L'oeuvre ?uvres chrestiennes de Philippe DESPORTES
Ecrit par Philippe DESPORTES
Date : 1603
Citations de "?uvres chrestiennes"
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Utilisé pour le mot | Citation |
CONTRAIREMENT | Au gré des passions contrairement poussé |
COTTE | Que de plaisir de voir sous la nuit brune, Quand le soleil a fait place à la lune, Au fond des bois les nymphes s'assembler, Monstrer au vent leur gorge descouverte, Danser, sauter, se donner cotte verte, Et sous leur pas tout l'herbage trembler |
COUVER | Qui te retient, disoy je, ainsi tard endormie ? Tu ne dois si longtemps en paresse couver ; La femme d'un vieillard matin se doit lever |
DÉCHARMER | Moy je mets simplement le plaisir en avant, Et l'heureux paradis de ceste jouissance Qui vous dust decharmer de la feinte apparance De ces ombres d'honneur qui vous vont decevant |
DÉSENFLAMMER | Bien que le ciel, l'envie et la fortune pleuve Sur nous tout ce qu'ils ont d'angoisseux et d'amer, Jamais ils ne pourront nos coeurs desenflamer |
EXTRÊME | Ô Dieu, toujours vivant, j'ay ferme confiance, Qu'en l'extreme des jours, par ta toute-puissance, Ce corps.... prendra nouvelle vie.... |
FORCÈNEMENT | La colere indomptée et le forcenement Qui troublerent l'esprit d'un miserable amant |
GAGNER | ....Enfin tout gaigné [pénétré] de noire poison, Après le sens troublé s'egara la raison |
INCURABLE | Purge et guari mon ame, helas ! presque incurable |
INDIGNEMENT | J'ay peché devant toy, pere doux et clement ; Je m'appelle ton fils, mais c'est indignement |
INFECT, ECTE | Que je trouve en mon âme et de crasse et d'ordure ! Que mes sens corrompus sont devenus infects ! |
INFORME | Ma substance, o Seigneur, tu l'as faite aux bas lieux, Et de mon imparfaict l'oeuvre à peine tracée, Matiere encore informe, est visible à tes yeux |
INGRAT, ATE | Que je m'appelle ingrat des biens que tu m'as faits ! |
INGRATITUDE | Du moins, puisqu'à la fin sorti de servitude, Je cognoy ma sottise et leur ingratitude |
INIQUITÉ | ....Mon iniquité Qui sans cesser devant moy se presente |
INSTINCT | [Seigneur] Un coeur net en moy renouvelle, Afin que plus je ne chancelle, Suivant mon instinct vicieux |
INSUPPORTABLE | Car tant de maux dont mon ame est coupable... Chargent mon dos d'un poids insupportable |
JEUNESSE | Donne que les esprits de ceux que je soupire N'esprouvent point, Seigneur, ta justice et ton ire ; Rens les purifiez par ton sang precieux, Cancelle leurs pechez et leurs folles jeunesses |
JOUR | Le jour chasse le jour, comme un flot l'autre chasse |
JOURNALIER, IÈRE | Et le somme, enchanteur des peines journalieres |
LAMENTABLE | Veux-je me plaindre une autre fois, Et, par mes accents lamentables, Tascher à rendre pitoyables Les monts, les rochers et les bois ? |
LYRE | Seigneur, change et monte ma lyre, Afin qu'au lieu du vain martyre Qui se paist des coeurs ocieux.... |
MAÎTRISER | D'amour, de la fortune et des grands maistrisé, Qui m'ont payé de vent pour toute recompense |
MÉDITER | Dieu.... J'ay dormi sur tes faicts, aspre à les mediter, Je me suis reveillé sur la mesme pensée |
MÊLER | ....Moy qui voy commencer Ma teste à se mesler, et mes jours se passer |
MÉMORABLE | Sans m'eslever au ciel et laisser memorable Maint haut et digne exemple aux esprits desvoyez |
MIEL | Puisque le miel d'amour, si comblé d'amertume, N'altere plus mon coeur comme il fit autrefois |
MINUTE | Si la plus longue vie est moins qu'une journée, Une heure, une minute envers l'eternité |
MIROIR | Quand, miroir de moi mesme, en moy je me regarde, Je voy comme le tans m'est sans fruict escoulé |
MOUVEMENT | Ta parole [de Dieu] est seule asseurée : Et, quand plus n'aura de durée Du ciel l'assidu mouvement, Elle encor demeurera ferme |
NAISSANCE | Depuis le triste point de ma fresle naissance, Et que dans le berceau, pleurant, je fus posé |
NARCISSE | Telle erreur si long-tans ne m'eust pas arresté, Comme un second Narcis, amoureux de l'ombrage |
NAUFRAGE | Eussé je, o souverain, comme le second pere, Au naufrage du monde une arche à me sauver ! |
NOURRITURE | Ô vous, morts, qui gisez nourriture des vers, Laissez les monumens, reprenez la lumiere |
NU, NUE | Tu me vois nu de tout, sinon de vitupere ; Je suis l'enfant prodigue ; embrasse-moy, mon pere |
OCÉAN | Si d'un monde inconstant l'on ne peut s'asseurer, Si c'est un ocean de misere et de peines |
PEINDRE | ....Mon coeur troublé de desirs inconstans Et d'espoirs enchanteurs qui m'ont fait si long-tans Battre l'air, peindre en l'onde et fonder sur le sable |
PERDRE | Si mes ans les plus beaux, hélas ! trop mal perdus Au volage appetit d'amour et d'une dame |
