L'oeuvre Les précieuses ridicules de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Date : 1659

Citations de "Les précieuses ridicules"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ÀCette déclaration est suivie d'un prompt courroux qui paraît à notre rougeur
ÀC'est bien à vous, infâme que vous êtes, à vouloir faire l'homme d'importance
ÀÉcoutez si vous trouvez l'air à votre goût
ABSOLU, UEJe veux être maître absolu
ACADÉMIEJe veux établir chez vous une académie de beaux esprits
ACCOMMODERLe moyen, mon oncle, qu'une fille un peu raisonnable se pût accommoder de leur personne ?
ACCORDUne grâce dont il faut que vous demeuriez d'accord
ACCOUTUMERIl trouve moyen de nous apaiser, de nous accoutumer insensiblement au discours de sa passion
ACCUSERLa renommée accuse juste en contant ce que vous valez
ACHEVÉ, ÉEElles sont achevées
ADIEUAdieu notre braverie !
AGRÉERMesdames, agréez que je vous présente ce gentilhomme-ci
AHI !Ahi ! ahi ! ahi ! vous ne m'avez pas dit que les coups en seraient
AIRL'air précieux n'a pas seulement infecté Paris ; il s'est aussi répandu dans les provinces
AIRApprendre le bel air des choses
AJUSTERAjustons un peu nos cheveux au moins, et soutenons notre réputation
ALLERNous nous connaissons il y a longtemps, et, entre amis, on ne va pas se piquer pour si peu de chose
AMBIGU, UËC'est un ambigu de précieuse et de coquette
AMOURContinuez vos amours avec eux tant qu'il vous plaira
AMOURQu'ils viennent vous faire l'amour
ANTIPODEIl faudrait être l'antipode de la raison pour ne pas confesser que Paris....
APPARENCEJe le croirais bien, il y a toutes les apparences du monde
APPARENCEAllons chercher fortune autre part, je vois bien qu'on n'aime ici que la fausse apparence
ARRIVERLe mariage ne doit jamais arriver qu'après les autres aventures
AVERTIRLe moyen de connaître où est le plus beau vers, si le comédien ne s'y arrête, et ne nous avertit par là qu'il faut faire le brouhaha
AVISERAvez-vous remarqué ce commencement oh ! oh ! voilà qui est extraordinaire, oh ! oh ! comme un homme qui s'avise tout d'un coup
BALQu'ils viennent vous donner le bal
BALIVERNEJe n'entends rien à ces balivernes
BARAGOUINJe ne puis rien comprendre à ce baragouin
BAS, BASSEVoilà le marquisat et la vicomté à bas
BEAU ou BEL, BELLEOui, allez dire qu'on peut nous voir ; c'est sans doute un bel esprit qui a ouï parler de nous
BOIREMalheureux que je suis ! il faut que je boive l'affront
BOURGEOIS, OISEJe veux caution bourgeoise qu'ils ne me feront point de mal
BOURGEOIS, OISECe que vous dites là est du dernier bourgeois
BRAIESMoi, je dis que nos libertés auront peine à sortir d'ici les braies nettes [saines et sauves]
BRANLECe sont eux qui donnent le branle à la réputation
BRAVERIEVite, qu'on les dépouille sur-le-champ. - Adieu, notre braverie !
BRIMBORIONBlancs d'oeufs, lait virginal et mille autres brimborions que je ne connais pas
BROUHAHA[Il] nous avertit qu'il faut faire le brouhaha
BRUITPour vous donner bruit de connaissance
BUTMais venir de but en blanc à l'union conjugale, ne faire l'amour qu'en faisant le contrat de mariage, et prendre justement le roman par la queue....
