Définition de VENT

DÉFINITIONS - PROVERBES - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : van

DÉFINITIONS

1
Courants d'air plus ou moins rapides occasionnés par les changements qui surviennent dans la pesanteur spécifique et le ressort du fluide atmosphérique.
On entendit devant le Seigneur un vent violent et impétueux, capable de renverser les montagnes et de briser les rochers
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Rois, III, XIX, 11
Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 22
Elle n'avait ni assez de vent, ni assez de voiles pour favoriser sa course précipitée
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
M. Halley attribue la cause de ces vents [alizés], et avec beaucoup de vraisemblance, au mouvement diurne de la terre, ou, pour parler le langage ordinaire, au cours du soleil d'orient en occident
de MAIRAN dans Éloge de Halley.
Si les hommes étaient sages, ils se mettraient toujours au soleil, et fuiraient le vent du nord comme leur ennemi capital
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 13 oct. 1769
Donner une histoire des vents, qui serait un ouvrage très utile pour la navigation et pour la physique
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Hist. nat. Preuv. théor. terr. Oeuv. t. II, p. 253
On sait que les vents élèvent des montagnes de sable dans l'Arabie et dans l'Afrique, qu'ils en couvrent les plaines....
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans ib. 2e disc. Oeuv. t. I, p. 168
Nous pouvons regarder l'action du soleil et de la lune, sinon comme l'unique cause des vents, au moins comme une des causes que nous cherchons
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Oeuv. t. XIV, p. 8
On se tromperait sûrement, si l'on attribuait tous les vents à la même cause, quoiqu'ils soient tous un courant d'air qui se précipite vers quelque endroit
de SENNEBIER dans Ess. art d'observ. t. II, p. 102, dans POUGENS
Le 6 juin, les vents passèrent au sud-est ; le ciel devint blanchâtre et terne ; tout annonçait que nous étions sortis de la zone des vents alizés
de LAPÉROUSE dans Voy. t. II, p. 131, dans POUGENS
Les arbres sont moins renversés par le vent pendant l'hiver que pendant l'été, parce que, pendant cette dernière saison, ils sont garnis de feuilles, qui font que le vent a plus de prise sur eux
de BRISSON dans Traité de phys. t. II, p. 181
La direction du vent exerce une très grande influence sur la hauteur du mercure dans le baromètre ; les vents des régions boréales le font monter
de BOUVARD dans Instit. Mém. scienc. t. VII, p. 276
Vent blanc, sorte de vent du midi ou de l'est, suivant les localités, qui souffle sans couvrir le ciel de nuages.
Les vents reçoivent des qualifications différentes suivant leur vitesse ; les principaux sont : vent frais, qui parcourt 6 mètres à la seconde ; vent bon frais, qui parcourt 8 mètres à la seconde ; vent impétueux, qui parcourt 15 mètres.
Vent coulis, vent qui passe par de petites ouvertures.
On n'emploierait pas la plus petite somme pour le garantir de tous les vents coulis qui soufflent comme dans la caverne d'Éole
de CARACCIOLI dans Lett. récréat. t. III, p. 139, dans POUGENS
Moulin à vent, voy. MOULIN.
Il ne fait ni vent ni haleine, il y a un grand calme.
Le vent tourne, la direction du vent change.
Sémantique : Fig. Le vent tourne, la disposition des choses, des esprits change.
Les principaux de la cour, voyant l'occasion favorable et le vent tourné à la miséricorde, se levèrent et intercédèrent avec larmes
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. VII, 2
Au vent, au gré du vent, se dit de ce que le souffle du vent agite. Ses cheveux flottent au gré du vent.
Leur chevelure au vent, et le feu dans les yeux
de Jacques DELILLE dans Én. VII
Ce vaisseau flotte au gré du vent, à la merci du vent, il n'est plus gouverné.
Aller comme le vent, plus vite que le vent, aller extrêmement vite.
Nous avons quatre chevaux à chaque calèche ; cela va comme le vent
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 104
J'avais pris votre cabriolet, j'allais comme le vent
de Louis-Benoît PICARD dans Trois quart. I, 8
Jeter la plume, la paille au vent, locution prise de l'action de jeter une plume au vent pour voir d'où il souffle, et qui signifie se laisser conduire par le hasard.
Mettre la plume au vent, hasarder quelque chose.
Regarder de quel côté vient le vent, examiner de quel côté le vent souffle.
