Définition de FABLE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fa-bl'

DÉFINITIONS

1
Ce que l'on dit, ce que l'on raconte. Inusité en ce sens, qui est le propre.
2
Sujet de malins récits.
La science... Sert au peuple de fable, aux plus grands de risée
Il me laisse au milieu d'une terre étrangère, La fable de son peuple et la haine du mien
Gardez-vous de l'homme malicieux, qui est toujours appliqué à faire le mal, de peur qu'il ne vous rende pour jamais la fable du monde
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Ecclésiastique, II, 35
Nous allons servir de fable et de risée à tout le monde
Un prince sera la fable de toute l'Europe et n'en saura rien
de Blaise PASCAL dans Am.-propre, 1
Suis-je, sans le savoir, la fable de l'armée ?
Je ne prétends pas qu'une patience ridicule me rende la fable de la ville
Par vous la piété devient la fable du monde, le jouet des impies
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Injust.
3
Récit imaginaire, c'est-à-dire d'imagination.
Non plus que si nos peines Étaient fables du peuple inutiles et vaines
Et si l'enfer est fable au centre de la terre, Il est vrai dans mon sein
de François de MALHERBE dans V, 21
Après y avoir bien pensé, il m'a semblé que cela sent extrêmement sa fable et qu'il n'est pas possible qu'il y ait au monde un homme si petit ni si galant
En une saison où l'histoire est si brouillée, j'ai cru que je vous pouvais envoyer des fables, et qu'en un lieu où vous ne songez qu'à vous délasser l'esprit, vous pourriez accorder à l'entretien d'Amadis quelques-unes de ces heures que vous donnez aux gentilshommes de votre province
Tu ne trouveras plus ici, Alexandre, de fables ridicules à conter pour te vanter d'être le fils de Jupiter
4
Récits mythologiques relatifs au polythéisme. Les dieux de la Fable.
La Fable offre à l'esprit mille agréments divers
Mais dans une profane et riante peinture De n'oser de la Fable employer la figure, C'est d'un scrupule vain s'alarmer sottement
Là [en Grèce], l'histoire ou la Fable ont semé leurs grands noms Sur des débris sacrés, sur les mers, sur les monts
En ce sens il s'écrit avec majuscule, et ne se dit qu'au singulier.
Il se dit aussi au singulier sans majuscule et au pluriel, pour exprimer tout récit ayant un caractère mythologique quelconque.
Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable ; Il doit régner partout, et même dans la fable
Le récit que fait Hérodote des premiers commencements de Cyrus a bien plus l'air d'une fable, que d'une histoire
Les fables sont l'histoire des temps grossiers
Le pic tenait le premier rang dans les auspices ; son histoire, ou plutôt sa fable, mêlée à la mythologie des anciens héros du Latium, présente un être mystérieux et augural
5
Sémantique : Terme de poésie épique et dramatique. La suite des faits qui forment une pièce dramatique ou épique, en tant qu'elle est un travail d'imagination.
6
Petit récit qui cache une moralité sous le voile d'une fiction et dans lequel d'ordinaire les animaux sont les personnages.
L'apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l'une le corps, l'autre l'âme ; le corps est la fable ; l'âme, la moralité
Aristote n'admet dans la fable que les animaux
de Jean de LA FONTAINE dans ib.
Les fables ne sont pas ce qu'elles semblent être ; Le plus simple animal nous y tient lieu de maître
de Jean de LA FONTAINE dans ib. VI, 1
On doute que les fables d'Ésope, telles que nous les avons, soient toutes de lui, du moins pour l'expression ; on en attribue une grande partie à Planude, qui a écrit sa vie, et qui vivait dans le XIVe siècle
Dans la plupart de ses fables il [la Fontaine] est infiniment au-dessus de tous ceux qui ont écrit avant et après lui, en quelque langue que ce puisse être
7
Mensonge, chose controuvée.
Tu veux rendre, Asdrubal, par une pure fable, Le coupable innocent et l'innocent coupable
Sa mort est trop certaine et fut trop remarquable Pour craindre un grand effort d'une si vaine fable
[Pharnace].... me troublant par des fables, Grossit, pour se sauver, le nombre des coupables

REMARQUE

1
Il est probable qu'au commencement du XVIIe siècle beaucoup prononçaient fâble ; car on fait un reproche de mettre à la rime périssable et fable.
Ceux qui soutenoient que c'étoient autant de fautes en faisoient de bien moins supportables, car ils faisoient rimer périssable avec fable, étoffer avec enfer
dans Francion, l. v, p. 189

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Junst [soit à jeun, s'abstienne] li oroille [l'oreille] de flaves et de novales et de totes teles choses, c'oiseuses sont
de ST BERN. dans ms. p. 302, dans LACURNE
E quant levez estoit li sainz huem de la table, N'aveit cure à oïr de chançun ne de fable Ne de nule altre chose, s'ele ne fust verable
dans Th. le mart. 102
2
XIIIe s.
Ne vous tenrai jà longue fable [discours] Du leu plesant et delitable
dans la Rose, 1419
Fable est uns contes que l'om dit des choses qui ne sont pas voires [vraies] ne voiresemblables, si comme la fable de la nef qui vola parmi l'air longuement
3
XVe s.
Il ne le tint à fable, mais s'appareilla, et monta tantost à cheval, et partit
Clemence grant et magnanimité, Cela avez ; mais vous passez, sans fable, Ung droit Cesar en liberalité
de Charles D'ORLÉANS dans Rondeau de Robertet
Mal osas le ladre huchier, Et à nos gens dire tels fauve
dans la Pass. de N. S.
4
XVIe s.
Servir de fable au peuple
de Michel de MONTAIGNE dans Il, 35

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguign. faule ; wallon, fâve ; du lat. fabula, récit, fable, de fari, parler ; grec, terme provenant d'un verbe se traduisant par dire, parler.

Synonymes de FABLE

Termes proches de FABLE