L'oeuvre Virgile travesti de Paul SCARRON

Ecrit par Paul SCARRON

Date : 1648-1653

Citations de "Virgile travesti"

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Utilisé pour le motCitation
RATAvec vous je faisais gogaille, Et j'étais comme un rat en paille
RÂTELÉEChacun y dit sa râtelée
RAYEREt rayez-moi de vos papiers
RÉBARBATIF, IVEMais le vilain rébarbatif [Charon] Plus qu'aucun batelier des nôtres, Pousse les uns, frappe les autres, Et ne passe que qui lui plaît
REBOUTONNERIl [Neptune faisant des ricochets] abandonna sa besogne, Et reboutonna son pourpoint
REBRÛLERLà [en enfer] le feu qui rien ne dévore, Ayant brûlé, rebrûle encore
RÉBUSCela fit le conseil résoudre D'envoyer vers Monsieur Phébus, Qui ne parle que par rébus
RÉCHAUDGardez-les bien [nos pénates], et dame Veste, Et me conservez comme il faut Ce feu sacré dans un réchaud
REDIVINISERMais, Iris, pour finir l'affaire.... Sa forme redivinisa, Fit voir son arc dans une nue
REFAIT, AITELes voyez-vous refaits et gras, Ces Phrygiens que Dieu confonde ?
REFRAPPEREt moi je frappe et je refrappe
REGRATTERIl gratte et regratte sa tête, Pour trouver un prétexte honnête De quitter ces aimables lieux
REINETTE ou RAINETTELes autres [fruits] lui sont à mépris, Fussent des pommes de reinettes
RELAVERAprès avoir longtemps lavé, Et relavé son oeil crevé
RELEVERCe qu'il dit ne chut pas à terre, Maître Aenéas le relevant
RELUIREEncore un coup il le peut prendre, En essayer, et puis le rendre, Si ce qui reluit n'est pas or
REMETTREIl [Énée] se remit sur ces peintures [des scènes du siége de Troie], Pour y chercher ses aventures
REMISEMais cette région promise, Après remise sur remise....
REMONTERFuyez cet avare rivage, Et remontez sur vos vaisseaux
REMUE-MÉNAGEJamais on ne vit tel orage, Ni si triste remue-ménage
RÉMUNÉRERD'une casaque donc fort riche, Grand signe qu'il n'était pas chiche, Cloanthus il rémunéra
RENCHÉRI, IELe fat fera le renchéri, Et me dira : Dieu vous assiste
RENCONTRENous nous trouvons en ce rencontre, Lui pour Aenéas, et moi contre
RENGAINERAinsi que le seigneur voulut, Chacun rengaina son salut
RENIFLERNous reniflâmes à l'envi ; Car ce tonnerre fut suivi De certaine odeur sulfurée
REPLET, ÈTEVous êtes pourtant plus replet, Au lieu qu'il était maigrelet
REPUESi quelque saumon ou barbue N'en a point fait une repue [d'un noyé]
REQUINQUÉ, ÉELa voilà toute requinquée, Qui ne songe plus à Sichée
REQUINQUER (SE)Depuis la mort du cher Sichée, Je ne m'étais point requinquée
RESSUSCITEUREt du tonnerre dont il fronde [Jupiter], Mit ce ressusciteur [Esculape] du monde Dans le fond d'enfer pour jamais
RESTECe que voyant messer Sergeste, Il voulut jouer de son reste
RETOURNÉ, ÉEUn manteau de fine écarlate, Qui pourtant était retourné
RÊVASSERMais si longtemps il rêvassa, Que plus d'un Troyen s'en lassa
REVOMIR[Charybde] Et puis trois fois le revomit Vers le ciel, lequel en frémit
RHABILLERIl se retira, cela dit, Dans son cabinet et se mit Tant à découper des images Qu'à rhabiller de vieilles cages
RHÉTORIQUED'abord le temple magnifique Exerça fort la rhétorique Tant des Troyens que du seigneur
RICOCHETEt tout bonnement s'amusait, La mer étant calme pour l'heure, Faute d'amusoire meilleure, à faire en mer des ricochets
RIENVous n'êtes pas homme de rien, Ou ma foi je me trompe bien
RIGIDEOnc ne fut juge plus rigide [que Rhadamanthe]
RIMAILLEVoici ce que dit par un trou En rimaille assez mal tournée La déité questionnée
RINCERSa tasse qu'elle avait rincée Fut d'elle en colère cassée
RIVERQuand l'un d'eux [César].... De ces roches du ciel voisines Descendra, pour aller trouver Son gendre [Pompée], et son clou lui river
ROCAILLEEt que le poisson étourdi S'allait cachant dans les rocailles
ROCHEDieu, non pas des nouveaux venus, Mais un dieu de la vieille roche
RÔDERIl [Anchise] m'a suivi malgré son âge Par tous les lieux où j'ai rôdé
ROGNONÔ mes fidèles compagnons, Que j'aime plus que mes rognons
ROGNONSes mains sèches sur le rognon
ROGUEEst-il d'un esprit doux ou rogue ?