CACHERAllez vous cacher, vilaines, allez vous cacher pour jamais
CADEAUNous mènerions promener ces dames hors des portes, et leur donnerions un cadeau
CADENCEHolà ! ne pressez pas tant la cadence
CAPOTVous allez faire pic, repic et capot tout ce qu'il y a de galant dans Paris
CAUTIONJe m'en vais gagner au pied, ou je veux caution bourgeoise qu'il [leurs yeux] ne me feront pas de mal
CAVALIER, IÈRETout ce que je fais a l'air cavalier
CAVALIER, IÈREMais il n'importe, c'est à la cavalière
CEComment ? ces noms étranges, ne sont-ce pas vos noms de baptême ?
CEPENDANTIl cache un temps sa passion à l'objet aimé et cependant lui fait plusieurs visites
CHAISEAllez, ôtez votre chaise d'ici
CHANDELLEJ'avais résolu de ne les faire voir qu'à la chandelle [au théâtre]
CHAUD, CHAUDENous nous sommes vus en des lieux où il faisait fort chaud
CHEMINVoilà le beau monde qui prend le chemin de nous venir voir
CHRÉTIEN, IENNEIl faut parler chrétien, si vous voulez que je vous entende
CLOUSi l'on ignore ces choses, je ne donnerais pas un clou de tout l'esprit qu'on peut avoir
COEURVous prenez la chose fort à coeur
COMMENCERNous commençons d'être connues
CONÇU, UELes jalousies conçues sur de fausses apparences
CONCUBINAGEMadelon : Quoi ! débuter d'abord par le mariage ? - Gorgibus : Et par où veux-tu donc qu'ils débutent ? par le concubinage ?
CONDITIONIl s'est mis dans la tête de vouloir faire l'homme de condition
CONDITIONNÉ, ÉEJe n'ai jamais respiré une odeur mieux conditionnée
CONFUSIONJ'en suis en confusion pour lui
CONGRUENT, ENTEQue dites-vous de ma petite oie [sorte d'ajustement] ? La trouvez-vous congruente à l'habit ?
CONNAISSEUR, EUSEIl y en a tel dont il ne faut que la seule fréquentation pour vous donner bruit de connaisseuse
CONSEILLER, ÈREVite venez nous tendre ici le conseiller des grâces
CONSIDÉRERPour moi, ce que je considère particulièrement, c'est que par le moyen de ces visites spirituelles, on est instruit de cent choses qu'il faut savoir de nécessité
COUCHERPour aller au Louvre au petit coucher
COURANTEMa franchise va danser la courante aussi bien que mes pieds
COURIRLe mérite a pour moi des charmes si puissants, que je cours partout après lui
COURIRVous verrez courir de ma façon dans les belles ruelles deux cents chansons
COURIRLe duc m'a voulu mener courir un cerf avec lui
CREVERJe crève de dépit
CROCJe veux pendre l'épée au croc
DAMNERAhi, ahi, doucement ; Dieu me damne, mesdames, c'est fort mal en user
DÉBAUCHERCela n'est ni beau ni honnête de nous débaucher nos laquais
DÉBUTERLa belle galanterie que la leur ! quoi ! débuter par le mariage ?
DÉCLARATIONLe jour de la déclaration arrive qui se doit faire ordinairement dans une allée de quelque jardin, tandis que la compagnie s'est un peu éloignée
DÉCRIERNe m'avouerez-vous pas que ce serait assez d'un de ces noms pour décrier le plus beau roman du monde ?
DÉLICATESSEJ'ai une furieuse délicatesse pour tout ce que je porte
DEMI-LUNETe souvient-il, vicomte, de cette demi-lune que nous emportâmes sur les ennemis au siége d'Arras ?
DÉPITJe crève de dépit
DERNIER, IÈREQuand nous aurions été les dernières personnes du monde
DERNIER, IÈRENous vous serons obligés de la dernière obligation si vous nous faites cette amitié
DERNIER, IÈREAh ! certes, cela sera du dernier beau
DÉSARMÉ, ÉEVenir en visite amoureuse avec.... un chapeau désarmé de plumes
DEVANTJe crie toujours : voilà qui est beau, devant que les chandelles soient allumées
DÉVELOPPERJe crois que quelque aventure un jour me viendra développer une naissance plus illustre
DIABLEQu'il s'en aille au diable, à tous les diables ! Au diable l'importun ! Puissiezvous être à tous les diables !
