L'oeuvre Virgile travesti de Paul SCARRON
Ecrit par Paul SCARRON
Date : 1648-1653
Citations de "Virgile travesti"
Utilisé pour le mot | Citation |
ABREUVOIR | Le ceste est encore taché Du sang et du cerveau séché, Quand Hercule, après mainte touche, Lui fit un abreuvoir à mouche De son ceste... |
ACCOUPLAGE | Par accouplage clandestin |
AVALÉ, ÉE | Courir à brides avalées |
BIGOTELLE ou BIGOTÈRE | Sa bigotelle et sa pincette [objets de toilette d'Énée] |
BROUÉE | Et la brouée et les frimas |
CANE | La nef du fort Ilionée.... Celle du fidèle Achatès.... Faisoient en mer cent pirouettes ; Qui pis est, la cane souvent |
CASCADE | Il cria, faisant la cascade : Ami Phorbas, cher camarade.... |
CHAPONNER | Que d'autres cestes l'on me donne, Ou je veux que l'on me chaponne |
CHÂTEAU | Et passait des jours entiers à faire des châteaux de cartes |
CHOU | Qu'il en fasse des choux, des raves, Disaient quelques-uns des plus braves |
CHUT | Après que la reine eut dit chut, Chacun prit un siége et se tut |
CLABAUDERIE | Mais le seigneur plein de furie Fit cesser la clabauderie |
COLLOQUER | Quand un chacun fut embarqué, AEeas s'étant colloqué |
CONSTUPRATION | Par quelque grande occision Venger la constupration |
COPEAU | Ce maître-faiseur de coupeaux En tranche bientôt les poteaux Tout ainsi qu'il eût fait des raves |
COQUETTISME | Mets - lui le coquettisme en tête |
CORNARD | Ménélaüs, le franc cornard |
CORNU, UE | Tous vos beaux arguments cornus Pour me persuader de vivre Et pour m'obliger à vous suivre, N'étaient donc que pour m'attraper |
CORTÉGER | Le bon seigneur fut cortégé De maints monstres à face fière |
COUCHETTE | De ce beau mignon de couchette |
COUCI-COUCI | Celui [feu] qui brûla notre Troie, à comparer à celui-ci, N'était qu'un feu coussi-coussi |
COUPER | Il me ferait couper ma jupe ; Ma foi, je ne suis pas si dupe |
COURANTE | De parler elle s'effraya ; Dont il eut bien fort la courante |
COURCAILLET | Et des courcaillets pour les cailles |
COUSTILLADE | Qui n'aimaient pas la coustillade |
CRAC | Aussitôt que la bouche il ouvre, Pour en manger son chien de sou [de fruits qui pendent au-dessus de sa tête], Crac, ils s'en vont je ne sais où |
CRACHER | Cracha du grec et du latin |
CRAMOISI | Vous seriez sotte en cramoisi, Si vous nous la donniez ainsi |
CRAPULER | Et quelques-uns trop en tâtèrent, C'est-à-dire qu'ils crapulèrent |
CROC | Sa galère aussitôt fit croc Et puis crac.... |
CROIX | AEeas, en tout fort habile, Voulut qu'on jouât à croix-pile |
CROQUIGNOLE | S'appliqua mainte croquignole, Pocha ses yeux, mordit ses doigts |
CROTTIFIER | Jusqu'à la cheville du pied Le rendait crottifié |
CRU, CRUE | Bottés à cru les gros milours [milords], Armés d'épieux, en habits courts |
CUIRE | C'est une vraie boute-tout-cuire, Qui ne fait que sauter et rire, Et ne va jamais qu'au galop |
CUL ou CU | Nous en avons eu dans le cul |
CULBUTIS | Hélas ! si contre quelque butte Il eût fait une culebute, Par cet heureux culebutis Nous eussions été garantis |
CUVER | Sitôt que leur vin fut cuvé, Et que le soleil fut levé |
DAMASQUIN | Tirant son glaive damasquin |
DAMASQUINÉ, ÉE | Son coutelas damasquiné, D'une peau d'anguille engaîné, Avait de jaspe la poignée |
DARNE | Et peut-être que quelque darne De son corps il y laissera |
DAVANTAGE | S'il eût voulu mourir plus tard, Il aurait vécu davantage |
DÉBAUCHER | On se débauche, et la jeunesse Ne songe plus à s'exercer, Et ne fait que son temps passer |
DÉBROUILLEUR | Grand débrouilleur d'un cas obscur, Et grand devineur du futur |
DÉCHAÎNÉ, ÉE | Les ennemis sont dans la ville, Qui font les diables déchaînés |
DÉCHEVELER | Les nymphes des lieux en hurlèrent, Et leurs têtes déchevelèrent |
DÉCLINER | Elle [la Thrace] fut autrefois régie Par Lycurgue, homme de renom, Qui savait décliner son nom |
DÉCOCHÉ, ÉE | Maître Aeneas en choisit quatre Qui devaient essayer d'abattre Par un coup de trait décoché L'oiseau sur le mât attaché |
DÉCOCHER | Que son oeil fendu grand et bleu Décoche de matras [sorte de dard] de feu ! |
DÉCONFIRE | Un dieu du ciel vient de me dire Qu'on s'apprête à nous déconfire |
DÉCONFITURE | Quand il aperçut Palinure En très grande déconfiture |
DÉCONTENANCÉ, ÉE | Le roi Latin, pensif et morne, Comme à qui survient une corne, Demeura décontenancé |
DÉCRASSÉ, ÉE | Et quoiqu'il [un homme dans les champs Élysées] ait son corps laissé, Il n'est pourtant pas décrassé De cette crasse.... |
DÉFAIT, AITE | [Un serpent] Restauré du soleil nouveau, Et défait de sa vieille peau |
DÉFONCER | [Il] Défonça trois tonnes de bierre, Et, pour leur faire chère entière, Fit égorger trois jeunes boeufs |
DÉGUERPIR | Avec un instrument croche Le déguerpirent de la roche |
DÉLABRÉ, ÉE | Délabrés, s'il en est au monde, Transis de froid, mourants de faim |
DEMAIN | Cherchassiez-vous jusqu'à demain.... |
DÉMARRER | Les vaisseaux du port démarrèrent ; Les vents dans les voiles soufflèrent |
DÉMARRER | Puisque vous me tenez pour chef, Démarrons d'ici derechef |
DENIER | C'est la parfaite Deiopée, Un vrai visage de poupée ; Au reste, on ne peut le nier, Elle est nette comme un denier |
DENIER | Le propriétaire du lieu, Ayant eu le denier à Dieu, Crut la [Didon] tromper et ne lui vendre Qu'autant de lieu que peut comprendre La peau d'un boeuf, tant grand fût-il |
DÉNOUER | Enfin il dénoua sa langue, Et fit cette belle harangue |
