L'oeuvre Fables de Jean de LA FONTAINE

Ecrit par Jean de LA FONTAINE

Date : 1668, 1678, 1694

Citations de "Fables"

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ÀIl n'a pas de peine à se rendre
ÀC'est bientôt le premier à prendre
ÀLes emportant aux dents, dans les bois se retirent
ÀL'échange en était fait aux formes ordinaires
ÀÀ qui cela ? à quoi bon ? à quelle fin ? à quelle utilité ?
ÀDe taille à se défendre hardiment
ÀC'était bien dit à lui ; j'approuve sa prudence
ÀEh bien ! gageons nous deux à qui plus tôt aura dégarni les épaules Du cavalier
ÀL'un des trois jouvenceaux Se noya dès le port, allant à l'Amérique
ABATTREDe la force du coup pourtant il [le sanglier] s'abattit
ABBAYEQuant à vous, suivez Mars, ou l'amour, ou le prince ; Allez, venez, courez ; demeurez en province ; Prenez femme, abbaye, emploi, gouvernement ; Les gens en parleront, n'en doutez nullement
ABOILeur maître les rompit, Bien que de leurs abois ils perçassent les nues
ABOISon frère ayant couru mainte haute aventure, Mis maint cerf aux abois, maint sanglier abattu
ABORDJe l'étranglerai tout d'abord
ABORDDans l'abord il se met au large
ABORDERIls [les compagnons d'Ulysse] abordèrent un rivage Où la fille du Dieu du jour, Circé, tenait alors sa cour
ABRIEncor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage
ABSENCEL'absence est aussi bien un remède à la haine Qu'un appareil contre l'amour
ABSURDEQuand l'absurde est outré, l'on lui fait trop d'honneur De vouloir par raison combattre son erreur : Enchérir est plus court, sans s'échauffer la bile
ACCESSOIREMon sujet est petit, cet accessoire est grand
ACCOMMODERUn geai prit son plumage, Puis après se l'accommoda
ACCOURIRVous m'êtes, en dormant, un peu triste apparu ; J'ai craint qu'il ne fût vrai ; je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause
ACCOUTUMANCEL'accoutumance ainsi nous rend tout familier
ACCOUTUMERLa colère du roi, comme dit Salomon, Est terrible, et surtout celle du roi lion ; Mais ce cerf n'avait pas accoutumé de lire
ACCUMULERFureur d'accumuler, monstre de qui les yeux Regardent comme un point tous les bienfaits des dieux
ACCUSATEUR, TRICE.... on cabale, on suscite Accusateurs et gens grevés par ses arrêts. De nos biens, disent-ils, il s'est fait un palais
ACHARNERQue l'ours s'acharne peu souvent Sur un corps qui ne vit, ne meut ni ne respire
ACHÉRONUn mal qui répand la terreur.... La peste, puisqu'il faut l'appeler par son nom, Capable d'enrichir en un jour l'Achéron
ACHEVERLaisse-les, je te prie, achever leur repas
ACHOPPEMENTRegarde d'où provient L'achoppement qui te retient
ACQUITTERQue Castor et Pollux acquittassent le reste....
ACTE.... Faisant de cet ouvrage Une ample comédie à cent actes divers, Et dont la scène est l'univers
ADIEUL'âge la fit déchoir : adieu tous les amants
ADOUCIRS'il m'en restait un seul, j'adoucirais ma plainte
ADRESSERCela s'adresse à vous, esprits du dernier ordre
ADRESSERBien adresser n'est pas petite affaire
ADULATEUR, TRICENe soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur ni parleur trop sincère
AFFAIREEt conter pour conter me semble peu d'affaire
AFFAIREMais le moindre grain de mil Serait bien mieux mon affaire
AFFAIRE.... se plaint qu'elle [mouche] agit seule et qu'elle a tout le soin ; Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire
AFFAIREQu'en ce mois le manteau leur est fort nécessaire [aux voyageurs] ; Les Latins le nommaient douteux pour cette affaire
AFFAIREQu'un lion d'un rat eut affaire....
AFFAIRELa république a bien affaire De gens qui ne dépensent rien !
AFFINERMaître Mitis Pour la seconde fois les trompe et les affine
AGACE ou AGASSELe hasard les [aigle et pie] assemble en un coin détourné ; L'agace eut peur ; mais l'aigle, ayant fort bien dîné, La rassure....
AGACÉ, ÉELe chat était souvent agacé par l'oiseau
ÂGEMais dès que le long âge Eut glacé le pauvre animal, La même cuisine alla mal
ÂGEUn homme de moyen âge, Et tirant sur le grison
AGENTJe parle, je chemine : Je sens en moi certain agent ; Tout obéit dans ma machine à ce principe intelligent
AGNELETEt moi loup j'en ferai scrupule.... Thibaut l'agnelet passera Sans qu'à la broche je le mette
AGRÉERPeu de gens Ont le don d'agréer infus avec la vie
AIDERHercule, lui dit-il, aide-moi ; si ton dos A porté la machine ronde, Ton bras peut me tirer d'ici.... Hercule veut qu'on se remue ; Puis il aide les gens....
AIDERLe meuble et l'équipage aidaient bien à la chose
AIDER[Il] Crut qu'il fallait s'aider de la peau du renard
AIGLONDe la gent marcassine et de la gent aiglonne
AILESur les ailes du temps la tristesse s'envole
AIMERJ'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors....
AÎNESSEL'invention des arts étant un droit d'aînesse, Nous devons l'apologue à l'ancienne Grèce
AINSIAinsi dit, ainsi fait : les mains cessent de prendre
AINSIL'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours
AJUSTEMENTC'est un ajustement des mouches emprunté
AJUSTERBien qu'au moins mal qu'il pût, il ajustât l'histoire, Le loup fut un sot de le croire
ALARMETel vêtu des armes d'Achille, Patrocle mit l'alarme au camp et dans la ville
ALARMEEn cette alarme universelle
ALENTOUR ou À L'ENTOURÀ son réveil il trouve L'attirail de la mort alentour de son corps
ALERTENotre chat vit de loin Son rat qui se tenait alerte et sur ses gardes
ALIBORONArrive un troisième larron Qui saisit maître aliboron
ALLÉCHÉ, ÉEMaître renard par l'odeur alléché
ALLÉGUERSans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster
ALLER[Elle] va, vient, fait l'empressée
ALLERQui n'allât de vie à trépas
ALLERLa chose allait à bien par son soin diligent
ALLERMaître renard croyait qu'il en irait de même Que le jour qu'il tendit de semblables panneaux
ALLERQu'elle considère Que je me vas désaltérant....
