Définition de BRONCHER
Prononciation : bron-ché
DÉFINITIONS
1
Mettre le pied à faux. Un cheval peut broncher par maladresse ou par défaut d'aplomb.Le cheval reculait toujours, ronflant, soufflant, et bronchant comme un cheval effarouché qu'il était
de Paul SCARRON dans Rom. com. II, ch. 13
Votre cheval bronchant vous laissait dans la plaine
de Jean de ROTROU dans Bélis. V, 5
Quand bronchant lourdement en un mauvais passage
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
Après ce mauvais pas où vous avez bronché
de Pierre CORNEILLE dans le Ment. IV, 5
2
Sémantique : Fig. Hésiter, faillir.Jamais au bout du vers on ne te voit broncher
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. II
Leur venin [de mes ennemis] qui sur moi brûle de s'épancher, Tous les jours en marchant m'empêche de broncher
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épît. VII
On marche devant Dieu ; mais, si on bronche, on se hâte de reprendre sa course
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans XVIII, 383
M. de Vendôme, secouru de M. du Maine, ne laissa pas Barbezieux broncher à son égard
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
HISTORIQUE
1
XIVe s.Thibaut fery de la hache qu'il tenoit, sur les espaules de Colart si grant cop qu'il le fist brunquier sur le col de son cheval
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans broquerius.
2
XVIe s.Le grand colosse, à ce coup estonné, D'un sault horrible alla bruncher par terre
de Joachim DU BELLAY dans V, 9, verso.
Le pré aux clers en est tesmoing, Où il n'y a si petit coing De muraille, qu'à coups de pierre On ne face bruncher par terre
de Joachim DU BELLAY dans VII, 76, verso.
Le broncher d'un cheval, la cheute d'une tuile
de Michel de MONTAIGNE dans I, 76
Mon jugement ne marche qu'à tastons, chancelant, bronchant, et chopant
de Michel de MONTAIGNE dans I, 155
C'est un coup de la fortune de faire bruncher nostre ennemy
de Michel de MONTAIGNE dans I, 242
Ce mulet passant au travers d'une riviere, et y estant [ayant] brunché
de Michel de MONTAIGNE dans II, 186
Le corps sans nom, sans chaleur et sans face, Comme un grand tronc broncha dessus la place
de Pierre de RONSARD dans 596
....le bois estant bronché [abattu] Fut par le fer artisan destranché
de Pierre de RONSARD dans 599
....empeschant que cet illustre ouvrage, Basty par vous, n'est bronché de l'orage
de AMADIS JAMYN dans Poésies, p. 14, verso.
....et par là bronche contre bas La plus dure espesseur des superbes murailles
de AMADIS JAMYN dans ib. p. 32
ÉTYMOLOGIE
1
Norm. brucher ; de l'ancien français bronche, qui signifiait branche ; ancien espagn. broncha, même sens ; ital. bronco, tronc ; d'où broncher, parce qu'on se heurte contre un tronc d'arbre. Origine inconnue. On l'a rapporté au latin bronchus, le même que brochus, dent saillante (voy. BROCHE) ; mais le sens est peu satisfaisant. Diez met en avant l'ancien haut-allem. bruch, flamand brok, quelque chose de rompu, fragment ; mais il n'y a pas assez d'intermédiaires pour qu'on sorte de la pure conjecture.Synonymes de BRONCHER
- ACHOPPER
- BOUGER
- BRANLER
- BUTER
- CILLER
- CLIGNER
- CLIGNOTER
- DÉPLACER
- MOUVOIR
- PAPILLOTER
- PROTESTER
- RÉAGIR
- REMUER
- TIQUER
- TRÉBUCHER