DENT | Vous en qui la sagesse abonde, Vous enfin savant jusqu'aux dents |
DENT | Tellement qu'il faisait le maître Parmi les autres prétendants, Qui n'osaient lui montrer les dents |
DÉPAREILLÉ, ÉE | Deux panteufles dépareillées, Dont l'une fut au grand Hector |
DÉPAYSÉ, ÉE | Elle faisait donc son possible, Que ces pauvres dépaysés, Pour la plupart dévalisés.... |
DERRIÈRE | Après ce joli compliment, Qu'elle fit un peu brusquement, Elle lui tourna le derrière D'une dédaigneuse manière |
DERRIÈRE | Des lois du sort la dame fière Se torche souvent le derrière |
DÉSAFFUBLER | Puis sa tête il désaffubla |
DESCENDRE | Venez donc descendre chez nous |
DÉSEMBÂTONNÉ, ÉE | Qui s'enfuyait bien étonné De se voir desembâtonné Devant le fier fils de Pélée |
DÉSHONNÊTE | Elle peut, tombant sur la tête, Montrer quelqu'endroit déshonnête |
DÉSOLATEUR | Les désolateurs de provinces |
DESSERRER | Maître Aeneas un coup desserre D'épée ou bien de cimeterre |
DIABLE | Les nefs sur les eaux favorables Vont comme tous les mille diables |
DIABLEMENT | Ainsi parlait la reine Aimée, Qui fut diablement enflammée |
DIABLERIE | J'acquis de toute diablerie La pratique et la théorie |
DIABLIFIER (SE) | La vierge, tandis qu'il priait, Diablement se diablifiait |
DIABLOTIN | Alecton ne l'aborda pas Avec ses infernaux appas, Et sous la forme diablotine, Mais sous celle d'une béguine |
DISEUR, EUSE | La plupart grands diseurs de rien, Au grand malheur des gens de bien |
DOIGT | En leur rivage discourtois [ils] En ont depuis mordu leurs doigts |
DOIGT | Je lui donnai de mes cinq doigts Au beau milieu de son minois |
DONDON | Cependant la reine Didon Perdait sa face de dondon |
DONNER | Mais on sait au moins, ce dit-on, Que Pallas donna du bâton à l'écrivain de cette histoire |
DONZELLE | Ces insatiables donzelles [les harpies] Faisaient la guerre à nos écuelles |
DORMIR | Trop dormir fait mal à la tête, Et trop dormir c'est vivre en bête |
DOS | Un peuple qui le pousse à bout, Et qui, dos et ventre et partout, Le batte et toute sa cohorte |
DOUCEREUX, EUSE | Ces gens-là, quoique doucereux, Sont quelquefois bien dangereux |
DOUTEUX, EUSE | Et pour le moindre mot douteux J'étranglerais un homme ou deux |
DRAGON | Argus et ses cent luminaires, Non pas tous aux prunelles claires, Les uns mauvais, les autres bons, Et plusieurs ayant des dragons |
DUCATON | Il était si propre, dit-on, Qu'il n'eût pas pour un ducaton Voulu rien manger sans fourchette |
DUIT, DUITE | Duit au travail, duit à combattre |
DURET, ETTE | La chaise mal faite et durette |
ÉCARQUILLER | Ses deux jambes écarquillant |
ÉCORCE | On juge du bois par l'écorce Et du dedans par le dehors ; Considérez de près nos corps, Et jugez quels nous devons être |
ÉCORNIFLEUR, EUSE | Aussitôt que l'on eut servi, Tout aussitôt nous fut ravi Par ces franches écornifleuses [les harpies] |
EMBESOGNÉ, ÉE | Pallas même y prit la cognée Pour faire de l'embesognée |
ENCORNER | Et par le moyen de Dédale [Il] Encorna la maison royale |
ENDÊVER | Pour maître Énéas, il rêvait, Ou, pour mieux parler, endêvait |
ENFILER | Est-il temps d'enfiler des perles, Et d'aller à la chasse aux merles ? |
ENFILER | Tandis qu'Éneas enfila Le discours civil que voilà |
ENGIN | Un engin pour casser des noix |
ENGIN | Un engin à prendre les rats |
ENGOUER | Il ne mange pas, il dévore, Et le fait tant avidement, Qu'il s'engoue ordinairement |
ENHARNACHÉ, ÉE | Et leurs chevaux enharnachés, De force rubans attachés |
ENJAMBADE | Et qui pourrait d'une enjambade La passer sans tomber dedans, Prendrait le ciel avec les dents |
ENJAMBÉE | A tant fait par ses enjambées Qu'avec les hardes dérobées, Auprès d'Énée il s'est rendu |
ENQUADRUPÉDER | Tel homme bien fait par nature, Prenait une horrible figure, Se sentant enquadrupéder |
ENQUÊTER (S') | Et tout le peuple phrygien, Qui lors ne s'enquêtait de rien |
ENRAGER | En même temps la renommée, Qui souvent est mal informée Et n'enrage pas pour mentir |
ENRAGER | Tantale enrage de manger ; De mets friands sa table on couvre |
ENSABLER | Trois dans les écueils s'ensablèrent |
ENTAMÉ, ÉE | D'une peau d'ours non entamée Sa large échine était armée |
ENTENDRE | Et s'il dit qu'il n'en fera rien, Qu'il aille.... vous m'entendez bien |
ENTR'ASSOMMER (S') | Nous frappons sur eux et sur nous, Nous nous entr'assommons de coups |
ENTRE-CHOQUER (S') | Feront pions et chevaliers S'entre-choquer comme béliers |
ENTRE-FAIRE (S') | Et [les vents] l'un à l'autre acharnés S'entre-font sur mer et sur terre En soufflant une rude guerre |
ENTRE-LORGNER (S') | Vois-tu ces deux qui s'entre-lorgnent Et d'intention s'entr'éborgnent ? |
ENTRE-MORDRE (S') | Tout leur camp était en désordre ; On n'y faisait que s'entre-mordre |
ENTRE-POUSSER (S') | À force de s'entre-pousser, On pensa le roi renverser |
ÉPAIS, AISSE | De son gros chef couvert de bois, S'exhale maint nuage épois Qui le cache et qui l'environne Et lui fait comme une couronne |
ÉPARPILLER | En même temps que l'encensoir Sur son visage sec et noir Était prêt, par grand malencombre, D'éparpiller charbon sans nombre |
ÉPAULE | Thésée, après cent coups de gaules, Le mit dehors par les épaules |
ÉPAULU, UE | Entellus prit l'un [des cestes], Darès l'autre, Disant tout bas sa patenôtre De voir l'autre tout épaulu, Ossu, membru, fessu, velu |
