L'oeuvre Epîtres de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX

Ecrit par Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX

Date : 1669-1695

Citations de "Epîtres"

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ABATTU, UEMoi-même, Arnauld, ici, qui te prêche en ces rimes, Plus qu'aucun des mortels par la honte abattu, En vain j'arme contre eux une faible vertu
ABONDANCEJustement confus de mon peu d'abondance, Je me fais un chagrin du bonheur de la France
ACCRÉDITÉ, ÉEEt voyant contre Dieu le diable accrédité N'osent qu'en bégayant prêcher la vérité
ACTELe commandeur voulait la scène plus exacte ; Le vicomte indigné sortait au second acte
ACTEUR, TRICEQue tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur, Émouvoir, étonner, ravir un spectateur !
ADROIT, OITELa louange agréable est l'âme des beaux vers ; Mais je tiens, comme toi, qu'il faut qu'elle soit vraie, Et que son tour adroit n'ait rien qui nous effraie
AFFECTERPour éblouir les yeux, la fortune arrogante Affecta d'étaler une pompe insolente
AIDEQue tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur, Émouvoir, étonner, ravir un spectateur !
ALLERTout le trouble poétique à Paris s'en va cesser
AMPHITHÉÂTRELe village au-dessus forme un amphithéâtre
AMUSEMENTCes pompeux bâtiments Du loisir d'un héros nobles amusements
AMUSEMENTLeur esprit toutefois se plaît dans son tourment Et se fait de sa peine un noble amusement
ANTICHAMBRESes vers.... Iraient dans l'antichambre amuser Pacolet
APPÂTAux appâts d'un hameçon perfide, J'amorce en badinant le poisson trop avide
APPÂTMais perdez cette erreur dont l'appât vous amorce
APPLAUDIRUn coeur noble est content de ce qu'il trouve en lui Et ne s'applaudit point des qualités d'autrui
ARRIÈREPégase s'effarouche et recule en arrière
ARTICLEJe ris de ces discours frivoles ; On sait fort bien que ses paroles Ne sont pas articles de foi
ASSIGNÉ, ÉEN'imite pas ces fous.... Qui toujours assignants et toujours assignés, Souvent demeurent gueux de vingt procès gagnés
ATTENDREFaudra-t-il sur sa gloire attendre à m'exercer Que ma tremblante voix commence à se glacer ?
AUNETa bouche déjà s'ouvre large d'une aune [tu bâilles et ouvres une grande bouche]
AUTRENon ; à d'autres, dit-il ; on connaît votre style
AVANT-HIERLe bruit court qu'avant-hier on vous assassina
AVISJe reçois vingt avis qui me glacent d'effroi
AVOUÉ, ÉEPar des vers tout neufs avoués du Parnasse
AXESi le soleil est fixe ou tourne sur son axe
BARRIÈREEt regarde le champ, assis sur la barrière
BÉGAYERSait d'un air innocent bégayer sa pensée
BÉNÉFICEQue fais-tu cependant seul en ton bénéfice ?
BÉNITIERLa fièvre.... Un bénitier aux pieds, va l'étendre à la porte
BIENDes superbes mortels le plus affreux lien, N'en doutons pas, Arnauld, c'est la honte du bien
BIÈREAu pied de cet autel de structure grossière Gît sans pompe, enfermé dans une vile bière, Le plus savant mortel qui jamais ait écrit
BIGOT, OTEL'un, défenseur zélé des bigots mis en jeu....
BIZARRELe voilà fou, superbe, impertinent, bizarre
BONOui, partout de son nom chaque place munie Tient bon contre le vers, en détruit l'harmonie
BONNETFaut-il avoir reçu le bonnet doctoral....
BORGNEOù toujours le héros passe pour sans pareil, Et, fût-il louche ou borgne, est réputé soleil
BORNERIci, dans un vallon bornant tous mes désirs, J'achète à peu de frais de solides plaisirs
BOUCÀ moi, réprouvé, bouc infâme, Va brûler, dira-t-il
BOUTADEVient-il de la province une satire fade, D'un plaisant du pays insipide boutade, Pour la faire courir on dit qu'elle est de moi
BRANLEQu'à son gré désormais la fortune me joue, On me verra dormir au branle de sa roue
BRASLa Sicile De là nous tend les bras
BRISÉESDe quel front aujourd'hui vient-il sur nos brisées Se revêtir encor de nos phrases usées ?
BROCARDVous n'entendrez partout qu'injurieux brocards
BRONCHERLeur venin [de mes ennemis] qui sur moi brûle de s'épancher, Tous les jours en marchant m'empêche de broncher
BRUITLe Rhin, tranquille et fier du progrès de ses eaux, Appuyé d'une main sur son urne penchante, Dormait au bruit flatteur de son onde naissante
CABALEEn cent lieux contre lui les cabales s'amassent
CADENCEEt marquer sur la lyre une cadence juste
CAJOLER.... Dit d'abord un ami qui veut me cajoler
CAMPAGNEOui, Lamoignon, je fuis les chagrins de la ville, Et contre eux la campagne est mon unique asile
CANICULEDepuis le jour qu'Adam, déchu de son état, D'un tribut de douleurs paya son attentat, La canicule en feu dévora les campagnes
CANNELLE[Livres qui vont] Habiller chez Francoeur [nom d'un épicier] le sucre et la cannelle
CAPTIEUX, EUSEDes novateurs tu découvres la fraude Et romps de leurs erreurs les filets captieux
CATARRHEUX, EUSELa mort vient de saisir le vieillard catarrheux
CAUDEBECEt chez le chapelier du coin de notre place, Autour d'un caudebec j'en ai lu la préface
CAUSEDevant elle [la justice] à grand bruit ils expliquent la chose ; Tous deux avec dépens veulent gagner leur cause
CAUSEDes auteurs décriés il prend en main la cause
CÉLÈBRESais-tu dans quels périls aujourd'hui tu t'engages ? Cette mer où tu cours est célèbre en naufrages
CENSEURAinsi s'expliqueront nos censeurs sourcilleux
CENSEUREt peut-être ta plume aux censeurs de Pyrrhus Doit les plus nobles traits dont tu peignis Burrhus
CÉRUSELa coquette tendit ses lacs tous les matins, Et mettant la céruse et le plâtre en usage, Composa de sa main les fleurs de son visage
CESSERGrand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d'écrire
CHAGRINOui, Lamoignon, je fuis les chagrins de la ville
CHAMPÔ fortuné séjour, ô champs aimés des cieux ! Que pour jamais foulant vos prés délicieux, Ne puis-je ici fixer ma course vagabonde, Et, connu de vous seuls, ignorer tout le monde !
