L'oeuvre Odes et ballades de Victor HUGO

Ecrit par Victor HUGO

Date : 1822

Citations de "Odes et ballades"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ABRACADABRADe vos mains grossières, Parmi des poussières, Écrivez, sorcières : Abracadabra
ABRITERPourtant je m'étais dit : Abritons mon navire ; Ne livrons plus ma voile au vent qui la déchire
ACANTHEVoici la fête d'Olympie ! Tressez l'acanthe et le laurier
AÉRIEN, ENNECes chants aériens [des oiseaux] sont mes concerts chéris
AFFÛTJe dormis sur l'affût des canons meurtriers
AIGLONMais pour l'aiglon, fils des orages....
AIGUILLEMédine aux mille tours d'aiguilles hérissées
AMOURL'Amour n'enfante que des larmes ; Les Amours sont frères des ris
ANNEAULa royauté.... De la chaîne d'airain qui lie au ciel les trônes A retrouvé l'anneau perdu
APPLAUDIRVis-tu ces temps d'innocence, Où, quand rien n'était maudit, Dieu, content de sa puissance, Fit le monde et s'applaudit ?
ARÈNEDe quel droit viens-tu dans l'arène Juger sans avoir combattu ?
ARÈNEJe m'ennuie au forum ; je m'ennuie aux arènes
ARGENTÉ, ÉEJe n'ai ni lourd bâton ni lance redoutée, Point de longs cheveux noirs ni de barbe argentée
ARRIÈRE-BANMonseigneur le duc de Bretagne A pour les combats meurtriers Convoqué de Nante à Mortagne L'arrière-ban de ses guerriers
ASPIOLEVenez, boucs méchants, Psylles aux corps grêles, Aspioles frêles, Comme un flot de grêles, Fondre dans ces champs
ASSOMMERCe saint homme, Qui m'assomme De latin
ASTRAGALEFoulant créneaux, ogive, écussons, astragales, M'attachant comme un lierre aux pierres inégales
ATTELERIl [Napoléon] attelait des rois au char de ses victoires
ATTRISTÉ, ÉEQue peut cacher la tombe à ton oeil attristé ?
AURORELe poëte voit ses aurores Se lever sans trouble et sans pleurs
AUTANQu'importe à l'heureux solitaire Que l'autan dévaste la terre S'il ne fait qu'agiter ses bois ?
AUTOUR[La royauté] Soumettant l'aigle au cygne, et l'autour aux colombes
BACHELIERPour un signe de deux beaux yeux, On sait qu'il n'est rien que ne fassent Les seigneurs et les bacheliers
BALEINEQuand ton sein, ô Madeleine, Sort du corset de baleine, Libre enfin du velours noir....
BANQUETLa vie est chère à l'homme, entre les dons du ciel ; Nous bénissons toujours le Dieu qui nous convie Au banquet d'absinthe et de miel
BASALTIQUEJ'ai la grotte enchantée aux piliers basaltiques
BATTANTL'esprit de minuit passe, et répandant l'effroi, Douze fois se balance au battant du beffroi
BAYADÈREViens, nous verrons danser les jeunes bayadères
BÉANT, ANTELa haute cheminée, Béante, illuminée, Dévore un chêne entier
BEAUTÉ... ces jeunes beautés qu'elle effaçait encor Croyaient voir [en la fille de Pharaon] la fille de l'onde
BENGALI" L'Académie s'est laissé induire en erreur, en répétant les poëtes qui ont donné, à tout hasard, un chant au bengali : Écoute si le vent lui porte [à la vierge] Sa voix qu'elle préfère au chant du bengali
BERCERLe songe d'un enfant que berce un vague amour
BLASONL'étranger briserait le blason de la France !
BLEU, BLEUELa pluie a versé ses ondées ; Le ciel reprend son bleu changeant
BLEUÂTRESoudain à leurs regards [des archers] une lueur rampante En bleuâtres sillons sur la hauteur serpente
BRANDONDes factions.... Il éteint le dernier brandon
BRAVEGloire à ces braves ! Sparte et Rome Jamais n'ont vu d'exploits si beaux
BRONZE[Henri !] Tout un peuple a voué ce bronze à ta mémoire
BROYERDieu ! quelle masse au loin semble, en sa marche immense, Broyer la terre sous son poids
BRUIREMais quoi ! n'entends-je pas, avec de sourds murmures, De ta base à ton front bruire les armures, Colonne.... ?