Elle interrompait à tout moment la lecture pour demander de quel côté venait le vent
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Princ. de Babyl. 7
Sémantique : Fig. Regarder de quel côté vient le vent, s'amuser à regarder dehors sans aucun dessein et en homme oisif.
J'y entends tous les matins mille oiseaux ; vous n'en avez point où vous êtes, et vous observez seulement, comme vous disiez l'autre jour, de quel côté vient le vent ; votre terrasse doit être une fort belle chose
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 436
Sémantique : Fig. Regarder de quel côté vient le vent, signifie aussi observer le cours des événements pour y subordonner sa conduite.
Autant en emporte le vent, se dit des choses légères que le vent enlève facilement.
La housse ôtée, il n'y a qu'à la secouer ; autant en emporte le vent ; cela s'en va comme de la poussière
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans les Agiot. II, 3
Sémantique : Fig. Autant en emporte le vent, c'est-à-dire tout ce que vous dites ou faites, le vent l'emporte ; il n'en reste rien.
Mille fois, au fort de l'orage J'ai regretté votre Carthage : Autant en emportait le vent
de Paul SCARRON dans Virg. VI
Je ne finirais jamais de vous dire tous les compliments qu'on me fit [à la cour], et à vous aussi ; et de tout cela, autant en emporte le vent ; on est ravi de revenir chez soi
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 6 janv. 1672
Sémantique : Fig. C'est une girouette qui tourne à tout vent, au moindre vent, il tourne à tout vent, se dit d'un esprit léger, inconstant.
Peut-être cet esprit qui se tourne à tout vent Vous aimerait alors autant qu'auparavant
de RACAN dans Berger. Polist. I, 2
La tête d'une femme est comme la girouette Au haut d'une maison, qui tourne au premier vent
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Dép. amour. IV, 3
Tourner, suivant l'expression de saint Paul, à tout vent de doctrine
de Louis BOURDALOUE dans Pens. t. I, p. 158
Importun à tout autre, à soi-même incommode, Il change à tous moments d'esprit comme de mode, Il tourne au moindre vent
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
Sémantique : Fig. À tout vent, suivant toutes les impulsions.
Dieu me garde d'aller me fourrer dans le tourbillon d'impertinences qui emporte à tout vent toutes les cervelles de Paris
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Richelieu, 29 avr. 1772
Sémantique : Fig. Humer le vent, être gobe-mouche, croire niaisement.
Sémantique : Fig. Avoir le visage au vent, être malheureux.
Sémantique : Fig. Lier le vent, tenter une chose impossible.
Ils n'en viendront à bout [de marier un homme irrésolu] que le jour qu'ils auront trouvé l'invention de lier le vent, et de fixer le mercure
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 3 nov. 1688
2
Coup de vent, vent violent qui s'élève tout d'un coup.
Le temps fut très beau jusqu'au 28, que nous eûmes un coup de vent très violent de la partie de l'est
de LAPÉROUSE dans Voy. t. II, p. 41
Coiffé en coup de vent, se dit d'une personne dont les cheveux sont en désordre comme si le vent les avait dérangés.
Sémantique : Terme de marine. Coups de vent, vents très forts dont la direction varie peu.
3
Vents souterrains, vents qui se forment dans les concavités de la terre.
Les vents souterrains, produits par ces agitations, soufflent et s'élancent avec violence....
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Min. t. IX, p. 12
4
Il signifie quelquefois simplement l'air, les airs.
Par mes soupirs, au vent sans profit dispersés
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Élég. II
[Guerriers morts].... dont les troncs pourris exhalent dans les vents De quoi faire la guerre au reste des vivants
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. I, 1
L'un, sur un roc assis, Chantait aux vents ses amoureux soucis
de Jean de LA FONTAINE dans Court.
Enfin elle [la Brinvilliers, exécutée et brûlée] est au vent, et son confesseur dit que c'est une sainte
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 29 juill. 1676
Que sa cendre coupable abandonnée aux vents....
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Brut. I, 2
Déraciné dans ses entrailles, L'enfer de la Bastille, à tous les vents jeté, Vole, débris infâme...
de André CHÉNIER dans le Jeu de paume.
Fendre le vent, s'en aller, faire banqueroute.
Envoyer au vent, envoyer promener.
Envoyer et la dame et les amours au vent
de Pierre CORNEILLE dans Suite du Ment. II, 5
Mettre flamberge au vent, tirer l'épée, dégainer.