ALLERComme le nombre d'oeufs, grâce à la renommée, De bouche en bouche allait croissant....
ALLERIl s'en va temps que je reprenne Un peu de force et d'haleine
ALLERAvec beaucoup de peines On s'en va la [la mort] chercher en des rives lointaines
ALTERCASQuoi qu'il en soit, cet altercas Mit en combustion la salle et la cuisine
ALTÉRÉ, ÉEBuvons toute cette eau ; notre gorge altérée En viendra bien à bout
ALTÉRERLa diverse nourriture [éducation], Fortifiant en l'un [chien] cette heureuse nature, En l'autre l'altérant
AMADOUERIl l'amadoue, elle le flatte
AMANT, ANTEAmants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines
AMASSERL'un se baissait déjà pour amasser la proie
AMBASSADEURTout petit prince a des ambassadeurs
ÂMEIl n'est âme vivante Qui ne pèche en ceci
AMENDERLe réveille-matin eut la gorge coupée ; Ce meurtre n'amenda nullement leur marché
AMI, IEQu'un ami véritable est une douce chose !
AMOURLe baiser d'amour fraternelle
AMOURFaut-il que l'amour-propre aveugle les esprits !
AMPHITRITEDu rapport d'un troupeau dont il vivait sans soins, Se contenta longtemps un voisin d'Amphitrite
AMPLEUne ample comédie à cent actes divers
AMPLEMENTJ'en dirai quelque jour les raisons amplement
AMUSERIl broute, il se repose, Il s'amuse à toute autre chose
AMUSETTELe fermier vient, le prend, l'encage bien et beau, Le donne à ses enfants pour servir d'amusette
ANSous le faix du fagot aussi bien que des ans
ANCIEN, IENNENous devons l'apologue à l'ancienne Grèce
ANCIEN, IENNEEt que depuis cent ans sous l'abîme avaient vus Les anciens du vaste empire
ÂNESi Peau d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême
ÂNIER, IÈREUn ânier, son sceptre à la main
ANNONCEJupiter eut jadis une ferme à donner ; Mercure en fit l'annonce et gens se présentèrent
ANTIPODETournebroches [chiens dressés à tourner la broche] par lui rendus communs en France Y font un corps à part, gens fuyant les hasards, Peuple antipode des Césars
AOÛTJe vous paîrai, lui dit-elle, Avant l'août, foi d'animal
APOLOGUEL'apologue est un don qui vient des immortels
APOSTUMEJ'ai, dit la bête chevaline, Une apostume sous le pied
APÔTREGrippeminaud le bon apôtre, Jetant des deux côtés la griffe en même temps, Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre
APPARAÎTREIl apparaît de temps en temps des génies qui.... Votre digne moitié, couchée entre des fleurs, Tout près d'ici m'est apparue
APPAREILL'absence est aussi bien un remède à la haine Qu'un appareil contre l'amour
APPAS.... ce blé couvrait d'un lacs Les menteurs et traîtres appas
APPÂTQuand à quelques-uns [poissons] l'appât serait fatal, Mourir des mains d'Annette est un sort que j'envie
APPEAUEt ce beau cuisinier armé d'un grand couteau ? Reviendrais-tu pour cet appeau ?
APPELERQuelque terrier, dit-il, a sauvé mon galant ; Mes chiens n'appellent point au delà des colonnes
APPÉTITMais quoi ! rien ne remplit Les vastes appétits d'un faiseur de conquêtes
APPÉTITOu de tout leur pouvoir, de tout leur appétit Dormaient les deux pauvres servantes
APPLAUDIRAinsi dit le renard, et flatteurs d'applaudir
APPLIQUERCeci peut s'appliquer à la grandeur royale
APPOINTÉ, ÉEVous serez étonnés de voir qu'à tous moments Ils [les éléments] seront appointés contraire
APPOINTEURCes plaintes n'étaient rien au prix de l'embarras Où se trouva réduit l'appointeur des débats ; Aucun n'était content ; la sentence arbitrale à nul des deux ne convenait
APPRENDRESi j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire
APPRENTI, IELa république de Platon Ne serait rien que l'apprentie De cette famille amphibie
APPRIVOISERCe qui nous paraissait terrible et singulier S'apprivoise avec notre vue, Quand ce vient à la continue
APPROCHANT, ANTEUn sage assez semblable au vieillard de Virgile, Homme égalant les rois, homme approchant des dieux
APPROCHEEt tous, tant que nous sommes, Nous nous laissons tenter à l'approche des biens
APPROCHERGrippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez
APRÈSTout auteur qui voudra vivre encore après lui [lui-même], Doit s'acquérir votre suffrage
APRÈSChacun se trompe ici-bas : On voit courir après l'ombre
AQUILONTout vous est aquilon, tout me semble zéphyr
ARAGNEIl n'est rien, dit l'aragne, aux cases qui me plaise
ARBITRAL, ALECes plaintes n'étaient rien au prix de l'embarras Où se trouva réduit l'appointeur des débats ; Aucun n'était content ; la sentence arbitrale à nul des deux ne convenait
ARBORISTEC'est bien fait, dit le loup en soi-même fort triste ; Chacun à son métier doit toujours s'attacher ; Tu veux faire ici l'arboriste, Et ne fus jamais que boucher
ARBRELe troisième tomba d'un arbre Que lui-même il voulut enter
ARCDe son arc toutefois il bande les ressorts
ARCHERCependant un sanglier, monstre énorme et superbe, Tente encor notre archer, friand de tels morceaux
ARCHIC'étaient [chat et renard] deux vrais tartufs, deux archipatelins
ARCHIPATELINC'étaient [le chat et le renard] deux vrais tartufs [sic], deux archipatelins
ARGENTLe temps, qui toujours marche, avait pendant deux nuits Échancré selon l'ordinaire De l'astre au front d'argent la face circulaire
ARRÊTERLieux que j'aimai toujours, ne pourrai-je jamais, Loin du monde et du bruit, goûter l'ombre et le frais ? Oh ! qui m'arrêtera sous vos sombres asiles !
