L'oeuvre Fables de Jean de LA FONTAINE

Ecrit par Jean de LA FONTAINE

Date : 1668, 1678, 1694

Citations de "Fables"

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SURGardez-vous, sur votre vie, D'ouvrir que l'on ne vous die Pour enseigne et mot du guet : Foin du loup et de sa race
SÛR, ÛRENe point mentir, être content du sien, C'est le plus sûr
SURCROÎTDans le temps que le porc revient à soi, l'archer Voit le long d'un sillon une perdrix marcher ; Surcroît chétif aux autres têtes
SÛRETÉDeux sûretés valent mieux qu'une, Et le trop en cela ne fut jamais perdu
SÛRETÉIl était expérimenté, Et savait que la méfiance Est mère de la sûreté
SURPRENDRELa mort ne surprend point le sage ; Il est toujours prêt à partir
SURVENANT, ANTEOn nous voit tous pour l'ordinaire Piller le survenant, nous jeter sur sa peau
SURVENIRUn agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure ; Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure
SUSChacun dit : il est vrai, sus ! sus ! courons aux armes !
SUSCEPTIBLEMon fils, dit le docteur, il n'est point de partie Susceptible de tant de maux [que le pied du cheval]
SUSPENDREOn lui lia les pieds, on vous le suspendit
SUSPENDREOn demeura surpris : Cela suspendit les esprits
SYCOPHANTESa personne étant ainsi faite [le loup habillé en berger], Et ses pieds de devant posés sur sa houlette, Guillot le sycophante approche doucement
SYMBOLE[Serpent réchauffé] Symbole des ingrats !
SYMPATHISERUn modeste regard, et pourtant l'oeil luisant ; Je le crois fort sympathisant Avec messieurs les rats
TABARINLe charton n'avait pas dessein De les mener voir Tabarin
TABLEJupin pour chaque état mit deux tables au monde ; L'adroit, le vigilant et le fort sont assis à la première ; et les petits Mangent leur reste à la seconde
TABLEIl sort de table, et la cohorte N'en perd pas un seul coup de dent
TABLEVous vous croyez considérable ; Mais dites-moi, tenez-vous table ?
TABLEAUEt comme ce logis, plein de magnificences, Abondait partout en tableaux, Et que la laine et les pinceaux Traçaient de tous côtés chasses et paysages..
TACHELe roi m'a voulu voir [moi, léopard], Et, si je meurs, il veut avoir Un manchon de ma peau : tant elle est bigarrée, Pleine de taches, marquetée
TÂCHERJe définis la cour un pays où les gens.... Sont ce qu'il plaît au prince, ou, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le paraître
TAILLEEt le mâtin était de taille à se défendre hardiment
TAILLEUne grenouille vit un boeuf Qui lui sembla de belle taille
TAILLISDes taillis les plus hauts mon front atteint le faîte ; Mes pieds ne me font point d'honneur
TAIREIl est bon de parler et meilleur de se taire ; Mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés
TAIRESi tant de mères [qui ont perdu leurs enfants] se sont tues, Que ne vous taisez-vous aussi ?
TAIRELa femme.... Crut la chose, et promit ses grands dieux de se taire
TAIREIl est assez de geais à deux pieds.... Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui
TALENTVous connaissez mon bien, mon talent, ma naissance
TALISMAN[Un chevalier] .... que de vieux talismans Firent chercher fortune au pays des romans
TALPALes voilà devenus ours, lions, éléphants, Les uns sous une masse énorme, Les autres sous une autre forme ; Il s'en vit de petits : exemplum ut talpa
TANCERL'enfant lui crie : au secours ! je péris ; Le magister, se tournant à ses cris, D'un ton fort grave à contretemps s'avise De le tancer....
TANCERBiaux chires leups, n'écoutez mie Mère tenchent chen fieu qui crie
TANCHEL'oiseau [le héron], S'approchant du bord, vit sur l'eau Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures
TANIÈRELes pas empreints sur la poussière.... Tous, sans exception, regardent sa tanière [du lion]
TANTUn d'eux, le plus hardi, mais non pas le plus sage, Promit d'en rendre tant [de la ferme]
TANTVous voyez mon logis ; si vous me vouliez faire Tant d'honneur que d'y prendre un champêtre repas
TANTLes grenouilles.... Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique
TANTQuatre animaux divers.... Toutes gens d'esprit scélérat, Hantaient le tronc pourri d'un pin vieux et sauvage ; Tant y furent, qu'un soir à l'entour de ce pin L'homme tendit ses rets
TANTEt tous tant que nous sommes Nous nous laissons tenter à l'approche des biens
TANTToutes sottises dont la belle Se défend avec grand respect, Tant qu'au père à la fin cela devint suspect
TANTLe médecin Tant-pis allait voir un malade Que visitait aussi son confrère Tant-mieux
TANTLe bien n'est bien qu'en tant que l'on s'en peut défaire ; Sans cela c'est un mal
TANTÔTMa soeur, lui dit Progné, comment vous portez-vous ? Voici tantôt mille ans que l'on ne vous a vue
TANTÔTDe grâce, à quoi bon tout ceci ? Dit une abeille fort prudente ; Depuis tantôt six mois que la cause est pendante....
