Définition de SEMONDRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : se-mon-dr'

DÉFINITIONS

1
Convier à une cérémonie, à un acte public, à une réunion, à un rendez-vous.
Son hôte n'eut pas la peine De le semondre deux fois
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. V, 7
Quand les rois semonnaient pour le service du fief militaire leurs vassaux directs, cela s'appelait le ban
de François René CHATEAUBRIAND dans dans le Dict. de DOCHEZ.
Semondre quelqu'un de sa parole, de sa promesse, le sommer de sa parole, de sa promesse
dans Dict. de l'Acad. de 1694
2
Sémantique : Par extension, exciter.
De peur que cet objet, qui le rend hypocondre, à faire un vilain coup ne me l'allât semondre
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Et. II, 3
3
Réprimander.
Aceste, levant son ami, Qui jurait en diable et demi, Se mit tout bas à le semondre
de Paul SCARRON dans Virg. V

HISTORIQUE

1
XIe s.
Allez sedeir, quant nus [nul] ne vus sumunt
dans Ch. de Rol. XVII
Charles, semun les oz [armées] de tun empire
dans ib. CCXCIII
2
XIIe s.
Si me semont mes cuers [mon coeur] de joie faire
dans Couci, II
Adès amors me semont e atise De li [la] amer....
dans ib. X
Ne remest à semondre chevaliers ne frans homs
dans Sax. XX
Et quant nos cez tenebres de nostre avoglement esgardons soniousement, si somunons nostre pense à ploremenz
dans Job, p. 469
3
XIIIe s.
Dont vindrent avant cil qui se descordoient, et semondrent les autres de leur serements, et distrent....
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans LXXXIX
Se tu as la voiz clere et saine, Tu ne dois mie querre essoine [excuse] De chanter, se l'en t'en semont ; Car bel chanter abelist [plaît] mont [moult]
dans la Rose, 2215
Au baillif de Senlis, salut : comme nous t'avons mandé que tous ceus de ta baillie.... semonsisses que il soient à Arras à la quinzaine de la Magdelaine en armes
dans Lettre de Philippe le Bel, dans DU CANGE, submonere
4
XVe s.
Ainsi doit estre vraysemblable que Dieu est quasi efforcé et contraint ou semons de monstrer plusieurs signes et de nous batre de plusieurs verges
de Philippe de COMMINES dans V, 18
5
XVIe s.
Tels de mes amis, ou de leur propre mouvement, ou semons par moy comme d'un office....
de Michel de MONTAIGNE dans III, 260

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, semouner, semonner ; provenç. semondre, somondre, somonre ; du lat. submonere, de sub, sous, et monere, avertir (voy. MONITOIRE). Semondre s'est fait sur un monere(1er e bref), rattache à la 3e conjugaison ; il est devenu en anglais to summon.

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