BUCOLIQUENous aimons qu'on nous charme en des chants bucoliques
BUIS.... L'eau sainte où trempe un buis bénit
CABALISTIQUELes nécromants parés de tiares mystiques Où brillent flamboyants les mots cabalistiques
CADENCÉ, ÉEMais jeter ma colère en strophes cadencées ! Consumer tous mes jours en stériles pensées !
CANÉPHORELes vierges et les canéphores Ont purifié les amphores Suivant les rites d'Éleusis
CAPARAÇONLes chevaux blanchissants frissonnent, Et les masses d'armes résonnent Sur leurs caparaçons d'acier
CAPARAÇONNÉ, ÉEVenez voir pour ce jour de fête Son cheval caparaçonné
CARROUSELDonc, en vos âmes courtoises, Gravez, pairs et damoisels, La loi des joutes gauloises, Et des galants carrousels
CASCATELLE.... La poussière des cascatelles Seule a mouillé son luth [d'Horace] de myrtes couronné !
CELTIQUEOh ! la Bretagne antique ! Dans la forêt celtique, Quelque donjon gothique !
CERCLEConte-nous les écueils de ta route orageuse, Le soir, d'un cercle étroit en silence entouré
CHAISELes deux chaises d'ivoire ont reçu les édiles
CHANCELANT, ANTEJ'entends un prêtre saint dont la voix chancelante Dit la prière des tombeaux
CHAPERONSi tu voulais, Madeleine, Au lieu de la marjolaine Qui pare ton chaperon, Tu porterais la couronne
CHARUn même jour.... voyait Moreau monter au char de la victoire, Et son père au char du trépas
CHARMERAinsi l'oiseau, faible et timide, Veut en vain fuir l'hydre perfide Dont l'oeil le charme et le poursuit
CHARTRIERQu'un vieux carme Chartrier Ait pour arme L'encrier
CHÂSSEJ'ai brûlé trois cierges de cire Sur la châsse de saint Gildas
CHEVALIERPourvu que seulement La tour hospitalière Où je pendrai mon nid, Ait, vieille chevalière, Un panache de lierre Sur son front de granit
CHEVELU, UEVois l'astre chevelu, qui, royal météore....
CIMIER[Roland voyait nos soldats] Secouer, pour chasser de nouveaux infidèles, L'éclatant cimier de Martel
CINÉRAIREQui de nous, en posant une urne cinéraire, N'a trouvé quelque ami pleurant sur un cercueil ?
CIRQUEParis, triste cité ! détourne tes regards Vers le cirque, où l'on voit aux accords de la lyre S'unir les prestiges des arts
CLÉMENCE.... Lassant enfin les clémences célestes, Le monde à ces signes funestes Ose répondre en les bravant
CLOCHETTELa pagode de nacre au toit rose et changeant, La tour de porcelaine aux clochettes dorées
COLOSSAL, ALEEt leurs pas, ébranlant les arches colossales, Troublent les morts couchés sous le pavé des salles
COLOSSAL, ALEDu meurtrier [du duc d'Enghien] les nations vassales Courbent leurs fronts tremblants sous ses mains colossales
COMBATTREBien : aimez vos amours et combattez vos guerres
COMMEMais tu n'aimes qu'un temps comme notre hirondelle, Moi, je t'aime comme je vis
CONDAMNEREst-il quelque espérance [pour le duc de Berry blessé] ? Hélas ! un lugubre silence A condamné son triste époux [de la duchesse]
CONTEMPORAIN, AINEAinsi d'un peuple entier je feuilletais l'histoire.... Et je sentais frémir mon luth contemporain Chaque fois que passait un grand nom....
CORNETArchers, mes compagnons de fêtes, Faites Votre épieu lisse et vos cornets Nets
COROLLESi je pouvais t'offrir, pour m'ouvrir ta demeure, Ma goutte de rosée, ou mes corolles d'or
COURBERSéraphins, prophètes, archanges, Courbez-vous, c'est un roi ; chantez, c'est un martyr !