DIABLEQuel diable de jargon entends-je ?
DIABLEMENTJe suis diablement fort sur l'impromptu
DIREDites-leur qu'elles descendent
DISGRÂCEVoilà ce que c'est que du monde ; la moindre disgrâce nous fait mépriser de ceux qui nous chérissaient
DONNERCe n'est ici qu'un bal à la hâte ; mais, l'un de ces jours, nous vous en donnerons un dans les formes
DONNERJ'ai cette manie de vouloir donner généralement sur tout ce qu'il y a de plus beau
DONZELLEQuelle donzelle ! L'air précieux n'a pas seulement infecté Paris ; il s'est aussi répandu dans les provinces ; et nos donzelles en ont humé leur bonne part
DRAPAh ! coquines que vous êtes ; vous nous mettez dans de beaux draps blancs, à ce que je vois !
DURERQuelle sécheresse de conversation ! on n'y dure point, on n'y tient pas
ÉCORCHERVotre coeur crie avant qu'on ne l'écorche
ÉCRIER (S')Nous ferons notre devoir de nous écrier comme il faut sur tout ce qu'on dira
EFFICACEOn n'ignore pas qu'une louange en grec est d'une merveilleuse efficace à la tête d'un livre
EFFROYABLEMENTMascarille : Vous ne me dites rien de mes plumes, comment les trouvez-vous ? - Cathos : Effroyablement belles
ENDURERComment, mesdames, nous endurerons que nos laquais soient mieux reçus que nous ?
ENFONCÉ, ÉEMon Dieu ! ma chère, que ton père a la forme enfoncée dans la matière ! que son intelligence est épaisse et qu'il fait sombre dans son âme !
ENGAGERJe me suis engagé de faire valoir la pièce
ÉNIGMEPour moi, j'aime terriblement les énigmes
ENJOUÉ, ÉEMa chère, c'est le caractère enjoué
ÉNONCERApprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement
ENTHOUSIASMÉ, ÉETout est merveilleux, je vous assure ; je suis enthousiasmée de l'air et des paroles
ÉPAIS, AISSEQue son intelligence est épaisse !
ESCRIMERTel que vous me voyez, je m'en escrime [de poésie] un peu
ESTIMEEt quelle estime, mon père, voulez-vous que nous fassions du procédé irrégulier de ces gens-là ?
ÊTREEn un mot, c'est un ambigu de précieuse et de coquette que leur personne
EXCELLENT, ENTEJ'aurais voulu faire voir que les plus excellentes choses sont sujettes à être copiées par de mauvais singes
FABLENous allons servir de fable et de risée à tout le monde
FAÇONOn obtient tout de moi quand on s'y prend de la bonne façon
FAIREJe sais bien que Votre Majesté n'a que faire de toutes nos dédicaces
FAIREJe n'ai que faire ni d'air ni de chanson
FAIREC'est faire en honnêtes gens que de débuter par là
FAIRENotre connaissance s'est faite à l'armée
FAISEUR, EUSEJ'ai remarqué que leurs rabats ne sont pas de la bonne faiseuse
FANTAISIECes messieurs ont en fantaisie de nous donner les âmes des pieds [les violons pour danser]
FATALEMENTPremièrement, il doit voir au temple ou à la promenade, ou dans quelque cérémonie publique, la personne dont il devient amoureux ; ou bien être conduit fatalement chez elle par un parent ou un ami
FAUX, FAUSSEJe m'inscris en faux contre vos paroles
FILETMon coeur ne tient qu'à un filet
FILLELa garde de deux filles est un peu trop pesante pour un homme de mon âge
FLEURI, IEDont j'aurais tenté la libéralité par une épître dédicatoire bien fleurie
FORMEMon Dieu, ma chère, que ton père a la forme enfoncée dans la matière !
