L'oeuvre Héraclius, empereur d'Orient de Pierre CORNEILLE
Ecrit par Pierre CORNEILLE
Date : 1646
Citations de "Héraclius, empereur d'Orient"
Utilisé pour le mot | Citation |
ABANDON | Mais je m'étonne fort de voir à l'abandon Du prince Héraclius les droits avec le nom |
ABATTRE | Et j'abattrai d'un coup sa tête et son orgueil |
ABUS | Qu'un si charmant abus serait à préférer A l'âpre vérité qui vient de m'éclairer ! |
ABUS | Et semant de nos noms un insensible abus |
ABUSER | Dites s'il me détrompe ou m'abuse en effet |
ABUSER | Sors du trône et te laisse abuser comme moi |
ACCEPTER | Je t'adopte pour fils, accepte-moi pour père |
ACCOUTUMER | Ah ! ma soeur, puisqu'enfin mon destin éclairci Veut que je m'accoutume à vous nommer ainsi.... |
ACIER | Mais l'acier des bourreaux fut plus prompt à trancher.... |
ACQUIS, ISE | Prince digne en effet d'un trône acquis sans crime |
ADMIRER | Admirez cependant quel malheur est le mien |
ADMIRER | Admirez Que ces prisonniers même avec lui conjurés Sous cette illusion couraient à la vengeance |
ADOPTER | Toutes les fois, tyran, qu'on se laisse adopter |
AFIN | Tu m'as laissé la vie, afin qu'elle te serve |
AGIR | Agis de ton côté, je la laisse avec toi |
AGIR | S'il s'agissait ici de le faire empereur |
AIMER | Il n'est plus temps d'aimer alors qu'il faut mourir |
AIMER | Et si tu n'aimes mieux que l'un ou l'autre meure |
AJOUTER | À ce fils supposé dont il me faut défendre, Tu parles d'ajouter un véritable gendre |
ALLER | J'ai forcé ma colère à te prêter silence, Pour voir à quel excès irait ton insolence |
ALLER | Laisse aller tes soupirs, laisse couler tes larmes |
ALLUMER | Il présenta mon coeur aux yeux qui le charmèrent, Il prépara mon âme aux feux qu'ils allumèrent |
AMAS | Mille et mille douceurs y semblent attachées, Qui ne sont qu'un amas d'amertumes cachées |
ÂME | Le lâche ! il vous flattait lorsqu'il tremblait dans l'âme |
AMI, IE | Toutes les fois, tyran, qu'on se laisse adopter, On veut une maison illustre autant qu'amie |
AMITIÉ | Qu'aisément l'amitié jusqu'à l'amour nous mène ! |
AMOUREUX, EUSE | Et le peuple amoureux de tout ce qui me nuit.... |
APPARENCE | L'apparence nous trompe, et je sais en effet.... |
APPESANTI, IE | Il semble que de Dieu la main appesantie.... |
APPORTER | Quelque soin qu'on apporte à.... Depuis plus de quatre ans vous voyez quelle adresse J'apporte à rejeter l'hymen de la princesse |
APPROCHER | Aucun d'eux du tyran n'approche la personne |
APPROCHER | J'approchais de quinze ans |
APPUI | Je sais qu'en ma prière il aurait peu d'appui |
ÂPRE | Qu'un si charmant abus serait à préférer à l'âpre vérité qui vient de m'éclairer |
ARDEUR | Je sais bien que l'ardeur de venger vos parents.... |
ARRÊT | J'attends donc mon arrêt sans qu'on me le prononce |
ARRÊTER | Ma bonté ne peut plus arrêter mon devoir |
ARRÊTER | Qu'on arrête, dit-il ; le premier coup m'est dû |
ARROGAMMENT | Oser arrogamment se vanter à mes yeux, D'être juste seigneur du bien de mes aïeux ! |
ARROGANT, ANTE | À ce compte, arrogante, un fantôme nouveau Te donne cette audace et cette confiance |
ASSASSINER | Le coup mortel dont vous m'assassinez |
ASSOCIER | Mon coeur pâme de joie, et mon âme n'aspire Qu'à vous associer l'un et l'autre à l'empire |
ATTACHÉ, ÉE | Mille et mille douceurs y semblent attachées [à la couronne] Qui ne sont qu'un amas d'amertumes cachées |
ATTACHER | Un père à qui le sang l'attache |
ATTENTE | Qui te donne, tyran, une attente si vaine ? |
ATTENTER | Qui conserva le fils attente sur le père |
AUCUN, UNE | Aucun n'ose pousser l'histoire plus avant |
AUDACE | Et l'audace impunie enfle trop un courage |
AU-DESSUS | Je suis trop au-dessus de cette indignité |
AUPRÈS | C'est passer trop longtemps pour traître auprès de lui |
AUTANT | Autant que sa fureur s'est immolé de têtes, Autant dessus la sienne il croit voir de tempêtes |
AUTANT | Je suis aimé d'Eudoxe autant comme je l'aime |
AUTEUR | Il est l'unique auteur de nos meilleurs destins |
AUTORISER | Si vous m'y autorisez.... à ne vous rien cacher, son amour m'autorise |
AUTRE | Vous autres, suivez-moi |
AUTRE | Sans qu'autres que les deux qui vous parlaient là-bas De tout ce qu'elle a fait sachent plus que Phocas |
AVANCER | Le voici qui s'avance avecque Léontine |
AVANT | Régnez sur votre coeur avant que sur Byzance |
AVEC | Et tu crois m'éblouir avec cet artifice ? |
AVEC | Et puisque avecque moi tu veux le couronner |
AVENTURE | Puisque, sans votre aveu, toute mon aventure Passerait pour un songe ou pour une imposture |
AVENTURE | Dans cette aventure, Des deux côtés en vain j'écoute la nature |
AVENUE | Saisissez l'hippodrome avec ses avenues |
AVERSION | Et les aversions entre eux deux mutuelles Les font d'intelligence à se montrer rebelles |
AVIS | Mais je ne veux d'avis que d'un coeur tout à moi |