TANTÔTTantôt on les eût vus côte à côte nager, Tantôt courir sur l'onde et tantôt se plonger
TAPIR (SE)À ces mots sort de l'antre un lion grand et fort ; Le pâtre se tapit, et dit à demi-mort....
TAPISSur un tapis de Turquie, Le couvert se trouva mis
TAPISSÉ, ÉEQuand cette femme [une devineresse] aurait dit vrai Dans une chambre tapissée
TAPISSIER, IÈREAinsi ....Se plaignait l'araignée autrefois tapissière, Et qui lors, étant filandière, Prétendait enlacer tout insecte volant
TARDLe corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus
TARTUFEC'étaient [chat et renard] deux vrais tartufs, deux archipatelins
TÂTERJupiter, s'il était malade, Reprendrait l'appétit en tâtant d'un tel mets
TAUPELynx envers nos pareils, et taupes envers nous, Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes
TAUPINÉE ou TAUPINIÈRELa moindre taupinée était mont à ses yeux
TAUREAUDeux taureaux combattaient à qui posséderait Une génisse avec l'empire
TAVERNEIl hante la taverne, et souvent il s'enivre
TEL, ELLELa première [roue] y meut la seconde ; Une troisième suit : elle [la montre] sonne à la fin ; Au dire de ces gens, la bête est toute telle
TEL, ELLETel fruit, tel arbre, pour bien faire
TEL, ELLEIls [les brames] ont en tête Que notre âme, au sortir d'un roi, Entre dans un ciron ou dans telle autre bête Qu'il plaît au sort
TEL, ELLEC'est de ces coups Qu'Amour fait ; témoin telle et telle ; Mais ceci soit dit entre nous
TEL, ELLEEt puis nous y pouvons apprendre Que tel est pris qui croyait prendre
TÉMOINMais il [le chien] est sot, il est gourmand : Témoin ces deux mâtins qui dans l'éloignement Virent un âne mort
TÉMOINUn riche laboureur, sentant sa fin prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins
TEMPÉRAMENTQue ne l'émondait-on, sans prendre la cognée [pour l'abattre] ? De son tempérament il eût encore vécu
TEMPÉRAMENTLes Anglais pensent profondément ; Leur esprit en cela suit leur tempérament ; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences
TEMPÉRAMENTJe ne vois point de créature Se comporter modérément ; Il est certain tempérament Que le maître de la nature Veut que l'on garde en tout
TEMPÊTELeur troupe n'était pas encore accoutumée à la tempête de sa voix
TEMPSPatience et longueur de temps Font plus que force ni que rage
TEMPSSur les ailes du temps la tristesse s'envole ; Le temps ramène les plaisirs
TEMPSIl s'en va temps que je reprenne Un peu de forces et d'haleine
TEMPSLa génisse, la chèvre et leur soeur la brebis, Avec un fier lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis
TEMPSDu temps que les bêtes parlaient
TEMPSAucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire ; Le moine disait son bréviaire : Il prenait bien son temps !
TEMPSDans l'abord il [le moucheron] se met au large, Puis prend son temps, fond sur le cou Du lion qu'il rend presque fou
TEMPSQue faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse
TEMPSEmmenez avec vous les souffleurs [alchimistes] tout d'un temps
TENDREL'autre vit où tendait cette feinte aventure ; If rendit le fer au marchand, Qui lui rendit sa géniture
TENIRTenez toujours divisés les méchants
TENIRLe lion tint conseil, et dit : mes chers amis....
TENIREn cela j'ai pour guides Tous les maîtres de l'art, et tiens qu'il faut laisser Dans les plus beaux sujets quelque chose à penser
TENIRMais il n'a pas prévu Que je saurais souffler de sorte Qu'il n'est bouton qui tienne....
TENIRIl ne tiendra qu'à vous, beau sire, D'être aussi gras que moi, lui repartit le chien
TENIRL'arbre tient bon ; le roseau plie
TENIRL'arbre tombant, ils seront dévorés ; Qu'ils s'en tiennent pour assurés
TENIRUn tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras : L'un est sûr ; l'autre ne l'est pas
TENTERJ'ai tenté les moyens d'acquérir son suffrage
TENTERL'autre [le renard] fit cent tours inutiles.... Partout il tenta des asiles, Et ce fut partout sans succès
TENTERCependant un sanglier, monstre énorme et superbe, Tente encor notre archer, friand de tels morceaux
TERMEFoi de peuple d'honneur, ils lui promirent tous De ne bouger non plus qu'un terme
TERMENos termes sont pareils par leur courte durée ; Qui de nous des clartés de la voûte azurée Doit jouir le dernier ?
TERMEUne lice étant sur son terme
TERRASSÉ, ÉEUn lion d'immense stature Par un seul homme terrassé
TERRIERVoici pourtant un cas où tout l'honneur échut à l'hôte des terriers....