Courage, mon garçon ! tout heur nous accompagne : Mettons flamberge au vent, et bravoure en campagne
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Ét. III, 5
Sémantique : Fig.
Il va trouver sa femme, Met la fleurette au vent
de Jean de LA FONTAINE dans Coupe.
En plein vent, en plein air. Une boutique en plein vent.
Il meurt, et la joie expire ! Il meurt, lui qui si souvent Nous a fait mourir de rire à son théâtre en plein vent !
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Turlupin.
Sémantique : Terme de jardinage. Un arbre planté en plein vent, un arbre en plein vent, un arbre de plein vent, ou de haut vent, et, elliptiquement, un plein vent, un arbre qui n'a aucun abri contre le vent, qui n'est pas en espalier.
Mi-vent, ou demi-vent, arbre fruitier à tige peu élevée abandonné à lui-même.
5
Les quatre vents, les quatre points cardinaux.
Être logé aux quatre vents, être logé dans un lieu mal fermé.
Un sixième qui était un cabinet ouvert aux quatre vents
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. 45
6
Les vents, personnages mythologiques, qui avaient pour fonction de souffler suivant le commandement d'Éole, leur roi.
Mais un jour que les vents, retenant leur haleine, Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. IV, 2
.... au printemps, quand Flore dans les plaines Faisait taire des vents les bruyantes haleines
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. II
Avez-vous dans les airs entendu quelque bruit ? Les vents nous auraient-ils exaucés cette nuit ?
de Jean RACINE dans Iphig. I, 1
Acteurs qui, sur les théâtres et surtout à l'Opéra, représentent les vents.
Dans des chaconnes et gavottes, J'ai vu des Fleuves sautillants ; J'ai vu danser des Matelotes, Trois Jeux, six Plaisirs et deux Vents
de PANARD dans Oeuv. t. III, p. 334
Têtes de vents, bouches de vents, têtes, bouches peintes ou sculptées, aux joues tendues, représentant les vents.
Des faces avec des joues enflées, pour représenter les vents qui soufflent
de BOUHOURS dans Entretiens, 6
7
Dans les contrées maritimes, vent de terre ou brise de terre, vent qui vient de la terre. Vent de mer, ou brise de mer, vent qui vient de la mer.
8
Sémantique : Terme de marine. Les trente-deux vents ou la rose des vents, la division du compas.
Le vent considéré dans son action sur un bâtiment.
Je ne laisserai pas de vous pouvoir montrer quelque jour des poulets [billets d'amour] en portugais.... mais j'espère que le vent [un navire poussé par le vent] emportera bientôt toutes ces affections et me mettra en lieu où j'en ai de plus solides
de Vincent VOITURE dans Lett. 43
Dans deux jours il [un navire] sera achevé de charger, et partira au premier vent
de Vincent VOITURE dans ib. 43
Il fait voile, il vogue, il a bon vent
de Jean de LA FONTAINE dans Fianc.
Nous eûmes assez longtemps un vent favorable pour aller en Sicile
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. I
Pincer le vent, rallier le vent ou au vent, serrer le vent, tenir le vent, et aller au plus près du vent, ou, elliptiquement, aller au plus près, disposer les voiles de manière que le bâtiment aille le plus près qu'il est possible de la ligne sur laquelle le vent souffle, en remontant vers le côté d'où il souffle.
Dans cette situation, je crus devoir serrer le vent, et gouverner au sud-sud-est
de LAPÉROUSE dans Voy. t. III, p. 10, dans POUGENS
Avoir le vent sur un navire, être au vent d'un navire, avoir le dessus du vent, gagner le vent, le dessus du vent à un navire, se mettre entre le lieu d'où le vent souffle et le navire dont il s'agit.
Les nouvelles portant, même celles de Bruxelles et d'Amsterdam, que nos vaisseaux avaient le vent sur l'ennemi, et qu'on les a vus poursuivre les Hollandais vers le nord
de Paul PELLISSON dans Lett. hist. t. I, p. 297
Sémantique : Fig. Gagner le vent, l'emporter. On peut le rétorquer [l'axiome] ; et, en tournant la médaille, on gagnera le vent sur le moraliste, Analyse de Bayle, t. II, p. 90.
Quand un objet se trouve plus près de l'origine du vent que la perpendiculaire à la direction de l'aire de vent qui passe par un autre objet, le premier de ces objets est au vent de l'autre ; s'il est plus loin de l'origine du vent par rapport à cette perpendiculaire, il est sous le vent de l'autre objet.