CHAMPJe laisse aux plus hardis l'honneur de la carrière, Et regarde le champ assis sur la barrière
CHAPELIER, IÈREPradon a mis au jour un livre contre vous ; Et, chez le chapelier du coin de notre place, Autour d'un caudebec j'en ai lu la préface
CHARCe n'est pas qu'aisément, comme un autre, à ton char Je ne puisse attacher Alexandre et César
CHASSERL'ardeur de s'enrichir chassa la bonne foi
CHEF-D'OEUVREL'ignorance et l'erreur à ses naissantes pièces [de Molière], En habits de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d'oeuvre nouveau, Et secouaient la tête à l'endroit le plus beau
CHENU, UELa vieillesse.... Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue
CHERCHERSans le chercher aux bords de l'Escaut ou du Rhin, La paix l'offre à mes yeux plus calme et plus serein
CHEVALMalheureux, laisse en paix ton cheval vieillissant, De peur que, tout à coup efflanqué, sans haleine, Il ne laisse en tombant son maître sur l'arène
CHIMÈREPeut-on se figurer de si folles chimères ?
CHIMIE ou CHYMIEHuer la métaphore et la métonymie, Grands mots que Pradon croit des termes de chimie
CHOSEDevant elle [la justice] à grand bruit ils expliquent la chose ; Tous deux avec dépens veulent gagner leur cause
CHRISTIANISMEUn si bas, si honteux, si faux christianisme Ne vaut pas des Platon l'éclairé paganisme
CHRONIQUEUR.... Ce grand chroniqueur des gestes d'Alexandre
CICATRISÉ, ÉESon front cicatrisé rend son air furieux
CIMENTERMais un roi, vraiment roi, qui, sage en ses projets, Sache en un calme heureux maintenir ses sujets, Qui du bonheur public ait cimenté sa gloire, Il faut pour le trouver courir toute l'histoire
COINDes vers marqués au coin de l'immortalité
COINQu'heureux est le mortel qui, du monde ignoré, Vit content de soi-même en un coin retiré !
COMBATTANTAllez, vils combattants, inutiles soldats, Laissez là ces mousquets trop pesants pour vos bras
COMBLELe mérite en repos s'endort dans la paresse ; Mais par les envieux un génie excité Au comble de son art est mille fois monté
COMÉDIEL'aimable comédie, avec lui [à la mort de Molière] terrassée, En vain d'un coup si rude espéra revenir, Et sur ses brodequins ne put plus se tenir
COMMANDEURLe commandeur voulait la scène plus exacte ; Le vicomte indigné sortait au second acte
COMMISUn commis engraissé des malheurs de la France
COMPLOTLe Parnasse français, ennobli par ta veine, Contre tous ces complots saura te maintenir
COMPTÉ, ÉEDans mon coffre tout plein de rares qualités, J'ai cent mille vertus en louis bien comptés
CONDAMNERL'un défenseur zélé des bigots mis en jeu Pour prix de ses bons mots le condamnait au feu
CONFONDRESitôt que par un vice ils pensent me confondre, C'est en me corrigeant que je sais leur répondre
CONQUÉRANT... En vain aux conquérants L'erreur, parmi les rois, donne les premiers rangs
CONSTRUIRETantôt, cherchant la fin d'un vers que je construis
CONSUMERLa riche expression, la nombreuse mesure, Sorcières dont l'amour sait d'abord les charmer [les poëtes], De fatigues sans fin viennent les consumer
CONTENT, ENTEVit content de soi-même en un coin retiré !
CONTREOui, Lamoignon, je fuis les chagrins de la ville ; Et contre eux la campagne est mon unique asile
COPIEVoulant se redresser, soi-même on s'estropie, Et d'un original on fait une copie
COQUET, ETTELa coquette tendit ses lacs tous les matins ; Et, mettant la céruse et le plâtre en usage, Composa de sa main les fleurs de son visage
CORNU, UEJ'aime mieux.... Que d'aller follement, égaré dans les nues, Me lasser à chercher des visions cornues
CORRIGERJe sais sur leurs avis corriger mes erreurs, Et je mets à profit leurs malignes fureurs
COUCHER.... Tu te souviens qu'au village on t'a dit Que ton maître est nommé pour coucher par écrit Les faits d'un roi....
COUPABLE.... Il n'est point de coupable en repos
COURIRCette mer où tu cours est célèbre en naufrages
COURIRVient-il de la province une satire fade, Pour la faire courir on dit qu'elle est de moi
COURIRPour moi, sur cette mer qu'ici-bas nous courons, Je cherche à me pourvoir d'esquifs et d'avirons, à régler mes désirs, à prévenir l'orage, Et sauver, s'il se peut, ma raison du naufrage
COURIRMais un roi, vraiment roi, qui, sage en ses projets, Sache en un calme heureux maintenir ses sujets, Il faut pour le trouver courir toute l'histoire
COURSIERDéjà d'un plomb mortel plus d'un brave est atteint, Sous les fougueux coursiers l'onde écume et se plaint
COURT, COURTELa trop courte beauté monta sur des patins, La coquette tendit ses lacs tous les matins
COURTISANLe courtisan n'eut plus de sentiment à soi
COURTISERJuge si, toujours triste, interrompu, troublé, Lamoignon, j'ai le temps de courtiser les muses
COUSIN, INEUn cousin, abusant d'un fâcheux parentage, Veut qu'encor tout poudreux et sans me débotter, Chez vingt juges pour lui j'aille solliciter
CRAINDRESans cesse on prend le masque, et quittant la nature, On craint de se montrer sous sa propre figure
CRAYONMuses, pour le tracer, cherchez tous vos crayons
CRAYONNERCe roi.... Voulut bien que ma main crayonnât ses exploits
CREUSEREt dans le roc qui cède et se coupe aisément, Chacun sait de sa main creuser son logement
CRIMINEL, ELLEEt n'allez point, pour fuir la raison qui nous presse, Donner le nom d'amour au trouble inanimé Qu'au coeur d'un criminel la peur seule a formé
CRITIQUEQuoi ! ce critique affreux n'en sait pas plus que nous !
CROASSERSes rivaux obscurcis autour de lui croassent
CROUPELe chagrin monte en croupe et galope avec lui
CUIRASSIERRevel le suit de près ; sous ce chef redouté Marche des cuirassiers l'escadron indompté
CULTIVERDe ton trône agrandi portant seul tout le faix, Tu cultives les arts, tu répands les bienfaits
DÉBOTTEREncore tout poudreux et sans me débotter
DÉBRISOn verra les abus par ta main réformés, La licence et l'orgueil en tous lieux réprimés, Du débris des traitants ton épargne grossie
DÉCHARGEREnfin la peur sur lui remportant la victoire, Aux pieds d'un prêtre il court décharger sa mémoire
DÉCHOIRDu rang où notre esprit une fois s'est fait voir, Sans un fâcheux éclat nous ne saurions déchoir
DÉCOUVRIROui sans peine au travers des sophismes de Claude, Arnauld, des novateurs tu découvres la fraude
DÉCOUVRIRJ'aime un esprit aisé qui se montre et qui s'ouvre, Et qui plaît d'autant plus que plus il se découvre
DÉCRÉDITÉ, ÉEEt que par tes présents mon vers décrédité N'ait moins de poids pour toi dans la postérité
DÉCRIÉ, ÉEDes auteurs décriés il prend en main la cause
DÉFAUTOh ! que de mon esprit triste et mal ordonné, Ainsi que de ce champ par toi si bien orné, Ne puis-je faire ôter les ronces, les épines, Et des défauts sans nombre arracher les racines ?
