Définition de VANTER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : van-té

DÉFINITIONS

1
Louer extrêmement.
Rien que ton intérêt n'occupe sa pensée ; Nuls divertissements ne l'appellent ailleurs, Et, de quelque bons yeux qu'on ait vanté Lyncée, Il en a de meilleurs
de François de MALHERBE dans II, 12
Le prince vantait les conseils de l'un, la hardiesse de l'autre ; chacun avait son rang dans ses discours
Cependant, à le voir avec tant d'arrogance Vanter le faux éclat de sa haute naissance
Quelquefois il vous plaint, souvent même il vous vante
Je ne veux point ici vous vanter mes services
de Jean RACINE dans ib. III, 4
Anne d'Autriche, dont on vantait l'esprit, les grâces, la bonté, n'avait presque jamais été en France que malheureuse
2
Se vanter, Nature : v. réfl. Se louer excessivement.
Tant il eut une honte extrême De s'être ainsi vanté soi-même
C'est le défaut de tous les héros de Corneille de se vanter toujours
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Comm. Corn. Rem. Sertor. III, 2
Les demeures de nos pères ne nous conviennent non plus aujourd'hui que leurs lois ; et, comme nous valons mieux qu'eux à tous égards, sans nous vanter, ce me semble...
3
Se vanter de, se faire gloire de, se faire honneur de.
Et bien ! à vos dépens vous verrez que Sévère Ne se vante jamais que de ce qu'il peut faire
Là Mégère punit les langues indiscrètes, Surtout ceux qui, tachés du plus noir des forfaits, Se sont vantés d'un bien qu'on ne leur fit jamais
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, II, p. 194
Quel objet a-t-il en tout cela [un joueur de billard] ? celui de se vanter demain entre ses amis de ce qu'il a mieux joué qu'un autre
Quoiqu'elle ne se vantât jamais des belles actions qu'elle faisait, vous pouviez vous vanter des vôtres avec elle en toute sûreté
Une fille d'Agrippa fut cette Bérénice célèbre pour avoir été aimée d'un des meilleurs empereurs dont Rome se vante
Il n'y a pas de quoi se vanter, se dit de quelqu'un qui a fait une action blâmable, honteuse.
Se vanter que....
Que dites-vous de mes canons ? .. je puis me vanter au moins qu'ils ont un grand quartier de plus que tous ceux qu'on fait
4
Se faire fort de.
Je ne me vante pas de pouvoir le fléchir
Gorgias fut le premier qui osa se vanter dans un nombreux auditoire, qu'il était prêt à répondre sur quelque matière qu'on voulût lui proposer
Il [Paracelse] se vantait de conserver un homme en vie pendant plusieurs siècles, et il mourut lui-même âgé de quarante-huit ans
5
Se vanter de, dire hautement, publiquement.
Du moins, quand cette nuit j'aurai su les frotter, Je ne crois pas qu'après ils aillent s'en vanter
de DUCERCEAU dans Éc. des pères, II, 6
Je ne m'en vante pas, il ne s'en vante pas, se dit d'une action qu'on a faite, mais qu'on a quelque raison de cacher à ceux qu'elle intéresse.
Je lui ai conseillé de ne rien épargner ; mais je ne m'en vante pas à Mme la duchesse de Noailles
Il fait bon battre un glorieux, il ne s'en vante pas, voy. GLORIEUX.

HISTORIQUE

1
XIe s.
N'en vanteras [tu ne t'en vanteras] el regne dunt tu fus
dans Ch. de Rol. CXLIV
Ki traïst altre, nen est dreiz qu'il s'en vant
dans ib. CCXCI
2
XIIe s.
À Saltevade sunt li felun returné, De lur grant felunie se sunt la nuit vanté
dans Th. le mart. 150
3
XIIIe s.
Bien vous poez vanter que jamais vous n'aurez....
dans Berte, XVII
Secedin, ce vaillant turc, se vanta que il mangeroit le jour de la feste saint Sebastien es paveillons le roy
4
XVe s.
... J'ay, je m'en puis bien vanter, Le rebours de ma voulenté
de Charles D'ORLÉANS dans Ball. 17
Encor ne le dy-je pas pour me Vanter : mais n'a au territoire.... Homme plus saige, fors le maire
dans Patelin
À petit parler, bien vanter
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Arch. de Bagn.
5
XVIe s.
Plutarque aime mieux que nous le vantions de son jugement que de son savoir
de Michel de MONTAIGNE dans I, 170
Un president se vantoit, où j'estois, d'avoir amoncelé deux cents et tant de lieux estrangiers en un sien arrest presidental
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 220

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. vanitare, qui est dans saint Augustin, Op. t. I, p. 437 et 761, de vanus, vain. Le provenç. vanar, ital. vanare, dérivent du lat. vanare, mentir, qui vient aussi de vanus.

Synonymes de VANTER

Termes proches de VANTER

Phonétiquement proche de VANTER