Définition de LUSTRE
Prononciation : lu-str'
DÉFINITIONS
1
Le brillant et le poli que l'on donne à un objet ou qu'un objet a naturellement.Une perle.... D'assez de lustre, pour être La marque d'un si beau jour
de François de MALHERBE dans II, 5
Sublimé et esprit de vin, pour donner le bel oeil et le lustre
dans Réglem. sur les manuf. août 1669, Teint. en laine, art. 14
Un poil court [chez le zèbre] dont le lustre augmente encore la beauté des couleurs
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Morceaux choisis, p. 181
Un trait de noir tombe de la gorge sur la poitrine, qui est ainsi que l'estomac d'un noir relevé d'un beau lustre violet
En ce sens, il ne se dit pas au pluriel.
2
Composition dont les pelletiers et les chapeliers se servent pour rendre luisants les manchons et les chapeaux. Un bon lustre. Les lustres ne sont pas les mêmes dans les différents ateliers.3
Sémantique : Fig. Éclat que l'on compare au brillant des choses lustrées.Ne me reprochez plus que par mes cruautés Je tâche à conserver mes tristes dignités ; Je dépose à vos pieds l'éclat de leur faux lustre
de Pierre CORNEILLE dans Poly. V, 6
La prison de M. le Prince avait ajouté un nouveau lustre à sa gloire
On peut donner du lustre à leurs inventions [des anciens] ; On le peut, je l'essaie ; un plus savant le fasse
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. II, 1
Pâleur.... dont la cause était telle, Qu'elle donnait du lustre à notre belle
de Jean de LA FONTAINE dans Court.
Je veux vous faire voir cette méthode dans tout son lustre
de Blaise PASCAL dans Prov. VII
Le cabinet de M. de Coulanges est trois fois plus beau qu'il n'était ; vos petits tableaux sont en leur lustre et placés dignement
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 10 nov. 1673
Parlerai-je de sa prudence si avisée dans la conduite de sa maison [un couvent] ? chacun sait que sa sagesse et son économie en a beaucoup relevé le lustre
Aimez donc la raison ; que toujours vos écrits Empruntent d'elle seule et leur lustre et leur prix
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. I
C'est un homme qui est de mise un quart d'heure de suite, qui, le moment d'après, baisse, dégénère, perd le peu de lustre qu'un peu de mémoire lui donnait, et montre la corde
de Jean de LA BRUYÈRE dans II
Le malheur ajoute un nouveau lustre à la gloire des grands hommes
Servir de lustre, se dit de ce qui, par le contraste de son imperfection, fait valoir davantage l'agrément, le mérite d'une personne ou d'une chose.
En ce sens, lustre ne se dit pas au pluriel.
4
Chandelier de cristal, de cuivre ou d'autre substance, à plusieurs branches qu'on suspend au plafond.Puis cet homme et son fils le portent [l'âne] comme un lustre
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. III, 1
Il entre à l'appartement et passe sous un lustre où sa perruque s'accroche et demeure suspendue
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
Sémantique : Particulièrement. Grand lustre garni de lumières qu'on suspend au milieu d'une salle de spectacle. Se placer sous le lustre au parterre.
Chevalier du lustre, claqueur qui se tient ordinairement au parterre sous le lustre dans un théâtre.
5
Lustre d'eau, nom vulgaire de l'hottone des marais (primulacées).Un des noms de la charagne vulgaire (characées), dite aussi girandole d'eau, charagne, et herbe à écurer, LEGOARANT.
HISTORIQUE
1
XVIe s.Elle apparoist tousjours sur toutes les plus belles, Et leurs perfections font lustre à sa beauté
de Philippe DESPORTES dans Diverses amours, XL, stances.
Ainsi comme les escus faulx, et qui ne sont pas de bon aloy representent seulement le lustre de la splendeur de l'or....
Chasque chose a plusieurs biais et plusieurs lustres [aspects]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 272
S'arrester à l'escorce, ou regarder la chose par quelque faulx lustre
de Michel de MONTAIGNE dans II, 101
Un roi use bien de la perfidie de ses ennemis, quand il la fait servir de lustre à sa foi
Si tost que [vous ligueurs] veistes qu'on parloit à vous à coups de canon, et que le roy de Navarre estoit venu assister et secourir son frere [Henri III], la frayeur vous saisit tellement au lustre des escharpes blanches [celle des protestants], que ce fut à vous de vous retirer en diligence par des chemins esgarez
dans Sat. Mén. Harangue d'Aubrai
ÉTYMOLOGIE
1
Lat. lustrare, purifier, nettoyer, d'où dérivent tous les sens actuels de lustre : brillant, poli, éclat, ustensile portant plusieurs lumières ; et, comme lustre, espace de cinq ans, tient aussi à lustrare, on voit que lustre tient à lustrum par l'intermédiaire de lustrare. Lustrare, dénominatif de lustrum, tient par le radical à luo, lavo, laver.Synonymes de LUSTRE
- APPLIQUE
- BOUGEOIR
- CANDÉLABRE
- CHANDELIER
- CIRE
- COLLINE
- ÉCLAT
- FLAMBEAU
- GLACE
- GRATTE
- LAMPADAIRE
- LAMPE
- LAMPION
- LANTERNE
- LISSE
- LISSE
- LUMIGNON
- LUMINAIRE
- MASSE
- MOIRE
- QUINQUET
- RÂPE
- RELIEF
- RESTE
- RÉVERBÈRE
- SAILLIE
- SPLENDEUR
- SUSPENSION
- TUBE