ÉPOUSSETÉ, ÉE | Sans cela, vous n'auriez de nous Reçu la moitié tant de coups ; Je m'offrirais de les reprendre, Si tant de coups se pouvaient rendre, Sans qu'aucun de votre côté En demeurât épousseté |
ÉPOUSSETTE | Ses cheveux étaient de coton, Et gros comme poils d'époussette |
ÉQUIPOLLENT, ENTE | De grasses brebis non galeuses Il avait des troupes nombreuses, Des taureaux à l'équipollent |
ERGOT | Junon donc revenait d'Argos, Dame toujours sur ses ergots |
ESCADRON | Puisque les épîtres liminaires sont la plupart longues et ennuyeuses, et que ces gros escadrons de belles paroles dont elles sont composées.... |
ESCARMOUCHE | Puis, s'échauffant dans l'escarmouche, L'un d'eux son adversaire touche |
ESCRIMER | Puis escrima de l'encensoir |
ESCRIMER | Mais si bien il escrimera Que de tout à bout il viendra |
ESPADON | D'être mort avec Sarpédon, Ce maître joueur d'espadon |
ESPALMÉ, ÉE | Ce Sergestus donc susnommé Eut un vaisseau bien espalmé |
ESPALMER | Les uns poussaient les nefs dans l'onde Et les autres les espalmaient |
ESTAME | Et deux paires de bas d'estame De la main d'Hécuba sa femme |
ESTOCADEUR | De créanciers, d'estocadeurs, De faux mangeurs de patenôtres |
ÉTAGE | Piller maison, brûler villages, Faire serments de tous étages |
ÉTRIPER | Çà qu'on l'attrape, qu'on le grippe, Çà qu'on le châtre, qu'on l'étripe |
ÉVÊQUE | [Nous] Eussions été par ces méchants Faits au moins évêques des champs |
EXCITEUR | Mais votre altesse qui le vit, Sans savon lava bien les têtes De ces exciteurs de tempêtes |
EXULTATION | Sur sa chute on se récria, à savoir le peuple de Troie, D'exultation et de joie |
FACE | À cet effroyable prodige, D'un pied ma face s'allongea |
FACÉTIE | Feu Priam, qui n'était pas sot, Outre mille bonnes parties, Se plaisait fort en facéties |
FAIBLET, ETTE | La comparaison est faiblette, N'en déplaise à si grand poëte |
FAMILIER, IÈRE | Au sabbat elle est la première, Et du bouc noir la familière |
FANFAN | Si le fanfan [Ascagne] était pendu, Ce serait, ma foi, grand dommage |
FANTASQUE | [Charon] Pousse les uns, frappe les autres, Et ne passe que qui lui plaît, Le fantasque animal qu'il est |
FANTASTIQUE | Il [Énée] saisit son fer par la garde : Monsieur Aeneas, prenez garde, Dit la sibylle ; ces vilains Sont corps fantastiques et vains Qui découpés ne peuvent être |
FAUSSER | Amis, moins de cérémonie, Ou bien je fausse compagnie |
FAUX, FAUSSE | Je vis dans le temple de Veste Des Troyens la fatale peste.... Qui se cachait sans dire mot, Je veux dire la fausse Hélène Si funeste à la gent troyenne |
FENDANT | Lesquels feront bien les fendants |
FENDRE | Du soleil la terre embrasée, Faute de pluie et de rosée, Se fendit en plusieurs endroits |
FENDRE | Qui, voyant venir les Troyens, Se fendant, leur firent passage |
FER | Lorsque le temps presse et qu'il faut battre le fer quand il est chaud |
FICHÉ, ÉE | Les yeux fichés sur le pavé, Le visage de pleurs lavé |
FIFRER | La guerre étant sonnée, Et fifrée et tambourinée |
FIL | Or, pour reprendre la harangue Dont nous avons rompu le fil |
FLAMBÉ, ÉE | Et comment il était flambé, Si vous n'eussiez à notre patte Soustrait sa débile omoplate |
FOLLET, ETTE | Malgré nous ce feu violet Lui [à Ascagne] grilla tout le poil follet |
FORT, ORTE | Ceux de qui l'haleine est bien forte, Ou bien, pour parler d'autre sorte, Dont l'haleine sent les poireaux |
FOU ou FOL, FOLLE | En courant ici comme un fou, J'ai pensé me rompre le cou |
FOURBE | Mais à fourbe fourbe et demi |
FOURMILLER | Le chemin de fourmis fourmille |
FOURRÉ, ÉE | Qu'un serpent fourré de malice Avait occis en trahison |
FOURVOYANT, ANTE | Force murailles tournoyantes, Et force routes fourvoyantes |
FRANGIPANE | Notre pauvre messire Énée, La voyant [Vénus] grandir à l'instant De quatre pieds et d'un empan, Sentant de son corps diaphane Sortir odeur de frangipane |
FRÉTILLARD, ARDE | [La lune] D'une lumière frétillarde Éclaire les planchers et murs |
FRICASSER | Et s'il eût cru lors son courage, L'animal s'en venait à nous, Et nous étions fricassés tous |
FRIRE | Devers le soir soûl il était, Revenait au logis de Tyrrhe, Pour y chercher encore à frire |
FRISER | Maints coups perdus frisent l'oreille |
FRONDER | Chacun d'eux avait une fronde, Non pas pour fronder des arrêts, Mais des pierres, cailloux et grès |
FRONDER | Sur les bords bienheureux du Tibre Vous trouverez un peuple libre, Et qui fronde en diable et demi, Quand il lui vient quelque ennemi |
FRONT | Les voilà qui voguent de front |
FROTTER | Si quelque voisin vous afflige Et pense vous inquiéter, Vous aurez de quoi le frotter |
FUGITIF, IVE | Et ses méchantes eaux sans rives Font des pauvres brebis fuitives Un étrange salmigondis |
FUITE | Un grand bruit qui survint ensuite Mit Hector et mon songe en fuite |
FULGURISER | À nos vaisseaux pulvérisés Joignez des corps fulgurisés |
FUSÉE | Je saurai fort bien démêler Malgré vos dents cette fusée |
GAGNE-PAIN | Et son gagne-pain, sa trompette |
GAGNER | Je dis à monseigneur mon père Tout ce que m'avait dit ma mère, Et qu'il fallait gagner pays |
GAGNER | Et puis comme devant les chiens Gagne au pied le timide lièvre |
GALANT, ANTE | Et quelques donzelles savantes, De ces galants sont les galantes |
GALERNE | Si tu me veux bien obliger, Fais vitement le temps changer ; Donne-leur d'un temps de galerne Qui jusques au ciel me les berne |
GALEUX, EUSE | De grasses brebis non galeuses Il avait des troupes nombreuses |
