Définition de COTTE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-t'

DÉFINITIONS

1
Jupe de paysanne, plissée par le haut à la ceinture. Cotte de serge.
Tenez, voilà votre couronne, rendez-moi ma cotte grise
Toute espèce de jupe.
... J'ai encore un demi-ceint, deux cottes, Une robe de serge, un chaperon, deux bas, Trois chemises de lin, six mouchoirs, deux rabats
Ses gens [de Mme de St-Herem] la trouvèrent, ses cottes troussées, entre les mains de cet enragé
Gaiement frappons Sots et fripons En casque, en mitre, en cotte
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Marotte.
Sémantique : Fig. Donner la cotte verte, jeter une fille sur l'herbe en folâtrant avec elle.
Le cygne avait fait son devoir, et les deux Sylvains le leur ; devoir de courir et rien davantage, hormis qu'ils dérobèrent à la suivante quelques baisers, lui donnèrent quelques brins de thym et de marjolaine, et peut-être la cotte verte
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, II, p. 184
Trousser la cotte d'un enfant, lui donner le fouet.
Corps de cotte, le corps piqué que les femmes portaient sous leurs robes et où elles attachaient leurs jupes ou cottes.
2
Cotte morte, dans quelques couvents, succession d'un religieux en fait d'habits, de meubles, d'épargnes.
3
Cotte d'armes, habillement que mettaient autrefois les chevaliers sur leurs armes, tant à la guerre que dans les tournois, et qui était porté par les hérauts d'armes.
La cotte d'armes était ouverte par les côtés, avait des manches courtes et descendait jusqu'au nombril. Le roi Jean était remarquable par sa cotte d'armes semée de fleurs de lis d'or
de L'ABBÉ DE CHOISI dans Vie du roi Jean, liv. I, ch. 2
4
Cotte de mailles ou cotte d'armes, armure défensive faite en forme de chemise, et tissue de plusieurs petits anneaux ou mailles de fer.
Le consul Livinius, après avoir offert des voeux aux Dieux dans le Capitole, partit de Rome revêtu d'une cotte d'armes selon la coutume
Leur cotte à maille d'or et la gaîne éclatante Où repose l'épée à leur côté pendante
.... Et perce, avec son sein, Sa riche cotte d'or, ouvrage de sa mère
de Jacques DELILLE dans ib. X
5
Sémantique : Terme de charcuterie. Le boyau de porc qui forme la saucisse.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Que est avoir cotte juske al talun, se avoir n'est esperance juske à la fin ?
dans Job, 448
2
XIIIe s.
Cote [elle] ot d'un blanc bliaut et mantel mout très cher
dans Berte, XI
Et sa cote qui ert [était] en maint lieu despanée
dans ib. XLVI
Cil qui crient par la vile la cote et la chape ont achaté le mestier de freperie
dans Liv. des mét. 200
Fame est plus cointe et plus mignote En sorquanie [souquenille] que en cote
dans la Rose, 1226
Et chascun deit aveir cote à armer et ganbisson se il viaut [veut]
dans Ass. de J. I, 170
Li hons de poeste se presente à pié, en pure se [sa] cote, sans armeure, fors de baston et d'escu
de Philippe de BEAUMANOIR dans LXIV, 3
Le roi sailli de son lit tout deschaus, une cote, sans plus, vestue
3
XVe s.
Et prirent dix ou douze des compagnons ès quels ils se confioient le plus, et se vestirent de povres cotes deschirées et de povres chapeaux, en guise de povres marchands
Une bonne cote hardie Me donna de vingt florins d'or
de Jean FROISSART dans Poésies mss. p. 383, dans LACURNE
Selon l'esté et les yvers Et la saison des temps divers, Fault chauces et cotte hardie [sorte de vêtement], Courtelette, afin que l'en die : Vez là biau pié et faiticet
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 497, dans LACURNE
À chascun doit souffire, quoi qu'on die, Vivre, une chambre, une cotte, un cheval
dans ib. f° 63
Se povres est, ait de gros drap cotte ; Et, quant il doit porter la hotte, Ou faire aucun labour de bras, Ait ung surpeliz de bourras, Qui sa robe honneste lui tiengne
dans ib. f° 518
Escu lui fault, espée et lance, Cotte d'acier et garde-bras
dans ib. f° 504
J'ay esté de divers estas, Et oÿ crier plusieurs cris, La cote, la chappe, vieulz draps, L'engin à prendre les souris, Pastez chauls, le sel blanc, le riz, Chastaignes, fromaiges de Brie
dans ib. f° 354
Après que nostre homme fust arrivé à l'ost des Anglois avecques sa cotte d'armes sur le doz
de Philippe de COMMINES dans IV, 7
Si estoient les pucelles vestues de cottes parties d'ung vermeil samys encontre ung blanc, et les jouvenceaux estoient aussy vestus de cottes, mais elles estoient parties d'ung samys jaulne encontre ung azuré
dans Perceforest, t. II, f° 117
Une cotte simple [jupon] de satin
de LOUIS XI dans Nouv. XXVII
Madame se mit en cotte simple [jupon de dessous], et print son atour de nuit
de LOUIS XI dans XXXIV
4
XVIe s.
Aussi Jacques, au lieu de baisser la cotte verte à s'amie, lui baissa la cotte rouge
Que de plaisir de voir sous la nuit brune, Quand le soleil a fait place à la lune, Au fond des bois les nymphes s'assembler, Monstrer au vent leur gorge descouverte, Danser, sauter, se donner cotte verte, Et sous leur pas tout l'herbage trembler
Là les buissons et les beaulx taillis verds Estoient si fort de feuillettes couvers, Que très belle umbre faisoient les raminseaulx, Pour y tailler verte cotte à l'envers
dans Chasse d'amours, p. 39, dans LACURNE
Et sur ce point j'eus grant envye De lui donner à descouvert Joyeusement la cotte vert
de ROGER DE COLLERYE dans Oeuvres, p. 53, dans LACURNE
Femme sotte se cognoist à la cotte
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, cote ; provenç. cot, Nature : s. m. et cota, cotha, quota ; catal. cot ; espagn. et portug. cota ; ital, cotta ; bas-latin, cotta, cottus dans un texte du IXe siècle. Diez le tire de cutis, peau ; mais il y a deux difficultés : la déclinaison et surtout la déclinaison au masculin, supposant cuta et cutus ; puis le sens ; au lieu que le celtique et l'allemand se réunissent pour donner une étymologie : gaél. cot ; angl. coat, vêtement ; allem. Kutt, Kittel, tunique.

Synonymes de COTTE

Termes proches de COTTE

Phonétiquement proche de COTTE