Cette île était au vent à nous, elle était entre le lieu d'où soufflait le vent et nous. Cette île nous restait sous le vent, nous étions entre cette île et l'endroit d'où le vent soufflait.
Sous le vent, du côté opposé à celui d'où vient le vent.
Le Portefaix se trouvait sous le vent de mon escadre
de JEAN BART dans dans JAL
L'île d'Aves, à cinquante lieues sous le vent de la Dominique, est si couverte d'oiseaux de mer, qu'on n'en voit nulle part en aussi grande quantité
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. XIII, p. 359
Sémantique : Fig. Avoir le dessus du vent, avoir l'avantage sur quelqu'un.
Celle [philosophie] d'Epicure, ses pourceaux voluptueux, celle d'Aristote, ses scolastiques contentieux, qui ont si bien aujourd'hui le dessus du vent
de LA MOTHE LE VAYER dans Dial. d'Orat. Tub. t. I, p. 162
Sémantique : Fig. Il est au-dessus du vent, se dit d'un homme en fortune, en position de ne rien craindre ; locution qui n'est pas usitée au propre dans la marine.
La voilà donc [Mme d'Arpajon] transportée de joie, au-dessus du vent et de tous les procès de M. d'Ambres
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 13 juin 1684
Disputer le vent, se dit de vaisseaux qui font leurs efforts pour gagner le dessus du vent l'un par rapport à l'autre.
Chicaner le vent, lutter le plus possible contre la direction du vent.
Le vent est juste quand il force à tenir le plus près pour gouverner à l'aire de vent prescrite.
Vent fait, vent qui ne varie plus, qui paraît devoir durer.
Vents alizés, voy. ALIZÉ.
Vent frais, voy. FRAIS 1, n° 2.
Vent forcé, vent violent et plus fort qu'il ne faut.
Avoir vent arrière, se dit de l'allure sous laquelle navigue un bâtiment, lorsque le vent le frappe dans la direction de sa poupe, et qu'il marche dans le même sens que le vent avec ses voiles déployées en conséquence.
Dans un sens opposé, avoir vent debout, vent contraire, un vent opposé à la route qu'on veut tenir.
Nous passâmes en deux heures le premier goulet, malgré le vent qui était directement debout et très violent
de BOUGAINVILLE dans Voy. t. I, p. 234
Être vent devant, se dit d'un navire qui reçoit le vent sur ses voiles, en le prenant de devant.
Avoir le vent en poupe, être favorisé par le vent ; ne se dit pas souvent au propre dans la marine.
Sa flotte, qu'à l'envi favorisait Neptune, Avait le vent en poupe ainsi que sa fortune
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. III, 1
On y arriva le lendemain [à Sainte-Marthe].... on était porté d'un vent en poupe extrêmement frais
dans d'Estrées à Seignelay, 24 août 1680, dans JAL
Sémantique : Fig. Avoir le vent en poupe, être favorisé par les circonstances, avoir l'avantage sur quelqu'un.
Pour peu qu'en ce métier on ait le vent en poupe....
de BOURSAULT dans Fabl. d'És. v, 4
Vent largue, voy. LARGUE.
Vent du large, vent soufflant de la haute mer.
Nous étions abrités des vents du large par un gros morne coiffé de nuages....
de LAPÉROUSE dans Voy. t. II, p. 114, dans POUGENS
Avoir vent et marée, se dit d'un navire qui est poussé à la fois par le vent et par la marée montante.
Sémantique : Fig. Avoir vent et marée, avoir toutes choses favorables pour réussir dans ses desseins.
Aller contre vent et marée, avoir le vent et la marée contraires.
Nous voulons contre vent et marée arriver à Nantes ; nous ramons tous
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 218
Sémantique : Fig. Aller contre vent et marée, poursuivre obstinément un projet malgré les obstacles.
Elle a établi son fils à la cour contre vent et marée
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 236
Elle et lui n'ont point eu de repos, que ce mariage n'ait été achevé contre vent et marée
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 25 juin 1690
Aller selon le vent, régler sa navigation selon le vent, et fig. s'accommoder au temps.
Pourvu.... Qu'on parle baragouin, et qu'on suive le vent
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. III
Aller tout d'un vent, d'un même vent, faire un trajet direct pour lequel un seul et même vent est nécessaire.
Proverbialement. On va d'un même vent à deux endroits opposés, et aussi : On va de tout vent à un même endroit.
Sémantique : Fig. Quel bon vent vous amène ? se dit à une personne qui arrive, pour lui demander le sujet de sa venue.