DEGRÉMais quoi ! j'entends déjà plus d'un fier scolastique, Qui.... Curieux, me demande où j'ai pris mes degrés
DEHORSLa maison du seigneur, seule un peu plus ornée, Se présente au dehors de murs environnée
DÉLICAT, ATETu souffres la louange adroite, délicate
DEMANDERMais sans cesse ignorants de nos propres besoins, Nous demandons au ciel ce qu'il nous faut le moins
DÉMENER (SE)S'agite, se démène et s'use le cerveau
DÉPENSTous deux avec dépens veulent gagner leur cause
DÉPÉRIRJe sens de jour en jour dépérir mon génie
DÉRIDERAlors il n'était point de lecteur si sauvage Qui ne se déridât en lisant mon ouvrage
DÉSERTEREt l'ennemi vaincu, désertant ses remparts, Au-devant de ton joug courait de toutes parts
DÉSIRMaintenant, que le temps a mûri mes désirs.... j'aime mieux mon repos....
DEUILAchille mit vingt fois tout Ilion en deuil
DEVERSC'est ainsi devers Caen que tout Normand raisonne
DEVOIRCrois-moi, dût Auzanet t'assurer du succès, Abbé, n'entreprends point même un juste procès
DIFFAMERLe Parnasse surtout, fécond en imposteurs, Diffama le papier par ses propos menteurs
DIREJe dirai les exploits de ton règne paisible
DIREMa pensée au grand jour partout s'offre et s'expose ; Et mon vers bien ou mal dit toujours quelque chose
DISCOURIRLamoignon, nous irons, libres d'inquiétude, Discourir des vertus dont tu fais ton étude
DISCOURSCessez de m'opposer vos discours imposteurs, Confesseurs insensés, ignorants séducteurs
DISCOURSÀ ces discours pressants que saurait-on répondre ?
DISCOURSAucun rhéteur encore, arrangeant le discours, N'avait d'un art menteur enseigné les détours
DOCILETu fais d'un sable aride une terre fertile, Et rends tout mon jardin à tes lois si docile
DOCTORAL, ALEFaut-il avoir reçu le bonnet doctoral, Avoir extrait Gamache, Isambert et Duval ?
DOGMEEt par un dogme faux dans nos jours enfanté, Des devoirs du chrétien rayer la charité
DONNERSoutenons bien nos droits ; sot est celui qui donne, C'est ainsi devers Caen que tout Normand raisonne
DONNERLe blé pour se donner, sans peine ouvrant la terre, N'attendait point qu'un boeuf pressé de l'aiguillon Tracât à pas tardifs un pénible sillon
DONNERUn écrit scandaleux sous votre nom se donne
DOUTEUX, EUSEPlus qu'aucun des mortels par la honte abattu, En vain j'arme contre elle une faible vertu ; Ainsi toujours douteux, chancelant ou volage....
ÉCAILLEEt par ce bel arrêt terminant la bataille : Tenez, voilà, dit-elle, à chacun une écaille
ÉCARTEREt plus de votre coeur il [Dieu] paraît s'écarter, Plus par vos actions songez à l'arrêter
ÉCLAIROu d'un plomb qui fuit l'oeil et part avec l'éclair, Je vais faire la guerre aux habitants de l'air
ÉCLAIRÉ, ÉEUn si bas, si honteux, si faux christianisme Ne vaut pas des Platons l'éclairé paganisme
ÉCLATANT, ANTE....Toi, Lamoignon, que le rang, la naissance, Le mérite éclatant et la haute éloquence Appellent dans Paris aux sublimes emplois
ÉCLIPSÉ, ÉEMais sitôt que d'un trait de ses fatales mains La parque l'eut rayé [Molière] du nombre des humains, On reconnut le prix de sa muse éclipsée
ÉCOLEOh ! le bel argument digne de leur école !
ÉCOULÉ, ÉEDouze ans sont écoulés depuis le jour fatal, Qu'un libraire, imprimant les essais de ma plume, Donna pour mon malheur un trop heureux volume
ÉCRITTu te souviens qu'au village on t'a dit, Que ton maître est gagé pour coucher par écrit Les faits d'un roi plus grand en sagesse, en vaillance, Que Charlemagne aidé des douze pairs de France
ÉCRITMais nous autres faiseurs de livres et d'écrits, Sur les bords du Permesse aux louanges nourris
ÉCRIVAINQue de tant d'écrivains de l'école d'Ignace Étant, comme je suis, ami si déclaré
ÉCUMEUX, EUSEVotre ennemi superbe, en cet instant fameux, Du Rhin près de Tholus fend les flots écumeux
EFFLANQUÉ, ÉEMalheureux, laisse en paix ton cheval vieillissant, De peur que tout à coup, efflanqué, sans haleine, Il ne laisse en tombant son maître sur l'arène
EFFLEURERJamais blessant leurs vers, il n'effleura leurs moeurs
EFFRÉNÉ, ÉEOn vit avec horreur une muse effrénée Dormir chez un greffier la grasse matinée
ÉGARÉ, ÉETu dirais, reprenant ta pelle et ton râteau : J'aime mieux mettre encor cent arpents au niveau Que d'aller, follement égaré dans les nues, Me lasser à chercher des visions cornues
ÉLANQue dis-tu de m'y voir rêveur, capricieux, Tantôt baissant le front, tantôt levant les yeux, De paroles en l'air par élans envolées, Effrayer les oiseaux perchés dans mes allées ?
ÉLANCERVendôme, que soutient l'orgueil de sa naissance, Au même instant dans l'onde impatient s'élance
ÉLOGECes esprits frivoles.... Avalent sans dégoût le plus grossier éloge
EMBONPOINTQue me sert en effet qu'un admirateur fade Vante mon embonpoint si je me sens malade ?
EMBOURBERÀ peine du limon où le vice m'engage, J'arrache un pied timide et sors en m'agitant, Que l'autre m'y reporte et s'embourbe à l'instant
EMPRESSÉ, ÉELà, dans le seul loisir que Thémis t'a laissé, Tu me verras souvent à te suivre empressé
EMPRUNTÉ, ÉEChacun chercha pour plaire un visage emprunté
ENCENSOIRMais un auteur novice à répandre l'encens Souvent à son héros, dans un bizarre ouvrage, Donne de l'encensoir au travers du visage
ENFANTTout charme en un enfant dont la langue sans fard, À peine du filet encor débarrassée, Sait d'un air innocent bégayer sa pensée
ENFERMais lorsqu'en sa malice un pécheur obstiné, Des horreurs de l'enfer vainement étonné
ENGAGERSi tout ce qui reçoit des fruits de ta largesse à peindre tes exploits ne doit point s'engager
ENGAGERSais-tu dans quels périls aujourd'hui tu t'engages ?
ENGRAISSÉ, ÉEJ'estime autant Patru même dans l'indigence Qu'un commis engraissé des malheurs de la France
ENGRAISSERN'imite point ces fous dont la sotte avarice Va de ses revenus engraisser la justice
ENIVRERQu'heureux est le mortel qui, du monde ignoré, Vit content de soi-même en un coin retiré, Que l'amour de ce rien qu'on nomme renommée N'a jamais enivré d'une vaine fumée !