COURONNERPourquoi du saint bonheur sitôt me couronner ?
CRATÈRELe falerne écumait dans de larges cratères
CRÊPEPourquoi flotte à longs plis ce crêpe menaçant ?
CROISERC'est un gouffre obscurci de sapins centenaires Où les torrents et les tonnerres Croisent des éclairs et des flots
CUIVRÉ, ÉEColonne ! il m'a semblé qu'éblouissant mes yeux Tes bataillons cuivrés cherchaient à redescendre !
CYPRÈSSouvent, pleurant sur eux [les guerriers], dans ma douleur muette, J'ai trouvé leur cyprès plus beau que nos lauriers
DAMASSouvent sur le velours et le damas soyeux On voit les plus hâtifs des convives joyeux S'asseoir au banquet avant l'heure
DANSTe voilà nu dans ma présence, Siècle innocent ou criminel
DÉCOURONNERDe quel droit viennent-ils découronner ma gloire ?
DÉLIÉ, ÉEDu monde délié, je vivrai de lumière, D'extase, et de prière, Oubliant, oublié
DEMOISELLECe n'est pas l'humble ver, les abeilles dorées, La verte demoiselle, aux ailes bigarrées, Qu'attendent ses petits [de l'aigle], béants, de faim pressés
DÉNOMBRER[Peuples] ! Dieu vous dénombrera d'une voix solennelle
DEUILLes cieux nous enviaient Sombreuil ; Ils ont repris leur exilée : Nous tous, bannis, traînons le deuil !
DÉVOILÉ, ÉEDu Saint des Saints ému les feux se découvrirent, Tous les cieux un moment brillèrent dévoilés
DIAPRÉ, ÉESouvent sa robe diaprée [de la demoiselle, insecte], Souvent son aile est déchirée Aux mille dards des buissons verts
DISCORDEViens près de ces lares tranquilles, Tu verras de loin dans les villes Mugir la Discorde aux cent voix
DORÉ, ÉE.... Ces rois, cour dorée et nombreuse, Qui naguère peuplait d'une tente poudreuse Le vestibule impérial !
DORMANT, ANTETrouvez-le-moi bien sombre [un manoir], Bien calme, bien dormant, Couvert d'arbres sans nombre, Dans le silence et l'ombre Caché profondément
ÉCROULÉ, ÉE....Je voulais, menant au but la foule, Avec le siècle qui s'écroule, Confronter le siècle écroulé
ÉDILELes deux chaises d'ivoire ont reçu les édiles
ÉGARERMa muse, égarant son essor, Ose aux noms profanés qu'un vain orgueil proclame, Mêler ce chaste nom que l'amour dans mon âme A caché....
ÉLANCÉ, ÉEJ'aurais dit au poëte élancé vers la gloire....
ÉLU, UEC'est moi qui marque leur séjour, Aux réprouvés de ma colère, Comme aux élus de mon amour
ENFUI, IELa brume enfuie
ENVOLÉ, ÉEIl pleure sa jeunesse avant l'âge envolée
ÉPHÉMÈREMontre-moi l'Éternel donnant comme un royaume Le temps à l'éphémère et l'espace à l'atome
ESSENCEAdorant l'essence inconnue Les saints, les martyrs glorieux Contemplaient sous l'ardente nue Le triangle mystérieux
ÉTEINDREJeune je m'éteindrai laissant peu de mémoire....
EXILERCes gais festins d'où s'exilait la gêne, Où l'austère Sénèque en louant Diogène Buvait le falerne dans l'or !
FALERNELe falerne écumait dans de larges cratères Ceints de myrtes fleuris
FANTASTIQUEFantastiques beautés, ce lugubre sourire M'annonce-t-il votre courroux ?
FASTETous [à Quiberon] succombaient sans peur, sans faste, sans murmure
FÉEMais ce sont des escaliers fées Qui sous eux s'embrouillent toujours
FÉLON, ONNEPar leur belle détrempée Les félons seront honnis
FÉTIDEOn vit dans ce chaos fétide [de la révolution] Naître de l'hydre régicide, Un despote....