ARRÊTERAh ! si mon coeur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé l'âge d'aimer ?
ARRÊTERCar pour moi j'ai certaine affaire Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin
ARRÊTERJe ne puis arrêter Qu'un temps fort court, un mois, peut-être une semaine
ARRÊTERCes paroles Firent arrêter l'autre ; il recula d'un pas
ARRÊTERChez ces gens pour toujours il se fût arrêté
ARRÊTERIl ne se faut point arrêter Aux deux faits ambigus que je viens de conter
ARRIÈREArrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid
ARRIÈRE-NEVEUIl me reste à pourvoir un arrière-neveu
ARRIÈRE-NEVEUEh bien ! défendez-vous au sage De se donner des soins pour le plaisir d'autrui ?
ARRONDIRSi j'arrondissais mes états ? Si je pouvais remplir mes coffres de ducats ? Si j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire, Tout cela c'est la mer à boire
ARTISANL'artisan exprima si bien Le caractère de l'idole, Qu'on trouva qu'il ne manquait rien à Jupiter que la parole
ASILE ou ASYLEUn cerf, s'étant sauvé dans une étable à boeufs, Fut d'abord averti par eux Qu'il cherchât un meilleur asile
ASSEMBLEUR, EUSE... Notre engeance Prit pied sur cette indulgence.... Et l'assembleur de nuages Jura le Styx, et promit De former d'autres orages
ASSIGNERL'auberge enfin de l'hyménée Lui fut pour maison assinée
ASSISTANCESurtout qu'il se souvînt de faire à l'assistance Un discours....
ASSISTERDieu sait si les zéphirs, Peuple ami du démon, l'assistaient [le follet] dans sa tâche
ASSOCIÉ, ÉEVers ses associés aussitôt elle envoie
ASSURANCEDispose de ma griffe, et sois en assurance ; Envers et contre tous je te protégerai
ASSURANCEOn vit tant d'assurance En son discours et dans tout son maintien Qu'on ne crut point qu'il se doutât de rien
ASSURÉ, ÉEUn sou, quand il est assuré, Vaut mieux que cinq en espérance
ASSURERChacun de ses trois fils l'en assure en pleurant
ASSURERCar qui peut s'assurer d'être toujours heureux ?
ASTROLOGUEUn astrologue un jour se laissa choir Au fond d'un puits ; on lui dit : Pauvre bête, Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir, Penses-tu lire au-dessus de ta tête ?
ATOURNÉ, ÉECertain chien.... S'était fait un collier du dîné de son maître.... Ce chien-ci donc étant de la sorte atourné
ATTACHÉ, ÉEIl avait à ses pieds maint volume, Et ne vit presque pas son ami s'avancer, Attaché selon sa coutume
ATTACHER.... nous attachant à des récits Qui mènent à son gré les coeurs et les esprits
ATTEINT, EINTEMortellement atteint d'une flèche empennée, Un oiseau déplorait sa triste destinée
ATTEINTEMais c'est mourir deux fois que subir tes atteintes
ATTELAGEL'attelage suait, soufflait, était rendu
ATTENDREMais attendons la fin
ATTENDRENe t'attends qu'à toi seul : c'est un commun proverbe
ATTENDREUlysse en fit autant : On ne s'attendait guère De voir Ulysse en cette affaire
ATTIRAILLa vaisselle d'argent, les cuvettes, les brocs, Les esclaves de bouche, et, pour dire en deux mots, L'attirail de la goinfrerie
ATTRAPERIl suffit qu'à la fin J'attrape le bout de l'année
AUBAINEMais ici point d'aubaine, ou si j'en ai quelqu'une, C'est de coups
AUBERGEL'auberge enfin de l'hyménée Lui [à la discorde] fut pour maison assignée
AUCUN, UNEPhèdre était si succinct qu'aucuns l'en ont blâmé
AUCUN, UNEElle eût beaucoup mieux fait De passer son chemin sans dire aucune chose
AUCUN, UNEJ'ai vu beaucoup d'hymens, aucuns d'eux ne me tentent
AUCUN, UNEAucun n'est prophète chez soi
AUCUNEMENTOn pourrait aucunement Souffrir ce défaut aux hommes
AUSSISi vous entrez partout, aussi font les profanes
AUSSIAussi faut-il donner à l'animal un point Que la plante après tout n'a point
AUSSIL'absence est aussi bien un remède à la haine Qu'un appareil contre l'amour
AUSSITÔTAussitôt fait que dit
AUSSITÔTAussitôt que le char chemine, Elle [la mouche] s'en attribue uniquement la gloire
AUTANTBon passe-port contre la dent, Contre la griffe tout autant
AUTANTQuel esprit ne bat la campagne ? Autant les sages que les fous
AUTANTÉsope conte qu'un manant Charitable autant que peu sage
AUTANTJ'ôte le superflu, dit l'autre, et l'abattant, Le reste en profite d'autant
AUTEURGrâce à l'auteur de l'univers
AUTOURMais la pauvrette avait compté Sans l'autour aux serres cruelles
AUTREOn se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain
AUTREMENTPuis-je autrement marcher que ne fait ma famille ? Veut-on que j'aille droit quand on y va tortu ?