TESTAMENT[La Mort au vieillard] J'aurais trouvé ton testament tout fait, Ton petit-fils pourvu, ton bâtiment parfait
TESTONNER[Deux femmes] L'allaient quelquefois testonnant, C'est-à-dire ajustant sa tête
TÊTE[La mouche à la fourmi] Puis allez-moi rompre la tête De vos greniers...
TÊTEIl crierait, comme moi, du haut de son gosier ; Et cette autre personne honnête Crierait tout du haut de sa tête
TÊTEUne chauve-souris donna tête baissée Dans un nid de belette
TÊTEBelle tête, dit-il, mais de cervelle point
TÊTEApollon reconnut ce qu'il [un consultant] avait en tête
TÊTEMais que dorénavant on me blâme, on me loue, Qu'on dise quelque chose, ou qu'on ne dise rien, J'en veux faire à ma tête ; il le fit et fit bien
TETER ou TÉTERComment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'agneau ; je tette encor ma mère
TEXTEJe reviens à mon texte : il faut que l'on jouisse
THÉÂTRELes grands pour la plupart sont masques de théâtre
THÉSAURISERIl [l'avare] a le mains de part au trésor qu'il enserre, Thésaurisant pour les voleurs
THYMJe vois fuir aussitôt toute la nation Des lapins, qui, sur la bruyère, L'oeil éveillé, l'oreille au guet, S'égayaient, et de thym parfumaient leur banquet
TIÈDEUn certain loup dans la saison Que les tièdes zéphirs ont l'herbe rajeunie
TIENChez l'animal qu'on appelle homme, On la reçut [la Discorde] à bras ouverts, Elle et que-si-que-non son frère, Avecque tien et mien son père
TINTAMARRELes trompes et les cors font un tel tintamarre Que le bonhomme est étonné
TIRE-D'AILELe corbeau part à tire-d'aile ; Il aperçoit de loin l'imprudente gazelle Prise au piége et se tourmentant
TIRERDans un chemin montant, sablonneux, malaisé.... Six forts chevaux tiraient un coche
TIRERLe galant aussitôt Tire ses grègues, gagne au haut, Mal content de son stratagème
TIREREh ! mon ami, tire-moi du danger ; Tu feras après ta harangue
TIREROn exposait une peinture Où l'artisan avait tracé Un lion d'immense stature Par un seul homme terrassé ; Les regardants en tiraient gloire
TIRERLa colombe l'entend, part et tire de long
TIRERTenez donc, voici deux bûchettes ; Accommodez-vous, ou tirez
TIRERL'autre aussitôt de s'excuser, Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire Sans odorat ; bref, il s'en tire
TISSU, UEAutre toile tissue [par l'araignée], autre coup de balai
TOILEL'aragne cependant se campe en un lambris.... Travaille à demeurer : voilà sa toile ourdie, Voilà des moucherons de pris
TOMBERSous un chêne aussitôt il va prendre son somme ; Un gland tombe : le nez du dormeur en pâtit
TOMBEROh ! oh ! dit-il, je saigne ! et que serait-ce donc, S'il fût tombé de l'arbre une masse plus lourde ?
TOMBERAllez, vous êtes une ingrate : Ne tombez jamais sous ma patte
TOMBERLe trop d'attention qu'on a pour le danger Fait le plus souvent qu'on y tombe
TOMBEREt puisque nous voici tombés sur ce sujet
TOMBERQuant au principal but qu'Ésope se propose, J'y tombe au moins mal que je puis
TONLe rieur alors, d'un ton sage, Dit....
TONDREJe tondis de ce pré la largeur de ma langue
TONNELLELe maître de ces lieux en ordonne autrement ; Il nous prend avec des tonnelles, Nous loge avec des coqs et nous coupe les ailes
TONNERREIl sera dieu ; même je veux Qu'il ait en sa main un tonnerre
TORRENTAvec grand bruit et grand fracas Un torrent tombait des montagnes
TORRENTLa belle [une veuve] avait un père, homme prudent et sage ; Il laissa le torrent couler ; à la fin, pour la consoler....
TORRENTC'est un torrent ; qu'y faire ? il faut qu'il ait son cours ; Cela fut et sera toujours
TORTLe juge prétendait qu'à tort et à travers On ne saurait manquer condamnant un pervers
TORTU, UELe regard de travers, nez tortu, grosse lèvre
TORTU, UEPuis-je autrement marcher que ne fait ma famille ? Veut-on que j'aille droit quand on y va tortu ?
TORTUEIl laisse la tortue Aller son train de sénateur ; Elle part, elle s'évertue : Elle se hâte avec lenteur
TÔT[Il] Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard, Attacher un grelot....