AVORTER | Dieu, pour le réserver à ses puissantes mains, Fait avorter exprès tous les moyens humains |
BALANCER | Contre un tel attentat, rien n'est à balancer |
BANDE | Il faut donner un chef à votre illustre bande |
BEAU ou BEL, BELLE | J'ai beau faire et beau dire afin de l'irriter |
BÉNIR | Le ciel daigne bénir votre sceptre et vos jours |
BILLET | Madame, dois-je croire un billet de Maurice ? |
BON, BONNE | Et quand même l'issue en pourrait être bonne |
BON, BONNE | Il est bon cependant de la faire saisir |
BONHEUR | J'ai craint un ennemi, mon bonheur me le livre |
BOUT | On en fait revivre un au bout de vingt années.... |
BOUT | Sa vertu jusqu'au bout ne s'est pas démentie |
BRILLANT, ANTE | La plus belle couronne N'a que de faux brillants dont l'éclat l'environne |
BROUILLER | Elle brouille tout notre sort |
BRUIT | J'ai fait semer ce bruit |
BRUTALITÉ | Esprit lâche et grossier, quelle brutalité Te fait juger en moi tant de crédulité ? |
BUT | C'était là tout mon but |
BUTTE | À quels nouveaux malheurs m'expose-t-elle en butte ? |
CAPTIVITÉ | D'un amour si parfait les chaînes sont si belles, Que nos captivités doivent être éternelles |
CARACTÈRE | Madame, dois-je croire un billet de Maurice ? Voyez si c'est sa main, ou s'il est contrefait ; Vous en devez connaître encor le caractère |
CE | Ne pouvant être à moi, soyez à ce que j'aime |
CENTENIER | Un chétif centenier des troupes de Mysie |
CEPENDANT | En sorte que le sien passe ici pour mon frère, Cependant que de l'autre il croit être le père |
CERCUEIL | Ce frère et ton espoir vont entrer au cercueil |
CHAMP | Le prince au champ de Mars, Chaque jour, chaque instant, s'offre à mille hasards |
CHANCELER | Soutiens ma haine qui chancelle |
CHANGER | Est-il donc vrai, madame ? et changeons-nous de sort ? |
CHÂTEAU | Cependant Léontine, étant dans le château Reine de nos destins et de notre berceau |
CHEMIN | Et prennent à l'empire un chemin éclatant |
CHEMIN | Et trouver à l'empire un chemin glorieux |
CHER, CHÈRE | Laisse-moi mon erreur, puisqu'elle m'est si chère |
CHÉTIF, IVE | Un chétif centenier des troupes de Mysie |
CHOISIR | Devine, si tu peux, et choisis, si tu l'oses ; L'un des deux est ton fils, l'autre ton empereur |
CIVILITÉ | .... Tant qu'on m'a laissée en quelque liberté, J'ai voulu me défendre avec civilité |
COEUR | Seigneur, vous devez tout au grand coeur d'Exupère |
COHORTE | Pouvions-nous le surprendre ou forcer les cohortes Qui de jour et de nuit tiennent toutes les portes ? |
COIN | Envoyez des soldats à chaque coin des rues |
COMMENCER | Vous avez commencé tantôt d'y consentir |
COMMUN, UNE | Je ne m'oppose point à la commune joie |
COMMUN, UNE | Mais pour moi qui, caché sous une autre aventure, D'une âme plus commune ai pris quelque teinture |
COMPLICE | Eh bien, il va périr, ta haine en est complice |
COMPTE | À ce compte, arrogante, un fantôme nouveau Te donne cette audace et cette confiance |
CONCEVABLE | Seigneur, un tel succès à peine est concevable |
CONFIDENCE | Il m'était échappé d'en faire confidence |
CONFIRMÉ, ÉE | Ce billet confirmé par votre témoignage |
CONFONDRE | Va, je ne confonds point ses vertus et ton crime |
CONFUS, USE | La nature tremblante, incertaine, étonnée, D'un nuage confus trouble sa destinée |
CONFUS, USE | À mes confus regrets soyez donc moins sévère |
CONFUSÉMENT | Par un si grand bruit semé confusément |
CONFUSION | J'espère démêler cette confusion |
CONGÉ | Le secret est à vous et je serais ingrat, Si sans votre congé j'osais en faire éclat |
CONJECTURE | Non que de ma naissance il fasse conjecture |
CONJONCTURE | Mais la soif de ta perte en cette conjoncture Me fait aimer l'auteur d'une belle imposture |
CONJURÉ, ÉE | Je fais d'Héraclius un chef de conjurés |
CONNAISSANCE | Madame, pour le moins, vous avez connaissance De l'auteur de ce bruit |
CONNAÎTRE | De tous trois ce désordre en un jour me fait naître Pour me faire mourir enfin sans me connaître |
CONNIVER | Mais conniver en lâche à ce nom qu'on me vole, Quand un père à mes yeux au lieu de moi l'immole, Souffrir.... |
CONSEIL | Un généreux conseil est un puissant secours |
CONSEIL | Ou demain je ne prends conseil que de moi-même |
CONSOLER | Qui que ce soit des deux, il doit se consoler De la mort d'un tyran qui voulait l'immoler |
CONSTANT, ANTE | Dans leur juste haine animés et constants |
CONTE | Tu fais après cela des contes superflus |
CONTE | Jugez par là combien ce conte est ridicule |
CONTENT, ENTE | Allons lui rendre hommage, et d'un esprit content Montrer Héraclius au peuple qui l'attend |
CONTREDIRE | J'approchais de quinze ans alors qu'empoisonnée Pour avoir contredit mon fatal hyménée, Elle mêla ces mots à ses derniers soupirs |
CONTREFAIT, AITE | Madame, dois-je croire un billet de Maurice ? Voyez si c'est sa main, ou s'il est contrefait |
CONVIER | L'honneur te le commande et l'amour t'y convie |
