raison |
CONSTELLATION | Il les convient varier [les opérations de médecine] selon plusieurs choses qui sont à considerer, come la complexion de la personne, la disposicion de l'aer, la constellacion du ciel |
CONSTITUER | Ceulz qui sont constitués en grans puissances, come sont princes et grans seigneurs |
CONSUL | Et en la maniere que un consul disoit à ceulz de la cité |
CONSULTATION | Celui qui fait consultation, soit bien, soit mal, il fait questions et raisons d'une partie et d'autre |
CONTEMPLATIF, IVE | La tierce est vie contemplative |
CONTEMPLATION | De toutes les operacions qui sont selon vertu, la très plus delettable est speculacion ou contemplacion selon la vertu de sapience |
CONTEMPTEUR, TRICE | Il monstre et manifeste liberale ment tout ce que il veult, pour ce que il est contemptif et desprisant |
CONTENIR | Et par vertu nous nous contenons si comme nous devons en toutes delettacions et tristesces |
CONTENTIEUX, EUSE | Et avecques ce celui qui ne repute rien grant n'est pas contentieus |
CONTENTION | Leur ame est en contencion et comme en bataille contre soy meisme |
CONTINENCE | Continence n'est pas vertu, mes est une chose mixte |
CONTINENT, ENTE | D'un homme continent et d'un incontinent nous loons la partie de l'ame qui a raison |
CONTINGENT, ENTE | Les choses contingentes qui pevent estre ainsi et attivement |
CONTINU, UE | C'est ethiques et politicques qui sont continues ensemble, et sont une doctrine appellée civile |
CONTRADICTION | Et ce seroit contradittion, car il y seroit et n'y seroit pas ; et c'est impossible |
CONTRAINDRE | Telles choses ne contraignent à mal faire nul homme qui ait en soy usage de raison |
CONTRAINTE | Et aucunes operacions sont lesquelles l'en ne doit faire pour nulle contrainte ne pour nulle paour |
CONTRAIRE | Et aucune foiz avient tout au contraire |
CONTRARIANT, ANTE | Et aucuns sont qui tout au contraire sont contrarians en toutes choses |
CONTRARIER | Les gens ont en haine ceulz qui contrarient à leur mouvement et à leur volentés |
CONTRARIÉTÉ | Il determine de la contraireté et opposicion qui est en vices et en vertus |
CONTRAT | Il semble que tout home puisse avoir aucun juste à tout autre homme avecques lequel il peut communiquer en loy ou composicion ou contract |
CONTREDIRE | .... Par quoy il semble que il se contredie |
CONTRE-PESER | Quant la passion, si comme seroit la bateure, est mesurée et contrepesée, donques ce que un a souffert est appellé damage |
CONTRIBUER | Se aucuns ont contribué peccunes pour metre en marchandises, quant vient au distribuer, l'en en distribue à chescun selon la proporcion des peccunes qui furent contribuées |
CONTRISTATION | Par cette petite contristation |
CONTRISTER | Il cuident que avecques chascun l'en doie estre et converser sans le contrister |
CONTROVERSE | Et disoit que toutes choses sont faites par la controversie des elemens du monde |
CONVENABLE | Il n'est pas convenable que une meisme persone soit des biens communs et enrichie et honorée |
CONVENANT, ANTE | Se delettacion est repleccion de chose qui est conveniente selonc nature, il avient que le corps en quoi est faite ceste repleccion se delette |
CONVERSATION | Ceulx qui superhabundent en ire sont de dure et forte conversacion et ne pevent pas si bien convivre avecques les autres |
CONVERSE | Et pour ce fist bien Platon d'enquerir de ces choses, assavoir mon laquelle voye est à tenir ou des principes aux effects, ou la voye converse |
CONVERSER | L'en dit que telz gens conversent civilment |
CONVERSION | Si comme sont les conversions et les mouvemens du soleil |