ENNEMI, IEAinsi donc, philosophe à la raison soumis, Mes défauts désormais sont mes seuls ennemis
ENNOBLI, IELe Parnasse français, ennobli par ta veine, Contre tous ces complots saura se maintenir
ENNUIUn fou rempli d'erreurs, que le trouble accompagne.... En vain monte à cheval pour tromper son ennui ; Le chagrin monte en croupe et galope avec lui
ENRICHI, IEC'est par toi qu'on va voir les muses enrichies, De leur longue disette à jamais affranchies
ENRICHI, IELe public, enrichi du tribut de nos veilles, Croit qu'on doit ajouter merveilles sur merveilles
ENRICHIRL'ardeur de s'enrichir chasse la bonne foi
ENROUERNon, non, tu n'iras point, ardent bénéficier, Faire enrouer pour toi Corbin ni le Mazier
ENSEIGNERNon, quoi que l'ignorance enseigne sur ce point
ENTR'ACCORDER (S')Et, pour lier des mots si mal s'entr'accordants
ENTRAVESNous ne saurions briser nos fers et nos entraves, Du lecteur dédaigneux honorables esclaves
ENVELOPPERBientôt, quoi qu'il [un héros] ait fait, la mort d'une ombre noire Enveloppe avec lui son nom et son histoire
ENVIEUX, EUSEEt son trop de lumière, importunant les yeux, De ses propres amis lui fait des envieux
ENVIRONNÉ, ÉELa maison du seigneur seule un peu plus ornée Se présente au dehors de murs environnée
ÉPANDREUn bruit s'épand qu'Enghien et Condé sont passés
ÉPARGNEDes débris des traitants ton épargne grossie
ÉPARS, ARSEIl voit de toutes parts Ses pâles défenseurs par la frayeur épars
ÉPLUCHERPièce à pièce épluchant vos sons et vos paroles
ÉPOUVANTABLEQue Cambrai, des Français l'épouvantable écueil, A vu tomber enfin ses murs et son orgueil
ÉQUILIBREDe la droite raison je sens mieux l'équilibre
ÉRIGERL'argent en honnête homme érige un scélérat
ERRERTantôt un livre en main, errant dans les prairies, J'occupe ma raison d'utiles rêveries
ERREURJe sais sur leurs avis corriger mes erreurs, Et je mets à profit leurs malignes fureurs
ESCLAVEVil esclave toujours sous le joug du péché, Au démon qu'il redoute il demeure attaché
ESPRITDocteurs, dites-moi donc, quand nous sommes absous, Le Saint-Esprit est-il ou n'est-il pas en nous ?
ESQUIFPour moi sur cette mer qu'ici-bas nous courons, Je cherche à me pourvoir d'esquif et d'avirons
ESSAIDouze ans sont écoulés depuis le jour fatal Qu'un libraire, imprimant les essais de ma plume, Donna pour mon malheur un trop heureux volume
ESSENCEIl est de l'essence d'un bon livre d'avoir des censeurs, et la plus grande disgrâce qui puisse arriver à un écrit qu'on met au jour, ce n'est pas que beaucoup de gens en disent du mal, c'est que personne n'en dise rien
ESSUYÉ, ÉECe n'est plus qu'un coeur bas, un coquin ténébreux ; Son visage essuyé n'a plus rien que d'affreux
ESTROPIERVoulant se redresser, soi-même on s'estropie, Et d'un original on fait une copie
ÉTAGEEt [de mauvais poëtes], fiers du haut étage où La Serre les loge, Avalent sans dégoût le plus grossier éloge
ÉTALERQue j'allais à tes yeux étaler de merveilles !
ÉTANCHEREt de l'eau de ce puits sans relâche tirée, De ce sable étancher la soif démesurée
ÉTRANGEPeut-on m'attribuer ces sottises étranges ?
ÊTRERarement un esprit ose être ce qu'il est
ÉTUDEMais je ne trouve point de fatigue si rude Que l'ennuyeux loisir d'un mortel sans étude
ÉTUDEJe songe à me connaître et me cherche en moi-même, C'est là l'unique étude où je veux m'attacher
ÉTUDEPlus d'un héros, épris des fruits de mon étude, Vient quelquefois chez moi goûter la solitude
ÉVAPORÉ, ÉEIl veut être folâtre, évaporé, plaisant
ÉVÉNEMENTLe monde cependant se rit de mes excuses, Croit que, pour m'inspirer sur chaque événement, Apollon doit venir au premier mandement
ÉVITERPossédé d'un ennui qu'il ne saurait dompter, Il craint d'être à soi-même et cherche à s'éviter
EXALTERCe n'est pas.... Qu'aisément je ne pusse, en quelque ode insipide, T'exalter aux dépens et de Mars et d'Alcide
EXPLOITPour moi, loin des combats, sur un ton moins terrible, Je dirai les exploits de ton règne paisible
FABLERien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable ; Il doit régner partout, et même dans la fable
FACEDocte abbé, de ce pas j'irai leur dire en face....
FÂCHEUX, EUSEAu lieu de quatre amis qu'on attendait le soir, Quelquefois de fâcheux arrivent trois volées
FACILEJe me sens sur ce point trop facile à confondre
FAIBLESSECombattez-vous vos sens ? domptez-vous vos faiblesses ?
FAINÉANT, ANTECe n'est pas que mon coeur du travail ennemi Approuve un fainéant sur le trône endormi
FAISEUR, EUSEMais nous autres faiseurs de livres et d'écrits
FAMINEOn verra par quels soins ta sage prévoyance Au fort de la famine entretint l'abondance
FANGEOn a vu mille fois des fanges méotides, Sortir des conquérants
FARDTout ne fut plus que fard, qu'erreur, que tromperie
FARINESes bons mots ont besoin de farine et de plâtre
FAUX, FAUSSEIl n'est esprit si droit Qui ne soit imposteur et faux par quelque endroit
FAUX, FAUSSELe faux est toujours fade, ennuyeux, languissant
FAUXLaissez là ces mousquets trop pesants pour vos bras, Et, la faux à la main, parmi vos marécages, Allez couper vos joncs....
FAVORI, ITEChaque climat produit des favoris de Mars
FÉCOND, ONDEChaque siècle est fécond en heureux téméraires
FERMIER, IÈRETout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est sain ; La maison le fournit, la fermière l'ordonne
FERTILEIl fallut qu'au travail son corps rendu docile, Forçât la terre avare à devenir fertile
FEUL'un, défenseur zélé des bigots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots le condamnait au feu
FEULe feu sort à travers ses humides prunelles
FEUILLETIl [un mauvais poëte] aurait beau crier : premier prince du monde, Courage sans pareil, lumière sans seconde ; Ses vers, jetés d'abord sans tourner le feuillet, Iraient dans l'antichambre amuser Pacolet
FIGURESans cesse on prend le masque, et, quittant la nature, On craint de se montrer sous sa propre figure
FIGURERPeut-on se figurer de si folles chimères ?
FILETTout charme en un enfant dont la langue sans fard, à peine du filet encor débarrassée, Sait d'un air innocent bégayer sa pensée
FILETTu romps de leurs erreurs les filets captieux
FILIAL, ALE....Il convertit enfin les ténèbres en jour, Et la crainte servile en filial amour
FLÉCHIRQui l'eût cru que pour moi le ciel dût se fléchir ?