COULEUR | Et tout ce qui pourra, sous quelque autre couleur, Autoriser ta haine et flatter ta douleur |
COUP | Il veut frapper le coup sans notre ministère |
COUP | Il n'a point pris le ciel ni le sort à partie, Point querellé le bras qui fait ces lâches coups |
COUPER | Je m'en consolerai quand je verrai Phocas Croire affermir son trône en se coupant le bras |
COUR | Héraclius vivrait pour te faire la cour ! |
COURIR | Et dans cette entreprise il a bien su courir à la nécessité qu'il voyait de mourir |
COURIR | De peur que l'ignorant [sa mort], ce peuple ne se flatte, N'attende encor ce prince et n'ait quelque raison De courir en aveugle à qui prendra son nom |
COURIR | Ce péril extrême où, pour me secourir, Je vois votre grand coeur aveuglément courir |
COURIR | Non, il ne courra plus après l'ombre du frère, S'il voit monter la soeur sur le trône du père |
COURONNE | La plus belle couronne N'a que de faux brillants dont l'éclat l'environne |
COURS | Dans le cours d'une seule journée Je suis Héraclius, Léonce et Martian |
COUTUME | Si c'est par instinct de nature Ou par coutume de m'aimer |
COUVERT, ERTE | Et lorsque sous mon nom il se livre à sa perte, Tiendrai-je sous le sien ma fortune couverte ? |
COUVRIR | Un adroit mensonge à couvrir le forfait |
CRAINDRE | Il ne faut craindre rien quand on a tout à craindre |
CRÉDIT | Donnez-vous à l'erreur encor quelque crédit ? |
CRÉDULE | Écoute, père aveugle, et toi, prince crédule |
CREUX | Quand Maurice peut tout du creux de son cercueil |
CRIER | Et ne point écouter le sang de mes parents Qui ne crie en mon coeur que la mort des tyrans |
CRIME | Mais je tiendrais à crime une telle pensée |
CROIRE | En crois-tu mes soupirs ? en croiras-tu mes larmes ? |
CROYANCE | L'effet à tes discours ôte toute croyance |
CURIEUX, EUSE | Vous êtes curieuse et voulez trop savoir |
DANS | Et mal sûr dans un trône où tu crains l'avenir |
DAVANTAGE | Adieu, madame, adieu, je n'ai pu davantage |
DE | Quelle reconnaissance, ingrate, tu me rends Des bienfaits.... |
DÉCOUVRIR | Ces indignes frayeurs vous ont trop découvert |
DÉCOUVRIR | Vous avez beau chercher, vous ne le découvrirez pas.... Héraclius vient d'être découvert |
DÉDIRE | ....Tu n'es donc point mon fils, Puisque si lâchement toujours tu t'en dédis |
DÉDIRE | Pensez-vous qu'il se laisse aisément détromper, Et qu'au premier moment qu'il vous verra dédire, Aux mains de son vrai maître il remettra l'empire ? |
DÉFAIRE | Si tu prétends régner, défais-toi de nous deux |
DÉFAUT | Moi-même, à leur défaut je serai la conquête De quiconque à mes pieds apportera ta tête |
DÉFENDRE | J'ai voulu me défendre avec civilité |
DÉFIER | De tous ses mouvements mon esprit se défie |
DÉGAGER | C'est assez dignement répondre à tes bienfaits Que d'avoir dégagé ton fils de tes forfaits |
DEGRÉ | Et la mort que mes voeux s'efforcent de hâter Est l'unique degré par où j'y veux monter |
DÉGUISER | Ce n'est plus avec vous qu'il faut que je déguise |
DÉMÊLER | J'espère démêler cette confusion |
DÉMENTIR | Lequel croire, Exupère, et lequel démentir ? |
DÉMENTIR | Eût-elle démenti ce billet de Maurice ? |
DÉMENTIR | Sa vertu jusqu'au bout ne s'est point démentie |
DEMEURER | Sans la valeur de ce jeune guerrier Martian demeurait ou mort ou prisonnier |
DEMEURER | Autrement si le sort demeure encor douteux.... |
DÉMON | Ô ciel ! quel bon démon devers moi vous envoie, Madame ? |
DÉPÊCHER | C'est trop perdre de temps à souffrir ces discours ; Dépêche, Octavian |
DÉPOUILLER | Ah ! c'en est trop enfin, et mon âme blessée Dépouille un vieux respect où je l'avais forcée |
DERNIER, IÈRE | Le peuple aime Maurice ; en perdre ce qui reste Nous rendrait ce tumulte au dernier point funeste |
DÉSABUSER | Je t'aime encore assez pour te désabuser |
DÉSAVOUER | Rends-moi mon fils, ingrat. - Il m'en désavouerait |
DESCENDRE | Tyran, descends du trône et fais place à ton maître |
DESSEIN | Vous savez les desseins de tout ce que j'ai fait |
DESSEIN | Si tu faisais dessein de m'éblouir les yeux.... |
DÉTOURNER | Ce zèle sur mon sang détourna votre perte |
DEVERS | Mais quel mauvais démon devers nous le conduit ? |
DEVINER | Devine si tu peux, et choisis si tu l'oses |
DIFFICULTÉ | J'ai besoin de conseil dans ces difficultés |
DIGNE | Car c'en est une [trahison] enfin bien digne de supplice Qu'avoir d'un tel secret donné le moindre indice |
DIGNEMENT | C'est assez dignement répondre à tes bienfaits Que d'avoir dégagé ton fils de tes forfaits |
DIGNITÉ | Madame, pour laisser toute sa dignité à ce dernier effort de générosité |
DIRE | Et puisqu'aucun soupçon ne dit rien à Phocas, Soyez encor son fils et ne vous montrez pas |
DISCERNEMENT | Ne vous exposez plus à ce torrent d'injures, Qui, ne faisant qu'aigrir votre ressentiment, Vous donne peu de jour pour ce discernement |