FIELHélas ! mon père [Louis XVI] est mort d'une mort bien amère ; Ses bourreaux, ô mon Dieu, m'ont abreuvé de fiel
FLAMBOYERGardien des trônes qu'il relève, Son glaive [de la France] est le céleste glaive Qui flamboie aux portes d'Éden
FLAMME[ô enfant] .... dans ton enfance un génie Mit une flamme sur ton front
FLOCONLe peuple en foule.... Tombe ainsi qu'en nos champs la neige aux blancs flocons
FOLLET, ETTELe follet fantastique erre sur les roseaux
FORUMJe m'ennuie au Forum, je m'ennuie aux arènes
FOUILLERUne bombe ardente.... Tombe et fouille à grand bruit le pavé des cités
GANTELETElle [la fée] ....qui veut que ma main sévère Joigne la harpe du trouvère Au gantelet du chevalier
GENDARME....Le lendemain, on trouva dès l'aurore Les deux gendarmes morts sur la statue assis
GLANDLe vent chasse loin des campagnes Le gland tombé des rameaux verts
GLOBELongtemps après sa chute [de la bombe] on voit fumer encore La bouche du mortier large, noire et sonore, D'où monta pour tomber le globe au vol pesant
GORGERETTEÀ Notre-Dame de Lorette J'ai promis, dans mon noir chagrin, D'attacher sur ma gorgerette.... Les coquilles du pèlerin
GOTHIQUEOn vous voyait [mes odes].... Demander aux temps gothiques Leurs vieux contes toujours nouveaux
GOULEGoules, dont la lèvre Jamais ne se sèvre Du sang noir des morts !
GOURDEL'eau du saint fleuve [Jourdain] emplit sa gourde voyageuse [de Chateaubriand]
GRIFFONSur des chars qu'emporte Le vol des griffons
GRONDANT, ANTEOn dirait qu'au milieu de la plaine grondante S'est ouverte soudain la bouche de l'enfer
GROUPERJ'aimais l'essaim d'oiseaux funèbres Qui sur les toits, dans les ténèbres, Vient grouper ses noirs bataillons
HALETERL'univers haletant sous son poids formidable [de Napoléon]
HAUSSERSans éveiller d'écho sonore, J'ai haussé ma voix faible encore
HERBEQuel bras jette les tours sous l'herbe, Change la pourpre en vil lambeau ?
HISTRIONÉphémère histrion qui sait son rôle à peine, Chaque homme, ivre d'audace ou palpitant d'effroi, Sous le sayon du pâtre ou la robe du roi, Vient passer à son tour son heure sur la scène
HONNIRPar leur belle détrompée Les félons seront honnis
HUSSARD....le hussard rapide, Parant de gerbes d'or sa poitrine intrépide
HYDRE[ô duchesse de Berry] L'hydre des factions qui, sorti des ténèbres, A marqué pour ta soeur tant d'époques funèbres, Te fait aussi ton jour de deuil
ILLIMITÉ, ÉEL'avenir sans fin s'ouvre à l'être illimité
INCENDIAIRETelles, quand une bombe, ardente, meurtrière, Décrit dans le ciel noir sa courbe incendiaire
INCONSOLÉ, ÉEEt tu seras semblable à la mère accablée Qui s'assied sur sa couche et pleure, inconsolée, Parce que son enfant n'est plus
INGÉNU, UELà, dans l'ombre descend ma Muse, à l'oeil fier, aux traits ingénus, Image éclatante et confuse Des anges à l'homme inconnus
INSAISISSABLELes courants ont lavé le sable ; Au soleil montent les vapeurs, Et l'horizon insaisissable Tremble et fuit sous leurs plis trompeurs
INSULTANT, ANTEUne voix insultante offrait à sa détresse Les dons ingrats de la pitié
JETERPoëtes, j'eus toujours un chant pour les poëtes, Et jamais le laurier qui pare d'autres têtes, Ne jeta d'ombre sur mon front
JOIESouvent dans ses desseins Dieu suit d'étranges voies, Lui qui livre Satan aux infernales joies, Et Marie aux saintes douleurs
JOYAULa France a des palais, des tombeaux, des portiques, De vieux châteaux, tout pleins de bannières antiques, Héroïques joyaux, conquis dans les dangers
KIOSQUEMédine aux mille tours, d'aiguilles hérissées, Avec ses flèches d'or, ses kiosques brillants
LANGUEDéjà l'incendie, hydre immense, Lève son aile sombre et ses langues de feu
LAREViens près de tes lares tranquilles, Tu verras de loin dans les villes Mugir la discorde aux cent voix
LARGESSELargesse, ô chevaliers ! largesse aux suivants d'armes !