Bonjour, Finette ; à notre appartement quel bon vent te conduit ?
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Mme Artus, I, 2
9
Sémantique : Terme de chasse. Chasser au vent, aller dans le vent, aller contre la direction du vent.
Sémantique : Fig.
[ Ce qui fait au poëte] Porter la tête basse et l'esprit dans le vent
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. v.
On dit aussi prendre le vent, aller à bon vent.
Tirer au vent, c'est lorsque, en prenant les devants d'un animal, le chien a le vent.
Porter le nez au vent, ou, elliptiquement, porter au vent, se dit des animaux et surtout des chevaux, quand ils portent la tête haute.
Sémantique : Fig. Il se dit d'un homme qui a l'air fier et dédaigneux.
Le dirai-je ? ils portent au vent, attelés tous deux au char de la fortune, et tous deux fort éloignés de s'y voir assis
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
Sémantique : Fig. Le nez au vent, en flairant les événements.
Vous, messieurs, qui le nez au vent, Encensez tout soleil levant
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Vil.
Le nez au vent, se dit aussi pour indiquer un air étourdi, évaporé.
Sémantique : Terme de fauconnerie. Bander au vent, se dit d'un faucon qui se tient sur les chiens en fuyant la crécerelle.
Tenir le bec au vent, se dit du faucon qui résiste sans tourner la queue.
Prendre le haut du vent, voler au-dessus du vent.
Aller à vau-le-vent, avoir la queue au vent.
Aller contre le vent, avoir le bec au vent.
Aller l'aile au vent, voler à côté du vent.
10
Sémantique : Fig. Influence qui favorise ou qui nuit, comme un souffle favorable ou malfaisant. Le vent des prospérités. Le vent de la faveur.
M. le Tellier se voit élevé aux plus grandes places, non par ses propres efforts, mais par la douce impulsion d'un vent favorable
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans le Tellier.
Je le plains, je le tiens échoué ; ce rigide censeur, il s'égare et il est hors de route ; ce n'est pas ainsi que l'on prend le vent et que l'on arrive au délicieux port de la fortune
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
L'ambition, l'intérêt, le bon air si puissant en France, le vent de la cour auraient décidé les indifférents et ramené les autres
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuv. t. v, p. 278
Son courage naissant et ses jeunes vertus Par le vent du malheur languissent abattus
de Jacques DELILLE dans Pit. III
Et que jamais n'arrive à cette tendre fleur Le souffle de la haine et le vent du malheur !
de Jacques DELILLE dans Jard. II
La religion chrétienne est un vent céleste qui enfle les voiles de la vertu
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, II, III, 1
Il s'est élevé un vent de la colère autour de l'édifice de la mort [Saint-Denis]
de François René CHATEAUBRIAND dans ib. IV, II, 9
Quand, au vent de la cour, votre fortune échoue
de P. LEBRUN dans Marie St. II, 2
11
L'air agité par quelque moyen particulier. Faire du vent avec un soufflet, avec un éventail.
Instruments à vent, instruments de musique dans lesquels le son est formé par l'air qu'on y introduit.
L'organe de la voix n'est pas simplement un instrument à vent ; il est à la fois un instrument à vent et un instrument à cordes, et beaucoup plus à cordes qu'à vent
de Charles BONNET dans Contempl. nat. t. VIII, p. 33, dans POUGENS
Fusil à vent, voy. FUSIL.
12
Le vent d'un boulet, l'air agité par le passage d'un boulet de canon. Presque tous les chirurgiens de notre époque s'accordent à considérer l'action des projectiles de gros calibre, passant à proximité du corps vivant, comme impuissante à produire les contusions vulgairement attribuées au vent du boulet ; et, quand un homme tombe mort sans présenter de lésion apparente, on reconnaît qu'à la vérité la peau est intacte, le projectile ayant frappé obliquement, mais que les os sont brisés et les organes intérieurs écrasés.
13
Sémantique : Terme d'artillerie. Différence qui existe entre le diamètre d'un projectile et celui de l'âme d'une bouche à feu. On nomme spécialement ainsi la différence du diamètre de l'âme d'une bouche à feu au diamètre de la grande lunette de réception du projectile ; et on nomme vent effectif moyen la différence entre le diamètre de l'âme et la moyenne des diamètres des deux lunettes.