DISCERNER | Il s'élève un grand bruit, et mille cris confus Ne laissent discerner que vive Héraclius |
DISPERSER | Le seul bruit de ce prince au palais arrêté Dispersera soudain chacun de son côté |
DISPOSER | L'horreur d'un mal plus grand vous y doit disposer |
DISPUTER | Mon nom seul est coupable, et, sans plus disputer, Pour te faire innocent tu n'as qu'à le quitter |
DIVERS, ERSE | Où vous eûtes trois ans la fortune diverse |
DONT | Je sais ce que je dois, madame, au grand service Dont vous avez sauvé l'héritier de Maurice |
DOUBLE | Et le sang par un double et secret artifice Parle en vous pour Phocas comme en lui pour Maurice |
DOUCEMENT | Et la haine à mon gré les fait plus doucement [les divorces] Que quand.... |
DOUX, DOUCE | .... En ce grand bruit le sort nous est si doux Que nous n'avons encor rien à craindre pour vous |
DROIT | Lui qui n'a pour l'empire autre droit que ses crimes |
DUR, DURE | Il a le coeur plus dur, étant fils d'un tyran |
ÉBRANLER | Le peuple est ébranlé, ne perdons point de temps |
ÉCHANGE | Vous en fîtes l'échange, et, prenant Martian, Vous laissâtes pour fils ce prince à ce tyran |
ÉCHAPPER | Il m'était échappé d'en faire confidence |
ÉCLAIRCIR | Il met tout en usage afin de s'éclaircir |
ÉCLAT | Le secret est à vous, et je serais ingrat Si, sans votre congé, j'osais en faire éclat |
ÉCLATER | Mais le plus sûr pour vous est que sa mort éclate |
ÉCOUTER | C'eût été démentir mon nom et ma naissance, Et ne point écouter le sang de mes parents, Qui ne crie en mon coeur que la mort des tyrans |
EFFACER | Léonce est effacé par le fils de Maurice |
EFFET | Et bientôt mes desseins auront un plein effet |
EFFET | J'ai prononcé l'arrêt, il faut que l'effet suive |
EFFORT | J'ai fait pour le fléchir un inutile effort |
EFFORT | Pour moi, pour toi, pour lui, fais-toi ce peu d'effort |
ÉGALER | La race de Léonce étant patricienne, L'éclat de ses vertus l'égalait à la mienne |
ÉLEVER | Un tumulte, dit-on, s'élève dans la place |
ÉLEVER | Il s'élève un grand bruit et mille cris confus |
ÉLIRE | Un chétif centenier des troupes de Mysie, Qu'un gros de mutinés élut par fantaisie |
ÉLOIGNER | Le tyran, du palais nous a tous éloignés |
ÉLOIGNER | Pour éviter l'inceste, Je n'ai qu'à m'éloigner de ce climat funeste |
EMBRASSER | Mais il me traite en père, il me flatte, il m'embrasse |
EMPIRE | Quiconque pour l'empire eut la gloire de naître |
EMPLOI | Je vais comme au supplice à cet illustre emploi |
EMPOISONNÉ, ÉE | J'approchais de quinze ans alors qu'empoisonnée, Pour avoir contredit mon indigne hyménée |
EMPORTER | Le souvenir des siens, l'orgueil de sa naissance L'emporte à tous moments à braver ma puissance |
EMPRESSEMENT | Et je n'ai point pour lui ces doux empressements Qui d'un coeur paternel font les vrais mouvements |
EN | Il est en toi de perdre ou de sauver ton frère |
EN | Qu'il me faut craindre en maître, ou me chérir en père |
EN | Maurice ne l'obtint qu'en gendre de Tibère |
EN | Mes amis sont tous prêts, c'en est fait, il est mort |
ENDURCIR | Il faut agir de force avec de tels esprits, Seigneur ; et qui les flatte endurcit leur mépris |
ENFERMER | Le reste impatient, dans sa noble colère, Enferme la victime |
ENRICHIR | Ainsi le ciel vous veut enrichir de ma perte [de ce que je perds] |
ENSEVELI, IE | Et de mille pensers mon esprit agité Paraît enseveli dans la stupidité |
ENSEVELIR | Je suis Héraclius, je suis fils de Maurice ; Sous ces noms précieux je cours m'ensevelir |
ENTENDRE | Mille cris aussitôt de tous côtés s'entendent |
ENTREPRENDRE | Et lorsque contre vous il m'a fait entreprendre, La nature en secret aurait dû m'en défendre |
ENVIE | Qu'aux honneurs de ta mort je dois porter envie ! |
ENVOYER | Je ne m'oppose pas à la commune joie, Mais souffrez des soupirs que la nature envoie |
ÉPARGNER | En perdant tous les miens, tu m'as seule épargnée |
ÉPARS, ARSE | .... Sa milice éparse à chaque coin de rue |
ÉPREUVE | À l'épreuve d'un sceptre il n'est point d'amitié |
ERREUR | Mais ne le laissez pas dans l'erreur davantage |
ESSAYER | Je vais près de Phocas essayer la prière |
ESTIMER | J'honore sa vertu, j'estime sa personne |
ET | Vous le devez haïr, et fût-il votre père |
ÉTALER | J'ai voulu de Léonce étaler le courage |
ÉTEINDRE | Et comme tous mes feux n'avaient rien que de saint, L'honneur les alluma, le devoir les éteint |
ÉTONNER | C'est de quoi s'étonner |
ÉTRANGE | Parmi tant de malheurs mon bonheur est étrange |
ÉTUDE | Tandis qu'autour des deux tu perdras ton étude [à deviner lequel des deux est ton fils], Mon âme jouira de ton inquiétude |
ÉVANOUIR (S') | Qui croit les posséder [ces douceurs] les sent s'évanouir |
EXAMINER | Allons examiner pour ce coup généreux Les moyens les plus prompts et les moins dangereux |
EXCÈS | Pour voir à quel excès irait ton insolence |