AUTRUIIl est beaucoup de geais à deux pieds comme lui, Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui
AVALERIls l'avalent des yeux [l'huître], du doigt ils se la montrent ; à l'égard de la dent il fallut contester
AVANCÉ, ÉEVous qui devez savoir les choses de la vie, Et que rien ne doit fuir en cet âge avancé
AVANTAvant que de partir, l'esprit dit à ses hôtes
AVANTFortune aveugle suit aveugle hardiesse : Le sage quelquefois fait bien d'exécuter, Avant que de donner le temps à la sagesse D'envisager le fait, et sans la consulter
AVENIRMême dispute avint entre deux voyageurs
AVENTUn rat plein d'embonpoint, gras et des mieux nourris, Et qui ne connaissait l'avent ni le carême
AVENTURECherchons notre aventure ailleurs
AVENTURESon frère [le chien] ayant couru mainte haute aventure, Mis maint cerf aux abois
AVENTUREN'osant plus des miroirs éprouver l'aventure
AVENTUREUn loup survint à jeun, qui cherchait aventure
AVENTUREEt pas un d'aventure N'aperçut ni cor ni ramure
AVENTURERQui, de le voir s'aventurant
AVENTUREUX, EUSELe raisonneur parti, l'aventureux se lance, Les yeux clos, à travers cette eau
AVENTURIER, RIÈRESeigneur aventurier, s'il te prend quelque envie De voir ce que n'a vu nul chevalier errant
AVERTISSEMENTJe t'ai fait voir tes camarades, Ou morts ou mourants ou malades. Qu'est-ce que tout cela qu'un avertissement ?
AVISJe devais, ce dis-tu, te donner quelque avis Qui te disposât à la chose : J'aurais trouvé ton testament tout fait
AVISÉ, ÉE[Le chat] Blanchit sa robe et s'enfarine.... Se niche et se blottit dans une huche ouverte ; Ce fut à lui bien avisé
AVISEROr avisons aux lieux qu'il vous faut habiter
AVISERLe monarque des dieux s'avisa, pour bien faire....
AVOINE ou AVEINEDeux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé....
AVOIREh bien ! ne mangeons plus de chose ayant eu vie
AVOIRÔ vent donc, puisque vent y a, Viens dans les bras de notre belle
AVOIRJe devais par la royauté Avoir commencé cet ouvrage [j'aurais dû.... commencer]
BABOUIN[Il] S'avise De le tancer : ah ! le petit babouin, Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise
BADINERAvec ses compagnons tout le jour badiner, Sauter, courir, se promener
BAFOUÉ, ÉEIl se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué
BAGATELLEJusque-là qu'en votre entretien La bagatelle a part ; le monde n'en croit rien
BÂILLERUne [huître] s'était ouverte, et, bâillant au soleil, Par un doux zéphyr réjouie....
BAISSEREh bien baissons d'un ton
BALANDRAN ou BALANDRASLe soleil dissipe la nue.... Sous son balandras fait qu'il sue
BALEINEDame baleine était trop grosse
BALLERCar il [le singe] parle, on l'entend, il sait danser, baller
BALLONNotre souffleur à gage Se gorge de vapeurs, s'enfle comme un ballon
BANDERDe son arc toutefois il bande les ressorts
BASSAUn marchand grec en certaine contrée Faisait trafic ; un bassa l'appuyait ; De quoi le Grec en bassa le payait, Non en marchand ; tant c'est chère denrée Qu'un protecteur....
BASSETLa fumée y pourvut, ainsi que les bassets [chasse du renard]
BATEAUVotre serviteur Gille Tout fraîchement en cette ville.... Arrive en trois bateaux exprès pour vous parler
BÂTI, IENotre homme ainsi bâti fut député des villes Que lave le Danube
BÂTIRPasse encor de bâtir, mais planter à cet âge !
BATTRELe malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs, Bat l'air qui n'en peut mais....
BATTREQuel esprit ne bat la campagne ?
BAUDETLe baudet n'en peut plus....
BAYERC'est l'image de ceux qui bâillent aux chimères
BEAU ou BEL, BELLEMais beaux et bons sangliers, daims et cerfs bons et beaux
BEAU ou BEL, BELLEPendant ce beau discours Seigneur loup étrangla le baudet sans remède
BEAU ou BEL, BELLELe chat et le renard comme beaux petits saints S'en allaient en pèlerinage
BEAU ou BEL, BELLECet inconnu, dit-il, nous la vient donner belle D'insulter ainsi notre ami
BEAUCOUPN'eût [Il] voulu pour beaucoup en être soulagé
BÉGAYANT, ANTE[Mouches] Que ses enfants gloutons, d'un bec toujours ouvert, D'un ton demi-formé, bégayante couvée, Demandaient par des cris encor mal entendus
BELETTELa nation des belettes, Non plus que celle des chats, Ne veut aucun bien aux rats
BÉNÉFICEUn païen, qui sentait quelque peu le fagot, Et qui croyait en Dieu, pour user de ce mot, Par bénéfice d'inventaire
BERNÉ, ÉEQuelqu'un le reconnut ; il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué
BESACIERLe fabricateur souverain Nous créa besaciers tous de même manière
BESOGNELe galant [le renard] pour toute besogne Avait un brouet clair ; il vivait chichement
BESOINLa mouche en ce commun besoin Se plaint qu'elle agit seule
BESOINPrenez ces cent écus ; gardez-les avec soin, Pour vous en servir au besoin
BESOINComment voulez-vous que je croie Qu'un hibou pût jamais emporter cette proie ? Mon fils, en un besoin, eût pris le chat-huant
BESTIONLe pauvre bestion tous les jours déménage
BÊTEChacun eût cru passer pour une bête
BÊTEEt ne sais bête au monde pire Que l'écolier, si ce n'est le pédant
BIBERON, ONNELa biberonne eut le bétail
BIENNous rendre dans le bien, de plaisirs incapables
BIENLa chose allait à bien par son soin diligent
BIENLe monarque des dieux s'avisa pour bien faire....
BIEN....La première, Qui, de le voir s'aventurant, Osa bien quitter sa tanière
BIENOn hasarde de perdre en voulant trop gagner, Bien des gens y sont pris....