CONVERTIBLEMENT | Toute elettion est voluntaire ; mais il n'est pas ainsi que tout voluntaire est elettion ; et pour ce n'est ce pas tout un convertiblement |
CONVERTIR | Et ne se depart ou ne delesse pas ses faiz ou diz des autres ou [au] cas que il les puet tourner et convertir à gieu ou à risée |
CONVEXE | Ceste ligne est dite concave au regart de ce qui est dedens et est dite curve ou convexe au regart de ce qui est dehors elle |
CONVIVRE | Il ne peult pas convivre, demourer ou converser avecques chescun autre |
CONVOITER | Affin que, par la resgarder, l'en ne fust tempté de la [Hélène] convoiter, car elle estoit très belle |
CONVOITEUX, EUSE | Les convoiteux dient que ce sont richesses |
CONVOITISE | Pour ce que il ont convoitisse de donner et de despendre, il ne font force ne difference en quelle maniere ne de quelle part ils prennent |
COORDINATION | Les Pitagoriciens furent disciples et ensuivans la dottrine du philosophe appellé Pitagore qui mettoit deux coordinacions de choses [pair et impair] |
COPULATIF, IVE | Quant telz deux opinions ou propositions sont conjointes ensemble en un sillogisme qui est une proposition copulative, la conclusion s'en suit de necessité |
CORDONNIER, IÈRE | Et mettroit le charpentier en l'angle a et le corduennier en b |
CORPORELLEMENT | La nature bien disposée corporelment se esjoït et delette es choses qui sont simplement delettables |
CORRESPONDANT, ANTE | Et ainsi appert il que la mise est grande et l'oeuvre est avenant et correspondant, par quoy il s'ensuit que l'euvre soit digne de telle despence |
CORROMPABLE | Et teles choses sont sans necessité et nient corrumpables |
CORROMPRE | Ceulx qui ont l'apetit corrompu et la volenté pour malvois vices se delettent en choses qui ne sont pas bonnes à l'ame |
CORROSION | Leur corps seuffre continuelment une maniere de corrosion |
CORRUPTION | Le nom de prodige [prodigue] en grec signifie perdicion et une maniere de corrupcion de son estre et de sa substance, par quoy il se peut vivre |
COUARD | Il n'est pas dit couart pour ce, se il craint infame ou que l'on ne face villanie à ses gens |
COUARDISE | Et en celui qui est fort, ire, couardie, hardiesse ne font nulle rebellion contre raison ou peu |
COULEUR | Ce que il dit eust aucune couleur, mais comme pourroit il coulourer son dit ? |
COULPE | Pour ce disoit Chaton d'un homme ivre, que ce n'est pas la culpe du vin mais est la culpe du bevant |
COUPABLE | Ou cas que il seroit prouvé par tesmoings en forme de droit que il est culpable |
COUPLE | Et les delettacions necessaires sont aucunes corporeles, et teles sont celles qui sunt en boire et mengier et vers oportunité de couple charnel |
COUPLER | Et prudence et vertu moral sont couplées et conjointes ensemble et as passions |
COURAGE | Vouloir estre honouré entre les grans et des grans, il vient de bon courage et tel se monstre home |
COURBE | Le concave et le curve d'une ligne circulaire |
COURIR | En la maniere que aucuns servans vistes et hastis qui s'en cuerent executer avant que il aient oÿ tout le commandement |
COURONNER | Es olimpiades les tres bons et les tres fors ne sont pas coronnés, mes ceulx qui bien besoignent |
COURROIE | C'est à savoir que Venus la trisceresse née de Cypre avoit une diverse et variable corgiere ou courroie |
COURROUCER | Les Stoiciens disent que un bon homme ne se doit onques troubler ne courroucier pour quelconques adversités |
COURS | Elle [la monnaie] n'a pas son pris ne son cours par nature, mes par la loi et par ordenance humaine |
COURTOIS, OISE | Laides paroles ou courtoises |
COURTOISIE | Et doit chescun au comancement entendre et prendre garde de qui il reçoit courtoisie |