FLEUREt, mettant la céruse et le plâtre en usage, Composa de sa main les fleurs de son visage
FLOTLa Seine, au pied des monts que son flot vient laver
FOIL'ardeur de s'enrichir chassa la bonne foi
FOLÂTREIl n'est pas sans esprit ; mais, né triste et pesant, Il veut être folâtre, évaporé, plaisant
FOLLEMENTDes jugements d'autrui nous tremblons follement
FONDEMENTC'est là de tous nos maux le fatal fondement
FONDREVous n'entendrez partout qu'injurieux brocards Et sur vous et sur lui fondre de toutes parts
FORÊTIl me faut du repos, des prés et des forêts
FORTUNEQue si quelqu'un, mes vers, alors vous importune, Pour savoir mes parents, ma vie et ma fortune
FOUDRELe bruit court que le roi va tout réduire en poudre, Et dans Valencienne est entré comme un foudre
FOUDREen poudre, Va me percer de mille traits
FOUGUEQuelle fougue indiscrète Ramène sur les rangs encor ce vieil athlète ?
FOULERQui dans un vain sonnet, placés au rang des dieux Se plaisent à fouler l'Olympe radieux
FRAIS, FRAÎCHEIl me faut du repos, des prés et des forêts ; Laisse-moi donc ici sous leurs ombrages frais Attendre que septembre ait ramené l'automne
FRAISMais je tiens qu'ici-bas, sans faire tant d'apprêts, La vertu se contente et vit à peu de frais
FRANCHISEMais du plus grand des rois la bonté sans limite.... Crut voir dans ma franchise un mérite nouveau
FRAPPERMaintenant que le temps a mûri mes désirs, Que mon âge, amoureux de plus sages plaisirs, Bientôt s'en va frapper à son neuvième lustre
FRÈREAllez, partez, mes vers, derniers fruits de ma veine.... Montrez-vous, j'y consens ; mais du moins dans mon livre, Commencez par vous joindre à mes premiers écrits ; C'est là qu'à la faveur de vos frères chéris, Peut-être enfin soufferts comme enfants de ma plume, Vous pourrez vous sauver, épars dans le volume
FRUITEnghien, de son hymen [de Condé] le seul et digne fruit
FRUITAllez, partez, mes vers, dernier fruit de ma veine
FUIRHâtons-nous, le temps fuit et nous traîne avec soi
FUIRJe trouve au coin d'un bois le mot qui m'avait fui
FULMINANT, ANTECe serait ma réponse à ce dieu fulminant
FUMERDu salpêtre en fureur l'air s'échauffe et s'allume, Et des coups redoublés tout le rivage fume
FURIEUX, EUSESon front cicatrisé rend son air furieux
GALOPERLe chagrin monte en croupe et galope avec lui
GANGRENÉ, ÉE....Je n'ai rien, vous dis-je, Répondra ce malade à se taire obstiné ; Mais cependant voilà tout son corps gangrené ; Et la fièvre, demain, se rendant la plus forte, Un bénitier aux pieds va l'étendre à la porte
GÉMISSANT, ANTEJe peindrai les plaisirs en foule renaissants, Les oppresseurs du peuple à leur tour gémissants
GÊNELa pierre, la colique et les gouttes cruelles.... De travaux douloureux le viennent accabler, Sur le duvet d'un lit, théâtre de ses gênes, Lui font scier des rocs, lui font fendre des chênes
GÉNIEJe sens de jour en jour dépérir mon génie
GÉNIESitôt que d'Apollon un génie inspiré Trouve loin du vulgaire un chemin ignoré, En cent lieux contre lui les cabales s'amassent
GESTESCe grand chroniqueur des gestes d'Alexandre
GLACEQui n'eut jamais pour Dieu que glace et que froideur
GLACERFaudra-t-il sur sa gloire [de Louis XIV] attendre à m'exercer Que ma tremblante voix commence à se glacer ?
GRÂCEProfitons de l'instant que de grâce il nous donne
GRÂCEDieu ne fait jamais grâce à qui ne l'aime point
GRAPPELa vigne offrait partout des grappes toujours pleines
GRAS, ASSEOn vit avec horreur une muse effrénée Dormir chez un greffier la grasse matinée
GREFFELa famille en pâlit, et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un poëte naissant
GRIMOIRENe soupçonnes-tu point qu'agité du démon Ainsi que ce cousin des quatre fils Aimon Dont tu lis quelquefois la merveilleuse histoire, Je rumine en marchant quelque endroit du grimoire ?
GRONDERCependant laisse ici gronder quelques censeurs
GUÉRIRSitôt que sur un vice ils pensent me confondre, C'est en me guérissant que je sais leur répondre
GUERREJe vais faire la guerre aux habitants de l'air
GUEUX, EUSE[Ces fous] Qui, toujours assignant et toujours assignés, Souvent demeurent gueux de vingt procès gagnés
GUIDERQuel chemin le plus droit à la gloire nous guide, Ou la vaste science ou la raison solide ?