BIENUn dogue de qui l'ordinaire Était un pain entier ; il fallait bien et beau Donner cet animal au seigneur du village
BIENEt bien qu'on soit, à ce qu'il semble, Beaucoup mieux seul qu'avec des sots
BIEN[La grenouille] s'enfla si bien qu'elle creva
BIENEt finir lui-même sa misère, Puisqu'aussi bien sans lui la faim le viendrait faire
BIENSoyons bien buvants, bien mangeants : Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans
BIENSÉANCEPrends donc en récompense Tout ce qui peut chez nous être à ta bienséance
BIÈRENotre défunt était en carrosse porté, Bien et dûment empaqueté, Et vêtu d'une robe, hélas ! qu'on nomme bière, Robe d'hiver, robe d'été Que les morts ne dépouillent guère
BIGARRÉ, ÉEEt si je meurs, il [le roi] veut avoir Un manchon de ma peau, tant elle est bigarrée
BIGARRURELa bigarrure plaît ; partant chacun le vit [le léopard]
BIQUELa bique allant remplir sa traînante mamelle
BIQUETNon sans dire à son biquet
BISE[La cigale] ... Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue
BISSACJe n'ai qu'un tour dans mon bissac ; Mais je soutiens qu'il en vaut mille
BIZARREEn un lieu que devait la déesse bizarre [la Fortune] Fréquenter sur tout autre ; et ce lieu c'est la cour
BLANC, BLANCHESelon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir
BLANCFaire des tours de toute sorte, Passer en des cerceaux : et le tout pour six blancs
BLÊMELa main des Parques blêmes De vos jours et des miens se joue également
BLOCUn bloc de marbre était si beau Qu'un statuaire en fit l'emplette : Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ? Sera-t-il dieu, table ou cuvette ?
BLOND, BLONDELe blé, riche présent de la blonde Cérès
BLOTTIR (SE)Jean lapin s'y blottit
BLOTTIR (SE).... Notre maître Mitis, Pour la seconde fois, les trompe et les affine, Blanchit sa robe et s'enfarine ; Et, de la sorte déguisé, Se niche et se blottit dans une huche ouverte
BOIRESoyons bien buvants, bien mangeants, Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans
BOIRESi je pouvais remplir mes coffres de ducats ! Si j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire ! Tout cela c'est la mer à boire
BOIRE....N'eussent pas au marché fait vendre le dormir Comme le manger et le boire
BOISVous êtes le phénix des hôtes de ces bois
BOISUn cerf se mirant autrefois Louait la beauté de son bois
BOITEUX, EUSEVolontiers gens boiteux haïssent le logis
BOMBANCEOù maints rats assemblés Faisaient, aux frais de l'hôte, une entière bombance
BON, BONNECe roi vit un troupeau qui couvrait tous les champs, Bien broutant, en bon corps, rapportant tous les ans, Grâce aux soins du berger, de très notables sommes
BON, BONNELe conte est du bon temps, non du siècle où nous sommes
BON, BONNEPar ma barbe ! dit l'autre, il est bon, et je loue Les gens bien sensés comme toi
BON, BONNEEn vain nous appelons mille gens à notre aide, Plus ils sont, plus il coûte, et je ne les tiens bons Qu'à manger leur part des moutons
BON, BONNEIl n'était fils de bonne mère Qui, les payant à qui mieux mieux [les vers], Pour ses ancêtres n'en fît faire
BON, BONNESon père, un bon bourgeois, lui sans autre mérite
BON, BONNEVotre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel
BON, BONNEAh ! vraiment je suis bonne De leur ouvrir ma porte ; Ils pensent que je suis Fort en peine de ma personne
BON, BONNE.... Fallut deviner et prédire, Mettre à part force bon ducats
BON, BONNEQuand le malheur ne serait bon Qu'à mettre un sot à la raison, Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit bon à quelque chose
BONQue le bon soit toujours camarade du beau, Dès demain je chercherai femme
BONHEURUn voyageur Qui s'était muni par bonheur Contre les mauvais temps....
BONJOUREh bonjour, monsieur du Corbeau !
BONNEMENTLorsque je compare Les plaisirs de ce singe à ceux de cet avare, Je ne sais bonnement auquel donner le prix
BONNETLes voilà sans crédit, sans argent, sans ressources, Prêts à porter le bonnet vert
BONNETL'affaire est consultée, et tous les avocats, Après avoir tourné le cas, Y jettent leur bonnet, se confessant vaincus
BOQUILLONEt boquillons de perdre leur outil
BOUGEREt mesurant les cieux sans bouger d'ici-bas, Il connaît l'univers et ne se connaît pas
BOUGIEAprès que les ruches sans miel N'eurent plus que la cire, on fit mainte bougie
BOUILLONLe jeune homme, inquiet, ardent, plein de courage, à peine se sentit des bouillons d'un tel âge, Qu'il soupira pour ce plaisir [la chasse]
BOURDONNANT, ANTELes témoins déposaient qu'autour de ces rayons Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs, De couleur fort tannée, et tels que des abeilles, Avaient longtemps paru
BOURRIQUEHé quoi ! charger ainsi cette pauvre bourrique
BOURSEUn homme n'ayant plus ni crédit ni ressource Et logeant le diable en sa bourse, C'est-à-dire n'y logeant rien
BOUTQuatre Mathusalem bout à bout ne pourraient Mettre à fin ce qu'un seul désire
BOUTPeu de gens en leur estime Lui refusent le haut bout
BOUTLa moindre taupinée était mont à ses yeux ; Au bout de quelques jours le voyageur arrive....
BOUTLes valets enrageaient, l'époux était à bout
BOUTLes Grecs.... Par mille assauts, par cent batailles, N'avaient pu mettre à bout cette fière cité
BOUTLe père, pour venir à bout D'une précaution sur qui roulait la vie De celui qu'il aimait....
BOUTEILLEUn jour que celui-ci, plein du jus de la treille, Avait laissé ses sens au fond de la bouteille
BOUTEILLEEt l'autre.... Portait, comme on dit, les bouteilles
BOUTEILLEOn composa trois lots : En l'un, les maisons de bouteille....