LARMEVenez tous ! soit qu'au sein des jeux et des alarmes, Votre écu de Milan porte le vert dragon, Le manteau noir d'Agra semé de blanches larmes....
LARVEVoilà que de partout, des eaux, des monts, des bois, Les larves, les dragons, les vampires, les gnomes...
LICEDéjà la lice est ouverte ; Les clercs en ont fait le tour ; La bannière blanche et verte Flotte au front de chaque tour
LICTEURIl [Fouquier Tinville] parle : ses licteurs vers l'enceinte fatale Traînent les malheureux que sa fureur signale
LIERREQue.... La tour hospitalière, Où je pendrai mon nid, Ait, vieille chevalière, Un panache de lierre Sur son front de granit
LIEUNous qui sommes, De par Dieu, Gentilshommes De haut lieu
LOINAmis, loin de la ville, Loin des palais de roi, Loin de la cour servile, Loin de la foule vile, trouvez-moi, trouvez-moi.... Quelque asile sauvage
LOSLos aux dames ! Au roi los ! Vois les flammes Du champ clos
LUCIFERCe reflet émané du corps de Lucifer, C'était le pâle jour qu'il traîne en nos ténèbres, Le rayon sulfureux qu'en des songes funèbres Il nous apporte de l'enfer
LUEURSoudain à leurs regards une lueur rampante En bleuâtres sillons sur la hauteur serpente
LUIRETu verras, si demain le cercueil me dévore, Un soleil aussi beau luire à ton désespoir
LYRIQUEMontés au même char, comme un couple homérique, Nous tiendrons, pour lutter dans l'arène lyrique, Toi la lance, moi les coursiers
MADONEDors-tu ? réveille-toi, mère de notre mère ! D'ordinaire en dormant ta bouche remuait ; Mais ce soir on dirait la madone de pierre
MAGICIEN, ENNEQuelque fée ....Des feux de l'aube boréale Fit une palette idéale Pour ton pinceau magicien
MAÎTRENous ferons ce soir une chère Chère ; Vous n'y recevrez, maître queux, Qu'eux [les archers]
MALHEURMalheur ! tous nos forfaits l'appellent, Tous les signes nous le révèlent, Le jour des arrêts solennels !
MANOIRLes hiboux s'effrayaient au fond des vieux manoirs
MARTELERMon poing désarmé martèle les armures Mieux qu'un chêne noueux choisi dans les forêts
MATINComme il était rêveur au matin de son âge !
MENERAutour du froid tombeau d'une épouse ou d'un frère Qui de nous n'a mené le deuil ?
MESSIREJ'ai dit à notre abbé : messire, Priez bien pour tous nos soldats
MÉTÉORECes faux Dieux que leur siècle encense, Dont l'avenir hait la puissance, Vous trompent dans votre sommeil, Tels que ces nocturnes aurores, Où passent de grands météores, Mais que ne suit pas le soleil
MINUITL'esprit de minuit passe, et, répandant l'effroi, Douze fois se balance au battant du beffroi
MODENéron, maître du monde et dieu de l'harmonie, Qui sur le mode d'Ionie Chante en s'accompagnant de la lyre à dix voix
MODELutteurs.... Venez vaincre dans nos fêtes, Afin d'obtenir des poëtes Un chant sur le mode thébain
MONOTONECrains des bleus horizons le cercle monotone
MORGANEQue ce soit Urgèle ou Morgane, J'aime, en un rêve sans effroi, Qu'une fée au corps diaphane, Ainsi qu'une fleur qui se fane, Vienne pencher son front sur moi
MOROSEAnacréon, chargé du poids des ans moroses, Pour songer à la mort se comparait aux roses Qui mouraient sur ses cheveux blancs
MORTIERLes barons en robe de soie, Avec leurs mortiers de velours
MORTIERLongtemps après sa chute [de la bombe], on voit fumer encore La bouche du mortier, large, noire et sonore
MORTUAIREProphète à son jour mortuaire [le poëte], La prison est son sanctuaire, Et l'échafaud est son trépied
MOTLà [sur la falaise], tout est comme un rêve, Chaque voix a des mots, Tout parle....