GAMBADE | Mes beaux messieurs de l'ambassade, Vous n'avez qu'à faire gambade |
GAMBADER | Et gambadaient de temps en temps, Tant ils étaient gais et contents |
GAMME | Je vais bien te chanter ta gamme |
GARDE | Je boirai, je pétunerai [je prendrai du tabac], Jusqu'aux gardes m'en donnerai |
GARE | Et qui frappe sans dire gare |
GARGARISER | La bouche [elle] se gargarisa, Et d'encens s'aromatisa |
GARGUILLE | Souvent elle se méprenait, Sitôt qu'elle l'entretenait, Et prenait Gautier pour Garguille |
GARNEMENT | Mais hélas ! toute mon offense Est d'avoir avec violence Aimé ce mauvais garnement |
GARNITURE | Elle a pour toute chevelure De serpents une garniture |
GARS | Voilà un beau gars ! Barbe rase, ou les crins épars, Comme on voit quelque jeune gars, Durant la pénible journée Qu'il se charge d'un hyménée |
GAUCHE | Tant les messieurs que les donzelles, Les donzelles que les messieurs, Faute d'exercices meilleurs, S'appelaient mon petit coeur gauche, Faisaient jour et nuit la débauche |
GAVACHE | Il vous traiterait de gavaches ; Vous me faisiez tant les bravaches |
GÉANT, ANTE | Le grand Darès seul se présente, Darès à la taille géante |
GÉMIR | La frêle nacelle gémit, Quand Aenéas dedans s'y mit |
GÉNITURE | Et de ta propre géniture, Glouton, tu t'es fait nourriture |
GENT | Il dit qu'Aenéas et sa gent Ne valait pas beaucoup d'argent |
GÉNUFLEXION | Puis il fit génuflexion |
GÉSIR | Je gisais de la même sorte Que fait une personne morte |
GIFLE | Les vents Eure, Note et Zéphire, S'ébouffent, mais non pas de rire, Oui bien à force de souffler, Ce qui fait leurs gifles enfler |
GIGANTIN, INE | Ce prodigieux animal Dont il avait dit tant de mal, Parut au haut d'une colline Avec sa taille gigantine |
GLISSANT, ANTE | ...la joie est un pas glissant, Si sur soi l'on n'est bien puissant |
GLOUTONNEMENT | Que mainte assiette et mainte écuelle, Faute de meilleur aliment, Seront par lui gloutonnement Et par ses soldats dévorées |
GOBELET | Il me donna pour récompense Un beau gobelet de faïence, Un jeu de quilles et son sac, Un gros rouleau de son tabac |
GOBELET | Sait bien jouer des gobelets, Faire comédie et ballets |
GOBER | Le gober en huître à l'écaille |
GOBER | Un courtisan, un gobe-affront Aura l'âme assez mercenaire.... |
GOBERGER (SE) | Comment il se gobergera, Quand ensuite il égorgera Femme, mari, père, grand-père |
GOGAILLE | Enfin on danse, on fait gogaille |
GOGO (À) | En l'air à gogo suspendue, On la voit pourtant avancer Plus quasi qu'on ne peut penser |
GOGUETTES | Et faisant si fort l'entendu, Qu'aux tritons, les divins trompettes, Il osait bien chanter goguettes |
GOND | Ha ! je vais sortir hors des gonds, La fureur saisit ma cervelle |
GONDOLE | ....deux aiguières, Et deux gondoles de laiton, De la valeur d'un ducaton |
GOUGE | Ses soeurs aussi [les Furies], méchantes gouges, Et de serpents et de fers rouges Frappent infatigablement |
GOULU, UE | Il n'avait qu'un oeil, le goulu, Et duquel il ne voyait goutte |
GOURMADE | Butès aussi fort qu'un taureau Et très expert à la gourmade |
GOUSSET | D'un visage noir et grasset, Et sentait un peu le gousset |
GOUTTE | Quand on est mort, qu'on ne voit goutte, Malheur que surtout je redoute : Car quand on ne voit goutte, on est Croquignolé par qui vous plaît |
GRAPPE | Pour vous faire mordre à la grappe, Écoutez ce que de bon coeur Je prétends donner au vainqueur |
GRAS, ASSE | Où j'avale tant de nectar Que je m'en trouve gras à lard |
GRAS, ASSE | Nous vîmes la grasse campagne |
GRATIS | Mais où les habitants gratis Contentent tous leurs appétits |
GRATTER | Et de sa main noire souvent Le grattait derrière et devant |
GRATTER | Lors je dis, me grattant l'oreille : Autant il nous en pend à l'oeil |
GREDIN, INE | J'ai souvent traité de gredins, De séditieux, de badins, Les vents dont vous craignez l'haleine |
GRÉGEOIS | Depuis la ville où les Grégeois Occirent tant de bons bourgeois |
GRÊLE | Ses coups tombent dru comme grêle |
GRIFFE | Ou que quelque lion descende Au milieu de toute la bande Faire trembler les plus ardents, En leur montrant griffes et dents |
GRILLER | Je veux te poursuivre, inhumain, Une torche noire à la main, Je t'en grillerai les moustaches, Homme le plus lâche des lâches |
GRIMACER | ....fausses bigottes Qui tiennent que le grimacer Peut tous les péchés effacer |
GRIS, ISE | L'inconsolable dame Élise, Faisant une mine bien grise |
GRISAILLÉ, ÉE | Ornés de figures taillées, Très artistement grisaillées |
GRISETTE | Un haut-de-chausses de grisette, Un pourpoint couleur de noisette |
GRUE | Avec un certain instrument Qu'en français une grue on nomme |
GUERRE | Dieu sait comme ils firent la guerre, J'entends à l'oeil ; car autrement Je parlerais peu nettement |
GUERROYER | Et vous le mènerez guerroyer Les peuples du Tibre.... |
GUEULE | S'en reviennent la gueule fraîche, Afin d'en faire la dépêche |
GUEUSAILLE | Cette gueusaille à ma barbe fera gogaille |
GUIGNON | Mais certes jamais un guignon N'arrive sans son compagnon |
HABITACLE | Pâris a peur qu'on ne lui fêle L'habitacle de la raison |
HANTER | Soit qu'elles fussent des oiseaux Hantant la terre ou bien les eaux |
HAUT, AUTE | [Galères pourvues] De neufs avirons et de mâts, Bref, refaites de haut en bas |
HÂVE | Quoiqu'ils eussent les faces hâves, Il reconnut pourtant d'abord Ceux d'entre eux dont avant la mort Il avait eu la connaissance |