BOYAU.... Il se jette Sur l'arc qui se détend, et fait de la sagette Un nouveau mort : mon loup a les boyaux percés
BRAILLARD, ARDE.... Non, non, c'est à vous [âne] de parler, à leurs orateurs [des hommes] de se taire ; Voilà les vrais braillards
BRAIREIl [l'homme] traite notre rire et nos discours de braire
BRANCHAGELe ciel permit qu'un saule se trouva, Dont le branchage, après Dieu, le sauva
BRAVEMENTN'ai-je pas bien servi dans cette occasion ? Dit l'âne en se donnant tout l'honneur de la chasse. - Oui, reprit le lion, c'est bravement crié
BRAVERCependant que mon front au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête
BREUVAGEQui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
BRÈVETÉUn des maîtres de notre éloquence a cru que la contrainte de la poésie, jointe à la sévérité de notre langue, m'embarrassait en beaucoup d'endroits, et bannirait de la plupart de ces récits la brèveté qu'on peut fort bien appeler l'âme du conte
BRÉVIAIRELe moine disait son bréviaire : Il prenait bien son temps
BRIFAUD ou BRIFAUTL'autre fit cent tours inutiles, Entra dans cent terriers, mit cent fois en défaut Tous les confrères de Brifaut
BRINL'hirondelle leur dit : Arrachez brin à brin Ce qu'a produit ce maudit grain
BROCLa vaisselle d'argent, les cuvettes, les brocs
BROCHEIl vit des bergers pour leur rôt Mangeant un agneau cuit en broche
BROCHETMa commère la carpe Avec le brochet son compère
BRONZEâmes de bronze, humains ! celui-là fut sans doute Armé de diamant, qui tenta cette route, Et le premier osa l'abîme défier !
BROUETLe régal fut petit.... Le galant, pour toute besogne, Avait un brouet clair ; il vivait chichement ; Ce brouet fut par lui servi sur une assiette
BROUILLERElles filaient si bien, que les soeurs filandières Ne faisaient que brouiller auprès de celles-ci
BROUILLERLa déesse Discorde ayant brouillé les dieux, Et fait un grand procès là-haut pour une pomme
BROUTANT, ANTECe roi vit un troupeau qui courait tous les champs, Bien broutant, en bon corps
BROUTER....le cerf hors de danger Broute sa bienfaitrice [la vigne] ; ingratitude extrême
BROUTERDès que les chèvres ont brouté, Certain esprit de liberté Leur fait chercher fortune....
BRUITForce gens font du bruit en France ; Un équipage cavalier Fait les trois quarts de leur vaillance
BRUN, BRUNEHier au soir, sur la brune, Un chat-huant s'en vint votre fils enlever
BÛCHERONUn pauvre bûcheron tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que des ans Gémissant et courbé, marchait à pas pesants
BÛCHETTETenez donc voici deux bûchettes : Accommodez-vous et tirez
BUSTE....Et quand il s'aperçoit Que leur fait n'est que bonne mine, Il leur applique un mot qu'un buste de héros Lui fit dire fort à propos
BUTIl [l'art de deviner] peut frapper au but une fois entre mille
BUTERSi je suivais mon goût, je saurais où buter
BUVANT, ANTEIl avait raison ; c'est folie De compter sur dix ans de vie ; Soyons bien buvants, bien mangeants, Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans
BUVEUR, EUSEUn certain homme avait trois filles, Toutes trois de contraire humeur : Une buveuse, une coquette, La troisième, avare parfaite
ÇÀOr çà, sire Grégoire, Que gagnez-vous par an ?
CABALE.... Tout est prévention, Cabale, entêtement, point ou peu de justice
CABALEIci-bas maint talent n'est que pure grimace, Cabale, et certain art de se faire valoir Mieux su des ignorants que des gens de savoir
CABALER.... On cabale, on suscite Accusateurs et gens grevés par ses arrêts
CABANEElle la prend au mot, se glisse en la cabane : Point de coup de balai qui l'oblige à changer
CACHEIl dit au roi : Je sais, sire, une cache, Et ne crois pas qu'autre que moi la sache
CACHÉ, ÉESous un épais sourcil il avait l'oeil caché
CADAVREC'est, dit-il, un cadavre ; ôtons-nous, car il sent
CADENASSÉ, ÉELa chambre bien cadenassée Permettait de laisser l'argent sur le comptoir
CADET, CADETTEUn second lui succède [à l'aîné] et se met en posture, Mais en vain ; un cadet tente aussi l'aventure ; Tous perdirent leur temps
CAJOLERCe sont des contes plus étranges Qu'un renard qui cajole un corbeau sur sa voix
CALCULERIl passait les nuits et les jours à compter, calculer, supputer sans relâche ; Calculant, supputant, comptant comme à la tâche ; Car il trouvait toujours du mécompte à son fait
CALENDESIl s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes Et leur fait arpenter les landes
CAMARADEQue le bon soit toujours camarade du beau, Dès demain je chercherai femme
CAMÉLÉONJe définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au prince, et, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le paraître ; Peuple caméléon, peuple singe du maître
CAMPOh ! dit-il, j'en fais faire autant Qu'on m'en fait faire ! ma présence Effraye aussi les gens ! je mets l'alarme au camp ! Et d'où me vient cette vaillance ?
CAMPAGNELe bruit cesse, on se retire : Rats en campagne aussitôt
CAMPAGNEQuel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ?
CAMPAGNEPuis comment pénétrer jusques à notre monde ? Comment percer des airs la campagne profonde ?
CAMPERMais, ma mignonne, dites-moi, Vous campez-vous jamais sur la tête d'un roi, D'un empereur ou d'une belle ?
CANAILLEEh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ?
CANAILLE.... Ah ! le petit babouin ! Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise ! Et puis prenez de tels fripons le soin ! Que les parents sont malheureux, qu'il faille Toujours veiller à semblable canaille !
CANALMais un canal formé par une source pure, Se trouve en ces lieux écartés
CANCRECancres, hères et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim
CANDEURMainte peste de cour fit tant par maint ressort, Que la candeur du juge, ainsi que son mérite, Furent suspects au prince....
CANIN, INENotre renard pressé par une faim canine
CANTIQUEDans ce penser il se carrait, Recevant comme sien l'encens et les cantiques
CANTONC'était à la campagne, Dans un certain canton de la basse Bretagne, Appelé Quimper-Corentin
CAPITAINECapitaine renard allait de compagnie Avec son ami bouc des plus hauts encornés
CAPRICELe chef de cette république Par caprice ou par politique, La changea bientôt de logis
CAPRICIEUX, EUSEJe ne puis héberger cette capricieuse [la fortune]
CAQUETUn lion en passant rabattit leur caquet
CAQUETERDe telles gens il est beaucoup Qui prendraient Vaugirard pour Rome, Et qui, caquetant au plus dru, Parlent de tout et n'ont rien vu
CARVos pareils y sont misérables.... Car, quoi ! rien d'assuré ! point de franche lippée !