MOUSSU, UEQue me font ces châteaux, ruines féodales, Si leur donjon moussu n'entend point sur ses dalles Un pas léger courir à côté de mes pas ?
MUGIRQuand l'ouragan mugit, quand des monts brûlants s'ouvrent
MURÈNEJe fais jeter par jour un esclave aux murènes
MÛRIRAh ! ne vous hâtez pas de mûrir vos pensées ! Jouissez du matin, jouissez du printemps
MURMURANT, ANTE....Je veux aujourd'hui folâtrer avec vous Au sein des vagues murmurantes
NACREMon bonheur s'éleva comme un château de fées, Avec des murs de nacre aux mobiles couleurs
NAIN, AINEQue t'importe avec ses outrages, à toi, géant, un peuple nain ?
NAVIREIl est, Chateaubriand, de glorieux navires Qui veulent l'ouragan plutôt que les zéphires
NÉBULEUX, EUSEIl voit devant ses pas, seul pour se soutenir, Aux rayons nébuleux de sa funèbre aurore, Le grand désert de l'avenir
NÉBULEUX, EUSEDors, ô fils d'Apollon ; ses lauriers te couronnent ; Dors en paix : les neuf soeurs t'adorent comme un roi ; De leurs choeurs nébuleux les songes t'environnent, La lyre chante auprès de toi
NÉCROMANT ou NÉGROMANTMalheur au vainqueur sans gloire, Qui doit sa lâche victoire À de hideux nécromants !
NOCTURNESi, tremblant à ces bruits étranges, Quelque nocturne voyageur En se signant demande aux anges Sur qui sévit ce dieu vengeur
NOEUDSi nul reptile impur, sur vos chastes guirlandes, N'eût traîné ses noeuds flétrissants
NUÉERois, peuples, couvrez-vous d'un sac souillé de cendre ; Bientôt sur la nuée un juge doit descendre
OCTOGONEJe contemple longtemps vos créneaux meurtriers, Et la tour octogone et ses briques rougies
OMBREPoëte, j'eus toujours un chant pour les poëtes ; Et jamais le laurier qui pare d'autres têtes Ne jeta d'ombre sur mon front
ONDIN, INEAu frais ondin s'unit l'ardente salamandre
ONDOYANT, ANTELe prince est sur le trône, il est grand et sacré, Sur la foule ondoyante il brille comme un phare
ONDOYERSur deux rangs le cortége ondoie
ONGLEEt ma lyre aux fibres d'acier A passé sur ces âmes viles, Comme sur le pavé des villes L'ongle résonnant du coursier
ORBEDans l'orbe flamboyant qui sans cesse tournoie Autour du trône étincelant....
OUBLIÉ, ÉEJe vivrai de lumière, D'extase, de prière, Oubliant, oublié
OUVRIRQuand l'ouragan mugit, quand des monts brûlants s'ouvrent
PALVenez tous ! soit qu'au sein des jeux ou des alarmes Votre écu de Milan porte le vert dragon, La fleur de lis de France, ou le pal d'Aragon
PALADINSouvent ma muse aventurière Ceignit la ceinture guerrière Et l'écharpe des paladins
PALETTEQuelque fée.... Des feux de l'aube boréale Fit une palette idéale Pour ton pinceau magicien
PARLERSon regard ne voit qu'à peine, Et sa voix [d'un enfant] ne parle pas
PAROLEIl [Jéhova] a dit au chaos sa parole féconde
PARTOUTVoilà que de partout, des eaux, des monts, des bois...
PARVISQuel est cet enfant débile Qu'on porte aux sacrés parvis ?
PASQue d'alarmes ! Que de larmes ! Un pas d'armes, C'est très beau !
PASViens-tu pas voir mes ondines Ceintes d'algue et de glaïeul ?
