Définition de TRAFIC

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tra-fik

DÉFINITIONS

1
Commerce de marchandises.
Un marchand grec en certaine contrée Faisait trafic...
Carthage enrichie par son trafic, voyait tous ses citoyens attachés à leurs richesses
Le trafic lui avait donné la naissance [à Carthage] ; le trafic lui donna l'accroissement, et la mit en état de disputer longtemps à Rome l'empire du monde
On tâche autant qu'on peut, dans son petit trafic, à gagner ses dépens en servant le public
Il faudra se souvenir que les marchands, de quelque espèce qu'ils soient, ne font que le commerce de commission, commerce que je nommerai quelquefois trafic
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Comm. gouv. I, 5
Sémantique : Fig.
Quel marché veut-il faire avec ce pauvre homme ? oh ! l'admirable trafic, le riche et précieux échange ! il veut avoir l'habit de ce pauvre, et pour cela il lui donne le sien
2
Sémantique : Fig. et en mauvaise part, profit que l'on tire de certaines choses.
Quel trafic on fait aujourd'hui des bénéfices !
Ô mon Dieu.... depuis que vos ministres eux-mêmes en ont fait [de votre maison] une maison de trafic, d'ennui et d'avarice
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Temples.
Ces hommes infâmes qui font un trafic honteux de la vérité
Il [Attila] envoyait à Constantinople ceux qu'il voulait récompenser, afin qu'on les comblât de biens, faisant un trafic continuel de la frayeur des Romains
Je sais bien qu'il y a des âmes aussi basses que jalouses qui pourront me reprocher de rendre à M. de Saint-Lambert éloges pour éloges, et de faire avec lui trafic d'amour-propre
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mél. litt. à M. Dupont.
3
Particulièrement, dans les chemins de fer, transport des marchandises, par opposition au transport des voyageurs.
4
Sémantique : Terme d'arquebuserie. Espèce de cheville creuse que le forgeur adapte à un canon de fusil, et qui lui sert à le manier.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Tant de trafiques Et sophistiques Sçavez ferir, Que sans garir Faudra perir, Si vos raisons sont autentiques
dans le Blason des faulses amours, p. 234, dans LACURNE
2
XVIe s.
Les traffiques, tromperies, larrecins, rapacitez, lesquelles ont exercé jusques ici les facteurs et traffiqueurs des indulgences
Il [Thalès] dressa une traficque qui dans un an rapporta telles richesses qu'à peine....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 142
Avec petits vaisseaux legers de coursaires ilz empeschoient tout le trafic et entre-cours de la marchandise
de Jacques AMYOT dans P. AEM. 9

ÉTYMOLOGIE

1
Génev. trafi ; prov. trafec, trafey ; catal. trafag, trafic ; espagn. tráfago, tráfico ; portug. tráfego, tráfico ; ital. tráfico. On remarque qu'en espagnol, en portugais et en italien l'accent est sur la première syllabe. Diez, observant que le portug. trasfegar, qui signifie transvaser, signifie aussi trafiquer, et que le catal. trafag, trafic, signifie aussi transvasement, conjecture qu'on a là une composition de la préposition tra ou tras, et fag, fec, fic, représentant le latin vices, échange ; vices ayant pris l'f, provenç. fetz, franç. fois. La conjecture est plausible.

Synonymes de TRAFIC

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