TOUCHERLe vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts
TOUCHERPuisque vous ne touchez jamais à cet argent
TOUFFU, UELe blé, riche présent de la blonde Cérès, Trop touffu bien souvent épuise les guérets
TOUJOURSEt le premier instant où les enfants des rois Ouvrent les yeux à la lumière Est celui qui vient quelquefois Fermer pour toujours leur paupière
TOURIl y fit tant de tours [au lieu où son argent était enfoui] qu'un fossoyeur le vit
TOUREt le singe amuser l'ennemi par ses tours
TOURElle [la cigogne] retira l'os [du gosier du loup] ; puis pour un si bon tour Elle demanda son salaire
TOURC'était un vieux routier, il savait plus d'un tour
TOURETDès que Thétis chassait Phébus aux crins dorés, Tourets entraient en jeu, fuseaux étaient tirés
TOURNANTTous deux, par un cas surprenant Se rencontrent en un tournant
TOURNEBROCHEIl peupla tout de son engeance : Tournebroches par lui rendus communs en France, Y font un corps à part
TOURNEREt tous les avocats, Après avoir tourné le cas En cent et cent mille manières, Y jettent leur bonnet
TOURNERQuelle maison [un terrier] pour lui ! l'on y tournait à peine
TOURNERJupiter eut jadis une ferme à donner ; Mercure en fit l'annonce, et gens se présentèrent, Firent des offres, écoutèrent : Ce ne fut pas sans bien tourner ; L'un alléguait que l'héritage....
TOURNERQue nous sert cette queue ? il faut qu'on se la coupe.... Votre avis est fort bon, dit quelqu'un de la troupe ; Mais tournez-vous, de grâce ; et l'on vous répondra
TOURTERELLELes tourterelles se fuyaient ; Plus d'amour, partant plus de joie
TOUT, TOUTEJe suis content si j'ai cette dernière [cognée de fer]. - Tu les auras, dit le dieu, toutes trois [les cognées d'or, de fer et d'argent]
TOUT, TOUTEAuprès de lui la fait asseoir, Prend une main, un bras.... Toutes sottises dont la belle Se défend avec grand respect
TOUT, TOUTENous la faisons de tous écots [la Fortune], Elle est prise à garant de toutes aventures
TOUT, TOUTEEt le drôle eut lapé le tout en un moment
TOUT, TOUTEQui dit Sillery dit tout ; Peu de gens en leur estime Lui refusent le haut bout
TOUT, TOUTEQuoiqu'il n'eût guère vu d'autres gens qu'un ermite, Son troupeau, ses mâtins, le loup, et puis c'est tout
TOUT, TOUTECe n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici
TOUT, TOUTECeci montre aux provinces Que, tout compté, mieux vaut en bonne foi S'abandonner à quelque puissant roi, Que s'appuyer de plusieurs petits princes
TOUT, TOUTEL'aube du jour arrive, et d'amis point du tout
TOUT, TOUTEIl leur tomba du ciel un roi tout pacifique
TOUT, TOUTENotre mort (Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères)
TOUT, TOUTESévigné.... qui naquîtes toute belle, à votre indifférence près
TOUT, TOUTEVotre trésor ! où pris ? - Tout joignant cette pierre
TOUT, TOUTEJoignez-y quelque boeuf : choisissez pour ce don Tout le plus gras du pâturage
TOUT, TOUTESi bien que, tout ours qu'il était, Il vint à s'ennuyer de cette triste vie
TRACASLes Levantins en leur légende Disent qu'un certain rat, las des soins d'ici-bas, Dans un fromage de Hollande Se retira loin du tracas
TRADUIREDevant certaine guêpe on traduisit la cause
TRAFICUn marchand grec en certaine contrée Faisait trafic...
TRAFIQUANTUn trafiquant sur mer, par bonheur, s'enrichit
TRAFIQUERIl vendit son troupeau, Trafiqua de l'argent, le mit entier sur l'eau
TRAFIQUERDe plus, que Melpomène Souvent, sans déroger, trafique de sa peine
TRAINIl laisse la tortue Aller son train de sénateur
TRAINDu reste, en quoi répond au sort toujours divers Ce train toujours égal dont marche l'univers ?
TRAINVoilà le train du monde et de ses sectateurs ; On s'y sert du bienfait contre les bienfaiteurs
TRAÎNANT, ANTELa bique, allant remplir sa traînante mamelle, Et paître l'herbe nouvelle, Ferma la porte au loquet
TRAÎNERCar comment sauver l'oeuf ? le bien empaqueter ; Puis des pieds de devant ensemble le porter, Ou le rouler, ou le traîner, C'était chose impossible
TRAÎNERMoi me taire ? moi malheureuse ! Ah ! j'ai perdu mon fils ! il me faudra traîner Une vieillesse douloureuse
TRAÎNERElle [la perdrix] fait la blessée, et va traînant de l'aile
TRAITQuand il [lièvre] vit Que l'autre [tortue] touchait presque au bout de la carrière, Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit Furent vains
TRAITLa feinte est un pays plein de terres désertes ; Tous les jours nos auteurs y font des découvertes ; Je t'en veux dire un trait assez bien inventé
TRAITNon qu'il faille bannir certains traits délicats
TRAITLe prince y prend plaisir ; car ils [les fous] donnent toujours Quelque trait aux fripons, aux sots, aux ridicules
TRAITEAdieu, dit le renard, ma traite est longue à faire
TRAITERDire d'un, puis d'un autre, est-ce ainsi que l'on traite Les gens faits comme moi ?