RONFLERTout ronflait et de bonne sorte
RONGÉ, ÉEMais, quoique incessamment rongé, Il [le foie de Titye] ne sera jamais mangé
RONGERUn furieux oiseau de proie Sans cesse lui ronge le foie
ROSE-CROIXNos rose-croix [Énée et Achate rendus invisibles par Vénus], bien assurés De n'être pas considérés, Dans ce superbe temple entrèrent
RÔTIRCe feu pris à matière sèche.... Devint grand à rôtir un boeuf
RÔTISSEUR, EUSEToute cette troupe effarée, Qui devant craignait la marée, Ces rôtisseuses de vaisseaux [les Troyennes qui avaient mis le feu aux vaisseaux d'Énée]
ROUEROn vous viendra rouer de coups
ROUSSEAUD'ailleurs le meilleur jouvenceau, Qui jamais ait été rousseau
ROUSSILes Phrygiens vinrent aussi En grosses bottes de roussi
RUDOYEREt quoiqu'il ait deux fois payé, N'a laissé d'être rudoyé
RUINEUREt grand ruineur de famille
SAeneas avec sa sagesse Pinta si bien qu'il fit mainte S
SAFRANÉ, ÉELà-dessus le soleil luisit, Et de sa face safranée La forêt fut enluminée
SAGETTE ou SAETTEUn pasteur dans les bois de Crète A transpercé d'une sagette, Ou bien, si vous voulez, d'un dard, Une biche de part en part
SAIGNERQuand quelqu'un a l'âme poltronne, à tout bruit il tremble et s'étonne, à tout coup il saigne du nez
SAISIRJe suis une ombre à ton service, Et non pas un corps qu'on saisisse
SALAMALECAprès avoir, comme très sage, Avec grande crainte et respect Dit par trois fois salamalec
SALMIGONDISEt puis des membres rebondis Du fils faire un salmigondis, Le servir à table à son père
SARBACANEVoici par une sarbacane Ce que lui dit en voix de cane La prophétesse....
SAUCERLes oiseaux en mer se sauçant, Ce sont les plongeons, ce me semble
SEC, SÈCHELeurs nefs à sec sur le rivage Ne craignaient plus vent ni naufrage
SEC, SÈCHEPour laquelle aussi mainte coupe Fut aussi souvent mise à sec
SELCar, hélas ! en cette île étrange, Même sans sel les gens on mange
SEMONDREAceste, levant son ami, Qui jurait en diable et demi, Se mit tout bas à le semondre
SERINGUERDes baleines de tous corsages, Seringuant de larges ruisseaux Par les canaux de leurs museaux
SERPILLIÈREEt son sénat en serpillière, Chapeau de paille pour têtière
SERRÉ, ÉEQuand un coup il a desserré, Il en reçoit un bien serré
SERREREt s'écrie écumant de rage : Serre, serre donc le rivage
SIFFLEREt siffler un jeune moineau Qui parlait comme un étourneau
SOUBRESAUTOr Neptune, dieu débonnaire, Quoique souvent il fasse faire à maints vaisseaux le soubresaut
SOUCIERMaron n'éclaircit pas trop bien Qui des deux est l'Arcadien, Et qui vient de l'Acarnanie, Et Scarron fort peu s'en soucie
SOUDARD ou SOUDARTOnc ne fut un meilleur soudart
SOUDRILLEFranc soudrille, gripechapon, Homme sans honneur et sans âme
SOUILLONVous l'eussiez pris pour un souillon Qui n'est couvert que d'un haillon
SOULAS. Car ma femme, hélas ! Mon unique joie et soulas, Se trouva manquer à la bande
SOÛLERLa reine ne se peut soûler, Et de les voir et d'en parler
SOURD, SOURDEJe sais que je parle à des sourds : Mais ma raison est envolée
SOURD, SOURDESes gens frappent comme des sourds
SUASOIRECette harangue suasoire Fut d'abord difficile à croire
SUCCULENT, ENTEPlus de cent dieux de compte fait, Qu'elle a tous nourris de son lait, ô la succulente nourrice !