FORMEIl faut qu'un amant, pour être agréable, sache débiter les beaux sentiments.... et que sa recherche soit dans les formes
FORT, ORTEJe suis diablement fort sur l'impromptu
FURIEUSEMENTUne oreille un peu délicate pâtit furieusement à entendre prononcer ces mots-là
FURIEUX, EUSEPour moi, j'ai un furieux tendre pour les hommes d'épée
FURIEUX, EUSEJ'ai une délicatesse furieuse pour tout ce que je porte
GALANT, ANTECela a un tour spirituel et galant
GALANT, ANTEVous allez faire pic, repic et capot tout ce qu'il y a de galant dans Paris
GARDELa garde de deux filles est un peu trop pesante pour un homme de mon âge
GENSEt quelle estime voulez-vous que nous fassions du procédé irrégulier de ces gens-là ?
GENSAlmanzor, dites aux gens de M. le marquis qu'ils aillent querir des violons
GOÛTVous avez le goût bon
HAHa ! ha ! coquins, vous avez l'audace d'aller sur nos brisées !
HALEINESouffrez que nous prenions haleine parmi le beau monde de Paris
HAUT, AUTEQuel diable de jargon entends-je ici ? voici bien du haut style
HEUREJe dis que je veux avoir de l'argent tout à l'heure
HOLÀHolà ! ne pressez pas si fort la cadence
HONTEJ'aurais toutes les hontes du monde s'il fallait que...
HORSHors de Paris il n'y a point de salut pour les honnêtes gens
HUMERL'air précieux n'a pas seulement infecté Paris ; il s'est aussi répandu dans les provinces, et nos donzelles ridicules en ont humé leur bonne part
ICIVite, venez nous tendre ici dedans le conseiller des grâces
IL, au singulier, ILS, au plurielIl m'en doit bien souvenir, ma foi !
IMPORTANCEC'est bien à vous, infâme que vous êtes, à vouloir faire l'homme d'importance
IMPRIMÉ, ÉEJe m'imagine que le plaisir est grand de se voir imprimé
IMPRIMERJ'en retiens un exemplaire au moins, si vous le faites imprimer
IMPRIMERQui vous imprime ? C'est une chose étrange qu'on imprime les gens malgré eux
IMPROMPTUL'impromptu est justement la pierre de touche de l'esprit
IMPROMPTUJe vous ferai un impromptu à loisir que vous trouverez le plus beau du monde
INCLÉMENCEVoudriez-vous, faquins, que j'exposasse l'embonpoint de mes plumes aux inclémences de la saison ?
INCOMMODÉ, ÉEJe me trouve un peu incommodé de la veine poétique par la quantité de saignées que j'y ai faites ces jours pas sés
INCONGRU, UELe moyen de bien recevoir des gens qui sont tout à fait incongrus en galanterie
INDIGENCEUn habit qui souffre une indigence de rubans
INFÂMEC'est bien à vous, infâme que vous êtes, à vouloir faire l'homme d'importance
INNOCEMMENTTandis qu'innocemment, sans malice, comme un pauvre mouton
IRRÉGULIER, ÈREEt quelle estime, mon père, voulez-vous que nous fassions du procédé irrégulier de ces gens là ?
