Définition de APOSTUME
Prononciation : a-po-stu-m'
DÉFINITIONS
1
Abcès.J'ai, dit la bête chevaline, Une apostume sous le pied
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. V, 8
2
Sémantique : Fig.Il ne me persuada pas [le duc de Noailles] contre ce que je savais, mais je crus sage de ne pas presser une telle apostume
Je suis ravi de vous voir en colère, c'est signe que j'ai mis le doigt sur l'apostume
Il faut que l'apostume crève, se dit figurément de quelque chose qui doit éclater.
REMARQUE
1
L'Académie fait ce mot masculin. Mais tous les auteurs anciens et modernes et les dictionnaires de Furetière et de Richelet le font féminin.HISTORIQUE
1
XIIIe s.Sire, ne sai quel maladie, Ou fievre ou goute ou apostume
dans la Rose, 14561
Je envoiai querre ma gent, et leur di que je estoie mort, que j'avoie l'apostume en la gorge
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 240
Car cil qui d'autri bien se duelent et mal paient, De mortel apostume navrent leurs cuers et plaient
2
XIVe s.Si comme le medecin conseille se il guerira l'empostume par evacuacion et par prendre medecine
de Nicolas ORESME dans Eth. 68
3
XVe s.Si lui prit une grosse apostume au corps
de Jean FROISSART dans II, III, 85
J'ay une apostume en la gorge
dans la Passion de N. S. J. C
4
XVIe s.Ce venerable Ilot fut averti De quelque argent que m'avez departi Et que ma bourse avoit grosse apostume
de Clément MAROT dans Ép. au roi pour avoir été dérobé par mon valet.
Une apostume
de Martin DU BELLAY dans 476
ÉTYMOLOGIE
1
Berry, postume, pus, sanie. Apostume par corruption pour apostème (voy. ce mot). Mortel apostume dans J. de Meung est au féminin, suivant l'ancienne règle des adjectifs, et ne fait point exception au genre usité chez les autres auteurs.