SUEURSueur de sang découla d'elle
SUISSECe fameux détroit de Sicile Est gardé par Charybde et Scylle, Et ces deux suisses de détroit Sont l'un à gauche et l'autre à droit
SUPERLATIVEMENTQuoique tu sois grec d'origine, Et superlativement grec
SUPPRIMABLEIl me vient de souvenir que j'avais fait un avant-propos, pour me défendre d'un homme qui met tout en oeuvre, soit qu'il aime ou haïsse ; mais une personne de mérite m'a prié de supprimer ce que j'avais fait contre un des plus supprimables hommes de France
TALONNEREt le troisième Diorès Qui le talonne de si près [à la course]
TALONNERTant la frayeur les talonnait
TAMBOURINERIl joua longtemps de son fifre, De son tambour tambourina
TAMBOURINEURElle avait six tambourineurs, Douze fifres et six sonneurs De mélodieuses cymbales
TANNÉ, ÉESi ce n'est qu'ils ont le visage Un peu tanné, sauf votre honneur
TÂTERMaints présages à tous connus Faisaient bien juger que Turnus, Comme époux en toute sa vie Ne tâterait de Lavinie
TENIREt pour Junon qui fait la folle, Et se fait à quatre tenir, Vous la verrez bien revenir
TENIRVoyant qu'il nous prenait pour d'autres, Et que nous étions Phrygiens, Il s'écria : j'en tiens ! j'en tiens
TERTREAssez près de nous s'élevait Un tertre qui la mine avait D'être la fosse de quelque homme
TESTONNÉ, ÉEEt ma tête, ainsi testonnée, D'un chapeau de fleurs fut ornée
TÊTELa fait crier à tue-tête, Comme on fait après un larron
TÊTEAllons-nous-en, tête baissée, Leur montrer que nous sommes gens à les manger à belles dents
TÊTIÈRE[Peau de lion] Dont la têtière en morion Était ajustée à la sienne
TÊTU, UEAyant d'abord été battu Par le chien triplement têtu
TIRAILLERElle prend messire Énéas, Et, le tiraillant par le bras, Le promène dedans la ville
TIRERUn peu tanné, sauf votre honneur, Et tirant sur le ramoneur
TOPINAMBOUXVoire chez les Grecs, qui pour nous Sont pires que Topinamboux
TOQUELà-dessus, il ôta sa toque
TORDIONEt par de certains tordions Qui causaient palpitations
TOUPIE....la reine étourdie, Plus que sabot ni que toupie, Court en fureur par-ci par-là
TOURNOYANT, ANTEAprès quoi la flamme ondoyante Fut dans l'air longtemps tournoyante
TOUT, TOUTEDidon, jadis toute de glace, Devint bientôt toute de feu
TRAQUENARDSon traquenard rongeant son frein D'or, d'argent, de fer ou d'airain, De son pied grattait la poussière
TRÉBUCHÉ, ÉELe Sicilien bien fâché Du bon Entellus trébuché
TRÉMOUSSERMaître AEéas en trémoussa, Sans dire ce qu'il en pensa
TRESSAILLIRQui faisaient un bruit là dedans à faire tressaillir les gens
TRICOTETSAucuns dansent des tricotets
TRIPOTLà l'on bâtit une taverne, Et là l'on bâtit un tripot
TROGNEDieu sait combien on vit d'ivrognes, Et tous aux différentes trognes
TROMPETTESi bien que le tyran de Crète Avait délogé sans trompette
TROQUERSi vous venez pour trafiquer, J'ai des nippes de quoi troquer