EXCITER | Mais sais-tu sous quel nom ce fâcheux bruit s'excite ? |
EXIGER | Ce n'est pas exiger grande reconnaissance Des soins que mes bontés ont pris de votre enfance |
EXPLIQUER | Explique, explique mieux le fond de ta pensée |
EXPLIQUER | Peut-être en vous par là s'explique la nature |
FABLE | Sa mort est trop certaine et fut trop remarquable Pour craindre un grand effort d'une si vaine fable |
FAIBLE | Le faible souvenir en trois ans s'en perdit |
FAIRE | Il veut publiquement Du prince Héraclius faire le châtiment |
FANTAISIE | Un chétif centenier des troupes de Mysie Qu'un gros de mutinés élut par fantaisie |
FAVORISER | C'est Martian en lui que vous favorisez |
FERME | Oui, je lui dois assez, seigneur, quoi qu'il en soit, Pour vous payer pour lui de l'amour qu'il vous doit ; Et je vous le promets, entier, ferme et sincère |
FLATTER | Maurice à quelque espoir se laissant lors flatter |
FLOTTANT, ANTE | Que de pensers divers ! que de soucis flottants ! |
FOI | Ma foi m'engage ailleurs aussi bien que la vôtre |
FOI | Et le mettre en état, dessous sa bonne foi, De régner en ma place ou de périr pour moi |
FOI | Je doutais qu'un secret n'étant su que de moi Sous un tyran si craint pût trouver tant de foi |
FOND | Explique, explique mieux le fond de ta pensée |
FONDÉ, ÉE | Mon trône n'est fondé que sur des morts illustres |
FORCE | Il faut agir de force avec de tels esprits |
FORCE | Oui, si sa cruauté s'obstine à votre perte, J'irai, pour l'empêcher, jusqu'à la force ouverte |
FORCÉ, ÉE | Et sans plus te parer d'une vertu forcée |
FORCER | Pouvions-nous le surprendre, ou forcer les cohortes Qui de jour et de nuit tiennent toutes ses portes ? |
FORMER | Ah Phocas ! ah, tyran ! Se peut-il que ton sang ait formé Martian ? |
FORTIFIER | Fortifie, affermis ceux qu'ils auront séduits |
FOUDRE | Ah ! mon prince, ah ! madame, il vaut mieux vous résoudre Par un heureux hymen à dissiper ce foudre |
FRANC, FRANCHE | Le coeur de Pulchérie est trop franc.... |
FRAPPER | Il veut frapper le coup sans notre ministère |
FRAPPER | Il frappe, et le tyran tombe aussitôt sans vie |
FRAPPER | Ils [ces noms] m'ont frappé l'oreille, ils m'ont blessé le coeur |
FURIE | N'a-t-il pas des mutins dissipé la furie ? |
GAGNÉ, ÉE | Un si grand ennemi ne peut être gagné |
GARANT, ANTE | Vous me serez garant des hasards de la guerre |
GARANTIR | Garantissez ma soeur des fureurs de Phocas |
GARDE | Laissez-la moi, seigneur, quelques moments en garde |
GARDE | Au lieu d'être en prison, je n'ai pas même un garde |
GARDE | Nous saisissons la porte et les gardes se rendent |
GARDER | Dis-lui qu'il me les garde en la salle prochaine |
GARDER | Gardez votre secret, je garderai le mien |
GÊNE | Je ne veux point d'un fils dont l'implacable haine Prend ce nom pour affront et mon amour pour gêne |
GÊNER | Agis de ton côté ; je la laisse avec toi, Gêne, flatte, surprends |
GÉNÉROSITÉ | La générosité suit la belle naissance |
GLACE | Sa prison a rendu le peuple tout de glace |
GRAND, ANDE | Vous avez grand sujet d'appréhender pour elle |
GRATITUDE | Mais pour vous expliquer toute ma gratitude |
GRÉ | De force ou de gré je veux me satisfaire |
GROS, OSSE | Un chétif centenier des troupes de Mysie Qu'un gros de mutinés élut par fantaisie |
GROSSIR | La vapeur de mon sang ira grossir la foudre Que Dieu tient déjà prête à le réduire en poudre |
GUERRE | Vous portâtes soudain la guerre dans la Perse |
HASARD | Je ne me suis voulu jeter dans le hasard Que.... |
HASARDER | Mais elle m'empêchait de hasarder ma tête |
HAUTAIN, AINE | Nous verrons la vertu de cette âme hautaine |
HÉRÉDITAIRE | L'empire était chez nous un bien héréditaire |
HÉROS | C'est du fils d'un tyran que j'ai fait ce héros |
HEURE | Que disiez-vous tout à l'heure ? Léontine : Depuis quand ? - Exupère : Tout à l'heure |
HORREUR | Et délivre mes yeux de l'horreur de te voir |
HORREUR | Trouvez-vous doux les noms de perfide et de traître ? - Je sais qu'aux généreux ils doivent faire horreur |
HORREUR | Que la vertu du fils.... Vainque la juste horreur que vous avez du père |
HUMAIN, AINE | Il n'est moyen humain qui puisse la sauver |
IDOLE | Au premier imposteur.... Qui.... Voudra servir d'idole à son zèle charmé |
IMAGINER | L'esclave le plus vil qu'on puisse imaginer Sera digne de moi, s'il peut t'assassiner |
IMPARFAIT, AITE | Je ne laisserai pas mon ouvrage imparfait |
IMPARFAIT, AITE | En ton fils Dieu n'a pas fait naître Un prince à ce point imparfait |
IMPÉTUOSITÉ | Ma haine n'aura plus d'impétuosité |
IMPORTANCE | Trouvez bon qu'un secret d'une telle importance... |
IMPOSER | Mais, quoi qu'à ces mutins elle puisse imposer, Demain ils la verront mourir ou t'épouser |
IMPRESSION | Et comme notre sexe ose assez promptement Suivre l'impression d'un premier mouvement |
IMPUISSANT, ANTE | Deux princes impuissants à te récompenser |