TRAÎTRE, ESSEUne traîtresse voix bien souvent vous appelle ; Ne vous pressez donc nullement
TRAÎTRE, ESSECe blé couvrait d'un lacs Les menteurs et traîtres appâts
TRAÎTRE, ESSELe seul Ulysse en échappa [des piéges de Circé] ; Il sut se défier de la liqueur traîtresse
TRANCHERNotre homme Tranche du roi des airs, pleut, vente, et fait en somme Un climat pour lui seul
TRANQUILLEUn sage assez semblable au vieillard de Virgile, Homme égalant les rois, homme approchant des dieux, Et, comme ces derniers, satisfait et tranquille
TRANSI, IETransi, gelé, perclus, immobile, rendu, N'ayant pas à vivre un quart d'heure
TRAVAILD'argent, point de caché ; mais le père fut sage De leur montrer avant sa mort Que le travail est un trésor
TRAVAILLERTout vainqueur insolent à sa perte travaille
TRAVAILLERElle [la grenouille] qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille Pour égaler l'animal [un boeuf] en grosseur
TRAVAILLERHé quoi ! dit-il, cette canaille Se moque impunément de moi ! Je vais, je viens, je me travaille, J'imagine cent tours
TRAVERSEt le grison se rue Au travers de l'herbe menue
TRAVERSÀ travers champs, au hasard [L'homme d'Horace] Disant le bien, le mal à travers champs
TREILLISIl dit au loup par un treillis : Ami, je vais sortir ; et, si tu veux attendre, Le portier du logis et moi Nous serons tout à l'heure à toi
TRÉSORUn passant lui demande [à un enfouisseur] à quel sujet ses cris. - C'est mon trésor que l'on m'a pris
TRÉSORLe père fut sage De leur montrer avant sa mort Que le travail est un trésor
TRIBUTAprès divers avis on résout, on conclut D'envoyer hommage et tribut [à Alexandre]
TRIO... les trois frères Trouvent un bien fort grand, mais fort mêlé d'affaires ; Un créancier saisit, un voisin fait procès ; D'abord notre trio s'en tire avec succès
TRIOBeau trio de baudets !
TRIPOTAGEMères et nourrissons faisaient leur tripotage
TRISTEL'un [l'aigle] jura foi de roi, l'autre foi de hibou, Qu'ils ne se goberaient leurs petits peu ni prou ; Connaissez-vous les miens, dit l'oiseau de Minerve ; Non, dit l'aigle ; tant pis, reprit le triste oiseau
TRISTEMENTUn mort s'en allait tristement S'emparer de son dernier gîte
TRISTESSEOn fait beaucoup de bruit [après la mort d'un mari], et puis on se console ; Sur les ailes du temps la tristesse s'envole
TROCMais que dire du troc que la Fortune fit... ? Cette déesse inconstante Se mit alors en esprit De voir un homme se pendre ; Et celui qui se pendit S'y devait le moins attendre
TROISIÈMEPour un âne enlevé deux voleurs se battaient.... Arrive un troisième larron Qui saisit maître Aliboron
TROMPERVouloir tromper le ciel, c'est folie à la terre
TROMPERMes yeux, moyennant ce secours [du toucher], Ne me trompent jamais en mo mentant toujours
TROMPERIEL'autre [le renard] était passé maître en fait de tromperie
TROMPETTEHolà ! madame la belette, Que l'on déloge sans trompette, Ou je vais avertir tous les rats du pays
TROMPEUR, EUSECar c'est double plaisir de tromper le trompeur
TRONQUERIl ôte de chez lui les branches les plus belles, Il tronque son verger contre toute raison
TROPLe trop d'expédients peut gâter une affaire.... N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon
TROPVoilà les pauvres gens Malheureux par trop de fortune
TROPRien de trop est un point Dont on parle sans cesse, et qu'on n'observe point
TROTTE-MENULa gent trotte-menu [les souris] s'en vient chercher sa perte
TROTTERJ'avais franchi les monts qui bornent cet État, Et trottais comme un jeune rat Qui cherche à se donner carrière
TROTTERPour un âne enlevé deux voleurs se battaient.... Tandis que coups de poing trottaient....
TROUTrou, ni fente, ni crevasse Ne fut large assez pour eux [les rats empanachés], Au lieu que la populace Entrait dans le moindre creux
TROUBLERRien ne manquait au festin ; Mais quelqu'un troubla la fête, Pendant qu'ils étaient en train
TROUBLERQui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
TROUÉEIl [le lièvre] s'enfuit par un trou, Non pas trou, mais trouée, horrible et large plaie Que l'on fit à la pauvre haie
TROUSSEDom pourceau criait en chemin, Comme s'il avait eu cent bouchers à ses trousses
TROUSSÉ, ÉEAyant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats ; Notre laitière ainsi troussée....