TROUJ'y veux tout mettre par écuelles, Y dire des chansons nouvelles, Y boire en trou, manger en loup
TROUBLE-FÊTEVous avez du vin dans la tête, Et n'êtes qu'une trouble-fête
TROUSSEPlus une trousse d'amazone, Ses flèches et son baudrier
TRUANDAILLEUn autre vous eût dit : canailles, Vous n'êtes rien que truandailles
TRUELLEElle fait jouer la truelle Après une ville nouvelle
TU AUTEMJe t'apprendrai, messire Énée, De ton étrange destinée En peu de mots le tu autem
TUERIls parlent tous à tue-tête
ULULATIONGémissement en forme de hurlement Les demoiselles d'Ilium Firent longue ululation, Et si longtemps qu'elles voulurent
UN, UNEEnfin les nefs si bien voguèrent, Qu'entre une et deux, après midi....
VACHEQu'il tremble de peur comme un lâche ; Qu'il en pleure comme une vache
VACHELoin du benoît plancher des vaches
VAILLANTMon père Adamaste, un vieillard Qui n'eut jamais vaillant un liard
VALOIREt d'autres lieux de cette mer, Qui ne valent pas le nommer
VANTARD, ARDEMaître AEéas, votre bâtard, Comme tout soudrille est vantard
VANTERTant il eut une honte extrême De s'être ainsi vanté soi-même
VEAUTu t'amuses ainsi qu'un veau, Comme un blondin qui fait le beau, à dormir jusqu'à près d'onze heures
VEAUJe serai donc mangé des soles, Cria-t-il pleurant comme un veau, Et je finirai dedans l'eau
VENAISONEt se remplirent à foison De vin vieux et de venaison
VENIRCar je n'aurai, s'il t'en souvient, Que trente ans à Noël qui vient
VENTMille fois, au fort de l'orage J'ai regretté votre Carthage : Autant en emportait le vent
VENTREVentre de moi ! que deviendrai-je ?
VERSERMon vin vieux, depuis peu percé, Lui sera largement versé
VÉTILLEUR, EUSEEnfin il était vétilleur Ce tant renommé batailleur
VIDÉ, ÉEEt les affaires non plaidées Sans avocats étaient vidées
VIEEt quand on en médirait, Tant que l'hiver durerait, Elle passerait son envie, Et ferait jour et nuit la vie
VIEILLOT, OTTEEt quand vous vous verrez vieillotte, Vous direz : peste de la sotte
VIERGETenant en la main droite un cierge De cire noire, et non pas vierge
VIRAGOUne d'entre elles, fille antique Autant qu'une vieille rubrique, Une parfaite virago Qui s'appelait dame Pyrgo
VISAGEHa, vraiment, beau fils de Vénus, Vous êtes un plaisant visage !
VITUPÈREEt sans songer que la colère Est chose de grand vitupère
VIVATEt le vivat, et la risée, Emurent si bien l'assemblée, Que le plus triste du troupeau N'eût quitté la part du gâteau
VOLTERLes autres patrons [de navires] l'imitèrent, à gauche comme lui voltèrent
VOLTIGERLuttait, sautait et voltigeait, Jouait à la paume, nageait
ZÉPHIRE ou ZÉPHYRLe vent Eure et le vent Zéphire à cela n'eurent rien à dire
ZINZOLINCe grand serpent long de deux aunes, Tout parsemé de taches jaunes, De bleu, vert, gris, noir, zinzolin, Avait le regard très malin
ZINZOLINQue l'aurore au visage gai D'une lumière zinzoline Enzinzolina la marine

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