HÉLAS | Il fit d'une mourante voix Deux grands hélas, les bras en croix |
HERBE | Tandis que le fils de Vénus Sous le pied te va couper l'herbe, Comme dit l'antique proverbe |
HERBE | Bel exemple pour les vivants D'amasser leur froment en gerbe, Au lieu de le manger en herbe |
HÉRITIER, IÈRE | Latin d'héritier n'avoit point, Qui portât chausses et pourpoint ; Mais il avait une héritière, Fille sans tache et fort entière |
HERNIE | Quoique bien fort incommodé D'une hargne... |
HISTORIÉ, ÉE | Les moindres meubles sont d'ivoire Historiés d'ébène noire |
HOLÀ | Tant l'honorable bourguemestre, Grondant ici, caressant là, Dans la ville met le holà |
HOLOCAUSTER | Comme s'ils se fussent doutés Qu'ils devaient être holocaustés |
HOMMASSE | Cette Sylvie était mauvaise, Hommasse, fort gourmande d'aulx |
HONGRELINE | Puis sa frayeur étant passée, Et sa hongreline endossée |
HOQUET | La vieille, après cette hyperbole, Pour un temps perdit la parole, Et puis, ayant fait un hoquet, Reprit en ces mots son caquet |
HOQUETON | Il mourut, et c'est tout vous dire.... J'en ai pris le noir hoqueton |
HORION | Qui pis est, les méchantes [furies] raillent à chaque horion qu'elles baillent |
HOTTE | Il portait son petit neveu, Et tous nos dieux en une hotte |
HOU | Je te ferai partout hou, hou, Je te ferai devenir fou |
HUCHER | La prêtresse en voix de fausset Devant la porte de l'église Hucha les gens du fils d'Anchise |
HUÉE | Les assistants qui moins, qui plus, Firent une grande huée Qui fut longtemps continuée |
HUIS | Et qu'on leur avait fermé l'huis, De crainte de quelque surprise |
HUMIDIFIER | Quelque larme à la dérobée, Sans son consentement tombée, Peut sa face humidifier |
ILLUMINÉ, ÉE | En ces lieux mal illuminés, Qui voit la longueur de son nez Se peut vanter de bonne vue |
IMMOLATEUR | Ce Calchas était un bigot, Pire que Goth ou Visigoth, Un grand faiseur de sacrifices, Grand immolateur de génisses |
INFATIGABLEMENT | [Les furies] Frappent infatigablement |
INFERNAL, LE | Alecton ne l'aborda pas Avec ses infernaux appas |
INHOSPITALIER, IÈRE | Les syrtes inhospitalières |
INVENTEUR, TRICE | On la fait, mais je n'en crois rien, Inventrice des gants de chien |
IRRASSASIABLE | L'irrassasiable vermine |
JAQUEMART | Puis armé comme un jaquemart ; Au côté, tranchant braquemart |
JE | Je qui chantai jadis Typhon D'un style qu'on trouva bouffon |
JOUER | Ou s'il faudra jouer des mains Avec des peuples inhumains |
JUIF, IVE | Je gage que le Juif errant N'a pas fait un plus long voyage [qu'Énée] |
JUREUR | On le crut ; car qui ne croirait Un jureur qui si bien jurait ? |
LÀ | Là l'on cogne, là l'on charpente, Là l'on raccommode une fente |
LÂCHER | Turnus, sitôt qu'il l'approcha, Un grand coup de poing lui lâcha |
LAID, AIDE | Ils me firent laide grimace |
LAÏS | Les prélats... Nets de toute sale débauche, Et qui n'ont point eu des Laïs |
LAMPON | Et n'était pas un de la troupe Qui ne chantât des léridas, Des lampons.... |
LANDERIRÈTE | Une hymne par mon père faite Sur le chant de landerirète Fut chantée à dame Pallas |
LANGUE | Tant sa langue était bien pendue ! |
LAPIN, INE | Où nos femelles vagabondes, Autant que lapines fécondes, Puissent promptement remplacer Ceux que le fer a fait passer |
LARD | Cent pourceaux choisis, dont les pires Avaient quatre grands doigts de lard |
LARDOIRE | Car alors, si l'on veut m'en croire, Il n'y avait point de lardoire |
LARGEMENT | Mais pour quelque beau compliment, Il en donnait, et largement |
LARMOYER | Adieu, restaurateur de Troie ; Peu s'en faut que je ne larmoie |
LATIN, INE | Et par elle le roi Latin Étant au bout de son latin |
LAVER | [Neptune] Après avoir lavé la tête Aux vents auteurs de la tempête |
LAVER | Tout le monde au son d'une cloche Dans une salle se trouva ; Énée avec Didon lava |
LÉRIDA | Et n'était pas un de la troupe Qui ne chantât des léridas |
LEVÉE | Ainsi la rivière de Loire, Quand elle sort hors de son lit, Bouleverse, à ce qu'on m'a dit, Ce qu'on appelle la levée |
LIBERA | Est-ce la peur des liberas Et des fréquentes funérailles Qui vous fait quitter nos murailles ? |
LICOU | Elle dit qu'on allât quérir Barcé, de Sichaeus nourrice ; Car la sienne, mise en justice Pour avoir fait à Tyr un vol, Avait fini par un licol |
LITTÉRATURE | Aujourd'hui que littérature Est en fort mauvaise posture |
LOGETTE | Tant lorsqu'ils [ces animaux diligents, les abeilles] composent le miel.... Que lorsqu'ils forment leurs logettes |
LOUCHE | Lors, me semble, il ouvrit la bouche, Et, me regardant d'un oeil louche |
LOUP | Ils ont mangé comme des loups |
LOUP-GAROU | Faire en dépit du loup-garou Trois tours à l'entour des murailles |
LOURDAUD, AUDE | Je tombai de votre galère, Comme un lourdaud, dans l'onde amère |
MÂCHOIRE | Didon dit benedicite ; Puis on joua de la mâchoire |
MACULE | Ainsi lorsque de sa maison Oreste eut vengé la macule Sur sa mère... |
MAHOM ou MAHON | Par Mahon ! c'est grand pitié d'elle |
MAIN | Donnez-moi votre blanche main |
MAL, ALE | Le luxurieux animal Mit une pauvre fille à mal |
MAL, ALE | C'est tomber de fièvre en chaud mal |
MALADE | Voilà, monseigneur, une grande obligation que vous aura le doyen des malades de France |
MALCHUS | Et tous ces ennemis vaincus Par le tranchant de son malchus |
MALEMENT | Et nous eût malement contraints De courir les pays lointains |
MALEPESTE | La malepeste, quel visage ! |
MALMENÉ, ÉE | .... Énée, Dont la flotte ainsi malmenée.... |