HABILLERLe temps n'est plus, mes vers, où ma muse en sa force, Du Parnasse français formant les nourrissons, De si riches couleurs habillait ses leçons
HABILLERIl est fâcheux, grand roi, de se voir sans lecteur, Et d'aller du récit de ta gloire immortelle Habiller chez Francoeur le sucre et la cannelle
HABITL'ignorance et l'erreur à ses naissantes pièces [de Molière], En habit de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d'oeuvre nouveau
HABITERLe Saint-Esprit revient habiter dans son âme
HAINEJe dois plus à leur haine [de mes ennemis], il faut que je l'avoue, Qu'au faible et vain talent dont la France me loue
HAÏRTel qui hait à se voir peint en de faux portraits, Sans chagrin voit tracer ses véritables traits
HÂLEEt le teint plus jauni que de vingt ans de hâle
HALEINEMalheureux, laisse en paix ton cheval vieillissant, De peur que tout à coup, efflanqué, sans haleine, Il ne laisse en tombant son maître sur l'arène
HALETERSans cesse poursuivant ces fugitives fées, On voit sous les lauriers haleter les Orphées
HAMEAUC'est un petit village ou plutôt un hameau Bâti sur le penchant d'un long rang de collines
HARCELÉ, ÉEDites que, harcelé par les plus vils rimeurs, Jamais, blessant leurs vers, il n'effleura leurs moeurs
HARDI, IEJe laisse aux plus hardis l'honneur de la carrière
HARMONIEDes villes que tu prends les noms durs et barbares.... Oui, partout de son nom chaque place munie Tient bon contre le vers et détruit l'harmonie
HASARDEUX, EUSETraiter tout noble mot de terme hasardeux
Hé bien ! contentez donc l'orgueil qui vous enivre
HÉRÉTIQUE[Le faux honneur] Lui dit [à Claude, ministre protestant de Charenton] : si tu te rends, sais-tu ce qu'on va dire ? Dans son heureux retour lui montre un faux malheur, Lui peint de Charenton l'hérétique douleur
HÉRISSERLe chardon importun hérissa les guérets
HÉROSOn peut être héros sans ravager la terre
HIERLe bruit court qu'avant-hier on vous assassina
HIPPOCRÈNEMais quand je lis ces vers par votre onde [les eaux de Bourbon] inspirés, Il me paraît, admirable fontaine, Que vous n'eûtes jamais la vertu d'Hippocrène
HISTOIREMais un roi vraiment roi, qui, sage en ses projets, Sache en un calme heureux maintenir ses sujets, Qui du bonheur public ait cimenté sa gloire, Il faut pour le trouver courir toute l'histoire
HISTOIRE....Cousin des quatre fils Aimon Dont tu lis quelquefois la merveilleuse histoire
HONNÊTEL'argent en honnête homme érige un scélérat
HONNEUREntendons discourir sur les bancs des galères Ce forçat abhorré même de ses confrères ; Il plaint par un arrêt injustement donné L'honneur en sa personne à ramer condamné
HONORABLEMais nous autres faiseurs de livres et d'écrits, Sur les bords du Permesse aux louanges nourris, Nous ne saurions briser nos fers et nos entraves, Du lecteur dédaigneux honorables esclaves
HONTEMais aucun de ces maux n'égala les rigueurs Que la mauvaise honte exerça dans les coeurs ; De ce nid à l'instant sortirent tous les vices
HONTEUSEMENTVous irez à la fin honteusement exclus Trouver au magasin Pyrame et Régulus
HORSMisérables jouets de notre vanité Nous cherchons hors de nous nos vertus et nos vices
HUEREt bientôt vous verrez mille auteurs pointilleux.... Traiter tout noble mot de terme hasardeux, Et, dans tous vos discours, comme monstres hideux, Huer la métaphore et la métonymie
HUÎTREDes sottises d'autrui nous vivons au Palais ; Messieurs, l'huître était bonne : adieu, vivez en paix
HUMIDEIl [le Rhin] voit fuir à grands pas ses naïades craintives Qui toutes accourant vers leur humide roi
HUMIDEOu que Bernier compose et le sec et l'humide Des corps ronds et crochus errant parmi le vide
HYPERBOLEEt bientôt vous verrez mille auteurs pointilleux, Pièce à pièce épluchant vos sons et vos paroles, Interdire chez vous l'entrée aux hyperboles
IFAntoine, gouverneur de mon jardin d'Auteuil, Qui diriges chez moi l'if et le chèvrefeuil
IGNORANCEL'ignorance vaut mieux qu'un savoir affecté
IGNORÉ, ÉEQu'heureux est le mortel qui, du monde ignoré, Vit content de soi-même en un coin retiré !
IL, au singulier, ILS, au plurielEt ces fleurs qui là-bas entre elles se demandent S'il est fête au village...
IMITERImite mon exemple ; et, lorsqu'une cabale, Un flot de vains auteurs follement te ravale, Profite de leur haine
IMMORTALISERPour t'immortaliser tu fais de vains efforts
IMPORTUN, UNEVois-tu cet importun que tout le monde évite, Cet homme à toujours fuir, qui jamais ne vous quitte ?
IMPRIMERDouze ans sont écoulés depuis le jour fatal Qu'un libraire, imprimant les essais de ma plume....
INCESTUEUX, EUSELa douleur vertueuse De Phèdre malgré soi perfide, incestueuse
INCIVIL, ILETe livrer le Bosphore, et, d'un vers incivil, Proposer au sultan de te céder le Nil
INCONNU, UEMais du plus grand des rois la bonté sans limite, Toujours prête à courir au-devant du mérite, Crut voir dans ma franchise un mérite inconnu
INCURABLEIl faut voir de ce pas les plus considérables ; L'un demeure au Marais, et l'autre aux Incurables
INFÂMEQu'importe qu'en tous lieux on me traite d'infâme ?.... Dans mon coffre, tout plein de rares qualités, J'ai cent mille vertus en louis bien comptés
INFERTILEQuoi ! dis-je tout chagrin, dans ma verve infertile, Des vertus de mon roi spectateur inutile....
INHABILEMais pour moi de Paris citoyen inhabile
INSOLENT, ENTEPour éblouir les yeux, la fortune arrogante Affecta d'étaler une pompe insolente
INSULTÉ, ÉETous ses bords [d'une rivière] sont couverts de saules non plantés Et de noyers souvent du passant insultés
INSULTERQue tout, jusqu'à Pinchêne, et m'insulte et m'accable : Aujourd'hui, vieux lion, je suis doux et traitable
INUTILEL'argent, l'argent, dit-on, sans lui tout est stérile ; La vertu sans l'argent n'est qu'un meuble inutile
IRONIQUEJe ne sais pas comment, ferme en votre doctrine, Des ironiques mots de sa bouche divine Vous pourriez, sans rougeur et sans confusion, Soutenir l'amertume et la dérision
JEMais où cherché-je ailleurs ce qu'on trouve chez nous ?
JEUL'un, défenseur zélé des bigots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots [de Molière] le condamnait au feu
JONCEt la faux à la main, parmi vos marécages, Allez couper vos joncs et presser vos laitages
JOUERQu'à son gré désormais la fortune me joue ; On me verra dormir au branle de sa roue
JOUERAprès avoir joué tant d'auteurs différents
JOURPradon a mis au jour un livre contre vous
JOURJe sens de jour en jour dépérir mon génie
JUGEMENTDes jugements d'autrui nous tremblons follement ; Et chacun l'un de l'autre adorant les caprices, Nous cherchons loin de nous nos vertus et nos vices
JUSTEQue le bien et le mal y sont prisés au juste
JUSTEMENTEt pouvant justement l'égaler [Colbert] à Mécène
JUSTICELa Justice passa la balance à la main
JUSTICEN'imite point ces fous dont la sotte avarice Va de ses revenus engraisser la justice
JUSTIFIERL'ardeur qui justifie et que Dieu vous envoie
LABORIEUX, EUSELaborieux valet du plus commode maître Qui, pour te rendre heureux, ici-bas pouvait naître
LABOURERIl n'irait point troubler la paix de ces fauvettes, S'il lui fallait toujours comme moi s'exercer, Labourer, couper, tondre, aplanir, palisser
LACSLa coquette tendit ses lacs tous les matins, .... Composa de sa main les fleurs de son visage
LAINEEt la laine et la soie en cent façons nouvelles Apprirent à quitter leurs couleurs naturelles
LAITAGEAllez couper vos joncs et presser vos laitages
LANGUIRNotre style languit dans un remerciement
LANGUISSANT, ANTELe faux est toujours fade, ennuyeux, languissant
LÉGITIMELa mort seule.... peut.... Faire au poids du bon sens peser tous ses écrits [d'un homme de génie], Et donner à ses vers leur légitime prix
LIASSEPouvant charger mon bras d'une utile liasse, J'allai loin du palais errer sur le Parnasse
LIBELLEEt déjà [mes vers] chez Barbin, ambitieux libelles, Vous brûlez d'étaler vos feuilles criminelles
LIBERTÉQu'heureux est le mortel.... Qui de la liberté forme tout son plaisir, Et ne rend qu'à lui seul compte de son loisir !