PRÊTER | Tu [ô Seigneur] les avois prestez et non donnez au monde [ceux que Desportes pleure], Et as peu comme tiens à toy les retirer |
PUNISSANT, ANTE | C'est toy qui d'une main puissante Dardes la foudre punissante |
RAISONNABLE | [Dieu] Tu m'as pourveu de sens, et, plus haut m'eslevant, Me depars le discours et me fais raisonnable |
REBATTRE | Tant de feux, tant d'esclairs, tant de pluye et de vents, Rebatans à l'envi ma nacelle brisée |
REBÉQUER (SE) | Le ver, avorton de la terre, Se rebecque alors qu'on le serre |
RELEVER | De clameurs, o Seigneur, j'ay comblé tes oreilles.... Vas-tu donc pour les morts tes hauts faits reser vant ? Se releveront-ils pour chanter tes merveilles ? |
REMARQUER | Si je me cache en l'obscur de la nuit, Ton oeil divin par les ombres reluit, Et tout soudain remarquera ma trace |
RÉPLIQUE | Je suis muet, quand leur langue me poind ; Toute replique est tarie en ma bouche |
REPOUSSER | La mer qui gronde et se courrousse, Quand maint vent la pousse et repousse |
REPURGER | Au jour que tu viendras en ta majesté sainte, Pour juger ce grand tout, qui fremira de crainte, Le repurger de neuf par tes feux allumez |
RÉSONNER | [Ma lyre] Resonnant tes hautes merveilles, Quand de rien tu formas les cieux |
RETIRER | Or' que tout dedans moy je me suis retiré |
RETOMBER | Ô Seigneur, à qui je m'adresse, Ne souffre, helas ! que ma jeunesse Retombe plus en ceste erreur |
RETOURNER | Mais que sert tant de peine, o mortels insensez ? Il faut tous à la fin retourner à la terre |
ROUE | L'heur du monde n'est rien qu'une roue inconstante, D'un labeur eternel montant et descendant |
RUDESSE | Et si l'erreur de ma jeunesse Merite la grande rudesse Des traits contre moy decochez |
SEMER | Ô desirs qui teniez ma je unesse asservie, Semant devant le temps des rides sur mon front |
SENTINELLE | Ces mille ans devant toy sont comme la journée Qui fut hier finie, ou l'espace ordonnée Pour une sentinelle en sa garde de nuit |
SERF, ERVE | [Dieu,] La flamme, l'air, la terre et l'onde Sont serfs de ton commandement |
SÉVÉRITÉ | Et des anges la troupe sainte N'oseroit paroistre, en la crainte De ta juste severité |
SIÈCLE | Du siecle jusqu'au siecle à jamais tu es Dieu |
SILENCE | Soit que la nuict, toute chose appaisant, Couvre la terre et guide le silence.... |
SPASME | Tel spasme [pâmoison] luy dura tant sans revenir à soy.... Don Flores de Grece, f° 146. Un spasme, une foiblesse, un morne estonnement Qui pallit mon visage |
SPLENDEUR | Qu'on voye, o tout-puissant, Ton oeuvre en tes servans, ta splendeur sur leur race |
STÉRILE | Et le reste des ans que tu me feras vivre, En si sterile champ ne soit ensemencé |
SUBMERGER | Voyant tant de grands flots et de vents s'eslever Pour submerger ma barque errante et passagere |
TOURBILLON | La mer.... N'escume point en tant de flots, Comme je portois dans la teste, Durant l'amoureuse tempeste, D'orageux tourbillons enclos |
TOUT, TOUTE | Au jour que tu viendras en ta majesté sainte Pour juger ce grand tout, qui fremira de crainte.... |
TRAHIR | Quand l'espoir, riant à mes yeux, De mon coeur vous trahit la porte |
TRAMER | Le temps leger s'envolle et nous va decevant, Miserables mortels, qui tramons en vivant Desseins dessus desseins, fallace sur fallace |
TRANSGRESSION | Et les transgressions d'un pecheur miserable |
TRÉMEUR | La crainte et la tremeur m'ont tout environné |
TRÉMOUSSER | Le phenix, cet oiseau qui tremousse Des ailes à la flamme |
TRIPLE | C'est toy qui n'as point de naissance, Triple personne en une essence |
TROUBLER | Le ciel, les elemens alors tous se troublerent, De ce grand univers les fondemens tremblerent |
VAL | J'estoy premier entré dans ce val miserable ; Il me semble, o Seigneur, qu'il estoit raisonnable Que, le premier de tous, j'en deslogeasse aussi |
VANTEUR | Loin, loin, bien loin de moy, venin trop dangereux De ce troupeau vanteur qui tout en soy se fie ! |
VÉHÉMENCE | [Madeleine] De sa nouvelle amour monstrant la vehemence |
VERBE | Quand le Verbe eternel, par qui tout est formé.... |
VIE | La vie est une fleur espineuse et poignante, Belle au lever du jour, seiche en son occident |
VIEILLIR | ....ma peine cruelle, Que le temps deust vieillir, sans fin se renouvelle |
VIGUEUR | Quelques plus vigoureux et qui mieux se maintiennent, Jusqu'à quatre-vingts ans aucunes fois parviennent ; Encor ceste vigueur Et le mieux de leur tans n'est rien que fascherie |
VIVANT, ANTE | Donne de l'eau vivante à ma bouche altérée |
VOL | Quand quelquefois je pense au vol de ceste vie, Et que nos plus beaux jours plus vistement s'en vont |
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