MALTÔTIER | Chacun heureux comme un bon prêtre, Sans craindre impôt ni maltôtier, Vivait fort bien de son métier |
MANANT | Et, comme l'on fait maintenant, Battaient quelquefois le manant |
MANCHE | Ne jetez pas, mon cher Enée, Le manche après votre cognée |
MANCHE | Énéas essuyant ses joues De la manche de son pourpoint, Car de mouchoir il n'avait point |
MANGER | D'amasser leur froment en gerbe, Au lieu de le manger en herbe |
MANGERIE | Onc ne fut telle mangerie ; Jusqu'à la moindre hôtellerie, De mon monde tout regorgea |
MANIÈRE | Qu'il s'était sans doute passé Entre Didon et maître Énée Une manière d'hyménée |
MANTEAU | Le manteau fourré, la couronne à fleurons, et les autres marques de la qualité ducale |
MAQUEREAU, ELLE | Et pour achever son tableau, Sur le tout un peu maquereau |
MAQUERELLEMENT | Aux chevaux du porte-lumière [Apollon] [il] Supposa maquerellement La cousine d'une jument |
MARAUD, AUDE | Si tôt que tu seras parti, Mon maraud de frère averti Viendra tout piller à ma barbe |
MARBRE | Paros, fameuse par ses marbres |
MARCASSIN | Chaque marcassin qu'elle allaite Est blanc comme le lait qu'il tette |
MARCHANDER | Chèvres et boeufs nous aperçûmes Qui paissaient sans être gardés ; Ils ne furent point marchandés |
MARCHANDER | Assemblez une bonne bande De nos citoyens échappés, Et sans marchander décampez |
MARCHÉ | Qu'on eût eu bon marché de nous, Et qu'il y faisait bon pour vous ! |
MAROUFLE | Je ferai voir à ces maroufles Que l'on ne me prend point sans moufles |
MARTINGALE | Voudriez-vous bien passer vos jours À faire le Sardanapale Et servir une martingale ? |
MATINÉE | Jamais plus belle matinée Ne promit plus belle journée |
MATOU | Souvent, durant la nuit obscure, Un oiseau de mauvais augure, Nommé chat-huant ou hibou, Concerte avec un gros matou |
MATRAS | Un carquois chargeait son échine, Garni de matras empennés, Très artistement façonnés |
MAUDIRE | Je maudis en mille façons, Et la mer et tous les poissons, Vous, le voyage et la galère |
MAZETTE | Que tes fils, au lieu d'être rois, Ne seront que franches mazettes |
MÉCHANT, ANTE | N'ayant qu'un méchant caleçon, Il avait méchante façon |
MELLIFLUE | Je ne sais pas à quel dessein Cette cohorte melliflue Vint par l'air en guise de nue |
MEMBRU, UE | Qu'il a le nez comme Cyrus, Dont le nez fut des plus membrus |
MENER | En ce temps-là, le bon Belus, Suivi de soldats résolus, Menait guerre très violente |
MERDE | Voilà de beaux rameurs de merde ! Il faut donc que le prix se perde ? |
MESSEOIR | Certes, quand blanche elle serait, Sans doute elle vous messiérait |
MILORD | Bottés à cru les gros milours.... Jouaient les uns au trique-trac, Les autres prenaient du tabac |
MINE | Et faisant sur la mort d'Anchise, Comme on dit, une mine grise |
MINE | Je ne veux mon pays trahir, Ni mon nom, ni mon origine, M'en dussiez-vous faire la mine |
MINIME | Sa face devint cacochyme, Et son teint de pâle minime |
MITAINE | Déjà l'hiver porte-mitaine... |
MITOUFLE | Mon père eut les gants ou mitoufles De Peléus et ses pantoufles |
MONDE | La dague dont il se servait Quand il voulait tuer le monde |
MONOCULISTE | Lorsqu'on voit les monoculistes [les cyclopes, qui n'ont qu'un oeil au milieu du front] Venir à différentes pistes |
MONT | Mais tant fût-il mauvais cheval Courant à mont ou bien à val |
MONTER | À ce Turnus dont le bien monte à dix mille écus, à bon compte |
MOQUETTE | ....Une superbe jaquette Faite d'une riche moquette |
MORCEAU | Qui d'Énée et de son troupeau Ne pensaient faire qu'un morceau |
MORIGÉNÉ, ÉE | Et chacun sait que maître Énée, Personne bien morigénée, Était sans faste et vanité, Adoré pour sa charité |
MORION | Une épée à gaîne d'ivoire, Outre un fort joli morion, Fera le prix du champion |
MORION | Que sur peine de morion, Autant chevalier que pion, Personne ne mit pied à terre |
MORTIFÈRE | De plusieurs herbes mortifères Elle parsema le bûcher |
MORVEUX, EUSE | Quand d'enfants la troupe morveuse à coups de lanières de cuir Par-ci, par-là le font fuir [un sabot] |
MOT | Avoir prédit, tranchant le mot, Qu'il ne serait jamais qu'un sot |
MOT | Maître AEéas au mot le prit, Et fit compliment au poëte |
MOUCHE | Quand Hercule, après mainte touche, Lui fit un abreuvoir à mouche De son ceste.... |
MOUE | Chaque navire en un moment Devers la mer tourna sa proue, Comme pour lui faire la moue |
MOURANT, ANTE | Turnus ayant planté lui-même Sur la citadelle Lauront Son étendard de bleu mourant |
MOUTON | Les commissaires d'aujourd'hui Sont des moutons auprès de lui [Rhadamante] |
MUGIR | Sitôt que la pointe première Se discerna de la lumière, La terre se mit à mugir, Et fit pâlir et non rougir |
MUSER | Je lui dis : homme qui refuse Ordinairement après muse |
NASEAU | Qu'alors qu'il brûla leurs vaisseaux, Il fit le fendeur de naseaux |
NÉBULEUX, EUSE | Beau comme un ange ou comme deux, Mais beaucoup triste et nébuleux |
NEF | [Gens] À qui la demeure des villes Plaisait plus que celle des nefs |
NEIGE | Voyez le beau héros de neige, Pour avoir un tel privilége |
NET, ETTE, | En fort peu de temps chaque assiette, Comme chaque écuelle, fut nette |
NET, ETTE, | Je veux boire à votre santé, Quand mes affaires seront nettes |
NEZ | En ces lieux mal illuminés, On voit la longueur de son nez |
NEZ | À moins que d'être illuminés, Les mortels plus loin que leur nez Ne peuvent jamais voir les choses, Bien loin d'en connaître les causes |