PAVOTSans voir qu'elle y mêlait les pavots de la mort
PÈLERIN, INEÀ Notre-Dame de Lorette J'ai promis, dans mon noir chagrin, D'attacher sur ma gorgerette.... Les coquilles du pèlerin
PENDRELa tour hospitalière Où je pendrai mon nid
PÉRIDes péris je suis la plus belle
PHILTREEnchante ment.... Voilà l'impie ! Il a bu des faux biens le philtre empoisonneur
PHOSPHOREAlors tout s'éteignit, flammes, rires, phosphore, Tout, et le lendemain on trouva dès l'aurore Les deux gens d'armes morts sur la statue assis
PLOMBSur ma tête inclinée, Écoute, cette nuit il est venu s'asseoir [le cauchemar], Posant sa main de plomb sur mon âme enchaînée
PLOYERMon coeur ploie Sous la joie
POUDREUX, EUSEFiers châteaux, modestes couvents ! Cloîtres poudreux, salles antiques
POUSSIÈREIls [les démolisseurs] ont brisé des os, dispersé des poussières
PRENDREMets sur mon bras ton bras timide, Viens, nous prendrons par les tilleuls
PRÉVOYANT, ANTEComme une antique aïeule aux prévoyants discours
PRISMEVoilà l'image de la gloire : D'abord un prisme éblouissant, Puis un miroir expiatoire Où la pourpre paraît du sang !
PRIXQui n'accepterait avec joie Le génie au prix du malheur ?
PROFONDÉMENTUn manoir dans les bois ! Trouvez-le-moi bien sombre.... Dans le silence et l'ombre Caché profondément
PROMÉTHÉEMalheur à lui [le génie] ! l'impure envie S'acharne sur sa noble vie, Semblable au vautour éternel, Et, de son triomphe irritée, Punit ce nouveau Prométhée D'avoir ravi le feu du ciel
PROTÉGERIl faut, comme un soldat, qu'un prince ait une épée.... Que son fier palais se protége D'un camp au front étincelant
RAYONNERRayonne ! il en est temps, et, s'il vient un orage, En prisme éblouissant change le noir nuage
RÉFLÉCHIRIl faut, pour réfléchir cet astre tutélaire [la liberté], Que, pur dans tous ses flots, le fleuve populaire Coule à l'ombre du trône appuyé sur les lois
REGARDPourtant ma douce muse est innocente et belle, L'astre de Bethléem a des regards pour elle
RÉPROUVÉ, ÉEC'est moi qui marque leur séjour Aux réprouvés de ma colère, Comme aux élus de mon amour
REVERDIRAinsi, noués en gerbe, Reverdiront mes jours
RÉVOLU, UETout rentra dans la nuit des siècles révolus
RIENIl [notre siècle] les domine tous [les siècles], rien que par ses tombeaux
RIPAILLEJe te baille [à toi, mon cheval] Pour ripaille, Plus de paille, Plus de son
ROMANTIQUEPour lui, il ignore profondément ce que c'est que le genre classique et le genre romantique ; selon une femme de génie qui, la première, a prononcé le mot de littérature romantique en France, " Cette division se rapporte aux deux grandes ères du monde, celle qui a précédé l'établissement du christianisme et celle qui l'a suivi.... " il ne paraît pas démontré que les deux mots importés par Mme de STAËL soient aujourd'hui compris de cette façon
RONDELes mains cherchent les mains : soudain la ronde immense, Comme un ouragan sombre, en tournoyant commence
ROULERTandis que la foule Autour de lui roule, Satan joyeux foule L'autel et la croix
ROULEREn effet, des cachots la porte à grand bruit roule
RUINEInfortuné le peuple.... Qui voit.... périr son nom et son orgueil, Sans qu'un beau souvenir reste sur sa ruine
SABBATOn tremble à chaque pas de réveiller dans l'ombre Un démon, ivre encor du banquet des sabbats
SALAMANDREAu frais ondin s'unit l'ardente salamandre
SATRAPEMalheur donc ! oh ! malheur au mendiant qui frappe, Hypocrite et jaloux, aux portes du satrape !