JETERAprès cela viennent les aventures, les rivaux qui se jettent à la traverse d'une inclination établie
JEÛNENous avons été jusqu'ici dans un jeûne effroyable de divertissements
JOUERCes canailles-là s'osent jouer à moi
JOUISSANCECelui-ci a fait un madrigal sur une jouissance, celui-là a composé des stances sur une infidélité
JUSQUE et JUSQUESVous avez voulu aussi que nous soyons entrés jusqu'ici
JUSTEMENTMais en venir de but en blanc à l'union conjugale.... et prendre justement le roman par la queue
LAISSERIl faut se laisser aller à la destinée, et consentir à une chose qu'on ne laisserait pas de faire sans moi
LAISSERCe n'est rien : ne laissons pas d'achever
LAITJe ne vois partout que blancs d'oeufs, lait virginal, et mille autres brimborions que je ne connais point
LIBERTÉJe vois d'ici des yeux qui ont la mine.... de faire insulte aux libertés
MADAMEHé bien ! mesdames, que dites-vous de Paris ?
MADRIGALJe travaille à mettre en madrigaux toute l'histoire romaine
MAL, ALEIl semble qu'ils sortent d'ici mal satisfaits
MANIEJ'ai cette manie de vouloir donner généralement sur tout ce qu'il y a de plus beau
MANIÈREJ'ai un certain valet, nommé Mascarille, qui passe, au sentiment de beaucoup de gens, pour une manière de bel esprit
MARCHAND, ANDEIl ne se peut rien de plus marchand que ce procédé
MATIÈREMon Dieu ! ma chère, que ton père a la forme enfoncée dans la matière !
MESUREÔ quels ignorants [musiciens] ! il n'y a pas moyen de danser avec eux ; le diable vous emporte ! ne sauriez-vous jouer en mesure ?
METTREJe travaille à mettre en madrigaux toute l'histoire romaine
MEURTRIER, IÈREComment, diable ! d'abord qu'on les approche, ils [les yeux d'une dame] se mettent sur leur garde meurtrière
MINEJe vois ici de yeux qui ont la mine d'être de forts mauvais garçons
MONDESi vous m'en croyez, nous leur jouerons tous deux une pièce qui leur fera voir leur sottise et pourra leur apprendre à connaître un peu mieux leur monde
MONDEVoilà le beau monde qui prend le chemin de nous venir voir
MORE ou MAUREJe vois ici deux yeux qui ont la mine d'être de fort mauvais garçons, de faire insulte aux libertés, et de traiter une âme de Turc à Maure
MOTUne oreille un peu délicate pâtit furieusement à entendre prononcer ces mots-là
MOTÉcoutez ; il n'y a qu'un mot qui serve ; je n'entends pas que vous ayez d'autres noms
MOURIRAh ! que voilà un air qui est passionné ! est-ce qu'on n'en meurt point ?
MUSEAUIl est bien nécessaire, vraiment, de faire tant de dépense pour vous graisser le museau
NÉCESSAIREMarotte : Voilà un laquais qui demande si vous êtes au logis, et dit que son maître vous veut venir voir. - Madelon : Apprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement ; dites : Voilà un nécessaire qui demande si vous êtes en commodité d'être visibles
NU, NUEJe vois bien qu'on n'aime ici que la vaine apparence, et qu'on n'y considère point la vertu toute nue
OBLIGÉ, ÉEHé ! mon Dieu ! nous vous serons obligées de la dernière obligation, si vous nous faites cette amitié
OBTENIROn obtient tout de moi, quand on s'y prend de la bonne façon
OEILTandis que sans songer à mal je vous regarde, Votre oeil en tapinois me dérobe mon coeur
OEILSi vous les voulez aimer, ce sera, ma foi, pour leurs beaux yeux
OHOh ! oh ! je n'y prenais pas garde ; j'aimerais mieux avoir fait ce oh ! oh ! qu'un poëme épique
OIEQue vous semble de ma petite-oie ? la trouvez-vous congruente à l'habit ?