NEZ | Près de donner du nez en terre |
NEZ | Et chien couchant chassant devant, Branlant la queue et nez au vent |
NEZ | Mettant son manteau sur son nez, Il avait regagné bien vite, De peur d'être mouillé, son gîte |
NIQUE | Ici le sujet héroïque Aux vers burlesques fait la nique |
NOCIÈRE | On dit que Junon la nocière Et dame Tellus nourricière S'entredonnèrent le signal |
NUITÉE | Le pauvret, s'il se fût tenu De sommeiller cette nuitée.... |
OBSCURIFIER | Et d'où vient que d'une nuée Sa tête est obscurifiée ? |
OCCIRE | Mais ils craignaient sur toutes choses, Qu'occire elle ne les voulût, Après quel mal point de salut |
OCCISION | Cette belle occision faite |
OEIL | L'ordre établi par les grands dieux Se changera pour vos beaux yeux |
OEIL | On voit loin du bord un écueil Qu'on découvre aisément à l'oeil |
OIGNON | Ceux à qui tout porte guignon, La font larmoyer sans oignon |
OIGNON | Après que maints bons compagnons Se furent mis en rang d'oignons |
OLIVÂTRE | Cette soeur avait nom dame Anne, Teint olivâtre et nez de canne |
OMBRAGE | Le moindre vaisseau dans la plage Nous donne aussitôt de l'ombrage |
OMELETTE | Chargés chacun d'un sac plein d'oeufs, Pour faire omelettes baveuses |
ONGLE | Elle pleure, et ses ongles ronge |
OREILLE | Dis-nous quel est notre destin Sans te faire tirer l'oreille |
OSSU, UE | De voir l'autre tout épaulu, Ossu, membru, fessu, velu |
OUF | Fermant les yeux et criant ouf, L'adolescent se mit à braire |
OUTRECUIDÉ, ÉE | Par le procédé malhonnête Des étrangers outrecuidés |
PAGNOTE | Darès, voyant telles menottes [les cestes], Se mit du nombre des pagnotes |
PAILLARD, ARDE | Il [Énée, demandant à passer le Styx] n'est ivrogne, ni paillard, Et Pluton n'est point au hasard De voir par lui faire insolence |
PAIN | Gens qui savent leur pain manger, Savent bien aussi le défendre |
PÂLE | Un très insupportable bruit à ceux qui naviguent de nuit, Le rendait pâle comme un linge |
PAN | De ses bras elle se dérobe, Lui laissant un pan de sa robe |
PANTELER | Fit sa poitrine panteler |
PANTOIS, OISE | Nise les autres devança, Et derrière lui les laissa, Les poitrines toutes pantoises |
PANTOIS, OISE | Cependant tout triste et pantois Il s'en allait rongeant ses doigts |
PAQUET | S'il m'était permis de le suivre, J'aurais bientôt fait mon paquet |
PARASITE | Près de lui [en enfer] sont les parasites Rongés lentement par les mites |
PARÉ, ÉE | À quiconque veut s'y frotter, Un boeuf paré pour le tenter, Sera le prix de la victoire |
PARENTÈLE | Que notre courtoisie est telle, Que, même sans la parentèle, Ma maison je vous offrirais |
PARLERIE | De tous deux l'éloquence extrême, En ce siècle où l'on parle tant, Eût rendu leur nom éclatant En matière de parlerie |
PARTERRE | Il donna deux fois à travers De deux petits monceaux de pierres, Tellement qu'il fit deux parterres |
PARTIE | Il couvre sa stupidité, Ou témoigne sa modestie En ne chantant point sa partie |
PAS | Les nobles fondateurs de Troie Marchant gravement à pas d'oie |
PASSADE | Messieurs, d'où venez-vous ainsi ? Nous demandez-vous la passade ? |
PASSE | De voir un homme haï de moi, En passe de devenir roi |
PASSE-PASSE | Me pensez-vous toujours ainsi Faire des tours de passe-passe ? |
PATIENCE | Il perdit force et patience, Qui, comme on dit, passe science |
PATROUILLER | Ils patrouillèrent dans les crottes |
PATTE | Un bonnet qui fut d'écarlate, Le verre d'Anchise sans patte |
PAUVRE | Tout auprès, de pauvres poëtes, Qui rarement ont des manchettes, Y récitent de pauvres vers |
PAUVRET, ETTE | Et l'embraser d'amour si vive, Que la pauvrette ne pourrait, Quand Junon lui commanderait, Faire du mal au sieur Énée |
PAYER | Un seul pour plusieurs payera |
PAYER | Les hommes, qui, pour la plupart, ne font de bonnes actions qu'afin qu'on les sache, et s'en payent par leurs mains en les publiant eux-mêmes |
PEAU | Si vous aimez bien votre peau, Cherchez votre salut dans l'eau |
PEINTURÉ, ÉE | Les Agathyrses peinturés, De leurs plus beaux habits parés |
PELU, LUE | Une camisole pelue, Dont il se servait en hiver |
PEPIE | Nos poules eurent la pepie, Dont plusieurs perdirent la vie |
PERCEUR | Voyant, non sans avoir la fièvre, Ses éperdus concitadins Devant ce perceur de boudins [Achille] |
PERDU, UE | Objet qui les fit rire tous, Comme des perdus ou des fous |
PÉRICLITER | Car flottant et périclitant, N'est quasi qu'une chose même |
PERTUISER | Fut aussitôt scandalisé De se voir le corps pertuisé |
PÉTARADE | Cet Etna.... Fait entendre des pétarades |
PIANELLE | Mais sans patin, ni pianelle, Elle avait huit grands pieds de haut |
PICORER | Ainsi les fourmis, ce me semble, Que le soin de l'hiver assemble, Pour picorer quelque boisseau De froment mis en un monceau |
PICOTER | Les abeilles, quand, dans un pré De cent mille fleurs diapré, Leur soûl de fleurs elles se donnent, Et, picotant les fleurs, bourdonnent.... |
PIED | Il fit pourtant le pied derrière |
PIED | Chacun avec un pied de crotte |
PIÉTON, ONNE | Or donc, la piétonne ambassade De chez Latin, en cavalcade, Revint, chacun des mieux montés |
PINCETER | Pour moi j'ai perdu mes pincettes, Et, quand aujourd'hui j'en aurais, Point ou peu me pincetterais |
PINCETTE | De ses pincettes le bon prince S'ébarbe et ses mâchoires pince |
PINTER | AEéas avec sa sagesse Pinta si bien, qu'il fit mainte esse, Et même deux ou trois faux pas |