IMPUTER | Et je m'imputais même à trop de vanité De trouver entre nous quelque inégalité |
IMPUTER | Ils diront qu'on impute un faux nom à Léonce |
INCESTUEUX, EUSE | Un reste mal éteint d'incestueuse flamme |
INCOMPATIBLE | Ta vie avec la sienne est trop incompatible |
INCORRUPTIBLE | Pour ton propre intérêt sois juge incorruptible |
INÉGALITÉ | Et je m'imputais même à trop de vanité De trouver entre nous quelque inégalité |
INESPÉRÉ, ÉE | Les biens inespérés que le ciel vous envoie |
INFAMIE | De cette lâcheté l'infamie est trop grande |
INSENSÉ, ÉE | Je me plains seulement d'une aideur insensée |
INSTINCT | Ce fier tyran qui me caresse, Montre pour moi tant de tendresse .... Que je ne saurais présumer Si c'est par instinct de nature Ou par coutume de m'aimer |
INTELLIGENCE | Et les aversions, entre eux deux mutuelles, Les font d'intelligence à se montrer rebelles |
INTENTION | Ce qui passe à vos yeux pour une perfidie, Cache une intention fort noble et fort hardie |
INTÉRESSER | Vous savez à quel point l'affaire m'intéresse |
INTIMIDER | Ce mot déjà vous intimide ! |
JOUR | Que pouvons-nous tous deux lorsqu'on tranche nos jours ? |
JOUR | L'impératrice, à qui je dois le jour, Avait innocemment fait naître cet amour |
JOUR | L'oeil le plus éclairé sur de telles matières Peut prendre de faux jours pour de vives lumières |
JURER | Votre perte est jurée |
JUSQUE et JUSQUES | Et celui dont le ciel pour un sceptre fait choix, Jusqu'à ce qu'il le porte, en ignore le poids |
JUSTE | Votre refus est juste et j'en sais les raisons |
LÀ | Et peut-être de là dépendent vos destins |
LÂCHE | Le lâche ! il vous flattait lorsqu'il tremblait dans l'âme |
LANGUE | Je vous l'ai déjà dit, votre langue nous perd |
LÉGER, ÈRE | Quoi !.... tu m'aurais fait changer ? J'aurais pour cette honte un coeur assez léger ? |
LIBÉRALITÉ | Ta libéralité me fait peine à comprendre, Tu parles de donner quand tu ne fais que rendre |
LIBREMENT | Suivis d'un gros d'amis nous passons librement Au travers du palais à son appartement |
LIEU | Il n'est aucun de nous à qui sa violence N'ait donné trop de lieu d'une juste vengeance |
LIVRER | J'ai craint un ennemi, mon bonheur me le livre |
LOUANGE | Couvert ou de louange ou d'opprobre éternel |
LOURD, OURDE | Va, d'un piége si lourd l'appât est inutile |
LUMIÈRE | L'oeil le plus éclairé sur de telles matières Peut prendre de faux jours pour de vives lumières |
LUSTRE | Et depuis quatre lustres Mon trône n'est fondé que sur des morts illustres |
MAIN | Martian : Mais, madame, on peut prendre un vain titre d'époux.... - Pulchérie : Sus donc, qui de vous deux me prêtera la main ? Qui veut feindre avec moi ? |
MAIN | ...prenez un époux des mains de Léontine |
MAIN | Madame, dois-je croire un billet de Maurice ? Voyez si c'est sa main, ou s'il est contrefait |
MAIN | Le stratagème d'Exupère avec toute son industrie a quelque chose un peu délicat et d'une nature à ne se faire qu'au théâtre où l'auteur est maître des événements qu'il tient dans sa main, et non pas dans la vie civile où les hommes en disposent selon leurs intérêts et leur pouvoir |
MAINTENIR | Le peuple pour miracle osera maintenir Que le ciel par son fils l'aura voulu punir |
MÉCHANT, ANTE | La méchante l'abuse aussi bien que Phocas |
MENACER | Toi.... - Pulchérie : Ne menace point, je suis prête à mourir |
MENÉE | Byzance ouvre, dis-tu, l'oreille à ces menées |
MENER | Qu'aisément l'amitié jusqu'à l'amour nous mène ! C'est un penchant si doux qu'on y tombe sans peine |
MÉPRENDRE (SE) | Entre tant de vertus mon choix se peut méprendre |
MÉRITER | Et cette ressemblance, où son courage aspire, Mérite mieux que toi de gouverner l'empire |
MIEUX | Je te connais, Léonce, et mieux que tu ne crois |
MINISTÈRE | Il veut frapper le coup sans notre ministère |
MOI | Qu'il entre ; à quel dessein vient-il parler à moi ? |
MONTRER | Montrez-vous pour sauver ce héros du trépas, Mais montrez-vous en maître, et ne vous perdez pas |
MOU, MOLLE | Et tous mes voeux pour vous seront mols et timides |
MUET, ETTE | Je demeure à vos yeux muet d'étonnement |
MÛRIR | Laissez entre mes mains mûrir vos destinées, Et ne hasardez point le fruit de vingt années |
MURMURER | Je ne sais quoi pourtant dans mon coeur en murmure |
MUTIN, INE | Régnez sur votre coeur avant que sur Bysance, Et, domptant comme moi ce dangereux mutin... |
MUTINERIE | Son ordre excitait seul cette mutinerie |
NAISSANCE | Je crains de le haïr si j'en tiens la naissance |
NAISSANCE | Ma naissance suffit pour régner après vous |
NATUREL, ELLE | Mais tel est d'un tyran le naturel infâme |
NE | Et n'eût été Léonce, en la dernière guerre, Ce dessein avec lui serait tombé par terre |
NÉ, NÉE | Cette digne vertu de l'âme la mieux née |
NEVEU | Avant que d'y périr, s'il faut qu'il y périsse, Qu'il vous laisse un neveu qui le soit de Maurice |