COUSIN, INE | Cognoistre sa cousine ou cas dessus dit n'est pas pechié pource que la decretale le deffent |
COUTUME | Des choses justes, aucunes en y a qui semblent estre justes seulement par loy ou par coustumes et non pas par nature |
CROIRE | Et il s'en croient au jugement de ceulz qui sont bons et sages |
CROÎTRE | Et les richesses de celui qui pesche [pèche] en prodigalité ne croissent pas moult |
CROYABLE | Et celui qui noie [nie] ceste raison, il ne a pas paroles plus croyables |
CROYANCE | Il eurent tele croiance par un signe ou argument qui n'est pas souffisant |
CRUAUTÉ | Crudelité ou ire |
CUEILLIR | Après ce que les fruis sont cuillis |
CUIRE | Pain bien à point cuit ou bien fait |
CULTIVEMENT | Toutes choses appartenantes au cultivement [culte] des demones |
CURATION | Les auteurs temptent et se efforcent de dire et de mettre en escript non pas tant seulement les curacions, mes, avecques, la maniere comme il convient faire les cures |
CURE | La cure des filz appartient au pere |
CURER | Nous loons un bon homme aucune foiz en disant qu'il ne cure des honneurs mondains |
DAIGNER | Et afin que il fasse les gens rire, il dit teles choses que un home gracieux et vertueux ne daigneroit dire |
DANSER | Ceulx qui carolent et dancent ou chantent ensemble ou qui jouent ensemble des instrumens |
DARD | Ou se aucun vouloit monstrer à un autre que l'en doit traire, et jettast un dart sans qu'il cuidast aucun ferir.... |
DÉ | Et dient les expositeurs que tetragone est un corps quarré comme un dey |
DÉBILITÉ | Semblablement est-il de toute feblesce, debilité ou laidure ou perdicion d'aucun sens ou d'aucun membre |
DÉBITEUR, TRICE | Donques il demeure tousjours debteur |
DÉBONNAIRETÉ | Et la vertu moienne, nous l'appellons mansuetude ou debonnaireté |
DEÇÀ | Et l'une partie de l'ame le trait de sà et l'autre de là |
DÉCERNER | Et par ce il decernera et jugera droiturierement la quelle chose est bien |
DÉCEVOIR | En ces icy pourroient estre plusieurs deceus et es autres nul ou pou |
DÉCLARER | Or convient il tempter à declairer ceste chose plus plenement |
DÉCLINER | Et quant vient au fait, il n'ensuit pas ce bon jugement, mais decline et ensuit ses malvès desiries |
DÉCONFITURE | Si encontrerent à cas d'aventure larrons qui les mistrent à desconfiture bien tost |
DÉCORER | Parce que sa felicité est de tielx biens de fortune decorée, parée et aornée |
DÉCRET | Si comme l'en pourroit monstrer par plusieurs auttorités qui sont es decrès et ailleurs |
DÉCRÉTALE | Quartement il est dit en une decretale qui se commence : Si sacerdos.... |
DÉDUCTION | Si comme il est dit devant en la deduction de la quarte raison |
DÉFAILLANCE | Les vertuz sont superhabundances ou regart des vices qui sont defaillances, et ces vertus meismes ce sont defaillances ou deffautes ou regart des vices qui sunt en superhabundance |
DÉFAILLIR | Et chascun qui scet aucun art et s'i exercite, il y doit adjouster se aucune chose y deffault |
DÉFAUT | Se dix estoit le plus grant excès en aucune matiere et deux estoit la plus grant deffaute, le moien selon nature de la chose ce seroit six |
DÉLAISSER | Et delesseron à parler à present de justice legal qui est selon toute vertu |
DÉLECTABLE | La vie de ceulx qui oeuvrent selon vertu est selon soi delectable |
DÉLECTABLEMENT | Ils font les oeuvres vertueuses delettablement, et ne leur resiste pas l'apetit sensitif |
DÉLECTATION | Il semble à aucuns que felicité est toute vertu ensemble, ou aucunes d'icelles [vertus] avecques delectation ou au mains non pas sans delectation |
DÉLECTER | Soy deletter est propre as choses qui ont aine |
DÉLICAT, ATE | On trouve dans le XIVe et le XVe siècle delicatif : Il est mol et delicatif |
