Définition de BRUNTRE

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : brun, bru-n' ; l'n ne se lie pas : brun ou blond, dites : brun ou blond ; si brun se trouvait devant

DÉFINITIONS

1
Qui est d'une couleur de châtaigne foncée tirant sur le noir.
Invariable dans les locutions de ce genre : des étoffes brun foncé.
La couleur brune. Cette étoffe est d'un beau brun.
Brun de montagne, terre d'ombre. Brun rouge, ocre dont on se sert dans la peinture.
2
Sémantique : Familièrement. Il commence à faire brun, la nuit vient.
Nature : S. f. La brune, le moment du jour où il commence à faire brun.
Les heures s'envolaient ; et l'aurore et la brune Te retrouvaient toujours dans ce chemin perdu
de Alfred DE MUSSET dans dans le Dict. de DOCHEZ.
À la brune, sur la brune, loc. adverb. Au déclin du jour.
Un petit laquais était sorti sur la brune
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 9
Hier au soir, sur la brune, Un chat-huant s'en vint votre fils enlever
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. IX, 1
Avanthier, advint que de fortune Je rencontrai ce Guignard sur la brune
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Hypocr.
3
En parlant du teint et des cheveux, qui offre une légère nuance de noir.
J'ai le teint brun, mais assez uni, le front élevé
de François, duc de LA ROCHEFOUCAULD dans Portrait.
Substantivement, personne qui a le teint et les cheveux bruns. Un brun. Une brune.
Une petite brune vive et piquante
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. V
Plus d'un brun à large poitrine
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Grég.
En secret un brun m'accompagne ; Tout se découvre ; adieu mon roi
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Cartes.
Aller de la brune à la blonde, être inconstant dans ses amours.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Neirs les chevels [cheveux] il ot et auques bruns
dans Ch. de Rol. CCLXXIX
Dreites ces hanstes, luisant cil espié brun [poli]
dans ib. LXXX
[Il] fiert Charlemagne sur l'haume d'acier brun
dans ib. CCLXIII
2
XIIe s.
[Cheval] baucent ou brun
dans Ronc. p. 133
E un suen escuier n'i volt il oublier, Rogier de Brai, un brun, un prode bachelier
dans Th. le mart. 48
3
XIIIe s.
Et li bruns airs esclaircis Par la lune...
dans Anc. poésies dans LACURNE SAINTE-PALAYE
Nus toissarans ne puet tistre à Paris camelins bruns et blancs, se il n'est....
dans L. des mét. 118
Si surcil sont brun et petit ; Onques nus hom plus bel ne vit
dans Fl. et Bl. 2853
4
XVe s.
Il estoit toute nuit et faisoit moult brun et moult espais
de Jean FROISSART dans I, I, 292
Et sur la brune rencontrerent en leur chemin de cinq à six cents combattants de leurs ennemis
de Enguerrand de MONSTRELET dans liv. II, ch. 162
Certes, nennil, vostre vie est trop brune [mauvaise]
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 357, col. 3, dans LACURNE SAINTE-PALAYE.
C'estoit en hiver, et faisoit brun et noir
de LOUIS XI dans Nouv. LIII
Faulte de blanc pain faict aulcunes fois manger le brun
dans Perceforest, t. VI, f° 76, dans LACURNE SAINTE-PALAYE
5
XVIe s.
Voyant cette fille assez belle, pour une claire brune
de Marguerite de Navarre, dite aussi de Valois, ou d'Angoulême, reine de Navarre dans Nouv. LIII
Se doubtant bien que les ennemis, sur le soir, quand il commencerait à faire brun, se retireroient à la file un à un
de Jacques AMYOT dans Philop. 24
Je veux mourir pour le brun de ce teint
de Pierre de RONSARD dans 27

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. brun ; espagn. et ital. bruno ; de l'anc. haut allem. brûn ; allem. mod. braun. Le sens radical de brun est brûlé (voy. BRUNIR).

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