NOMMER | Nommez-moi par mon nom, puisque vous le savez |
NON | Et mon coeur, qui sans cesse en sa faveur se flatte, Cherche qui le soutienne et non pas qui l'abatte |
NON | Le secret n'en est su ni de lui, ni de lui [en montrant les deux princes] ; Tu n'en sauras non plus les véritables causes |
NOURRITURE | C'est du fils d'un tyran que j'ai fait ce héros, Tant ce qu'il a reçu d'heureuse nourriture Dompte ce mauvais sang qu'il eut de la nature |
NOUVEAUTÉ | Surpris des nouveautés d'un tel événement |
NUE | Il semble à quelques-uns qu'il [Héraclius cru mort] doit tomber des nues |
OBÉIR | Qui ne peut être aimé, se peut faire obéir |
OBÉISSANCE | Nous vous rendrons, seigneur, entière obéissance |
OBSCURITÉ | Malgré l'obscurité de son illusion, J'espère démêler cette confusion |
ODIEUX, EUSE | Cruel à la princesse, odieux à moi-même |
OEIL | J'en réponds sur ma tête, et j'aurai l'oeil à tout |
OFFRIR | Jamais l'occasion ne s'offrira si belle |
OMBRE | Cette feinte douceur, cette ombre d'amitié Vint de ta politique, et non de ta pitié |
OMBRE | Et vous l'avez [le coeur] tous deux trop grand, trop magnanime Pour souffrir sans horreur l'ombre même d'un crime |
OPPOSER | Opposons la constance aux périls.... |
OPPOSER | Je ne m'oppose point à la commune joie |
OPPRIMER | Mais tel est d'un tyran le naturel infâme, .... S'il ne craint, il opprime, et s'il n'opprime, il craint |
OREILLE | Byzance ouvre, dis-tu, l'oreille à ces menées |
OREILLE | Vous n'avez pu savoir cette grande nouvelle, Sans la dire à l'oreille à quelque âme infidèle |
OTAGE | Pour otage en ses mains ce tigre a votre vie |
OUTRAGER | Qui se laisse outrager mérite qu'on l'outrage |
OUVERT, ERTE | S'il voit qu'en sa faveur je marche à force ouverte |
OUVRIR | Maurice, à quelque espoir se laissant lors flatter, S'en ouvrit à Félix qui les vint visiter |
PARER | Et sans plus te parer d'une vertu forcée |
PARLER | Vous êtes fille, Eudoxe, et vous avez parlé |
PAROLE | Je ris d'un désespoir qui n'a que des paroles |
PART | Mais allons, cher Léonce, admirant son courage, Tâcher de notre part à repousser l'orage |
PART | Allez de votre part assembler vos amis |
PARTIE | Il n'a point pris le ciel, ni le sort à partie |
PEINE | Ta libéralité me fait peine à comprendre ; Tu parles de donner quand tu ne fais que rendre |
PENCHANT | Qu'aisément l'amitié jusqu'à l'amour nous mène ! C'est un penchant si doux qu'on y tombe sans peine |
PENCHER | Car enfin c'est vers toi que penche la nature |
PENCHER | Et [je] penche d'autant plus à lui vouloir du bien, Que, s'en voyant indigne, il ne demande rien |
PENSÉE | Quand malgré ma fortune à vos pieds abaissée J'osai jusques à vous élever ma pensée |
PENSER | Que de pensers divers ! que de soucis flottants ! |
PERDRE | Et je perds mon trépas, Puisque, mourant pour lui, je ne le sauve pas |
PERFIDE | Perfide généreux, hâte-toi d'embrasser Deux princes impuissants à te récompenser |
PÉRIL | À tout oser le péril doit contraindre |
PERSONNE | Aucun d'eux du tyran n'approche la personne |
PESER | À quelque esprit léger ou de votre heur jaloux, à qui ce grand secret a pesé comme à vous |
PIQUER | Je sais trop qu'un tyran est sans reconnaissance, ....Et suis trop au-dessus de cette indignité Pour te vouloir piquer de générosité |
PITIÉ | Prenez de votre sort tous deux quelque pitié |
PLACE | Tyran, descends du trône et fais place à ton maître |
PLAISIR | J'écoute avec plaisir ces menaces frivoles |
PLEIN, EINE | Et bientôt mes desseins auront un plein effet |
PLEIN, EINE | Si vous voulez calmer toute cette tempête, Il faut en pleine place abattre cette tête |
PLUS | Enfin, madame, il est temps de vous rendre ; Le besoin de l'État défend de plus attendre |
POPULAIRE | Elle-même a semé cette erreur populaire D'un faux Héraclius qu'elle accepte pour frère |
PORTER | Vous portâtes soudain la guerre dans la Perse |
POSSESSEUR | Madame.... Vous aurez en Léonce un digne possesseur |
POUSSER | Mais pour toute nouvelle on dit qu'il est vivant ; Aucun n'ose pousser l'histoire plus avant |
PREMIER, IÈRE | Impatient déjà de se laisser séduire Au premier imposteur armé pour me détruire |
PRENDRE | Tu prends, pour me toucher, un mauvais artifice |
PRENDRE | Sur l'ennemi commun [ils] sauront prendre leur temps |
PRÉOCCUPÉ, ÉE | Déjà préoccupé d'un autre Héraclius, Dans l'effroi qui le trouble il ne me croira plus |
PRESQUE | Qu'on arrête, dit-il ; le premier coup m'est dû ; C'est lui qui me rendra l'honneur presque perdu |
PRESSER | Les indignes frayeurs dont je me sens presser... |
PRÊTER | J'ai forcé ma colère à te prêter silence, Pour voir à quel excès irait ton insolence |
PREUVE | J'admire chaque jour les preuves qu'il en donne [de sa vertu] |
PRÉVALOIR | Quand il se prévaudra de ce nom déjà pris |
PRODUIRE | Apprenez d'elle enfin quel sang vous a produit, Princes.... |