La théorie et l'expérience sont bien d'accord sur l'effet ordinaire de ce que l'on nomme le vent ou l'espace que l'on est obligé de laisser entre le boulet et les parois de la pièce pour pouvoir l'y introduire facilement
de GUYTON dans Instit. Mém. scienc. 1807, 2e sem. p. 118
14
Sémantique : Populairement, respiration, souffle. Prendre, retenir son vent.
L'un des deux compagnons grimpe au faîte d'un arbre ; L'autre, plus froid que n'est un marbre, Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. v, 20
Je vous conseille auparavant De reprendre un peu votre vent
de Jean de LA FONTAINE dans Nic.
Sémantique : Terme de manége. Avoir du vent, se dit d'un cheval qui commence à être poussif.
Donner vent au vin, faire une petite ouverture à un tonneau plein ; sans quoi on ne pourrait en rien tirer.
Donner vent à un tonneau, y faire une petite ouverture, pour en laisser sortir l'air pendant que le vin travaille.
Sémantique : Fig. Donner vent, laisser un libre cours. Donner vent à sa colère, à son indignation.
15
Les gaz qui sont dans le corps de l'homme et des animaux.
Enfin vous ne l'entendez pas [le mot d'une énigme] ? - Non, qu'est-ce ? - C'est un vent échappé par en bas
de BOURSAULT dans le Merc. gal. v, 8
La fille de Dangeau passe pour très riche, mais aussi pour ne pas retenir ses vents, dont on fit force plaisanterie
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 21, 251
La comtesse d'Auvergne acheva une courte vie par une maladie assez rare, qui fut une hydropisie de vent
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 139, 28
16
Sémantique : Terme de vénerie. Odeur qu'une bête laisse sur son passage. Avoir le vent d'une bête. Le cerf est de plus grand vent que le lièvre.
Il se dit aussi des émanations qui proviennent d'un corps quelconque.
Lorsqu'il [le loup] veut sortir du bois, il ne manque jamais de prendre le vent
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Morc. choisis, p. 235
Le sanglier a eu le vent du gland, les corbeaux ont eu le vent d'une bête morte, l'odeur en est parvenue jusqu'à eux.
Sémantique : Fig. et familièrement. Avoir vent de quelque chose, avoir vent que quelque chose se passe, en recevoir quelque avis.
J'eus quelque vent, dans le temps même, du dessein de Touteville
de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de RETZ dans Mém. t. III, liv. IV, p. 405, dans POUGENS
Ayant eu le vent des beautés.... Qu'en sa voisine on disait être
de Jean de LA FONTAINE dans Fianc.
Il la voyait souvent, Parlait de l'épouser ; son père en eut le vent
de Thomas CORNEILLE dans D. César d'Avalos, II, 6
Dès qu'elle eut le vent de ces menées
de Antoine HAMILTON dans Gram. 8
Lesquels, ayant eu vent que quatre de leurs camarades avaient dessein de se battre, étaient accourus pour les séparer
de Alain René LESAGE dans Est. Gonz. 46
On dit dans le même sens : n'avoir ni vent ni nouvelle, ni vent ni voie de quelqu'un ou de quelque chose.
Amour est mort ; le pauvre compagnon Fut enterré sur les bords du Lignon ; Nous n'en avons ici ni vent ni voie
de Jean de LA FONTAINE dans Rém.
Son père lui avait écrit d'y venir pour cela, et l'on n'en a ni vent ni nouvelles
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Gal. jard. sc. I
Je n'ai eu ni vent ni voie de Formont
de Mme DU DEFFANT dans Corresp. t. II, p. 32, dans POUGENS
Sémantique : Fig. Le vent du bureau, ce qu'on connaît ou ce qu'on présume des dispositions où sont ceux de qui dépend la décision d'une affaire.
Je crains fort les ciseaux de la police [pour une tragédie] ; si on nous rogne les ongles, il nous sera impossible de marcher ; d'ailleurs le vent du bureau n'est pas pour nous
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 24 nov. 1772
Cela fait présumer que ce dernier, qui n'avait pas le vent du bureau, a repris faveur
dans Corresp. de Klinglin, I, 292
17
Sémantique : Fig. Chose vaine et vide.
Il n'y faut plus songer ; c'est se paître de vent
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Plainte.