TROUVERQuant à la somme de la veuve, Voici, leur dirent-ils, ce que le conseil treuve
TRUCHEMAN ou TRUCHEMENTC'est ainsi que ma muse, aux bords d'une onde pure, Traduisait en langue des dieux Tout ce que disent sous les cieux Tant d'êtres empruntant la voix do la nature ; Truchement de peuples divers, Je les faisais servir d'acteurs en mon ouvrage
TUAide-toi, le ciel t'aidera
TULe jeune homme s'émeut, voyant peint un lion : Ah ! monstre ! cria-t-il, c'est toi qui me fais vivre Dans l'ombre et dans les fers !
TU...S'il fallait condamner Tous les ingrats qui sont au monde, à qui pourrait-on pardonner ? Toi-même tu te fais ton procès....
TURBULENT, ENTELorsque deux animaux m'ont arrêté les yeux : L'un doux, benin et gracieux, Et l'autre turbulent et plein d'inquiétude
TYRANAux noces d'un tyran, tout le peuple en liesse Noyait son souci dans les pots
TYRANNIQUEUn orateur, voyant sa patrie en danger, Courut à la tribune ; et, d'un art tyrannique, Voulant forcer les coeurs dans une république, Il parla fortement sur le commun salut
UN, UNELa fortune a, dit-on, des temples à Surate ; Allons là ; ce fut un de dire et s'embarquer
UN, UNEElle grimpa chez l'aigle, et lui dit : notre mort (Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères) Ne tardera possible guères
UN, UNE[L'oiseau] Va tout droit imprimer sa griffe Sur le nez de sa majesté. - Quoi ! sur le nez du roi ! - Du roi même en personne. - Il n'avait donc alors ni sceptre ni couronne ? - Quand il en aurait eu, ç'aurait été tout un
UN, UNESoyons bien buvants, bien mangeants, Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans
UN, UNEUn paon muait, un geai prit son plumage
UN, UNEÀ demeurer chez soi l'une et l'autre s'obstine
UN, UNEDire d'un, puis d'un autre ; est-ce ainsi que l'on traite Les gens faits comme moi ?
UN, UNEEn ce monde il se faut l'un l'autre secourir
UN, UNEPas un seul ne fut épargné
UN, UNEPas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau
UN, UNEPlus d'un guéret s'engraissa Du sang de plus d'une bande
UN, UNENous en savons plus d'un, dit-il en les gobant, C'est tour de vieille guerre
UNI, IEToute puissance est faible, à moins que d'être unie
UNIVERSEn mesurant les cieux sans bouger d'ici-bas, Il [Démocrite] connaît l'univers et ne se connaît pas
USERLa colombe aussitôt usa de charité
USERNe cherchez point cette déesse [la Fortune], Elle vous cherchera : son sexe en use ainsi
UTILENous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile, Et le beau souvent nous détruit
VACARMELa nuit, ni son obscurité, Son silence et ses autres charmes De la reine des bois [la lionne qui avait perdu son petit] n'arrêtaient les vacarmes
VACHEEt qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est [le cochon vendu], une vache et son veau ?
VAILLANCEForce gens font du bruit en France .... Un équipage cavalier Fait les trois quarts de leur vaillance
VAINQUEURLa fortune se plaît à faire de ces coups ; Tout vainqueur insolent à sa perte travaille
VALETL'on va, l'on vient, les valets font cent tours
VALOIRQui d'eux aimait le mieux ; que t'en semble, lecteur ? Cette difficulté vaut bien qu'on la propose
VAQUERComme l'ours en un jour ne disait pas deux mots, L'homme pouvait sans bruit vaquer à son ouvrage
VASTENe songez [vieillard] désormais qu'à vos erreurs passées, Quittez le long espoir et les vastes pensées
VAUTREREt le grison se rue Au travers de l'herbe menue, Se vautrant, grattant et frottant, Gambadant, chantant et broutant
VEAUEt qui m'empêchera de mettre en notre étable Une vache et son veau ?
VEAUTandis que ce nigaud, comme un évêque assis, Fait le veau sur son âne, et pense être bien sage
VEDETTECes animaux, dit-il, sont germains du renard ; Jamais la guerre avec tant d'art Ne s'est faite parmi les hommes, Non pas même au siècle où nous sommes, Corps-de-garde avancé, vedettes, espions, Embuscades....
