Définition de RENIFLER
Prononciation : re-ni-flé
DÉFINITIONS
1
Retirer, en aspirant un peu fort, l'humeur ou l'air qui est dans les narines.Nous reniflâmes à l'envi ; Car ce tonnerre fut suivi De certaine odeur sulfurée
de Paul SCARRON dans Virg. II
Un vieillard qui sue, qui crache, qui se mouche, qui renifle
de COMTE DE CAYLUS dans Acad. de ces dames, etc. Oeuv. t. XII, p. 86, dans POUGENS
Le boa se déroule et siffle, Le tigre fait son hurlement, Le buffle en colère renifle ; Lui dort ou paît tranquillement
de THÉOPH. dans GAUTIER, Poésies, l'Hippopotame
2
Sémantique : Fig. et familièrement. Marquer de la répugnance pour quelque chose.Le roi dit à Cavoie que, pour lui tenir lieu de dot, il lui ferait présent de la charge de grand maréchal des logis de sa maison ; Cavoie renifla encore, mais il y fallut passer
Mes anges, je suis épuisé, rebuté, je renifle sur cette Olympie
Ce cheval renifle sur l'avoine, il refuse d'en manger.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
3
Nature : V. a. Faire entrer dans le nez en reniflant.Là [dans le Paradis perdu] c'est la Mort qui lève le nez pour renifler l'odeur des cadavres qui n'existent pas encore
HISTORIQUE
1
XVIe s.Souvent Marsault, comme tout courroucé, Soufle, renifle, et d'un nez retroussé Maudit ses aulx....
de Joachim DU BELLAY dans VII, 5, verso.
ÉTYMOLOGIE
1
Wallon, r'nonflé ; picard, nifler, flairer en faisant du bruit ; génev. nifler. Ce mot vient de re, et du verbe nifler ; picard, niflette, narine ; Berry, gnoufe, gnoufle, nez, muffle, grouin ; prov. nefa, gros bec de l'oiseau de proie ; ital. niffa, niffo, museau ; du germanique : anglo-sax. neb, bec, nez ; bas-allem. nibbe ; anc. scandin. nebbi ; suisse, niffen, froncer le nez ; bavarois, niffela, parler par le nez.