Définition de SPLENDEUR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : splan-deur

DÉFINITIONS

1
Grand éclat de lumière.
Et sans votre splendeur divine [ô soleil], La terre n'aurait point de climats fortunés
de QUIN. dans Phaéth. IV, 1
Tout homme, en te voyant [Byron], reconnaît dans tes yeux Un rayon éclipsé de la splendeur des cieux
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. II
Seigneur, je vous bénis ! de ma lampe mourante Votre souffle vivant rallume la splendeur
de Victor HUGO dans Odes, v, 14
Sémantique : Fig.
Joas les touchera par sa noble pudeur, Où semble de son sang reluire la splendeur
de Jean RACINE dans Ath. I, II
De ces chagrins mortels son esprit dégagé Souvent reprend sa force et sa splendeur première
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Sémiram. I, 1
Usité en ce sens seulement dans le langage poétique et élevé ; d'Alembert dit même qu'il n'est jamais usité au propre ; c'est une erreur.
2
Sémantique : Fig. Grand éclat d'honneur et de gloire.
Regarde le malheur de Brute et de Cassie : La splendeur de leurs noms en est-elle obscurcie ?
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, I, 3
Déplorable Sion, qu'as-tu fait de ta gloire ? Tout l'univers admirait ta splendeur
de Jean RACINE dans Esth. I, 2
À d'illustres parents s'il doit son origine, La splendeur de son sort doit hâter sa ruine
de Pierre CORNEILLE dans Ath. II, 5
Nous avons pour les grands et pour les gens en place une jalousie stérile ou une haine impuissante, qui ne nous venge point de leur splendeur et de leur élévation
de Jean de LA BRUYÈRE dans IX
Un éclat qui ne dégénérait point de l'ancienne splendeur de sa maison
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. X
3
Magnificence, accompagnée de beauté.
De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ?
de Jean RACINE dans Bérén. I, 5
Qu'ils pleurent, ô mon Dieu ! qu'ils frémissent de crainte, Les malheureux qui de ta cité sainte Ne verront point l'éternelle splendeur
de Jean RACINE dans Athal. II, 9
Tout chez lui [Richelieu] était splendeur et faste, tandis que chez le roi tout était simplicité et négligence
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 176
Le bien de l'État et la splendeur du trône
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Propriété.
Il y avait tant de magnificence dans leurs tombeaux [des anciens], que le contraste du néant de la mort et des splendeurs de la vie s'y faisait sentir
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Corinne, IV, 2

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Del deseier de le [la] deventriene [extérieure] splendor
dans Job, p. 469
2
XVe s.
Le droit soleil de mes yeulx, la droite splendeur de mon front
de Georges CHASTELAIN dans Chron. du duc Phil. ch. 5
3
XVIe s.
Tout luysant d'or et d'escarboucles fines, Qui du cler feu en splendeur sont affines
de Clément MAROT dans IV, 56
[La fortune] Ce n'est autre que fiction de l'esprit, s'eblouissant à regarder une telle splendeur, se perdant à sonder un tel abyme
de Jacques AMYOT dans Préface
Qu'on voye, o tout-puissant, Ton oeuvre en tes servans, ta splendeur sur leur race
de Philippe DESPORTES dans Oeuv. chrest. XVIII, Prière de Moyse.
Concevoir la splendeur de la vertu en sa pureté naïfve
de Michel de MONTAIGNE dans I, 165
La splendeur d'un esclair
de Michel de MONTAIGNE dans I, 166

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. splendor ; espagn. esplendor, ital. splendore ; du lat splendorem. Palsgrave, p. 22, au XVIe siècle, dit que ce mot se trouve seulement dans Jehan Lemaire, auteur de la fin du XVe siècle ; mais le mot est plus ancien.

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