VELOUTÉ, ÉEAvec cet animal qui m'a semblé si doux : Il est velouté comme nous [rats]
VELU, UESon menton nourrissait une barbe touffue ; Toute sa personne velue Représentait un ours, mais un ours mal léché
VENANT, ANTENuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise
VENDREDeux compagnons presses d'argent à leur voisin fourreur vendirent La peau d'un ours encor vivant, Mais qu'ils tueraient bientôt, du moins à ce qu'ils dirent
VENDRELe peuple aussitôt sort en armes ; Tout autre aventurier, au bruit de ces alarmes, Aurait fui ; celui-ci, loin de tourner le dos, Veut vendre au moins sa vie et mourir en héros
VENELLEEt le cheval, qu'à l'herbe on avait mis, Assez peu curieux de semblables amis [loup, renard], Fut presque sur le point d'enfiler la venelle
VENEURLes veneurs, pour ce coup, croyaient leurs chiens en faute
VENIRMes chiens n'appellent point au delà des colonnes Où sont tant d'honnêtes personnes [animaux malfaisants pendus] ; Il y viendra, le drôle ! il y vint, à son dam
VENIRLe corbeau sert pour le présage ; La corneille avertit des malheurs à venir
VENIRL'ours, porté d'un même dessein, Venait de quitter sa montagne
VENIRUn jour, au dévot personnage Des députés du peuple rat S'en vinrent demander quelque aumône légère
VENTLe vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts
VENTMais un jour que les vents, retenant leur haleine, Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux
VENTL'un des deux compagnons grimpe au faîte d'un arbre ; L'autre, plus froid que n'est un marbre, Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent
VENTC'est promettre beaucoup, mais qu'en sort-il souvent ? Du vent
VENTER.... Contrat passé [avec Jupiter], notre homme Tranche du roi des airs, pleut, vente, et fait en somme Un climat pour lui seul....
VERDUREFier et farouche objet toujours courant aux bois, Toujours sautant aux prés, dansant sur la verdure
VERGERIl tronque son verger contre toute raison, Sans observer temps ni saison
VERGETÉ, ÉEIl veut avoir Un manchon de ma peau ; tant elle est bigarrée, Pleine de taches, marquetée, Et vergetée, et mouchetée
VÉRITABLEQu'un ami véritable est une douce chose !
VERMISSEAUPas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau
VERSER[Les astres ont pour effet] De verser sur les corps certaines influences
VERT, ERTEIls [des raisins] sont trop verts, dit-il [le renard], et bons pour des goujats
VERT, ERTEDeux veuves sur son coeur eurent le plus de part : L'une encor verte, et l'autre un peu bien mûre
VERT, ERTEUn loup, dis-je, au sortir des rigueurs de l'hiver, Aperçut un cheval qu'on avait mis au vert
VERTUEt, bien qu'animal sans vertu, Il [l'âne couvert de la peau du lion] faisait trembler tout le monde
VERTULes vertus devraient être soeurs, Ainsi que les vices sont frères
VERTUje vous arrête à cette rime ; Je ne la tiens pas légitime Ni d'une assez grande vertu
VÊTU, UELégère et court vêtue, elle allait à grands pas
VEUF, VEUVEEntre la veuve d'une année Et la veuve d'une journée La différence est grande.... L'une fait fuir les gens, et l'autre a mille attraits
VIANDEIl se réjouissait à l'odeur de la viande Mise en menus morceaux et qu'il croyait friande
VICTOIRESon vainqueur [un coq] sur les toits S'alla percher, et chanter sa victoire
VICTUAILLEQu'aperçois-je ! dit-il ; c'est quelque victuaille ! Et, si je ne me trompe à la couleur du mets, Je dois faire aujourd'hui bonne chère, ou jamais
VIDEComment percer des airs la campagne profonde ? Percer Mars, le soleil et des vides sans fin ?
VIDERPetits princes, videz vos débats entre vous ; De recourir aux rois vous seriez de grands fous
VIEPetit poisson deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie
VIEVenez souper chez moi ; nous ferons bonne vie
VIEJe vous en déferai, bon homme, sur ma vie
VIEGardez-vous sur votre vie, D'ouvrir que l'on ne vous die, Pour enseigne et mot du guet : Foin du loup et de sa race
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEC'était un vieux routier, il savait plus d'un tour
VIEILLARDVieillard, lui dit la Mort, je ne t'ai point surpris ; Tu te plains sans raison de mon impatience
VIEILLESSELa jeunesse se flatte, et croit tout obtenir ; La vieillesse est impitoyable
VIF, VIVED'un loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante
VILLEPerrette, sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville
VINÉEIls eurent bonne année, Pleine moisson, pleine vinée
VINGTEnfin, quoique ignorante à vingt et trois carats, Elle passait pour un oracle
VIOLENT, ENTEQue n'ose et que ne peut l'amitié violente !
VIRGULEElle s'emploie quelquefois pour remplacer le verbe qui est sous-entendu dans le second membre de la phrase : On a toujours raison ; le destin, toujours tort
VITETu [lièvre] te vantais d'être si vite ; Qu'as-tu fait de tes pieds ?
VITEUn mort s'en allait tristement S'emparer de son dernier gîte ; Un curé s'en allait gaiement Enterrer ce mort au plus vite
VIVANT, ANTEAu décès d'un lion, En son vivant prince de la contrée
VIVIERViviers et réservoirs lui payaient pension [à un cormoran]
VIVREMécénas fut un galant homme ; Il a dit quelque part : qu'on me rende impotent, Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme Je vive, c'est assez, je suis plus que content
VIVREContre de telles gens [les stoïciens, qui ôtent les passions], quant à moi, je réclame : Ils ôtent à nos coeurs le principal ressort ; Ils font cesser de vivre avant que l'on soit mort
VIVREIl vivait de régime et mangeait à ses heures
VIVREApprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute
VIVREJe sais que la vengeance Est un morceau de roi ; car vous vivez en dieux
VIVREChacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme, Sans rien faire
VIVRELe sage dit selon les gens : Vive le roi ! Vive la ligue !