CARACOLERProgné me vient enlever les morceaux Caracolant, frisant l'air et les eaux, Elle me prend mes mouches à ma porte
CARATEnfin, quoique ignorante à vingt et trois carats, Elle passait pour un oracle
CARAVANETous quatre en chemin ils se mirent.... La caravane enfin rencontre en un passage Monseigneur le lion....
CARESSE.... Os de poulets, os de pigeons ; Sans parler de mainte caresse
CARESSER.... L'âne de la fable, Qui, pour se rendre plus aimable Et plus cher à son maître, alla le caresser
CARESSERVos griffes la pourront blesser Quand vous voudrez la caresser
CARNAGELa gent maudite aussitôt poursuivit Tous les pigeons, en fit ample carnage
CARNAGEJamais de liberté, ni pour les pâturages, Ni d'autre part [des loups] pour les carnages
CARPE. Il côtoyait une rivière.... Ma commère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère
CARPEAUUn carpeau qui n'était encore que fretin
CARPILLONAutrefois carpillon fretin Eut beau prêcher, il eut beau dire, On le mit dans la poêle à frire
CARREAUCe Dieu remplit ses fourneaux De deux sortes de carreaux
CARREAULe pis fut que l'on mit en piteux équipage Le pauvre potager : adieu planches, carreaux : Adieu chicorée et poireaux
CARRERDans ce penser il se carrait, Recevant comme siens l'encens et les cantiques
CARRIÈREJ'avais franchi les monts qui bornent cet état, Et trottais comme un jeune rat Qui cherche à se donner carrière
CARROSSEEt mon homme d'avoir chiens, chevaux et carrosses
CASMa commère, dit-elle, un cas est arrivé....
CASNous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile
CASEVoyez-vous ces cases étroites Et ces palais si grands, si beaux, si bien dorés ?
CASSERUne poutre cassa les jambes à l'athlète
CASTORIls y construisent des travaux Qui des torrents grossis arrêtent le ravage, Et font communiquer l'un et l'autre rivage ; L'édifice résiste et dure en son entier : Après un lit de bois est un lit de mortier ; Chaque castor agit ; commune en est la tâche ; Le vieux y fait marcher le jeune sans relâche ; Maint maître d'oeuvre y court et tient haut le bâton ; La république de Platon Ne serait rien que l'apprentie De cette famille amphibie
CATAPLASMECataplasme, Dieu sait ! les gens n'ont point de honte De faire aller le mal toujours de pis en pis
CATÉGORIEComme vous êtes roi, vous ne considérez Qui ni quoi : rois et dieux mettent, quoi qu'on leur die, Tout en même catégorie
CAUSEQuand le malheur ne serait bon Qu'à mettre un sot à la raison, Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit bon [le malheur] à quelque chose
CAUSEVenez, singe ; parlez le premier, et pour cause
CAUSEDevant certaine guêpe on traduisit la cause.... Depuis tantôt six mois que la cause est pendante, Nous voici comme aux premiers jours
CAUSERQu'il a fait un larcin de rôt ou de fromage, Égratigné quelqu'un, causé quelque dommage
CAVALIER, IÈREBorée et le soleil virent un voyageur.... Eh bien ! gageons nous deux, Dit Phébus, sans tant de paroles, à qui plus tôt aura dégarni les épaules Du cavalier que nous voyons
CAVALIER, IÈREUn équipage cavalier Fait les trois quarts de leur vaillance
CAVEIl retourne chez lui ; dans sa cave il enterre L'argent et la joie à la fois
CEC'est de vous que mes vers attendent tout leur prix
CEC'était bien de chansons qu'alors il s'agissait
CEQu'est-ce-là ? qu'est-ce-ci ? qu'y a-t-il là ? qu'y a-t-il ici ? Qu'est-ce là ? lui dit-il [le loup, en voyant le cou pelé du chien]
CECe n'est pas de cela qu'il s'agit aujourd'hui
CEC'est l'acheter trop cher que l'acheter d'un bien....
CEJe devais, ce dis-tu, te donner quelque avis, Qui te disposât à la chose
CECe leur fut une erreur dont ils se repentirent
CECIL'autre avait le nez fait de cette façon-là : C'était ceci, c'était cela
CÉLESTEQue le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux
CELLÉRIER, IÈREQuelle personne es-tu ? dit-il à ce fantôme. - La cellérière du royaume De Satan, reprit elle ; et je porte à manger à ceux qu'enclôt la tombe noire
CELLULEOn verra qui sait faire avec un suc si doux Des cellules si bien bâties
CELUI-CILa folie et l'amour jouaient un jour ensemble ; Celui-ci n'était pas encor privé des yeux
CELUI-CIDeux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé, L'autre portant l'argent de la gabelle ; Celui-ci glorieux d'une charge si belle, N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé
CELUI-CILa fortune pourtant habite en ces demeures ; Je la vois tous les jours entrer chez celui-ci, Chez celui-là....
CELUI-CIIl n'est enseignement pareil à celui-là, de fuir une tête éventée
CELUI-CIâmes de bronze, humains, celui-là fut sans doute Armé de diamant, qui tenta cette route, Et le premier osa l'abîme défier
CENSEURTout babillard, tout censeur, tout pédant Se peut connaître au discours que j'avance
CENSEURJe vous arrête à cette rime, Dira mon censeur à l'instant.... Maudit censeur ! te tairas-tu ?
CENSURELes compagnons d'Ulysse enfin se sont offerts ; Ils ont force pareils en ce bas univers, Gens à qui j'impose pour peine Votre censure et votre haine
CENSURERSocrate un jour faisant bâtir, Chacun censurait son ouvrage
CENSURERJupin les renvoya s'étant censurés tous, Du reste contents d'eux....
CENTAprès avoir tourné le cas En cent et cent mille manières
CEPENDANTVous reviendrez bientôt, je fais voeu cependant De dormir en vous attendant
CEPENDANTQuelqu'un aurait-il jamais cru Qu'un lion d'un rat eût affaire ? Cependant il avint....