ONC'est un admirable lieu que Paris, il s'y passe cent choses tous les jours qu'on ignore dans les provinces, quelque spirituelle qu'on puisse être
OREILLENous y sommes de toutes nos oreilles
OUÏRHé, je vous en conjure de toute la dévotion de mon coeur, que nous oyions quelque chose qu'on ait fait pour nous
OUVRIER, IÈREJe ne puis rien souffrir qui ne soit de la bonne ouvrière
PARAÎTRECette déclaration [d'amour] est suivie d'un prompt courroux, qui paraît à notre rougeur
PARLERPar ma foi.... il faut parler chrétien, si vous voulez que je vous entende
PAROLEOn sait à point nommé : un tel a composé la plus jolie pièce du monde sur un tel sujet ; une telle a fait des paroles sur un tel air
PARTICULIER, ÈREMadelon : Les madrigaux sont agréables, quand ils sont bien tournés. - Mascarille : C'est mon talent particulier
PARTIEMais comme une grande partie des grâces qu'on y a trouvées dépendent de l'action et du ton de voix
PARTIEQuoi ! toutes deux contre mon coeur en même temps !... la partie n'est pas égale
PASVous avais-je pas commandé de les recevoir comme des personnes que je voulais vous donner pour maris ?
PASSENous ne sommes pas encore connues, mais nous sommes en passe de l'être
PASSIONNÉ, ÉEAh ! que voilà un air qui est passionné !
PÂTIRIl est vrai, mon oncle, qu'une oreille un peu délicate pâtit furieusement à entendre prononcer ces mots-là
PECQUEA-t-on jamais vu, dites-moi, deux pecques provinciales faire plus les renchéries que celles-là ?
PÉDANTTout ce que je fais a l'air cavalier ; cela ne sent point le pédant
PEINEAh ! je jure que nous en serons vengées, ou que je mourrai en la peine
PENDARD, ARDECes pendardes-là, avec leur pommade, ont, je pense, envie de me ruiner
PERSÉCUTERCela est au-dessous de ma condition [faire imprimer ses ouvrages] ; mais je le fais seulement pour donner à gagner aux libraires qui me persécutent
PERSONNEDes personnes que je voulais vous donner pour maris
PESANT, ANTELa garde de deux filles est une charge un peu trop pesante pour un homme de mon âge
PIÈCEC'est une pièce sanglante qu'ils nous ont faite
PIEDAh ! par ma foi, je m'en défie ! et je m'en vais gagner au pied
PIQUEREntre amis on ne va pas se piquer pour si peu de chose
PLUSJe puis me vanter au moins qu'ils [mes canons] ont un grand quartier plus que ceux qu'on fait
POILC'est un brave à trois poils
POINTOn sait à point nommé : un tel a composé la plus jolie pièce du monde sur un tel sujet
POMMADÉ, ÉEQue font-elles ? - De la pommade pour les lèvres. - C'est trop pommadé ; dites-leur qu'elles descendent
PORTERJ'ai une délicatesse furieuse pour tout ce que je porte
PORTERJe n'ai jamais vu porter si haut l'élégance de l'ajustement
PORTEUR, EUSEHolà, porteurs, holà.... je pense que ces marauds-là ont dessein de me briser
PORTRAITMadelon : Je vous avoue que je suis furieusement pour les portraits ; je ne vois rien de si galant que cela. - Mascarille : Les portraits sont difficiles, et demandent un esprit profond
POSTÉ, ÉEJe suis ici posté commodément pour attendre
POURJe vous avoue que je suis furieusement pour les portraits
POUSSERIl faut qu'un amant, pour être agréable, sache débiter les beaux sentiments, pousser le doux, le tendre et le passionné, et que sa recherche soit dans les formes
PRÉCIEUSEPar la même raison que les véritables savants et les vrais braves ne se sont point encore avisés de s'offenser du docteur de la comédie et du capitan, aussi les véritables précieuses auraient tort de se piquer lorsqu'on joue les ridicules qui les imitent mal
PRÉCIEUSEQuand j'aurais eu la plus mauvaise opinion du monde de mes Précieuses ridicules avant leur représentation, je dois croire maintenant qu'elles valent quelque chose, puisque tant de gens ensemble en ont dit du bien
PRÉCIEUX, EUSEL'air précieux n'a pas seulement infecté Paris, il s'est aussi répandu dans les provinces, et nos donzelles ridicules en ont humé leur bonne part
PRENDREIl me semble que vous prenez la chose fort à coeur
PRENDREOn obtient tout de moi quand on s'y prend de la bonne façon
PRESSECet autre met ses ouvrages sous la presse
PROPREMENTMadelon : Il a la taille tout à fait élégante. - Cathos : Et a la mine de danser proprement
PRUD'HOMIENos yeux n'ont pas de mauvais desseins, et votre coeur peut dormir en assurance sur leur prud'homie
QUALITÉLes gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris
QUEOnt-elles répondu que oui et non à tout ce que nous avons pu leur dire ?