PIQUANT, ANTE | Vieillard plus piquant qu'une ronce, Point de colère, entendons nous, Parlons tout bas et filons doux |
PIROUETTE | Les Troyens sur la jambe droite Firent d'une manière adroite Une pirouette à deux tours |
PIS | Je pensai l'appeler guenon, Et lui dire pis que son nom |
PIS | Les femmes, plus mortes que vives, De crainte de se voir captives, Et de quelque chose de pis, De la main se battent le pis |
PITEUSEMENT | La méchante déesse Iris, Ayant donc cette forme pris, Se mit piteusement à dire Ces mots qui ne sont pas pour rire |
PITEUX, EUSE | Ô Dieu ! la piteuse figure |
PITEUX, EUSE | Car en si funeste action On doit avoir l'ambition De faire une piteuse mine |
PLAIE | Et qu'au lieu de fêtes et noces, On leur a fait plaies et bosses |
PLANTUREUX, EUSE | Un pays plantureux et bon |
PLÂTRAS | Les grands palais tomber à bas, Et n'être plus que des plâtras |
PLÂTRE | C'est un esprit acariâtre, Homme à vous battre comme plâtre |
PLEURERIE | Il fut, après la pleurerie, Question de la brûlerie, [de brûler le corps mort] |
PLEUREUR, EUSE | Une Didon, une coureuse, S'en vint, en faisant la pleureuse, Nous demander place à bâtir |
PLEUREUR, EUSE | Si tôt que l'aurore pleureuse Aura mis la nuit ténébreuse Hors des bornes de l'horizon |
PLEUVOIR | Pleuvez donc, je vous en conjure, Et pleuvez à bonne mesure |
PLIER | Didon... Que la tyrannie et la haine De son frère Pygmalion... Contraignit de plier toilette, Et de déloger sans trompette |
PLONGEON | Le fleuve après tant de promesses, Fit le plongeon.... |
PLONGEON | Nous avons trop fait de plongeons |
POCHÉ, ÉE | Les yeux pochés au beurre noir |
POCHETTE | Comme il pense emplir sa pochette, On lui donne d'une baguette Sur les doigts.... |
POINTER | S'élever vers le ciel Les oiseaux furent vus pointer Jusqu'en la région des nues |
POINTU, UE | Pour discourir de la vertu, Il avait l'esprit fort pointu |
POIVRADE | Les chairs seront en estouffade, Les entrailles à la poivrade |
PONT-NEUF | La punition du premier mauvais plaisant qui sera atteint et convaincu d'être burlesque relaps, et, comme tel, condamné à travailler le reste de sa vie pour le Pont-Neuf |
PORREAU ou POIREAU | De plus il avait un poireau, Mais il n'en était pas moins beau |
POSTÈRES | Nous portâmes dans leurs postères Des estocades mortifères |
POT | Comme aussi du pot à pisser Et de l'arbalète à chasser De Pyrrhus, de sa gibecière Et d'une belle coutelière |
POT | Sans tant tourner autour du pot, AEeas dit : je suis un sot, Et vous allez être servie |
POUCE | Moi seul, tel que vous me voyez, Suis suffisant, et m'en croyez, De leur faire mordre les pouces |
POUF | Alecton lui vint faire pouf |
POULE | Là [sur les bords de l'Achéron], comme des poules mouillées, Les âmes, des corps dépouillées, Attendent sur le bord de l'eau L'heure fatale du bateau |
POUPELIN | Inventeur des dés et des cartes, Des tourtes, poupelins et tartes |
POURCEAU | Faire là des serments si beaux, C'est donner des fleurs aux pourceaux |
POURPOINT | Et [l'Amour] la tire à brûle-pourpoint D'un petit arc qu'on ne voit point |
PRÉAMBULE | Il assembla la gent Rutule, Et leur fit un beau préambule |
PRÉDISEUR | Ulysse l'appelle vaurien, Astrologue, magicien, Et prédiseur de choses fausses |
PRESTE | Vole donc, mon fils, a lieu, preste |
PROMETTRE | Je te jure par Mahomet Que le ciel ici te promet Tant de bien qu'on ne le peut dire, à tes enfants un grand empire, Et plus de beurre que de pain Au valeureux peuple romain |
PROMPTITUDE | Mais pardonne à ma promptitude, C'est le vice de ma maison |
PRONOSTIQUEUR | Un pronostiqueur d'aventures, Fort savant aux choses futures |
PROPAGATEUR, TRICE | Du sang troyen propagateur |
PUTRÉFAIT, AITE | Et Misénus le bon trompette, De sa charogne putrefaite.... |
QUANT | Il ferait trop du quant-à-moi ; Il me ferait couper ma jupe |
QUANTITÉ | Quantité d'oiseaux aquatiques Sur ces rivages pacifiques Volaient, nageaient joyeusement |
QUATRE | Je me ferais tenir à quatre Comme quand on va pour se battre |
QUÊTE | La pucelle était fort dévote ; Les dimanches elle quêtait, Et la quête aux pauvres portait |
QUEUE | Le prudent Agamemnon, Laissant équipage et canon, Honteux, la queue entre les jambes, Eût replié ses oriflammes |
QUI | Elle a bien pu réduire en poudre Le pauvre Ajax d'un coup de foudre, Jeter les Grecs qui çà qui là |
QUINOLA | Énéas d'Hélène la belle Avait, au jeu de la mérelle, Autres disent au quinola, Gagné ces belles nippes-là |
QUINQUENOVE | Adroit joueur de quinquenove |
QUINQUENOVE | Avec lui marchait son fils Lauze, Jouvenceau frais comme une rose.... Rude danseur de tricotets, Musicien d'air et de motets, Adroit joueur de quinquenauve, Mais d'un poil tirant sur le fauve |
QUINZE-VINGTS | Et même il vint Auprès de nous le Quinze-Vingt [Polyphème] |
QUOLIBET | Des mots de gueule hors de leur place, Et quolibets froid, comme glace |
RACCOMMODER | N'a-t-elle point resté derrière Pour raccommoder sa jartière ? |
RAGE | Ceux qui font rage de la lyre, J'entends les poëtes divins |
RAIS | La lune avec beaucoup d'éclat Illuminait tout mon grabat, Perçant de ses rais ma fenêtre |
RAS, RASE | Sa seule robe en pierrerie Valait plus d'une métairie ; Elle était de ras de Châlons |
RASER | [Mercure] Vient, rasant le bord lybien, Fondre où le prince phrygien, Avec Didon d'amour ravie, Menait une fort laide vie |