CEPENDANTCependant que mon front au Caucase pareil Brave l'effort de la tempête
CERBÈRE.... Que ce chat exterminateur, Vrai cerbère, était craint une lieue à la ronde
CERCEAUEt, par plaisir, la tiare essayant.... Passa dedans ainsi qu'en un cerceau
CERCLEParcourant sans cesser un long cercle de peines, Qui, revenant sur soi, ramenait dans nos plaines Ce que Cérès nous donne et vend aux animaux
CÉRÉMONIEVolontiers, lui dit-il, car avec mes amis Je ne fais point cérémonie
CÉRÈSLe blé, riche présent de la blonde Cérès, Trop touffu bien souvent épuise les guérets
CERFDans le cristal d'une fontaine Un cerf se mirant autrefois Louait la beauté de son bois Et ne pouvait qu'avecque peine Souffrir ses jambes de fuseaux
CERTAIN, AINEQuiconque est loup agisse en loup ; C'est le plus certain de beaucoup
CERTAIN, AINEIls demandaient fort peu, certains que le secours Serait prêt dans quatre ou cinq jours
CERTAIN, AINELes Levantins en leur légende Disent qu'un certain rat, las des soins d'ici-bas....
CERVEAUParbleu ! dit le meunier, est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père
CERVELLEBelle tête [un buste], dit-il, mais de cervelle point ; Combien de grands seigneurs sont bustes en ce point !
CERVELLEJupin en a bientôt la cervelle rompue
CÉSARCe chien.... Fut le premier César que la gent chienne ait eu
CESSEPoint de cesse, point de relâche
CESSERLe bruit cesse, on se retire
CHACUN, CHACUNEChacun fut de l'avis de M. le doyen
CHACUN, CHACUNEQu'aussitôt que chacune soeur [des trois]
CHAGRINGrâce à Dieu, je passe les nuits Sans chagrin, quoique en solitude.... Un an se passe, et deux, avec inquiétude : Le chagrin vient ensuite
CHAIRDe cette double proie L'oiseau se donne au coeur joie, Ayant de cette façon à souper chair et poisson
CHALANDISEL'enseigne fait la chalandise
CHAMAILLER.... Que les vautours plus ne se chamaillèrent
CHAMBREIls [les savants] sont toujours logés à la troisième chambre, Vêtus au mois de juin comme au mois de décembre
CHAMBRIÈREIl était une vieille ayant deux chambrières : Elles filaient si bien....
CHAMEAULe premier qui vit un chameau S'enfuit à cet objet nouveau ; Le second approcha ; le troisième osa faire Un licou pour le dromadaire
CHAMPRemuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût : Creusez, fouillez, bêchez
CHAMPNous devons l'apologue à l'ancienne Grèce : Mais ce champ ne se peut tellement moissonner, Que les derniers venus n'y trouvent à glaner
CHAMPL'innocence des champs est-elle votre fait ?
CHAMPMangez ce grain, et croyez-moi. Les oiseaux se moquèrent d'elle : Ils trouvaient aux champs trop de quoi
CHAMPD'un certain magister le rat tenait ces choses, Et les disait à travers champs
CHAMPIONTandis que coups de poing trottaient, Et que nos champions songeaient à se défendre
CHANCEUX, EUSEAu bout des deux souhaits, étant aussi chanceux Qu'ils étaient, et que sont tous ceux Qui souhaitent toujours....
CHANGEQue de raisonnements pour conserver ses jours ! Le retour sur ses pas, les malices, les tours, Et le change et cent stratagèmes
CHANGEJe crois voir Annibal qui, pressé des Romains, Met leur chef en défaut, ou leur donne le change
CHANGEANT, ANTE[Les pigeons] Au cou changeant, au coeur tendre et fidèle
CHANGERUne condition meilleure Change en des noces ces transports
CHANGERPlusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeant, Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue
CHANGERLeur ennemi changea de note, Sur la robe du dieu fit tomber une crotte : Le dieu, la secouant, jeta les oeufs à bas
CHANGEROh ! je ne saurais plus, dit-elle, y résister ; Changeons, ma soeur l'aragne
CHANGERPoint de coup de balai qui l'oblige [l'araignée] à changer
CHANOINEJ'ai maints chapitres vus Qui pour néant se sont ainsi tenus, Chapitres non de rats mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines
CHANSONAucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire.... Une femme chantait : C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait
CHANTLe paon se plaignait à Junon : .... Le chant dont vous m'avez fait don Déplaît à toute la nature
CHANTERUne femme chantait : C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait ! Dame mouche s'en va chanter à leurs oreilles
CHANTERProgné lui repartit [au rossignol] : Eh quoi ! cette musique Pour ne chanter qu'aux animaux
CHANTER... Son vainqueur sur les toits S'alla percher et chanter sa victoire
CHANTEUR, EUSEQuoi ! je mettrais, dit-il, un tel chanteur [le cygne] en soupe !
CHAPEAUIl aurait volontiers écrit sur son chapeau : C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau
CHAPE-CHUTEUn villageois avait à l'écart son logis ; Messer loup attendait chape-chute à la porte
CHAPITREJ'ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont ainsi tenus, Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines
CHARAussitôt que le char chemine, Et qu'elle voit les gens marcher
CHARLe phaéton d'une voiture à foin Vit son char embourbé
CHARUn heurt survient : adieu le char ; Voilà messire Jean Chouart Qui du choc de son mort a la tête cassée
CHARDONIl [l'âne] était alors dans un pré Dont l'herbe était fort à son gré ; Point de chardon pourtant, il s'en passa pour l'heure
CHARGECelui-ci, glorieux d'une charge si belle, N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé
CHARGÉ, ÉEDeux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé....
CHARGÉ, ÉELe lion Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse
CHARGEREh quoi ! charger ainsi cette pauvre bourrique !
CHARGERÀ quoi bon charger votre vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ?
CHARITABLEJe suppose qu'un moine est toujours charitable
CHARITABLEIl est bon d'être charitable : Mais envers qui ? c'est là le point
CHARLATANLe monde n'a jamais manqué de charlatans ; Cette science, de tout temps, Fut en professeurs très fertile
CHARMEC'est proprement un charme [l'apologue] ; il rend l'âme attentive, Ou plutôt il la tient captive, Nous attachant à des récits
CHARRETIER, IÈREPour venir au chartier embourbé dans ces lieux
CHARRETON ou CHARTONLe charton n'avait pas dessein De les mener voir Tabarin

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