QUERIRDites aux gens de monsieur le marquis qu'ils aillent querir des violons
QUEUEMais en venir de but en blanc à l'union conjugale, ne faire l'amour qu'en faisant le contrat du mariage, et prendre justement le roman par la queue
RÉFLEXIONAttachez un peu sur ces gants la réflexion de votre odorat
REFUSCela n'est pas de refus
RENCHÉRI, IEA-t-on jamais vu deux pecques provinciales faire plus les renchéries que celles-là ?
RENOMMÉELa renommée accuse juste en contant ce que vous valez
REPICVous allez faire pic, repic et capot tout ce qu'il y a de galant dans Paris
RESSENTIRIls se sont ressentis du traitement que vous leur avez fait
RESTEJe ne manque point de livres qui m'auraient fourni tout ce qu'on peut dire de savant sur la tragédie et la comédie, l'étymologie de toutes deux, leur origine, leur définition, et le reste
ROMANNe faire l'amour qu'en faisant le contrat de mariage, et prendre justement le roman par la queue
RONFLERIls ne savent pas faire ronfler les vers, et s'arrêter au bel endroit
RUELLEVous verrez courir, de ma façon, dans les belles ruelles de Paris, deux cents chansons, autant de sonnets
SAIGNÉEJe me trouve un peu incommodé de la veine poétique par la quantité de saignées que j'y ai faites ces jours passés
SANGLANT, ANTEAh ! mon père, c'est une pièce sanglante qu'ils nous ont faite
SATISFAIT, AITEOuais ! il semble qu'ils sortent mal satisfaits d'ici
SAUTERJe ne voulais pas qu'elles [les Précieuses ridicules] sautassent du théâtre Bourbon dans la galerie du Palais
SÉCHERESSEMon Dieu ! quels amants sont-ce là ? et quelle sécheresse de conversation !
SECOUSSEJe reçois d'étranges secousses, et mon coeur ne tient qu'à un filet
SENTIMENTJ'ai un certain valet, nommé Mascarille, qui passe, au sentiment de beaucoup de gens, pour une manière de bel esprit
SÉRIEUX, EUSENous n'avons garde, ma cousine et moi, de donner de notre sérieux dans le doux de votre flatterie
SERVIRÉcoutez : il n'y a qu'un mot qui serve ; je n'entends point que vous ayez d'autres noms que ceux qui vous ont été donnés par vos parrains et vos marraines
SIÉGEMa chère, il faudrait faire donner des siéges
SINGELes plus excellentes choses sont sujettes à être copiées par de mauvais singes
SIXAINMonsieur un tel écrivit hier au soir un sixain à mademoiselle une telle
SOMBREQue son intelligence est épaisse, et qu'il fait sombre dans son âme !
SONGERTandis que, sans songer à mal, tandis qu'innocemment, sans malice, comme un pauvre mouton, je vous regarde
SORTIROuais ! il semble qu'ils sortent mal satisfaits d'ici
STYLEQuel diable de jargon entends-je ici ? voici bien du haut style
SUPPLANTERC'est trop de nous supplanter [auprès de nos dames], et de nous supplanter avec nos propres habits
SURMesdames, agréez que je vous présente ce gentilhomme-ci : sur ma parole, il est digne d'être connu de vous
SURCROÎTIl faut quelque surcroît de compagnie
SÛRETÉMais, au moins, y a-t-il sûreté ici pour moi ?