DEMANDEUR, EUSE | Li liberal n'est pas demandeur ne requereur |
DEMEURANT, ANTE | Et devez savoir que le demourant de cest chapistre est mal à entendre |
DÉMOCRATIQUE | Ceulx qui se gouvernent selon policie democratique reputent que liberté est la dignité selon laquele l'en doit faire distribucion |
DÉMON | Et semblablement à toutes choses appartenantes au cultivement des demones |
DÉMONSTRATION | Il appartient à celui qui a sapience avoir demonstration d'aucunes choses |
DÉMONTRABLE | Ce de quoy est science, il est demonstrable et sceu par autre chose |
DÉNIER | Il denoient ou refusent l'un à l'autre aide et subside |
DÉNOMMER | Et dient une chose estre indeterminée et non bonne, pour ce que, selon elle, l'en [l'on] est denommé et dit tel plus ou moins |
DÉNONCER | Il est voir que l'euvre denonce et declare de fait la puissance de celuy qui l'a faite |
DÉNOTER | Elle passe liberalité en magnitude ou grandeur, et ainsi le denote le nom de magnificence qui signifie grandeur de despense |
DENRÉE | Et telle chose avient aucune foiz en tempestes à ceux qui pour lour neif alegier jettent lour denrées en la mer |
DÉNUER | Aucunes choses sont desquelles se un homme est desnué et que il ne les a pas, sa felicité en est aussi comme honie ou anullée |
DÉPARTIR | Or disons de ce dont nous estions departiz |
DÉPECER | Et qui lui depecheroit sa robe tant que l'en veist son braz ou sa poitrine nuement, sa biauté naturel s'en monstreroit mieulx |
DÉPENDANCE | Ces biens devant diz, qui sont de diverses especes, sont appellez biens pour ce que il ont aucune despendence d'une chose ou attribucion à aucune chose |
DÉPENDRE | Accident est derivé et depend de substance |
DÉPENDRE | Et c'est legiere chose à fere que despendre |
DÉPENS | Il n'avient pas souvent que il superhabundent en dons ou en despens ou regart de la multitude de leurs possessions |
DÉPENSE | Nous posons et mettons que despense soit donacion |
DÉPITEUX, EUSE | Et pour ce semble il à aucuns que les magnanimes soient despiseeurs ou despiteux |
DÉPLAISANCE | Celui qui, en telles choses soutenir, a tristece et desplaisance, il est couart |
DÉPLAISIR | Et celui qui, en delessier telx desiers [désirs], a tristece et desplaisir, il est desatrempé |
DÉPÔT | Se un rent à l'autre son gage ou son depost |
DÉPOUILLEUR | Et celui qui est despoilleur de mors |
DÉPRÉCATIF, IVE | Et n'est pas deprecatif ou depriant autres, pour teles choses |
DÉPRÉCATION | Teles plaintes et teles deprecations font ceulx qui mettent leur estude et leur cure vers teles choses |
DÉPRISER | Et par ces deux manieres il desprisent ou font petis les profis par eulz receus |
DÉRAISONNABLE | Dire que un homme qui fait adultere ne veuille pas estre incontinent, c'est un dit desraisonnable |
DERECHEF | Or retournons de rechef au bien de quoy nous queirons et disons.... |
DÉRISEUR | Il est mendre [moindre] en malvestey que n'est le deriseur |
DÉRISION | Il semble que l'en face de eulx une derision, quant l'en les loe |
DÉRIVER | Se le non de desattrempance est dit et derive de l'autre ou au contraire |
DÉROGER | Nul droit positif ne peut desroguer à droit naturel, ne obligier à faire contre droit naturel |
DÈS | Dès ce que l'enfant est né, il se delette à gouter le laict de sa nourrice |
DÉSERT, ERTE | ....La vertu moienne.... est innomée aussi comme se elle fust deserte |
DÉSESPÉRANCE | Il met difference entre ceulx qui meurent pour fortitude et ceulx qui meurent par desesperance |
DÉSHONNÊTE | Et qui ne creint tel chose, il est sans verecunde et deshoneste |
DÉSHONNEUR | Se l'en fait à un homme honneur ou deshonneur |
DÉSIRABLE | Delettacion est desirable et plaist |
