Définition de BRONZE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : bron-z'

DÉFINITIONS

1
Airain, alliage de cuivre et d'étain connu depuis la plus haute antiquité ; les proportions des deux métaux varient selon la destination de l'alliage. Une colonne de bronze. Les canons sont faits de bronze.
Quel colosse de bronze et taillé doctement....
de François L'Hermite, sieur du Soliers, dit TRISTAN L'HERMITE dans M. de Chrispe, I, 3
La tyrannie.... Monstre aux bouches de bronze, arme pour cette guerre Ses cent yeux, ses vingt mille bras
de André CHÉNIER dans 251
Sémantique : Fig. Avoir un coeur de bronze, être dur, insensible.
âmes de bronze, humains ! celui-là fut sans doute Armé de diamant, qui tenta cette route, Et le premier osa l'abîme défier !
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VII, 12
Ah ! si ton coeur pour moi n'est de bronze ou de fer
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Étourd. III, 12
Le ciel ne m'a point fait l'âme de bronze
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Av. IV, 1
J'étais de bronze pour tous ces esclaves qui vivaient sous mes lois
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. 15
Malheur à l'homme de bronze qu'elle ne fléchit pas
de Denis DIDEROT dans Sur les caract.
Un charme qui fait tomber les portes de fer et qui amollit les coeurs de bronze
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ingénu, 18
Ces affreux préjugés qu'ils appellent devoir Ont sur ces coeurs de bronze un absolu pouvoir
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans M. de Cés. I, 1
2
Toute sculpture en bronze. Un beau bronze.
Que de cristaux, de bronzes, de colonnes, Tributs de l'amour à l'amour
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Pauv. femme.
[Henri !] Tout un peuple a voué ce bronze à ta mémoire
de Victor HUGO dans Odes, I, 6
Les courtisans du cheval de bronze, s'est dit de filous qui se rassemblaient sur le pont Neuf, près de la statue d'Henri IV.
3
Sémantique : Terme de numismatique. Monnaie des anciens frappée en bronze. On divise les anciennes monnaies en médaillons, grand bronze, moyen bronze, et petit bronze.
Dans le langage de l'archéologie, bronze désigne aussi bien le cuivre pur que le cuivre allié.
4
Sémantique : Poétiquement, canons.
Aux accents du bronze qui tonne La France s'éveille et s'étonne Du fruit que la mort a porté
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. I, 15
Folard, parvenu à sauver quelques bronzes, les place sur un tertre découvert
de François René CHATEAUBRIAND dans Natch. II, 12
5
Bronze jaune ou or en coquille, oripeau d'Allemagne réduit en poudre.
Bronze mou, voy. MOU.

REMARQUE

1
Bronze, féminin au XVIe siècle, a été longtemps d'un genre indécis.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
En la mortaise interieure, estoyt une lame de fin assier, enclavée sur la bronze corinthienne
de François RABELAIS dans Pant. V, 37

ÉTYMOLOGIE

1
Espagn. bronce ; ital. bronzo ; napol. avrunzo ; bas-lat. bronzium. Muratori, que Diez approuve, le tire de bruno, brun, par l'intermédiaire d'un dérivé brunizzo, bruniccio, avec déplacement de l'accent. Ce déplacement d'accent fait quelque difficulté ; aussi peut-on penser au bas-latin bruntus, qui se trouve dans les gloses d'AElfricus avec le sens de livide.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Bronze acier, bronze à huit pour cent d'étain, coulé dans une épaisse coquille en fonte et autour d'un noyau en cuivre rouge ; il est dû au colonel autrichien Von Uchatius
dans Journ. offic. 1er janv. 1875, p. 13, 1re col.
2
Le bronze moderne n'a pas la même composition que le bronze ancien ; le zinc y remplace l'étain.
Il faudrait remonter à Keller pour retrouver le bronze véritable ; le mot générique de bronze a été conservé ; mais, à partir de l'époque de Louis XIV inclusivement, il n'y a plus eu, en réalité, qu'un alliage se rapprochant du laiton
dans Enquête, Traité de comm. avec l'Angl. t. II, p. 142
3
Ajoutez : M. Rossignol le tire de brunum aes, dit au lieu de aes nigrum, du grec, cuivre noir ou bronze ; dans le bas-grec, portes de bronze.

Synonymes de BRONZE

Termes proches de BRONZE

Phonétiquement proche de BRONZE