VIVREIl fit tant, de pieds et de dents, Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ?
VOEUSire Jupin, dit-il, prends mon voeu ; le voilà
VOEUPar des voeux importuns nous fatiguons les dieux, Souvent pour des sujets même indignes des hommes
VOGUEC'est souvent du hasard que naît l'opinion, Et c'est l'opinion qui fait toujours la vogue
VOICINous voici bien ! Quelle chose, quelle sottise nous dit-on là ! Vraiment, nous voici bien ! lorsque je suis à jeun, Tu me viens parler de musique !
VOICIM'y voici donc ? - Point du tout....
VOICIComme te voilà fait ! je t'ai vu si joli ! Ah ! vraiment, nous y voici, Reprit l'ours à sa manière ; Comme me voilà fait ! comme doit être un ours
VOIEL'ambitieux, ou, si l'on veut, l'avare, S'en va par voie et par chemin
VOIE[Le cerf] a mis ses efforts à confondre et brouiller la voie
VOILÀLaisse là tes moutons, viens conduire des hommes ; Je te fais juge souverain : Voilà notre berger la balance à la main
VOILÀLe voyageur s'éloigne : et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu
VOIRMais enfin je l'ai vu, vu de mes yeux, vous dis-je
VOIRJe vois de loin, j'atteins de même
VOIRDe telles gens il est beaucoup Qui prendraient Vaugirard pour Rome, Et qui, caquetant au plus dru, Parlent de tout et n'ont rien vu
VOIRQuiconque ne voit guère, N'a guère à dire aussi
VOIROn se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain
VOIREChapitres, non de rats, mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines
VOISIN, INELe vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine
VOITURELe phaéton d'une voiture à foin Vit son char embourbé
VOITUREDu baudet, en cette aventure, On lui fit [au cheval] porter la voiture, Et la peau par-dessus encor
VOITURERNous vous voiturerons par l'air en Amérique
VOIXUne traîtresse voix bien souvent nous appelle
VOIXÀ ces mots le corbeau ne se sent pas de joie ; Et, pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie
VOIX.... Quand aux bois Le bruit des cors, celui des voix N'a donné nul relâche à la tremblante proie
VOLAGE...Ceux qui cherchent vainement Cette fille du Sort [la Fortune] de royaume en royaume, Fidèles courtisans d'un volage fantôme
VOLATILEDans une ménagerie De volatiles remplie
VOLATILEMais un fripon d'enfant (cet âge est sans pitié) Prit sa fronde, et d'un coup tua plus d'à moitié La volatile malheureuse
VOLATILLENous croyons après Pythagore, Qu'avec les animaux de forme nous changeons, Tantôt milans, tantôt pigeons, Tantôt humains, puis volatilles, Ayant dans les airs leurs familles
VOLEREAUMal prend aux volereaux de faire les voleurs
VOLETEREt les petits, en même temps, Voletants, se culebutants, Délogèrent tous sans trompette
VOLONTÉLa volonté nous détermine, Non l'objet ni l'instinct ; je parle, je chemine, Je sens en moi certain agent ; Tout obéit dans ma machine à ce principe intelligent
VOLONTIERSVolontiers on fait cas d'une terre étrangère ; Volontiers gens boiteux haïssent le logis
VOUERLa Parque à filets d'or n'ourdira pas ma vie, Je ne dormirai point sous de riches lambris ; Mais voit-on que le somme en perde de son prix ?... Je lui voue au désert de nouveaux sacrifices
VOULOIRQuand l'ennemi se présentant, Comme il en voulait à l'argent, Sur le mulet du fisc une troupe se jette
VOULOIRCe doucet est un chat, Qui, sous son minois hypocrite, Contre toute ta parenté D'un malin vouloir est porté
VOUSPlein d'un juste courroux, Il vous prend sa cognée, il vous tranche la bête
VOYAGELe mari fait seul le voyage
VOYAGERCertes, dit-il, mon père était un pauvre sire ; Il n'osait voyager, craintif au dernier point
VRAI, AIELa vraie épreuve de courage N'est que dans le danger que l'on touche du doigt
VRAI, AIEMon âme en toute occasion Développe le vrai caché sous l'apparence
VRAIMENTMiracle ! criait-on ; venez voir dans les rues Passer la reine des tortues. - La reine ? vraiment oui, je la suis en effet
VU, UEEt qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il [porc] est, une vache et son veau ?
VULGAIREQue j'ai toujours haï les pensers du vulgaire ! Qu'il me semble profane, injuste, téméraire !
YElle.... [la grenouille] se travaille Pour égaler l'animal [le boeuf] en grosseur, Disant : regardez bien, ma soeur : Est-ce assez, dites-moi? n'y suis-je point encore? , -N, enni. - M'y voici donc? - Point du tout. - M'y voilà
ZÉPHIRE ou ZÉPHYRTout vous est aquilon [à vous roseau] ; tout me semble zéphyr [à moi chêne]

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