LIBRAIREUn libraire, imprimant les essais de ma plume, Donna, pour mon malheur, un trop heureux volume
LIBREEt surtout, redoutant la basse servitude, La libre vérité fut toute mon étude
LIMINAIREStances, odes, sonnet, épîtres liminaires
LIMONÀ peine du limon où le vice m'engage, J'arrache un pied timide et sors en m'agitant, Que l'autre m'y reporte et s'embourbe à l'instant
LIMONEUX, EUSEÀ ces mots essuyant sa barbe limoneuse, Il [le Rhin] prend d'un vieux guerrier la figure poudreuse
LION, ONNETout l'été, loin de toi, demeurant au village, J'y passe obstinément les ardeurs du Lion
LITIGIEUX, EUSELa justice, pesant ce droit litigieux, Demande l'huître, l'ouvre et l'avale à leurs yeux
LITIGIEUX, EUSESi jamais quelque ardeur bilieuse Allumait dans ton coeur l'humeur litigieuse
LOIDéjà de tous côtés la chicane aux abois S'enfuit au seul aspect de tes nouvelles lois ; Oh ! que ta main par là va sauver de pupilles ! Que de savants plaideurs désormais inutiles !
LOINC'est un petit village ou plutôt un hameau, Bâti sur le penchant d'un long rang de collines, D'où l'oeil s'égare au loin dans les plaines voisines
LOISIRMais je ne trouve point de fatigue si rude Que l'ennuyeux loisir d'un plaisir sans étude, Qui, jamais ne sortant de sa stupidité, Soutient, dans les langueurs de son oisiveté.... Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire
LOISIRLà, dans le seul loisir que Thémis t'a laissé, Tu me verras souvent à te suivre empressé
LOUANGE....C'est en vain qu'un ridicule auteur Croit te prendre aux filets d'une sotte louange
LOUERJe dois plus à leur haine [des ennemis]... Qu'au faible et vain talent dont la France me loue
LOUERTu sais bien que mon style est né pour la satire ; Mais mon esprit, contraint de la désavouer, Sous ton règne étonnant ne sait plus que louer
LOUISJ'ai cent mille vertus en louis bien comptés
LOUPEt même par sa mort leur fureur mal éteinte N'aurait jamais laissé ses cendres en repos, Si Dieu lui-même ici de son ouaille sainte à ces loups dévorants n'avait caché les os
LUSTREMaintenant.... Que mon âge.... Bientôt s'en va frapper à mon neuvième lustre
MAGASINVous [mes vers] tiendrez quelque temps ferme sur la boutique ; Vous irez à la fin, honteusement exclus, Trouver au magasin Pyrame et Régulus [mauvaises tragédies]
MAGISTRATL'argent seul au palais peut faire un magistrat
MAGNIFIQUEEt souvent on ennuie en termes magnifiques
MAINLa justice passa, la balance à la main
MAINDes auteurs décriés il prend en main la cause
MAINTENIRLe Parnasse français, ennobli par ta veine, Contre tous ces complots saura te [Racine] maintenir
MAISONLa maison du seigneur, seule un peu plus ornée, Se présente en dehors de murs environnée
MAÎTRELaborieux valet du plus commode maître Qui, pour te rendre heureux, ici-bas pouvait naître
MALADEQue me sert, en effet, qu'un admirateur fade Vante mon embonpoint, si je me sens malade ?
MALADEUn fou rempli d'erreurs, que le trouble accompagne, Et malade à la ville ainsi qu'à la campagne, En vain monte à cheval....
MÂLE...Conclus avec moi Que la pauvreté mâle, active et vigilante, Est, parmi les travaux, moins lasse et plus contente Que la richesse oisive au sein des voluptés
MALICEQui, cherchant dans ses vers la seule vérité, Fit, sans être malin, ses plus grandes malices
MALTÔTEJe suis bien aise d'avertir le lecteur qu'il y a quantité de pièces impertinentes qu'on fait courir sous mon nom, et entre autre une satire contre les maltôtes ecclésiastiques
MANDEMENTLe monde cependant se rit de mes excuses, Croit que, pour m'inspirer sur chaque événement, Apollon doit venir au premier mandement
MANGERLà.... Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est sain
MANIÈRELa Seine.... Voit du sein de ses eaux vingt îles s'élever, Qui, partageant son cours en diverses manières, D'une rivière seule y forment vingt rivières
MARCHERSous ce chef redouté Marche des cuirassiers l'escadron indompté
MARCHERLe feu sort de vos yeux pétillants et troublés, Votre pouls inégal marche à pas redoublés
MARÉCAGELaissez là ces mousquets trop pesants pour vos bras ; Et, la faux à la main, parmi vos marécages, Allez couper vos joncs et presser vos laitages
MARQUÉ, ÉEVous [mes vers] croyez à grands pas chez la postérité Courir, marqués au coin de l'immortalité
MARQUERMais des heureux regards de mon astre étonnant Marquez bien cet effet....
MARSAssez d'autres.... Suivront aux champs de Mars ton courage rapide
MARSChaque climat produit des favoris de Mars
MATIN....Quand du matin au soir, chez moi poussant la bêche....
MAUVAIS, AISENos écrits sont mauvais ; les siens valent-ils mieux ?
MÉCÉNEEt pouvant justement l'égaler [Colbert] à Mécène
MÉDITATIONOu couvrir chez Thierry d'une feuille encor neuve Les Méditations de Buzée et d'Hayneuve
MÊMEQue si mêmes un jour le lecteur gracieux
MENACELe Rhin les voit d'un oeil qui porte la menace
MENTON....Mais je vois, sur ce début de prône, Que ta bouche déjà s'ouvre large d'une aune, Et que, les yeux fermés, tu baisses le menton
MERJ'entends déjà frémir ces deux mers étonnées De voir leurs flots unis au pied des Pyrénées
MERPour moi, sur cette mer qu'ici-bas nous courons, Je songe à me pourvoir d'esquif et d'avirons
MERCENAIREDe là vint cet amas d'ouvrages mercenaires, Stances, odes, sonnets, épîtres liminaires
MÉRITER....Ces bienfaits dont j'ose me vanter, Par des vers immortels ont dû se mériter
MERVEILLELe public, enrichi du tribut de nos veilles, Croit qu'on doit ajouter merveilles sur merveilles
MERVEILLEUX, EUSECe cousin des quatre fils Aimon Dont tu lis quelquefois la merveilleuse histoire
MESURELa rime, la césure, La riche expression, la nombreuse mesure
MÉTONYMIEEt bientôt vous verrez mille auteurs pointilleux.... Huer la métaphore et la métonymie
MEUBLELa vertu sans l'argent n'est qu'un meuble inutile
MEUNIER, IÈREQuoique fils de meunier, encor blanc du moulin, Il est prêt à fournir ses titres en vélin
MOINSNous demandons au ciel ce qu'il nous faut le moins
MOLLIRPrêts à les repousser, les plus hardis mollissent
MOMENTHâtons-nous, le temps fuit et nous traîne après soi ; Le moment où je parle est déjà loin de moi
MONDELe monde cependant se rit de mes excuses
MONTAu pied du mont Adule, entre mille roseaux
MONTERLa trop courte beauté monta sur des patins ; La coquette tendit ses lacs tous les matins
MONTERUn fou.... En vain monte à cheval pour tromper son ennui ; Le chagrin monte en croupe, et galope avec lui
MONTRERNe demande donc plus par quelle humeur sauvage Tout l'été, loin de toi, demeurant au village, J'y passe obstinément les ardeurs du Lion, Et montre pour Paris si peu de passion
MONTRERJ'aime un esprit aisé qui se montre, qui s'ouvre
MOQUERIENos beaux jours sont finis, nos honneurs sont passés ; Bientôt vous allez voir vos froides rêveries Du public exciter les justes moqueries
MORT, ORTECe discours d'un guerrier que la colère enflamme Ressuscite l'honneur déjà mort en leur âme
MORTEL, ELLEMais je ne trouve point de fatigue si rude Que l'ennuyeux loisir d'un mortel sans étude
MOTTantôt, cherchant la fin d'un vers que je construi, Je trouve au coin d'un bois le mot qui m'avait fui
MOT... La métaphore et la métonymie, Grands mots que Pradon croit des termes de chimie
MOT....Qu'il n'est point de coupable en repos ; C'est ce qu'il faut ici montrer en peu de mots
MOULINDéjà nouveau seigneur, il vante sa noblesse ; Quoique fils de meunier, encor blanc du moulin, Il est prêt à fournir ses titres en vélin
MOUSQUETLaissez-là ces mousquets trop pesants pour vos bras
MOUVOIRQue Rohault vainement sèche pour concevoir, Comment, tout étant plein, tout a pu se mouvoir
MURDepuis combien de temps êtes-vous dans nos murs ? Du fleuve ainsi dompté [le Rhin] la déroute éclatante à Wurts jusqu'en son camp va porter l'épouvante ; Wurts, l'espoir du pays et l'appui de ses murs
MÛRIRMaintenant que le temps a mûri mes désirs, Que mon âge, amoureux de plus sages plaisirs, Bientôt s'en va frapper à son neuvième lustre....