PROLONGER | J'ai prolongé de douze ans la durée de l'empire de Phocas.... |
PUBLIQUEMENT | C'est par mes seuls conseils qu'il veut publiquement Du prince Héraclius faire le châtiment |
PUNIR | Et je saurai punir, comme récompenser |
PUNIR | Un si grand ennemi ne peut être gagné, Et je te punirais de m'avoir épargné |
QUEL, QUELLE | Voilà quelle je suis et quelle je veux être |
QUELQUE | Prenez de votre sort tous deux quelque pitié |
QUI | Qui se laisse outrager mérite qu'on l'outrage |
QUOI | Hélas ! de quoi me sert ce dessein salutaire, Si pour en voir l'effet tout me devient contraire ? |
RACE | Le trône où je me sieds n'est pas un bien de race |
RACE | Je te veux toujours voir, quoi que ta rage fasse, Craindre ton ennemi dedans ta propre race [ton propre fils] |
RAISON | C'est donc avec raison que je commence à craindre |
RÉCITER | Phocas, alarmé du bruit qui court qu'Héraclius est vivant, récite les particularités de sa mort, pour montrer la fausseté de ce bruit |
RECONNAISSANCE | Quelle reconnaissance, ingrate, tu me rends Des bienfaits répandus sur toi, sur tes parents ! |
RECOUVRER | [Maurice] Tu recouvres deux fils pour mourir après toi, Et je n'en puis trouver pour régner après moi |
RECUEILLIR | Et, comme il n'a semé qu'épouvante et qu'horreur, Il n'en recueille enfin que trouble et que terreur |
REFUS | Et le courroux du ciel, pour en purger la terre, Nous doit un parricide au refus du tonnerre |
REFUSER | Voilà tout mon souhait et toute ma prière ; M'en refuserez-vous ? |
REGARD | Comme on pouvait dire que son fils était mort pour son regard |
REGARDER | Le sort d'Héraclius tout entier me regarde |
REJETER | Il vaut mieux la priver du rang qu'elle rejette |
RENDRE | J'ai rendu jusqu'ici cette reconnaissance à ces soins tant vantés d'élever mon enfance |
RÉPONDRE | C'est à vous de répondre à son généreux zèle |
RÉPONDRE | Mais sachez que vos jours me répondront des siens |
RÉPONDRE | Répondez-moi de vous, et je vous réponds d'elle |
REPOSER | Reposez-vous sur moi, seigneur, de tout son sort |
REPROCHER | Ne reproche donc plus à mon âme indignée Qu'en perdant tous les miens tu m'as seule épargnée |
RÉSERVE | Ton intérêt dès lors fit seul cette réserve ; Tu m'as laissé la vie afin qu'elle te serve |
RÉSERVER | Quand vous fîtes périr Maurice et sa famille, Il vous en plut, seigneur, réserver une fille |
RÉSOLU, UE | Résolu de périr pour vous sauver la vie |
RÉSOUDRE | Résous-la de t'aimer si tu veux qu'elle vive |
RÉSOUDRE | Résolvez avec moi des moyens de sa perte ; La ferons-nous secrète, ou bien à force ouverte ? |
RETARDER | N'en parlons plus ; en vain votre amour me retarde |
RÉUSSIR | Par vous-même en ce trouble il pense réussir |
RÉUSSIR | Seigneur, ma diligence enfin a réussi |
REVIVRE | On en fait revivre un [fils de Maurice] au bout de vingt années |
RIRE | Mon âme jouira de ton inquiétude, Je rirai de ta peine |
RUE | Envoyer des soldats à chaque coin des rues |
RUINE | Quel chemin Exupère a pris pour sa ruine ! |
SAINT, AINTE | Et comme tous mes feux n'avaient rien que de saint, L'honneur les alluma, le devoir les éteint |
SAISIR | Envoyez des soldats à chaque coin des rues ; Saisissez l'Hippodrome avec ses avenues |
SANS | Sépare tes présents, et ne m'offre aujourd'hui Que ton fils sans le sceptre ou le sceptre sans lui |
SATISFAIRE | De force ou de gré, je veux me satisfaire |
SAVOIR | Je ne sais quoi pourtant dans mon coeur en murmure |
SCEPTRE | À l'épreuve d'un sceptre, il n'est point d'amitié |
SEIGNEUR | Oser arrogamment se vanter à mes yeux D'être juste seigneur du bien de nos aïeux |
SEMER | Et comme il n'a semé qu'épouvante et qu'horreur, Il n'en recueille enfin que trouble et que terreur |
SÉPARER | Sépare tes présents, et ne m'offre aujourd'hui Que ton fils sans le sceptre, ou le sceptre sans lui |
SERVIR | Hélas ! de quoi me sert ce dessein salutaire ? |
SI | Tombé-je dans l'erreur, ou si j'en vais sortir ? |
SIGNER | Et du sang du tyran signez cet hyménée |
SIMPLICITÉ | Et j'en sais tel qui croit, dans sa simplicité, Que, pour punir Phocas, Dieu l'a ressuscité [Héraclius] |
SINON | Sinon, j'en jure encore, et ne t'écoute plus, Son trépas dès demain punira ses refus |
SINON | Et l'un et l'autre enfin ne sont que même chose ; Sinon, qu'étant trahi je mourais malheureux, Et que, m'offrant pour toi, je mourrai généreux |
SITÔT | Sitôt qu'il se connaît, il en veut à mes jours |
SOIN | De vous-même, seigneur, daignez mieux prendre soin |
SOULEVER | Il m'ôtera l'ardeur qui me fait soulever |
STUPIDITÉ | Je perds une maîtresse en gagnant un empire ; Mon amour en murmure et mon coeur en soupire ; Et de mille pensers mon esprit agité Paraît enseveli dans la stupidité |
SUBLIME | Les dons que je vous fais, Ils ne font point de honte au rang le plus sublime |
SUBTIL, ILE | Si tu n'as pas de ruse plus subtile.... |