Marchand des plus rusés, et qui le plus souvent Payait ses créanciers de promesse et de vent
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Épît. II
Cette réputation n'est, à ce qu'on dit, que du vent ; mais ce vent-là fait quelquefois tourner le moulin
de Gui PATIN dans Lett. t. II, p. 468
C'est promettre beaucoup, mais qu'en sort-il souvent ? Du vent
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. v, 10
Il y a [dans un mot] le son qui n'est que du vent
de Blaise PASCAL dans Prov. II
Cet auteur n'a que du vent et de l'écorce
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Longin, Subl. II
J'ai un grand nom, dites-vous, et beaucoup de gloire ; dites que j'ai beaucoup de vent, qui ne sert à rien
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
[Villeroy] Nulle lecture, nulle instruction, ignorance crasse sur tout, plates plaisanteries, force vent et parfait vide
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 392, 64
Sur la pointe des vents, sur des choses de peu d'importance, sur des bagatelles.
Je ne vous entretiendrais pas de ces sortes de faiblesses, dont je suis bien assuré que vous vous moquez, sans que la lettre d'aujourd'hui est un peu sur la pointe des vents
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 22 sept. 1679
18
Vanité.
[ Lesdiguières ] avec moins de vent et plus de réflexion, c'eût été un homme en tout temps dans un royaume
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 129, 171
19
Nom de petits globules qui se forment entre les couches de blanc de dorure.

PROVERBES

1
Exemple : Petite pluie abat grand vent, une petite pluie fait ordinairement cesser un grand vent ; et fig. une cause légère, un petit incident fait cesser quelquefois de grands troubles.
2
Exemple : À brebis tondue Dieu mesure le vent, la Providence proportionne nos maux à nos forces.
3
Exemple : Selon le vent la voile, il faut déployer plus ou moins de voiles suivant que le vent est plus ou moins fort, et fig. il faut proportionner ses entreprises à ses moyens.
4
Exemple : On tend les voiles du côté que vient le vent, on se sert des avantages qui se présentent.
5
Exemple : Il pleut à tous vents, il peut venir du bien et du mal de tous les côtés.
6
Exemple : Qui va sans barbe et tout nu Au vent de bise est morfondu.
7
Exemple : Qui est sur la mer ne fait pas des vents ce qu'il veut.
8
Exemple : Il faut laisser courir le vent par-dessus les tuiles, il faut souffrir ce qu'on ne peut empêcher.

REMARQUE

1
Je suis persuadé qu'il faut dire : il s'élève un vent de midi, et non pas un vent du midi ; mais je ne sais s'il ne faut pas dire plutôt : le vent du midi est celui qui.... que de dire : le vent de midi est celui qui.... VAUGEL. Rem. not. Th. Cor. t. II, p. 698, dans POUGENS. Cette remarque n'a pas prévalu, et l'on dit en toute circonstance : un vent, le vent du midi, du nord.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Orez [orage] i ad de tuneire e de vent
dans Ch. de Rol. CIX
2
XIIe s.
Toutes enseignes contre venz baloians
dans Ronc. p. 135
Si com fait nes [nef] que vens guie [guide]
dans Couci, III
Et gesir mainte nuit al vent et à l'orage
dans Sax. XXVI
Li segrestain unt mis par fiance erramment, Qu'al premier flot irad ariere, s'il a vent
dans Th. le mart. 124
3
XIIIe s.
Si laissierent lor voiles aler au vent
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans LX.
Et li vens est cheüs, et li tens s'asseüre
dans Berte, XLII
À Montfaucon [gibet] le firent sus al vent encrouer
dans ib. XCVII
Li muables se torne à chascun vent
de Brunetto LATINI dans Trésor, p. 309
S'essiliez ere [j'étais] de la terre, Ou se ge ere mis au vent [pendu]
dans Ren. v. 17684
Atant est remese la chace, Que nus [nul] n'en sot [sut] ne vent ne voie
dans ib. v. 22232
.... C'est tous vens D'emprendre amors, s'ele n'est poursuivie
dans Ms. de poés. franç. av. 1300, t. II, p. 829, dans LACURNE
Vens ichi est apellé Paroles de tricheors
dans ib. p. 929
Uns homs puet tant entour sa niece Et se [sa] suer repairier sovent, C'on dit tantost qu'il i a vent, Et que leur vie est communaus
dans ib. t. IV, p. 1317
Et se sa robe li traïne, Ou près du pavement s'encline, Si la lieve encoste ou devant, Si cum por prendre ung poi de vent
dans la Rose, 13754
Endementieres [tandis que] nous en venions, je li fis oster son hyaume, et li baillé mon chapel de fer pour avoir le vent
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 228
4
XIVe s.