MUSEOn vit avec horreur une muse effrénée Dormir chez un greffier la grasse matinée
MUTIN, INEVas-tu, grand défenseur des droits de ton église, De tes moines mutins réprimer l'entreprise ?
MYSTIQUEC'est ainsi quelquefois qu'un indolent mystique, Au milieu des péchés tranquille fanatique, Du plus parfait amour pense avoir l'heureux don, Et croit posséder Dieu, dans les bras du démon
NAÏADEJe ne me déclare caution que de l'histoire du fleuve en colère [le Rhin], que j'ai apprise d'une de ses naïades qui s'est réfugiée dans la Seine
NAÏADEIl [le dieu du Rhin] se trouble, il regarde, et partout sur ses rives Il voit fuir à grands pas ses naïades craintives
NAISSANT, ANTELa famille en pâlit et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un poëte naissant
NAUFRAGECette mer où tu cours est célèbre en naufrages
NÉ, NÉEEsprit né pour la cour, et maître en l'art de plaire, Guilleragues, qui sais et parler et te taire
NÉ, NÉETu sais bien que mon style est né pour la satire
NÉ, NÉESans ce terrible nom mal né pour les oreilles
NIDMais aucun de ces maux n'égale les rigueurs Que la mauvaise honte exerça dans les coeurs ; De ce nid à l'instant sortirent tous les vices
NIVEAUTu dirais, reprenant ta pelle et ton rateau : J'aime mieux mettre encor cent arpents au niveau, Que d'aller follement, égaré dans les nues, Me lasser à chercher des visions cornues
NOIR, OIREQuand mes cheveux plus noirs ombrageaient mon visage
NOIR, OIRECe censeur [Boileau] qu'ils ont peint si noir et si terrible, Fut un esprit doux, simple, ami de l'équité
NOMLa Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars
NOMBREUX, EUSELa riche expression, la nombreuse césure
NORDLe soleil en naissant la regarde d'abord, Et le mont la défend des outrages du nord
NORMAND, ANDESoutenons bien nos droits, sot est celui qui donne ; C'est ainsi devers Caen que tout Normand raisonne
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLEQuand Bacchus comblera de ses nouveaux bienfaits Le vendangeur ravi de ployer sous le faix
NOUVELLELe Rhin tremble et frémit à ces tristes nouvelles
NOVICECe sont là les leçons dont un père manceau Instruit son fils novice au sortir du berceau
NOYERTous ses bords sont couverts de saules non plantés Et de noyers souvent du passant insultés
OCCUPERJ'occupe ma raison d'utiles rêveries
OISIVETÉ[Qui] Soutient, dans les langueurs de son oisiveté ... Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire
OMBREDéjà moins plein de feu, pour animer ma voix J'ai besoin du silence et de l'ombre des bois
OPULENCEOh ! que si cet hiver un rhume salutaire, Guérissant de tous maux mon avare beau-père, Pouvait, bien confessé, l'étendre en un cercueil, Et remplir sa maison d'un agréable deuil ! Que mon âme, en ce jour de joie et d'opulence, D'un superbe convoi plaindrait peu la dépense !
ORÀ quoi bon ravir l'or au sein du nouveau monde ?
ORDONNERIls marchent droit au fleuve [le Rhin], où Louis en personne, Déjà prêt à passer, instruit, dispose, ordonne
OREILLECe soin ambitieux me tirant par l'oreille
ORGUEILLEUX, EUSESon coursier.... Nage tout orgueilleux de la main qui le guide
OULamoignon, nous irons, libres d'inquiétude, ...Chercher quels sont les biens véritables ou faux, ....Quel chemin le plus droit à la gloire nous guide, Ou la vaste science, ou la vertu solide
Cette mer où tu cours est célèbre en naufrages
C'est là l'unique étude où je veux m'attacher
OUTRAGEEt le mont la [une habitation] défend des outrages du nord
OUVRIRLa justice.... Demande l'huître, l'ouvre, et l'avale à leurs yeux
OUVRIRJ'aime un esprit aisé qui se montre, qui s'ouvre
PACOLETSes vers, jetés d'abord sans tourner le feuillet, Iraient dans l'antichambre amuser Pacolet
PAGEDe l'encre, du papier ! dit-il [Linière] ; qu'on nous enferme ! Voyons qui de nous deux, plus aisé dans ses vers, Aura plus tôt rempli la page et le revers
PAIR, AIRELes faits d'un roi [Louis XIV] plus grand en sagesse, en vaillance, Que Charlemagne aidé des douze pairs de France
PAIXMalheureux, laisse en paix ton cheval vieillissant
PALISSERS'il lui fallait toujours, comme moi [jardinier], s'exercer, Labourer, couper, tondre, aplanir, palisser
PARADISQuoi donc ! cher Renaudot, un chrétien effroyable Qui jamais, servant Dieu, n'eut d'objet que le diable, Pourra, marchant toujours dans des sentiers maudits, Par des formalités gagner le paradis !
PARDONNERPardonnez-vous sans peine à tous vos ennemis ?
PARENTAGEUn cousin, abusant d'un fâcheux parentage, Veut qu'encor tout poudreux, et sans me débotter, Chez vingt juges pour lui j'aille solliciter

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