DÉSOBÉISSANT, ANTE | À ceulz qui sont inobediens et desobeissans à raison, l'en leur doit mettre peines et punicions |
DÉSOLER | Les tyrans qui par violence desolent et gastent les cités |
DESSERVIR | Et c'est la derniere et souveraine fin, excepté paradis et la grace, par quoy l'en le desert [mérite] |
DESSOUS | Et de telles ars et doctrines aucunes sont dessoubz une autre ; si comme art de faire frains est dessoubz art de chevaucher |
DESSUS | Et nul n'esluit [élit] felicité pour les choses dessus dittes ne pour autres quelconques |
DESTINÉE | Quant le dieu de fortune ou destinée donne du bien assez, quel mestier est il de amis ? nul |
DESTRUCTION | La mort est destructtion de vie |
DÉTERMINÉMENT | Nous eslisons meismement les choses que nous savons determinéement ou cuidons fermement estre bonnes |
DÉTERMINER | Et par ce qu'il en determinera, apparoitra que fortune n'est pas cause de felicité |
DEUIL | Si comme Dido la royne, qui mourut de deul que elle perdit son amant |
DEVANT | Et au devant il sont paisibles sans estre esmeus |
DEVERS | Nous voion souvent d'aucunes choses que les enfans ont par devers eulz, que il les cuident et reputent estre très bonnes et très precieuses |
DÉVIER | En tele maniere que tu devies et vaises [ailles] hors de verité |
DEVINER | Il semble que tous ceulz qui diffinissent vertu divinent ou sentent aucunement que vertu est tel habit qui est selon prudence |
DEVINEUR, ERESSE | Si come feindre estre bon medecin et estre sage divineeur |
DEVOIR | Et aussi nous voulons estre beneurés et disons que devons vouloir avoir felicité, mais nous ne disons pas que nous la doions eslire |
DÉVORER | Il fendoit et ouvroit les femmes grosses et trahoit les enfans de leurs corps et les devoroit |
DEXTRE | Nous voion que, par nature, la main dextre est la meilleur et la plus vigoreuse |
DICTER | Par elle eslit l'en si comme droite raison commande et dite |
DIEU | Quant le dieu de fortune ou destinée donne du bien assez, quel mestier est il de amis ? nul |
DIFFAMABLE | Et pour ce est le vice de desattrempance plus reprouvable et plus diffamable que le vice de paour ou couardie |
DIFFÉREMMENT | Differamment soit bien, soit mal |
DIFFÉRER | Et se l'un de eulx estoit malvès, l'autre devroit fuir ou differer à lui ministrer du sien |
DIFFÉRER | C'est la seconde raison à monstrer que elettion et volenté different |
DIGÉRER | L'en ne les apaise pas par persuasions ne paroles, mes convient long temps pour leur ire digerer |
DIGESTION | La nutrition ou digestion se fait mieux en dormant |
DIGNEMENT | Quiconques quert [cherche] delettacions selon aucune de ces trois manieres reprouvées, il les aime plus que il ne doit dignement |
DIGNITÉ | Il sont pires en tant comme il ne ont en eulx nulle dignité ou esperance de bien |
DILATER | Et est illiberalité un vice qui moult se dilate et extent et à pluseurs gens |
DILATION | Il a bientest delivré et regardé et conclus que est à faire, et procede briefment à l'execution sans grand dilation |
DIMINUER | Et à celui qui est povre ou diminué en pecunes pour la communité, l'en li fet dons utiles |
DIRE | Il est voir [vrai] disant et veritable |
DISCERNER | Nous eslisons et prenons à conseilliers gens qui scevent discerner et congnoistre de grans choses et notables |
DISCIPLE | Aristote fu disciple Platon |
DISCIPLINE | Et sont les vertus plus permanens et plus durables que ne sont les disciplines ou sciences |
DISCIPLINER | Il appartient à tout homme bien discipliné enquerir de chascune chose la certaineté selon la maniere et en tant comme la nature d'elle le peut recevoir |
DISCORD | Quelle chose est que felicité, de ce sont il à discort |