Et quant li pelerin en oïrent le vent, Pour Bertran du Guesclin en furent moult doulent
dans Guesclin. 15411
Quant Henry vint à eulx tenir son parlement, Il ne firent de lui compte nès que du vent
dans ib. 8159
Et apparut à escient Que pou de pluye abat grant vent
dans Liv. du bon Jeh. 1396
5
XVe s.
L'an mil trois cent un avec quatre vins, Le premier jour du doubteux mois de mars, Leva grant vent de paillars et coquins Qui a Paris couru de toutes pars
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 128
Avoir vent à volonté [vent favorable]
de Jean FROISSART dans II, II, 29
Il commença à rire et dit qu'ils l'avoient songé, et que ce n'avoit esté que vent
de Jean FROISSART dans II, III, 22
Tous y battirent vent [y perdirent leur peine], et ne porent trouver voyes ne maniere de le faire venir devers le duc
de CHASTELLAIN dans Chron. de Bourg. II, 69
En ce temps que j'ay dit devant, Sur le noel morte saison, Lorsque les loups vivent de vent
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Petit testament.
Quant ilz se furent ainsi acoustrez, il convint par necessité que l'ung et l'autre se retirast pour vent cueillir [reprendre haleine]
dans Perceforest, t. I, f° 50
6
XVIe s.
Là feut entre les autres un des soldats de la place mis au vent [pendu]
de J. D'AUTON dans Ann. de Louis XII, p. 179, dans LACURNE
Ayant senty le premier vent de la deliberation du vice roy de le deposseder
de Michel de MONTAIGNE dans II, 35
Les pires escripts ont gaigné le dessus du vent populaire
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 91
La maison de Guise, qui dès-lors practiquoit le vent des peuples, et sur tout la bonne oppinion des ecclesiastiques
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 83
Son fils estoit de ceux qu'on appelle mal nez, ne se purgeant ni par le nez ni par la bouche, laquelle il portoit ouverte pour prendre son vent
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. I, 90
Norfolc fut condamné à estre jetté au vent, la corde couppée, et le coeur arraché pour lui en battre les joues
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 89
Massardiere faillit à estre enterré, n'estant estonné que du vent du canon
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 153
La Florissante [navire] se trouva sans vent
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 304
Le vent de la faveur passe sur ces courages
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Tragiques, édit. LALANNE, p. 212
Ô ploiables esprits, o consciences molles, Temeraires jouets du vent et des paroles
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. p. 82
Non pas qu'il s'en vantast trop ; car il estoit très sobre en vanterie, et avoit tousjours plus d'effets que de vent
de Pierre de Bourdeille, seigneur et abbé de BRANTÔME dans Capit. franç. t. III, p. 82
Lequel reproche, possible, fut cause de faire sortir l'empereur de ses Espagnes et monts Pyrenées, pour prendre le vent [se mettre en campagne] et charger les armes
de Pierre de Bourdeille, seigneur et abbé de BRANTÔME dans Capit. estrang. t. I, p. 6
Depuis jamais on n'a pu ouir ny vent ny voix de l'espicier
dans Nuits de Straparole, t. II, p. 404, dans LACURNE
Vent au visage rend l'homme sage
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 135
Le vent n'entre jamais dans la maison d'un advocat
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 136
Plus desgelle droit vent que ne fait eau boillant
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
Nul vent ne fait pour celuy qui n'a point de port destiné
de Randle COTGRAVE dans
Il vaut mieux des pieds combattre, En fendant l'air et le vent, Que se faire occire ou battre Pour n'avoir pris le devant
dans Sat. Mén. les tapisseries

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, vain ; provenç. vent, ven ; catal. vent ; espagn. viento ; ital. vento ; du lat. ventus ; comparez le goth. wajan, allem. wehen, venter, sanscr. vata, vent, va (a long), souffler.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Ajoutez :
En coup de vent, signifie aussi : brusquement.
Sans vouloir en entendre davantage, madame de Vresles, indignée, a pris son chapeau et le reste, et est partie en coup de vent
dans Journ. amusant, 10 août 1872
2
Ajoutez :
Fendre le vent, signifie aussi se sauver, s'enfuir.
La nuit d'auparavant Vous sûtes faire Gille et fendîtes le vent
de Pierre CORNEILLE dans Suite du Menteur, I, 1
Proverbes, Ajoutez :
Vent du midi les chiens au chenil ; vent du nord les chiens dehors.

Synonymes de VENT

Phonétiquement proche de VENT