SAVOURERIl est des jours de paix, d'ivresse et de mystère Où notre coeur savoure un charme involontaire
SÉCULAIREQuand Dieu, las de forfaits, se lève en sa colère, Il suscite un fléau formidable aux cités, Qui laisse après sa suite un effroi séculaire
SIBYLLIN, INEEnfant, on me disait que les voix sibyllines Promettaient l'avenir aux murs des sept collines
SIGNEUne tour.... qui.... Fut bâtie en trois nuits, au dire de nos pères, Par un ermite saint qui remuait les pierres Avec le signe de la croix
SOMBREJ'aimais le beffroi des alarmes.... Les vitraux éclatants ou sombres
SONGEQu'un songe au ciel m'enlève ; Que, plein d'ombre et d'amour, Jamais il ne s'achève, Et que la nuit je rêve à mon rêve du jour !
SONGEDors, ô fils d'Apollon !... De leurs choeurs nébuleux les Songes t'environnent
SONNEREn chasse ! le maître en personne Sonne
SOPHISTEC'est surtout à réparer le mal fait par les sophistes que doit s'attacher aujourd'hui le poëte
SOUFFLEEt les roses, nos soeurs, se disputent entre elles Mon souffle de parfums et mon corps de rayons [d'un sylphe]
SOUFFLERUn marouffle, Mis à neuf, Joue et souffle, Comme un boeuf, Une marche De Luzarche
SOURIREOui, souris, orphelin, aux larmes de ta mère
SOURIRESouris même à l'envie amère et discordante
SOURNOIS, OISELes archers sournois qui t'attendent [toi cerf] Tendent Leurs arcs dans l'épaisseur du bois
SPIRALEJ'aimais l'essaim d'oiseaux funèbres qui.... Tournoie en mobiles spirales Autour des pavillons légers
SPLENDEURSeigneur, je vous bénis ! de ma lampe mourante Votre souffle vivant rallume la splendeur
SULFUREUX, EUSECe reflet émané du corps de Lucifer, C'était le pâle jour qu'il traîne en nos ténèbres, Le rayon sulfureux qu'en des songes funèbres Il nous apporte de l'enfer !
SURNAGERSur mon passé rien ne surnage Des vains rêves de mon jeune âge
SYLPHE, IDEJe suis l'enfant de l'air, un sylphe, moins qu'un rêve, Fils du printemps qui naît, du matin qui se lève
TABLIEREnfants, voici les boeufs qui passent ; Cachez vos rouges tabliers
TALISMANHonte au guerrier sans vaillance Qui combat la noble lance Avec d'impurs talismans !
TEMPSOh ! disaient les peuples du monde, Les derniers temps sont-ils venus ? Nos pas, dans une nuit profonde, Suivent des chemins inconnus
TENTEIl [Bonaparte] fit du glaive un sceptre et du trône une tente, Tout son règne fut un combat
TERREMalheur à l'enfant de la terre Qui, dans ce monde injuste et vain, Porte en son âme solitaire Un rayon de l'esprit divin !
TOURNOYERLes mains cherchent les mains ; soudain la ronde immense Comme un ouragan sombre en tournoyant commence
TRIANGLEAdorant l'essence inconnue, Les saints, les martyrs glorieux, Contemplaient sous l'ardente nue Le triangle mystérieux
TROUBLEREt leurs pas, ébranlant les arches colossales, Troublent les morts couchés sous le pavé des salles
USEREnfin quand ce héros du suprême mystère [l'Antechrist] Aura de crime en crime usé ses noirs destins....
VALLe val était désert, l'ombre épaisse...
VARLETCes paladins.... Dont le cor, éveillant les varlets et les pages...
VERDEURMa tige a refleuri de séve et de verdeur ; Seigneur, je vous bénis !
VERMEIL, EILLEJe dors au bruit des eaux, au son lointain des lyres, Sur un lit aux pieds de vermeil
VITRAGEToi, qu'en ces murs, pareille aux rêveuses sylphides, Ce vitrage éclairé montre à mes yeux avides, Jeune fille....
VOILERLe ciel se voile et veut punir
VOYAGEUR, EUSEL'eau du saint fleuve [Jourdain] emplit sa gourde voyageuse
VOYAGEUR, EUSEQuand le vent sème au loin un poison voyageur
ZÉPHIRE ou ZÉPHYRIl est, Châteaubriand, de glorieux navires, Qui veulent l'ouragan plutôt que les zéphires

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