SYMPATHISERJe vous assure que nous sympathisons, vous et moi
TALENT[Les madrigaux] C'est mon talent particulier, et je travaille à mettre en madrigaux toute l'histoire romaine
TAPINOIS, OISEVotre oeil en tapinois me dérobe mon coeur
TAPISPlusieurs visites, où l'on ne manque jamais de mettre sur le tapis une question galante, qui exerce les esprits de l'assemblée
TEMPSIl cache un temps sa passion à l'objet aimé
TENDREJ'ai un furieux tendre pour les hommes d'épée
TENIRJe tiens que, hors de Paris, il n'y a point de salut pour les honnêtes gens
TENIRPour moi, je reçois d'étranges secousses, et mon coeur ne tient plus qu'à un filet
TERREJe m'en vais gager qu'ils n'ont jamais vu la carte de Tendre, et que Billets-Doux, Petits-Soins, Billets-Galants.... sont des terres inconnues pour eux
TERRESi vous poursuivez le mérite, ce n'est pas sur nos terres que vous devez chasser
TERRIBLEMENTPour moi, j'aime terriblement les énigmes
TISSULaissez-nous faire à loisir le tissu de notre roman
TOUCHEL'impromptu est justement la pierre de touche de l'esprit
TOURIl faut avouer que cela a un tour spirituel et galant
TOURIl a un tour admirable dans l'esprit
TOUT, TOUTEMa toute bonne, nous commençons d'être connues
TRAVAILLERJe travaille à mettre en madrigaux toute l'histoire romaine
TRAVERSELes rivaux qui se jettent à la traverse d'une inclination établie
TROMPERJe ne sais si je me trompe ; mais vous avez toute la mine d'avoir fait quelque comédie
TROUVERCathos : Le moyen, mon oncle, qu'une fille un peu raisonnable se pût accommoder de leur personne ? - Gorgibus : Et qu'y trouvez-vous à redire ?
UN, UNEJe m'offre à vous mener l'un de ces jours à la comédie, si vous voulez
UNI, IEVenir en visite amoureuse avec une jambe toute unie [sans rubans], un chapeau désarmé de plumes
UNIONEn venir de but en blanc à l'union conjugale
USERElles ont usé, depuis que nous sommes ici, le lard d'une douzaine de cochons [pour faire des pommades]
VALOIRJe me suis engagé de faire valoir la pièce, et l'auteur m'en est venu prier encore ce matin
VANTERQue dites-vous de mes canons ? .. je puis me vanter au moins qu'ils ont un grand quartier de plus que tous ceux qu'on fait
VEINEJe me trouve un peu incommodé de la veine poétique, par la quantité de saignées que j'y ai faites ces jours passés
VENIRIl lui vint à l'esprit, dans l'esprit que.... Tout ce que je fais me vient naturellement, c'est sans étude
VILAIN, AINEAllez vous cacher, vilaines, allez vous cacher pour jamais
VIOLONFerme, ô violons de village !
VIRGINAL, ALEJe ne vois partout que blancs d'oeufs, lait virginal et mille autres brimborions que je ne connais point
VITEMENTÇà payez-nous vitement
VOILÀVoilà ce que c'est que du monde
VOLEUR, EUSEVotre oeil en tapinois me dérobe mon coeur ; Au voleur, au voleur, au voleur, au voleur !
VUEIls n'auront pas l'avantage de se servir de nos habits pour vous donner dans la vue ; et, si vous les voulez aimer, ce sera, ma foi, pour leurs beaux yeux
VULGAIREMon Dieu ! que vous êtes vulgaire !
VULGAIREMENTApprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement

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